Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Page d'accueil

02 novembre 2015

Interview Clémence Pollet

A l'occasion de la sortie de La Ballade de Mulan  chez HongFei éditions,  Clémence Pollet  a bien voulu répondre à quelques questions ... merci beaucoup à elle pour sa disponibilité et son talent ! Clic pour tout savoir ou presque et découvrir quelques images de son travail ! 

 

9782355581021.jpg


 

1. Bonjour Clémence, pourriez vous vous présenter rapidement pour nos lecteurs

 

Bonjour, je suis née en banlieue parisienne en 1985 et ai grandi en Belgique près Liège. Je suis retournée à Paris à 14 ans et y suis restée jusqu'à la fin de mon DMA (Diplôme des métiers d'Art) à l'école Estienne. J'ai poursuivi ma formation en illustration en intégrant l'école des Arts décoratifs de Strasbourg. J'ai profité d'un séjour Erasmus pour passer quelques mois à Bologne, en Italie. En ce moment je vis entre Londres et Tours, où je suis en résidence d'auteur. Mon travail se nourrit de ces différents lieux de vie, il s'inspire de la variété des paysages et des cultures que je rencontre.

 

 

2. Qu’est-ce qui vous a amené à l’illustration ?

 

J'ai grandi dans un monde d'images. Grâce à mes parents, j'ai rapidement découvert le plaisir de me balader dans les musées. Enfant puis adolescente, j'ai suivi de nombreux cours de dessin. Avec ma grande soeur Aurélie Pollet (auteure, illustratrice et directrice artistique du projet The parisianer) nous inventions quantité d'histoires que nous nous amusions à illustrer. C'est donc tout naturellement que je me suis dirigée vers des études d'Art à la fin de ma terminale (scientifique).

Une première année de classe préparatoire m'a permis de découvrir les différentes spécialisations qu'offrent les écoles d'Art. Mon intégration à l'école Estienne a été décisive dans mon orientation. J'y ai découvert la gravure et l'illustration et ai bénéficié d'un enseignement riche et diversifié. C'est également à cette époque que j'ai commencé à enrichir ma bibliothèque d'albums illustrés et de romans graphiques.

Ma formation à l'école des Arts décoratifs de Strasbourg a conforté mon choix de devenir illustratrice.

 

3. Pourquoi la jeunesse ? La question peut-être agaçante mais comme en France tout est mis en boîtes hermétiques, travaillez vous uniquement pour la jeunesse ? Est-ce un choix ? Avez vous l’impression de travailler différemment que si vous le faisiez pour des adultes ?

 

Travailler dans l'édition jeunesse ne s'est pas imposé à moi, j'y suis venue petit à petit.

Étudiante, j'ai surtout imaginé des projets destinés à un public adulte en adaptant notamment un extrait de Belle du Seigneur en roman graphique. Je répondais aux sujets sans penser au regard qu'un enfant pouvait porter sur mes images. Mes premières commandes en illustration jeunesse ont légèrement modifié ma manière d'appréhender l'image. Elles ont fait évoluer mes systèmes de représentation qui commençaient à s'épuiser.

Aujourd'hui, après avoir publié un certain nombre d'albums jeunesse, je serais tentée de m'investir à nouveau dans un projet de roman graphique pour adultes. Je ne pense pas que je travaillerais différemment. Mis à part le fait qu'il serait autorisé de glisser dans mes images un sein par ci et un couteau par là.

Quoi qu'il en soit, le livre jeunesse reste ouvert à tous et est un support magique pour l'image.

 

4. Vous utiliser la linogravure ? Pouvez vous nous expliquer à nous les novices en quoi cela consiste et qu’est-ce que cela a de si particulier ? Pourquoi cette technique davantage qu’une autre ?

