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01 février 2010

Antoine GUILLOPPE le 3 février 2010

La librairie jeunesse vous invite à venir rencontrer

Antoine GUILLOPPÉ (auteur - illustrateur)

loup noir.jpg

le mercredi 3 février de 14 h à 18h

pour une séance de dédicace à la librairie jeunesse

(rencontre organisée en partenariat avec l'Inspection académique du Doubs)


antoine-guilloppe_jpg_220x220_crop_q85.jpgAntoine Guilloppé est né en 1971 à Chambéry et vit actuellement à Montrouge, dans la région parisienne.Il a perfectionné son coup de crayon à l’école Emile Cohl de Lyon. Il se dirige donc vers l'édition jeunesse et y trouve là un moyen d'exprimer ce qu'il ressent et ce, sans jugement.

Les grandes silhouettes découpées d'Antoine Guilloppé

Plusieurs des livres d'Antoine Guilloppé sont peuplés de grands animaux solitaires. Souvent sans texte, ces albums entièrement conçus à partir de découpages, projettent leurs silhouettes inquiétantes ou solitaires dans des décors sauvages et contrastés.


Ainsi, le phoque de Grand Blanc, le corbeau de Grand Corbeau, le surprenant loup de Loup Noir ou encore la chouette qui trône sur la couverture de l'album Prédateurs ! La technique restitue la majesté des formes, l'élégance des êtres. Instaure, selon les circonstances, une atmosphère solennelle ou menaçante.
Antoine Guilloppé compte dans sa bibliographie une vingtaine d'albums réalisés seul comme Les Dents de ma maman, Grand Blanc (Éditions Casterman, 2009), la série des contes zen autour du personnage d'Akkiko (Éditions Philippe Picquier), Prédateurs (Thierry Magnier, 2007) ou avec un auteur comme Béatrice Fontanel (Grand Corbeau, Éditions Sarbacane, 2007), Ghislaine Roman (Un Jour, deux jours... Éditions Milan Jeunesse, 2007).

Il a aussi illustré de nombreuses couvertures de romans pour les éditions Thierry Magnier, Philippe Picquier ou encore Rageot.

Christophe Fourvel

 

guilloppe 005.jpg

Extraits d'une interview d'Antoine Guilloppé sur son site que je vous invite à visiter :

http://antoine-guilloppe.com/index.htm

"Je n'ai jamais pu me contraindre à n'explorer qu'une seule technique. Chaque sujet mérite qu'on se penche sur son traitement."

Prédateurs et L'heure du bisou font la démonstration que vous traitez avec un égal bonheur la couleur et le noir et blanc. Que préférez- vous?

J'ai commencé ce métier en occultant totalement la possibilité de faire du noir et blanc. En regardant la production générale de l'édition jeunesse il m'est apparu évident que la couleur tenait une grande place et que c'était représentatif de l'idée que l'on se fait d'un livre pour enfant. Je n'ai, d'ailleurs, rien contre cette idée mais disons qu'il me fallait trouver une alternative à ce courant. Trouver une faille qui corresponde à mes envies. Je ne pouvais pas traiter « L'heure du bisou » en noir et blanc.Il me fallait un traitement doux et chaleureux que ne m'apportait pas l'encre de Chine. Quant à « Prédateurs » je voulais des images inquiétantes et belles à la fois, jouer sur cette séduction mâtinée de répulsion .J'adore cette idée !

L'encre noire reflète immédiatement sur le papier ce que j'ai dans la tête.C'est très étrange pour moi, peut-être ne vois-je la vie qu'en noir et blanc et je ne suis pas au courant ?

 

L'absence de texte dans Prédateurs : contrainte ou liberté?

Totale liberté, j'avais déjà exploré ce chemin dans « Loup noir » (éd. Casterman) et le plaisir que j'en avais retiré avait été complet. Les échos des lecteurs mais aussi des professionnels du livre m'ont confirmé la justesse de ma démarche. Ma seule contrainte est celle de trouver une narration fluide en y insérant volontairement quelques zones d'ombres pour forcer le lecteur à faire appel à ses sensations, à être concentrer. L'émotion doit venir d'elle-même, je recherche une réaction spontanée, les mots viennent après.

C'est un pari que je prends avec les enfants, je suis resté très joueur. Je ne suis pas le seul à faire ce pari, Sara l'a fait bien avant moi.

 

Toujours dans Prédateurs, le chat, le mulot et la chouette sont alternativement noirs et blancs . Comment construisez- vous cette alternance, sans qu'elle nuise à la compréhension du texte?

C'est amusant que vous me parliez de texte sur cet album, c'est avant tout un parti pris graphique, mon souci étant de rester très « lisible ».

J'avais fais le choix dans « Loup noir » de jouer avec les codes classiques de nos peurs enfouies, à savoir, le loup est noir quand il est menaçant et blanc quand il est rassurant. Et puis certaines réflexions ambigües de personnes m'ont amené à me débarrasser de ces codes pour « Prédateurs ». Tout d'abord pour éviter ce type de remarques qui vont à l'encontre de mes idées, et puis aussi pour appuyer l'idée, si l'album est lu dans ce sens, que chaque animal est un prédateur à son niveau. Le chat apparaît blanc ou noir, indifféremment de la notion de bien ou de mal, son but étant juste de se nourrir. Je le dis tout de suite, ce n'est pas une métaphore sur l'édition ou l'auteur serait la souris bien entendu.

Oui, il est encore possible de séduire sans mots avec seulement du noir et du blanc.

 

Pourquoi le choix de mélanger noir et blanc et couleur, trait et surfaces colorées dans « Les babouches d'Abou Kassem »?

C'est une technique que j'avais inauguré avec « Akiko la curieuse » (éd. Ph. Picquier) qui est idéale pour moi car je peux ainsi faire appel à mon envie de noir mais sans me fermer les portes de la couleur. L'image où Abou Kassem est jeté au cachot est représentative de la direction artistique que je veux prendre. Le noir participe à l'angoisse qu'inspire le lieu mais le personnage est en couleur pour que le lecteur ne le perde jamais de vue. Et puis je dois reconnaître que l'esthétique qui s'en dégage me plaît énormément.

 

Vous travaillez avec de multiples éditeurs. Est-ce une façon de préserver une liberté ou de favoriser une création diverse?

Tous les auteurs sont libres, c'est le refus de chaque éditeur à un projet qui me pousse vers un autre. J'ai finalement compris que ce n'était pas un auteur que les éditeurs accueillent mais un projet d'auteur. Et finalement cette politique convient assez avec ma façon de travailler. Elle me permet d'assouvir plusieurs envies à la fois, c'est parfait.

 

 

RUILLIER 019.jpg
Un grand merci à Antoine d'être venu à Besançon !

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