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10 janvier 2011

Hommage à Catherine Gendrin

Catherine Gendrin nous a quitté en décembre dernier, le jour où son ami et conteur Pierre Delye signait aux Sandales... Elle est une amie de Pierre et nous apprécions ses histoires, alors nous souhaitons lui rendre hommage ensemble. La parole est à Pierre...

 

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Catherine Gendrin.

 

Catherine est toujours mon amie. Ce n’est quand même pas parce qu’elle est morte que cela va s’arrêter et puis, on ne va pas se fâcher pour si peu. Mais elle ne m’a jamais manqué comme maintenant.

 

 Catherine Gendrin est une des conteuses qui a tracé une voie singulière, personnelle. Elle fait partie de ces artistes qui ont su faire vivre le conte non pas comme une activité de musée, une animation lénifiante, un passe-temps pour enfants ayant des parents consciencieux. Pour elle, le conte était et est toujours un art de la parole, un art du spectacle vivant qui méritait qu’elle s’y engage pleinement. Et Catherine était tout sauf une artiste dégagée. Son répertoire donnait le tournis : « les jardins d’Al Zahra », « Khirghizes, récits âpres et sauvages » ou le dernier pour les adultes « Algéria, de miel et de braise » avec aussi des fantaisies légères et acidulées comme « t’as mis où ta tête » avec son complice Christophe Waïss. Elle racontait le monde sans jamais considérer les cultures des autres d’un point de vue touristique, cherchant l’humain partout où il est et le trouvant à chaque fois. 

 

 

  Active artistiquement, humainement, socialement, elle fut même à l’origine du premier salon du livre de Montreuil. Elle n’a jamais écrit un livre, créé un spectacle qui n’ait eu sa dose de sagesse et de révolte, d’espoir et d’indignation avec chaque fois aussi, sa part de fantaisie et de drôlerie.

 

Ses contes et ses livres étaient à son image, exigeante et belle. Juste trois petits extraits.

 

Dans une histoire qu’elle racontait,voilà qu’arrive le lion et pour le décrire, ces quelques mots : « le lion, roi autoproclamé… » et cela suffit pour que l’on sache tout de lui.

 

« Dieu s’était créé créateur, alors il créait… » et ainsi commence « Comment sont nées les histoires ».

 

« C’est banal à dire, toujours unique à vivre. Jaazyâa a rencontré l’amour, Pedro a rencontré Jaazyâa » quelle belle phrase pour dire le coup de foudre, quelle phrase terrible où l’on sent le drame à venir. 

 

Voilà c’est beau et simple. C’est du grand art, le sien.

 

Ses recueils de contes chez « Rue du Monde », ses deux albums chez « Didier Jeunesse » donnent à lire et à entendre, il suffit de lire en ouvrant ses oreilles. Ils  étaient le tout début d’une œuvre littéraire qui allait prendre de l’ampleur. Il reste à venir quelques inédits. Trop peu.

 

Catherine était porteuse de voix, haut-parleuse. Il va nous manquer tout ce qu’elle allait dire, tout ce qu’elle allait écrire. Il va nous rester ses livres, sa parole profonde et belle nichée au creux de nos souvenirs, le plaisir et la joie de l’avoir connue.

 

 La mort, c’est la vie, soit. Mais de temps en temps, on aimerait que la mort fasse preuve de plus de discernement, de retenue ou d’un peu d’amnésie.  

 

Catherine est mon amie et mes pensées vont à sa famille et à la grande cohorte de ceux qui se sentent un peu plus seuls maintenant. N’oublions pas qu’elle nous aurait fait remarquer, en se marrant, qu’être nombreux à être seul, cela peut se soigner en s’unissant. 

 

Pierre Delye

 

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Retrouvez également l'hommage rendu par Rue du Monde sur Citrouille , ses livres et la chronique de Jazyâa  la Tapageuse dans lire la suite. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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