La linogravure comme la gravure sur bois est une technique de gravure en creux. On grave avec des outils appelés « gouges » dans des plaques de linoléum. J'utilise un matériau spécial mais il est tout à fait possible de graver dans le sol de sa cuisine. Ce que l'on grave ne sera pas visible à l'impression. On dépose l'encre (la couleur) à l'aide d'un rouleau sur les parties en reliefs (non gravées donc). On pose une feuille sur la plaque, on les passe sous presse et hop l'image est imprimée.

Je travaille avec toutes sortes de techniques, gouache, crayon de couleurs, collage mais j'avoue apprécier particulièrement la linogravure. Cette technique a un rendu unique. Les effets de décalages entre les couleurs, inévitables dans mon cas, font vibrer les compositions et l'encre de gravure a une texture et une luminosité particulières. La linogravure a le charme de créer images imparfaites.

 

1.jpg

 

2.jpg

 

4.jpg

 

6.jpg

 

7.jpg

 

8.jpg

 

9.jpg

 

10.jpg

 

Illustrations © Clémence Pollet. HongFei éditions. Merci. Tous droits réservés.

 

5.  Dans l’album il y a des tonalités de bleu, bleu vert, de rouge et de jaune : pourquoi ces couleurs uniquement ? Est-ce la technique employée qui limite l’usage de couleurs ?

 

Oui tout à fait, chaque couleur correspond à une plaque gravée, que l'on encre et imprime. Les couleurs sont imprimées une à une. Plus il y a de couleurs, plus il y a de passages, plus il y a de travail.

Mais au delà de la technique, je trouve qu'un choix limité de couleur donne de la force aux images. Je travaille toujours avec une gamme colorée limitée même quand je colorise sur photoshop.

 

 

6.  Mulan est un album magnifique, en grand format, est-ce que le format change la donne pour le travail d’illustration et en quoi ? Combien de journées de travail pour un tel projet ?

 

Merci ! Oui le choix d'un format change tout, celui du papier d'impression aussi. Un grand format donne à voir, il place le livre dans la catégorie « beau livre ». C'était notre volonté avec les éditeurs pour ce projet. Bien entendu le format d'un livre n'est pas du tout proportionnel à la qualité de l'ouvrage. Il y a des petits livres qui sont de véritables bijoux. Ce n'est tout simplement pas le même propos.

J'ai travaillé sur les images de Mulan pendant presque un an...

 

7. Quand vous illustrez vos albums comme Mulan par exemple, connaissez vous forcément l’auteur, le rencontrez vous ?

 

En général, non, je travaille avec les éditeurs. Ce sont eux qui m'envoient les textes. En revanche pour mes livres publiés chez HongFei, c'est un peu différent étant donné que Chun-Liang Yeh est à la fois éditeur et auteur. C'est lui qui a traduit la ballade de Mulan, poème chinois du IVe siècle.

Merci beaucoup à Clémence pour sa disponibilité, le temps accordé et puis surtout pour son merveilleux travail ! On attend la suite avec impatience !

 

8.  Vous travaillez pour HongFei , mais aussi pour le Rouergue Jeunesse, mais aussi le Seuil et la Martinière Jeunesse, Les Petits Platons  comment choisit-on un éditeur ? Est-ce vous qui les sollicitez ? Eux qui viennent à vous ? Pas de soucis d’exclusivité comme on en trouve parfois ?

 

Pour le moment, oui, ce sont les éditeurs qui sont venus vers moi avec des projets. Les quelques fois où j'ai démarché, cela n'a rien donné...Financièrement, je ne peux pas me permettre de ne travailler qu'avec une ou deux maisons. Et puis j'aime diversifier mon travail, chaque maison me propose des projets différents et intéressants que je prends plaisir à illustrer. Il n'est pas rare qu'après un premier livre chez un éditeur, un deuxième et un troisième voient le jour.

 

 

Jean-Luc 

 

Retrouvez en images quelques uns des travaux de  Clémence 

 

9782355580536FS.gif9782355580680FS.gif9782360800544FS.gif9782361650698FS.gif9782732455280FS.gif9782812600524FS.gif9782812604027FS.gif9782812606250FS.gif9791023501520FS.gif

 

 

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.