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31 janvier 2011

J'ai le vertige

A lire d'une traite, pour ne pas oublier !

Ecoutez la voix de Syvia.

 

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" En 1939, les Allemands ont envahi la ville de Lodz, en Pologne. Ils en ont clôturé une partie au moyen de fil de fer barbelé. Puis ils y ont confiné 270 000 Juifs. C'était ça le ghetto de Lodz.

Les Alliés ont libéré le ghetto à la fin de la guerre, en 1945. Seul 800 Juifs en sont sortis vivants. parmi eux, il n'y avait que douze enfants. J'étais l'une des douze." 

Extrait d'un entretrien avec Sylvia Perlmutter, mars 2003. 

Les Romans Alice Jeunesse

 


J'ai le vertige

Jennifer Roy ; Traduit de l’anglais (américain) : Emmanuèle Sandron ; Editions Alice Jeunesse, Les Romans, octobre 2010, 12,9 €

 

C’est par la voix de sa nièce qu’est née ce roman. C’est à elle que Syvia Perlmutter s’est confiée un jour, à un moment de sa vie où l’autre vie celle du début, là où tout a basculé qu’elle a ressenti le besoin de raconter, et Jennifer Roy  de transmettre à son tour.

C’est la voix d’une enfant juive, trop longtemps silencieuse qui un jour a décidé qu’il était temps de raconter le ghetto de Lodz en Pologne, la fin de la vie quotidienne normale, la haine des autres (les amis d’avant), la peur, les tentatives de fuite, l’enfermement, la disparition progressive de ses amis, la perte de sa poupée, la plongée dans le cauchemar. Chaque partie est précédée d’un court rappel sur le contexte pour permettre au lecteur de se situer dans le temps qui lui s’est arrêté, figé dans l’horreur du ghetto.

L’enfermement derrière les barbelés, le travail, les privations, les mensonges, les premières déportations, les rafles d’enfants, les rumeurs sur ce qui se passe au dehors comme voilées en dehors de la réalité… comme le dit l’auteur : « …vivre dans le ghetto est comme être somnambule ». Tout est particulièrement bien transcrit et décrit dans ce roman écrit à la première personne et l’on se laisse porter par le récit, facile d’accès, aux pages aérées. Pas de voyeurisme, juste les bons mots qui décrivent cette crainte perpétuelle, de la lutte entre la vie et la mort.

Un récit fort et poignant sur l’amour inconditionnel des parents qui peuvent parfois tout tenter pour sauver leurs enfants et qui pose aussi de manière intelligente la question de la transmission de la mémoire. Cette histoire racontée par une vieille dame en fin de vie qui éprouve enfin le besoin de libérer ses souvenirs pour témoigner. Lorsqu’on sait les difficultés qu’ont eues les déportés à leur retour des camps à s’exprimer, eux à qui on a dit souvent d’oublier, de se taire, ce type de témoignage est d’autant plus fort.

A lire et à faire lire, pour ne jamais oublier l’indicible.
C’est un très beau roman, fort et bouleversant.

 

 Joseph

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