28 février 2011
Rien de plus précieux que le repos
Rien de plus précieux que le repos ; Yamina Benahmed Daho ;
Editions Hélium, janvier 2011, 9,9 €
Ce premier roman nous plonge dans une plantation de coton du Mississipi en 1863. Un groupe de douze esclaves, venus d'horizons variés, sont réunis ici pour travailler péniblement dans les champs, sous le regard aiguisé du maître. Dans le terrain intermédiaire entre le repos et le travail où ils transitent matin et soir, les règles sont très strictes : « toujours se tenir debout, laisser une distance d'au moins un mètre entre chaque esclave, rester muet, ne rien prendre dans les mains, garder les pieds liés. »
Un matin, Tommy pousse un chou avec le pied pour lui ôter ses feuilles, puis le chou roule dans les pieds de Blaise. Ainsi naît petit à petit le « chou ball » : deux équipes sur un rectangle qui à l'aide de leurs pieds doivent pousser le chou au-delà de l'équipe adverse... A l'heure où grondent les révoltes d'esclaves aux alentours, les propriétaires veulent tirer profit de l'invention du groupe. Mais le vent de liberté souffle et aboutira bientôt à l'abolition de l'esclavage.
Ce récit est encadré de part et d'autre par deux chapitres présentant Cooks Woolridge, chirurgien militaire qui en a bavé et qui se pose enfin sur cette même terre où notre groupe d'esclaves travaillait encore trois ans plus tôt.
Ce court récit d'une force rare mêle l'inhumanité de l'esclavage et la puissance de la solidarité et du collectif.
Claire Bretin
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