Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Page d'accueil

08 novembre 2010

Le voleur d'enfants

voleurd'enfants.jpg

 

Coup de coeur !

 

Dans lire la suite, la chronique, des illustrations de l'album et
une interview de Clément Lefèvre l'illustrateur. 


Merci et avec l'aimable autorisation de Clément Lefèvre, merci aux éditions Chocolat Jeunesse

 

 

rsz_voleur.jpg

 

 

rsz_page_18-19.jpg

 

 

rsz_page_22-23.jpg

 

 

 

Les deux auteurs, vous les connaissez. Si ! Ce sont des habitués des bacs d’albums des librairies jeunesse. Leur histoire vous fera frissonner d’angoisse vous et vos enfants attentifs, dresser les cheveux sur la tête, vérifier cinq fois si la porte est bien fermée dans les premières pages. Et puis peu à peu, le doute s’installe. Avez-vous bien lu ? Ce voleur d’enfant est-il bien celui qu’on croit et que l’on pense devoir craindre ? Pas certain !
Un texte lumineux, évident au final, poétique et porteur de Michael Escoffier.
Les illustrations de  Clément Lefèvre épousent avec bonheur cette histoire, ombres inquiétantes, bambins subtilisés en douceur, tout un univers aux couleurs chaudes aux formes à la limite du fantastique (ces yeux immenses ouverts sans fin sur le monde, ce visage aux allures de tête de volatile humanisé, cette petite bestiole fil rouge illustré de l’histoire qu’on retrouve en pages en pages…) Un régal d’histoire et d’illustrations. A savourer et offrir sans modération. 

 

 

Le Voleur d'enfants ; Michaël Escoffier ; Illustrations : Clément Lefèvre ; 
Editions Chocolat Jeunesse, octobre 2010, 13 €

 

 

Jean-Luc

 

Nous avons posé quelques questions à Clément Lefèvre, qu'il soit grandement remercié de ses réponses, de sa disponibilité et de sa gentillesse...

 

1. Tradition oblige : comment est-ce que vous vous présenteriez aux lecteurs ?

 

Le plus simplement possible j'espère. Je m'appelle Clément, Nénent pour les intimes, et je suis illustrateur bidouilleur. Hier j'étais maquettiste et même graphiste parfois dans les grands jours, et puis je ne sais pas ce qu'il s'est passé, toujours est-il que je me suis réveillé ce matin avec des crayons et des trucs à raconter.  Je ne sais pas encore quelle tournure cette journée va prendre, mais se serait pas mal si ça pouvait continuer comme ça a commencé :)

 

2. Travaillez avec Michael Escoffier : le hasard, une longue complicité ? Une surprise ? Racontez nous !

 

Un peu de tout ça à la fois, en admettant que nous ne nous connaissons que depuis trois ans, je crois. En fait je fais partie d'une communauté de dessinateurs, photographes, graphiste... sur internet qui s'appelle le Café salé et qui m'a beaucoup apporté, dont des rencontres, et celle de Michaël en est une. Il aimait ce que je faisais et moi ce qu'il écrivait (je crois que ça n'a pas changé ^^), il ne sait pas dessiner et moi pas écrire, le hasard fait bien les choses.

 

 

3. Comment travaillez vous : avec l’auteur ? En même temps? Après, une fois que l’histoire est en place ? Où alors est-ce vous qui menez le bal ?

 

Ça dépend... ici pour le Voleur d'enfants, Michaël a écrit une histoire qui m'a beaucoup plu et que je me suis tout de suite approprié. C'était assez limpide dès le départ, même si tout a beaucoup évolué et s'est beaucoup transformé au fur et à mesure de notre avancée dans le projet.

 

4. Vos illustrations sont à la fois chaudes, rassurantes et tout de même un peu inquiétantes. Je m’explique : votre personnage principal a tout ce qu’il faut pour inquiéter, et pourtant certains de ses attributs sont aussi très rassurants (ses yeux, sa forme ...)

