Marjorie POURCHET

Venez rencontrer et découvrir les albums de

Marjorie POURCHET

Le samedi 7 novembre 2009

de 14h30 à 17h à la librairie jeunesse

à l'occasion de la sortie de son dernier album Mon jardin publié au Rouergue

Marjorie Pourchet est une jeune auteure bisontine de 30 ans, diplômée de l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle a publié des livres toute seule ou avec d'autre. Ainsi, Mêmepaspeur (avec une autre), La tête dans le sac (toute seule) et Mon jardin, avec un autre, en l'occurrence, Zidrou, tous disponibles aux Éditions du Rouergue. C'est plus particulièrement ce dernier album qu'elle viendra présenter, à la librairie, en novembre.

 

Dans Mêmepaspeur, toutes les lettres du titre se tiennent serrées sur la couverture pour ne pas avoir ni froid, ni peur. Le texte de Claudine Galéa était audacieux, il mêle les solitudes d'une grand-mère et de sa petite fille et les personnages de Marjorie Pourchet ploient un peu sous les à-coups d'un vent neigeux, de leurs solitudes et du deuil d'un grand-père. On comprend qu'il existe un froid du dehors et un froid du dedans, la compagnie des gens qui sont avec nous et la compagnie des absents. La vieille dame accompagnera l'enfant sur le chemin étroit où l'on cesse d'avoir froid et peur, puis s'en ira...

 

Cette difficulté à être, à ne pas sombrer sous la marée des émotions, figure déjà au cœur du premier livre de Marjorie Pourchet. La tête dans le sac parle de la timidité qui s'éprend parfois des adultes jusqu'à leur faire cacher leur tête dans un sac. Adèle est un de ceux-là ; mais le monde, le Vrai, celui du Dehors, le Gigantesque, l'Effrayant n'attend parfois qu'un accident pour se montrer à nous sous un air plus complice... Ainsi, avec les larmes d'Adèle, versées dans son sac un jour de mélancolie, le Monde fera pousser un jardin.

 

Des jardins, il en est de nouveau question dans le dernier livre illustré par Marjorie Pourchet. Le héros est cette fois un monsieur, qui comme tous les messieurs, voudrait pouvoir tenir encore un bout de son enfance dans les mains. Le jardin dont il est question dans le titre fut celui de ses premières années : ce territoire vaste, plein de dangers, cette jungle livrée aux pirates et chaque fois domptée. Un jardin qui comme tous les jardins que nous avons conquis enfant, profite de notre absence et du temps qui passe pour rétrécir. On y revient un jour d'automne. Les chevaliers et les pirates sont partis. Et le royaume sauvage s'est recroquevillé autour d'une petite tristesse qui noue un peu la gorge comme une écharpe de laine. Ces jardins sont plus grands dans nos têtes et c'est très bien ainsi. Car c'est justement là, qu'ils vivent désormais.

 

Christophe Fourvel