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21 février 2011

Le dur métier de loup

Le dur métier de loup ; Olivier de Solminihac ; Alex Cousseau , Kéthévane Davrichewy , Marie Desplechin , Christian Oster ; 
Editions l’école des loisirs, collection Mouche, 17 février 2011, 7,5 €

 

 

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Prenez un jeune loup prénommé Lucas. Deux parents aimants, une poule « anniversaire » et le vent (er spricht Deutsch) ! Pour ses sept ans, Lucas va avoir une drôle de surprise. Son papa lui demande ce qu’il veut faire plus tard. Mais lorsqu’il répond Loup, on lui dit que ce n’est pas possible : presque plus de poules dans la forêts et plus de Petit Chaperon rouge depuis longtemps. Misère, que faire ? Notre loup enferme alors le vent dans son balluchon et s’en va courir le monde à la recherche de sa vocation.

On reprend : prenez Lucas le loup, le vent qui parle allemand, la dernière fée de la forêt, un sanglier saxophoniste et une petite chienne prénommée Sahara et cinq auteurs qui ont répondu à l’appel du premier en panne sur cette histoire. Mais comme il n’était pas question de laisser tomber, ils s’y sont mis à cinq et c’est une histoire très chouette, d’amitié, de découvertes, d’aventures.

C’est cohérent, bien construit et je ne suis pas certain que si l’on ne nous avait pas dit qu’il y avait cinq auteurs nous nous en serions aperçus. Des aventures comme cela dans tous les sens du terme, nous, on aime et on en veut bien encore.

 

A découvrir et offrir à nos jeunes amis sans faute !

 

 

Dans lire la suite découvrez la genèse du livre écrit à "cinq pattes"...

 


Un livre à cinq pattes

 

L’idée de départ du Dur métier de loup est née dans l’imagination d’Olivier de Solminihac. Il a commencé à écrire mais le texte ne tenait pas sur la longueur. Comme il n’arrivait ni à le retravailler ni à le laisser de côté, il a décidé de faire appel à d’autres auteurs pour continuer le récit. Il a donc envoyé le début du Dur métier de loup à Marie Desplechin, en lui demandant de rédiger le chapitre suivant. Ensuite, Christian Oster, Kéthévane Davrichewy, et enfin Alex Cousseau ont écrit successivement un chapitre de l’histoire.

 

 

À l’origine du projet, Olivier de Solminihac

 

J’avais gardé du texte initial uniquement le premier chapitre, et j’ai demandé aux autres auteurs d’écrire la suite du livre. J’ai choisi les quatre auteurs en fonction de trois ou quatre choses. D’abord, l’envie de proposer à des gens dont j’appréciais les livres de faire quelque chose ensemble. Plus précisément, j’ai recruté des auteurs qui avaient déjà une habitude de s’adresser à des lecteurs de sept, huit, neuf ans, pour que cela « sonne » d’une certaine manière. Et puis, l’histoire a commandé aussi.

C’est elle qui « appelait » que la suite soit écrite par tel auteur. Je savais simplement qu’il y aurait cinq ou six chapitres, après, cela devenait trop compliqué à mettre en place. La seule consigne était : « Amusez-vous. » Par le principe même du livre, il fallait que chaque chapitre soit écrit avant que le suivant puisse l’être. C’est aussi en fonction de la direction, de l’inflexion, de la couleur prises par l’histoire que je proposais le chapitre suivant à tel ou tel auteur. Par conséquent, cela a pris un peu de temps… Le dur métier de loup est le livre que j’ai mis le plus de temps à… ne pas écrire !

 

 

Le point de vue de Marie Desplechin

 

J’ai dit oui sans hésitation à Olivier quand j’ai reçu sa proposition, et le premier chapitre. On le reconnaissait bien, c’était son univers et sa langue, le loup Lucas, le vent qui ne parle qu’allemand, et autres motifs délicieux. Entrer dans ce monde, c’était comme de se transformer soi-même en personnage, glisser dans le tunnel jusqu’au pays d’Olivier. Quelque chose à mi-chemin entre la position de lecteur et d’auteur. Bon, bref, je dis oui oui oui. Et là dessus, je n’écris rien pendant des mois. Il y a quelque chose de paralysant à continuer le texte d’un autre, au risque de le gâcher ou de le trahir. Il a fallu qu’Olivier m’envoie un mail (genre : alors, quoi ?) pour que je me mette à écrire. J’étais en retard, ce qui a la vertu d’être un bon bêtabloquant. J’ai écrit mon chapitre en une fois. Ensuite, j’avais cette sensation agréable que l’histoire se continuait sans moi et qu’elle était en de bonnes mains. Je crois que ça s’appelle l’esprit d’équipe. Lire le texte terminé m’a fait un effet tout à fait particulier : deux fois contente, là encore, à la place de lectrice et d’auteure.

 

Le point de vue de Christian Oster

 

C’est la première fois que je participe à un projet d’écriture collectif et ça ne m’a pas du tout déplu. C’est un travail agréable et confortable, car je n’avais qu’à reprendre le fil des deux chapitres précédents. De plus, beaucoup d’éléments de l’histoire étaient proches de mon univers, comme la forêt, qui est mon personnage préféré. J’ai choisi d’introduire deux nouveaux personnages : une fée, parce que ça m’amusait, et Léon le sanglier, qui sera le compagnon de route de Lucas. J’ai cherché à prolonger les bases de l’histoire initiatique posées au départ par Olivier de Solminihac.

 

 

Le point de vue de Kéthévane Davrichewy

 

J’aime bien l’idée de mélanger les univers, j’ai déjà écrit un livre à quatre mains avec Christophe Honoré, j’ai un projet de Médium avec Nathalie Kuperman. Ce sont des expériences qui me plaisent. Ce qui était particulier ici, c’est que le projet était déjà bien avancé puisque j’écrivais le quatrième chapitre. Il ne suffisait pas que l’idée d’un Mouche collectif me plaise, il fallait que l’histoire m’inspire et surtout j’avais des doutes sur cette façon de travailler, que pouvait-elle donner à l’arrivée ? Est-ce que ce serait lisible pour les enfants ? En fait, j’ai été très agréablement surprise par ce qu’Olivier m’a envoyé. On entendait bien la voix de chacun tout en entrant dans une seule et même histoire.

 

 

Le point de vue d’Alex Cousseau

 

Olivier m’avait parlé d’un autre titre, Le loup à cinq pattes, et comme c’était à moi d’écrire le cinquième chapitre, j’en ai conclu que j’étais la cinquième patte du loup. Cette idée m’a bien plu. J’ai lu et relu plusieurs fois les quatre premiers chapitres. J’ai pensé à cette phrase de Raymond Carver que je note souvent au début de mes carnets : « Nous avons décidé de vivre un jour à la fois, lui dit-il. Un jour, puis un autre, puis le suivant. » Les quatre premiers chapitres semblaient écrits de cette façon, et j’ai essayé de conserver le même élan, en rebondissant sur deux trois choses laissées en chemin. Comme par exemple cette promesse que fait Lucas à la fin du premier chapitre, d’écrire à ses parents. J’aime bien qu’on tienne ses promesses, alors je termine par ça.

 

 

Merci à l'école des loisirs de nous avoir donné accès à ces informations. 

 

Jean-Luc

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