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05 septembre 2011

Le jeu du chevalier

Un livre bluffant, un jeu qui tourne mal, une famille étonnante,
un roman fort à découvrir !

Coup de coeur pour un roman pas comme les autres !

 

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Le jeu du chevalier ; Keat Pearson ; Traduit de l’anglais (Canada) : Alice Seelow ; 
Editions Albin Michel Jeunesse, collection Wiz, 1er septembre 2011, 13,5 €


Ce livre est trompeur, sa belle couverture réalisée par Laurent Besson et son titre laissent à penser à quelque chose de léger, sorte de jeu de rôle magique. Pourtant la réalité est tout autre. Les enfants Bell ont perdu leur mère et c’est du naufrage qui a suivi qu’est tiré l’histoire de ce roman.
C’est la voie de Corrie la troisième fille de la fratrie qui va nous guider au travers de cette famille pas comme les autres. Les enfants Bell ont en effet mis en place un jeu de rôle particulier et s’y adonnent avec passion : les chevaliers de la Table Ronde. L’aîné Sébastien jeune adolescent tourmenté est Lancelot, le chef de la bande régnant et régulant la turbulente bande ses frères et sœurs devenus chevaliers et écuyers.

Pourtant malgré l’autorité naturelle et surprenante de Sébastien/Lancelot à la maison, les jumeaux sont bien difficiles à contrôler et leur père s’est enfermé dans son travail pour oublier sa douleur, laissant les enfants peu à peu prendre le contrôle de leur vie quotidienne, les aînés gérant les plus jeunes.
Le problème de ce jeu c’est qu’il coupe peu à peu Sébastien, Rose, Corrie… (tous portent un prénom en rapport avec un héros des pièces de Shakespeare) des autres, de la réalité. Les filles aînées vont réagir les premières, à l’entrée au collège et dans l’adolescence, Rose prend ses distances et s’éloigne progressivement du jeu, manquant des réunions, jusqu’au clash final. Corrie, elle va suivre une voie moins brutale, elle s’est faite une nouvelle amie Meredith qui rêve de devenir membre des chevaliers. Mais Sébastien ne veut rien entendre, et Corrie va peu à peu lui imposer l’idée qu’elle peut continuer, être un chevalier fidèle tout en s’ouvrant aux autres.
L’inquiétude monte progressivement, au détour d’une page, au moment d’une réaction, et on se rend compte au final que ce jeu, qui a protégé les enfants de la douleur et du chagrin est en train de perdre l’aîné, pris au  piège de sa douleur, de son deuil non fait.

Kit Pearson nous livre là un roman passionnant particulièrement bien écrit et bien construit. La découverte progressive de cette famille, de ses secrets, du monde qui les entoure, de la folie dans laquelle plonge progressivement le chevalier Lancelot sont autant d’éléments qui nous accrochent et nous entrainent à leur suite.

Au delà du jeu, c’est également un roman sur la douleur, le deuil, la difficulté de grandir, de passer à l’âge adulte et sur les dangers aussi de l’imagination quand elle dérape et entraine hors de la réalité. Un roman multiple donc, passionnant et prenant,  à découvrir sans hésiter. Le monde de l’imaginaire sous toute ses formes.

 

Jean-Luc

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