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06 juin 2011

La première fois

Coup de coeur pour un Scripto différent et indispensable :


La première fois 

 

La première fois  Keith Gray, Jenny Valentine, Melvin Burgess, Patrick Ness, Mary Hooper, Sophie McKenzie, Bali Rai, Anne Fine.  Traduit de l’anglais : Laetitia Devaux , Emmanuelle Casse-Castric  Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto , sandales d'empédocle

 

Huit histoires, drôles, dures, tristes, tendres, crues, sans concessions, sur la première fois, réelle, supposée ou non… Sur les réactions différentes des filles, des garçons, des générations, des situations selon les pays, les cultures, le rôle des parents, la découverte du corps, de l’autre, de la différence… Des textes précis, qui sous la plume de ces auteurs anglo-saxons tous bien connus des ados laissent à découvrir des sentiments différents et permettront à leur public de se rassurer, de rire parfois, de se dire si oui ou non finalement ils sont prêts et que peut-être c’est le bon moment, la bonne personne, que peut-être il faut attendre, écouter son corps, celui de l’autre, son cœur aussi, pour que cela reste un bon moment, voulu ! Huit textes formidablement écrits, jamais moralisateurs, jamais gratuits : un recueil de nouvelles formidables. Une idée d’édition osée, aboutie et particulièrement réussie, à offrir à tous les ados et à certains de leurs parents. 


C’est Keith Gray qui ouvre le bal avec Jason, joueur de foot distrait par sa belle, ce qui lui vaut, un nez éclaté, un speach du coach M.r Walsh et la vision de la première fois, de la découverte du corps, de la nécessité absolue de passer à l’action ou … presque !

 

Seize ans :  La majorité sexuelle ?  Jenny Valentine  nous offre un texte drôle, savoureux, avec Dora la vieille tante excentrique, celle dont on ne se souvient même plus qu’elle a pu être jeune, belle, désirable et avoir une première fois. Et ce jour là en plein repas d’anniversaire de Birdie, elle se lâche et va semer la panique dans le repas, entre les petits pois et le dessert en évoquant quelques souvenirs bien précis. Drôle, irrévérencieux, marquant la complicité entre les générations, la différence entre les époques et l’évolution de la société. Sauf pour une chose, la plus importante peut-être : Eddie ou Danny ?

 

Dans Entrée en matière Melvin Burgess  nous conte la première fois d’un jeune couple. Mais peut-on impunément avoir sa première fois avec une fille de terminale et tout raconter bêtement sur facebook.  De l’art et de la manière de vivre la première expérience.

 

Patrick Ness lui nous rappelle que  ça se passe autrement pour les garçons. Un texte nerveux à trous (les mots interdits qu’on ne doit pas lire, pas dire, pas penser… sont barrés de noir, comme si la censure était passée par là). Le dialogue qui s’instaure alors entre les garçons vieux amis d’enfance à la découverte de leurs différences, de leur sexualité est raconté par Ant Stevenson. C’est quand ne plus être puceau pour un garçon ? C’est quoi la première fois ? Est-on tous fait pour fonctionner pareil ? Sous la plume nerveuse, une vraie interrogation, un texte intelligent et sensible.

 

Charlotte de Mary Hooper a 15 ans et elle vit au XIXème siècle : quel avenir pour une jeune fille seule avec deux petits frères à part celui tout tracé offert par un proxénète ? Tristesse et impuissance face à un destin qu’on aimerait être celui d’un autre temps.

 

C’est comme ça, Sophie McKenzie met en scène Katya et Sam, ils sont prêts ils vont le faire. Les préservatifs dans la poche (mais est-ce que je vais savoir les utiliser ?) ; Il est doux, il embrasse bien… (mais le reste m’intéresse-t-il vraiment pour aller plus loin avec lui, maintenant ?). Ils sont prêts, ils le croient en fait, mais vont-ils passer à l’action ?

 

Dans La serviette blanche Bali Rai pose la question des origines, du poids de la culture, des habitudes et des drames que peuvent poser certaines superstitions et méconnaissances du corps de la femme. Une jeune fille d’origine hindoue qui a ses règles et qui provoque par là l’afflux de souvenir de sa tante et la libération de la parole.

 

Pour la dernière histoire c’est Anne Fine qui nous pose la question qu’est-ce qui est le plus important :Faire l’amour ou le trouver ?

Un prof en cours d’éducation sexuelle : c’est un mélange des réactions de ses élèves de la description de ce qu’ils savent et de ses souvenirs. Pourquoi ne pas le faire : être lapidé, avoir mal, ne pas avoir envie, ne pas être prêt…De la capote au fou rire… et les troisièmes B sortent du cours, qu’en restera-t-il ? 

 

Joseph

 

La première fois ; Keith Gray, Jenny Valentine, Melvin Burgess, Patrick Ness, Mary Hooper, Sophie McKenzie, Bali Rai, Anne Fine. ; Traduit de l’anglais : Laetitia Devaux , Emmanuelle Casse-Castric ; Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto, 6 juin 2011, 9,5 €

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