 

C'est vraiment ce que nous cherchions à faire. J'aime bien les personnages nuancés et ambigus. Le voleur dans le texte disait déjà tout, Je n'ai pas eu grand chose à faire :). Au départ j'étais parti sur un personnage un peu trop stéréotypé et comme je le dis plus haut j'apprends à me connaître, et maintenant je crois que j'ai quelques débuts de réponses sur ce que j'ai envie d'évoquer par l'image. Le Voleur est arrivé comme ça entre deux questions. J'aime bien que son allure ne laisse pas indifférents, j'aime bien qu'elle inquiète et qu'elle amène le lecteur à se tromper sur son propre jugement. On se fait souvent des idées un peu toutes faites, et je trouve ça bien de contrarier un peu tout ça.

 

5. Comment travaillez vous pour illustrer un album ? Quelles techniques employez vous?

Là encore j'ai envie dire : "ça dépend". Pour cet album, j'ai travaillé à la gouache. J'avais besoin de me prouver que j'en étais capable. Je  ne suis pas de nature très sûre, mais j'aime bien aussi me lancer des petits défis :). Pour le coup j'avoue que ça n'a pas été facile du tout, mais je suis content d'avoir mené la barque jusqu'à la rive. Mais je me laisse aussi libre de travailler avec d'autres outils, comme l'ordinateur. Cette expérience m'a beaucoup aidé je crois, j'ai maintenant moins d'appréhension et ça me donne même envie d'essayer plein d'autres techniques.

 

6. Comment fait-on pour introduire de la lumière dans les dessins ?

 

En ouvrant les rideaux ^^. Non plus sérieusement, pour le voleur, j'ai travaillé à base de jus de peinture successifs, un peu comme l'aquarelle. Au départ c'est assez dilué avec des superpositions de tons et petit à petit, je monte en intensité avec des couleurs plus franches et plus épaisses. Le tout est de bien savoir où l'on va dès le départ (et c'est pas le plus évident). Il faut bien garder en tête ses volumes et surtout ses ambiances.

 

7. Vos personnages ont pratiquement tous de très grands yeux ouverts sur le monde  : c’est pour mieux ... Mon enfant ?

 

En fait je ne vois moi même pas bien ce qui m'entoure, et on me trouve souvent un peu perché. Du coup mes personnages voient mieux que moi, et ça leur rendra service.

 

8. Le thème abordé semble grave ? Comment traite-t-on ce genre de sujet ? Est-ce plus prenant qu’un autre thème quand on l’illustre ?

 

Je ne pense pas que le thème soit grave en fait. C'est juste l'histoire d'un être qui cherche à rendre service. Il est doux attentionné et à sa façon c'est un peu une sorte de justicier masqué. Après c'est vrai que j'ai mis l'accent sur des ambiances plutôt sombre sur la première partie du livre, mais c'était vraiment dans le but de duper le lecteur. Il est habitué à regarder les choses telles qu'elles lui sont présentées, et il va faire malgré lui faire fausse route. D'ailleurs, quand on se replonge dans le livre une seconde fois, tous les détails et les indices qu'il n'avait pas vu lui sautent aux yeux et lui apparaissent comme une évidence.

 

J'aime beaucoup les sujets de ce type, ça m'oblige à construire vraiment ma narration et ça me laisse beaucoup de liberté pour intégrer tout un tas de détails plus ou moins consciemment. Et puis c'est amusant de trouver des astuces pour ne pas tomber dans le piège de faire quelque chose de glauque. 

 

9. Comment dire : vos personnages, le principal et le petit bonhomme notamment qu’on retrouve de pages en pages et en quatrième de couverture, donnent un ton fantastique aux illustrations.

 

Et bien voilà, je viens en partie de répondre dans la question précédente. Ce petit personnage est une astuce qui vient animer les pages par ses facéties. Il apporte de la légèreté au récit et une dimension fantastique qui nous éloigne encore un peu de la réalité.

 

Merci beaucoup Clément !

 

Jean-Luc

 

Publié dans #Albums, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook

Les commentaires sont fermés.