L'autre moitié de moi-même

Le nouveau roman d'Anne-Laure Bondoux, nous entraîne là où on ne l'attendait pas forcément. Ce récit autobiographique est un beau cadeau qu'elle nous fait à nous ses lecteurs, nous qui aimons la suivre de livres en livres. 

 

 

Retrouvez ces quelques lignes d'interview qu'elle nous livrait il y a quelques temps sur le site des éditions Bayard et dont nous nous étions fait l'écho... clic

La claque : c’est la première expression qui me vient à l’idée après avoir refermé le nouveau roman d’Anne-Laure Bondoux. J’avais bien lu les communiqués de presse, je savais que ce ne serait pas un roman de cape et d’épée, mais à ce point…
En rentrant de chez une amie, elle croit avoir percuté un enfant à vélo. Elle s’arrête paniquée, mais rien, aucunes traces, cet enfant n’existe pas réellement. Alors qui est-il ? de quel fantôme, de quel trouble est-il le signal ?
Perturbée Anne-Laure Bondoux va alors faire le point sur sa vie, elle qui est désormais bloquée, ne peut plus écrire, ne sait plus le faire. Elle va alors nous entrainer à la découverte d’une partie de son intimité et de son histoire familiale qu’elle découvre en partie en nous la contant. Des secrets de famille bien gardés, des parents que l’on croit bien connaître et pourtant, une sœur presque perdue et retrouvée au fil des épreuves et des découvertes. Une famille si forte qui vole en éclat mais dont les ressources sont parfois insoupçonnées et qui lui donneront la force et l’envie d’aller plus loin, de sortir de ce moment sombre.
J’avoue, je ne sais pas raconter, ce roman, il m’a bouleversé parce que j’y ai retrouvé des traces, la marque de cet auteur venant de ses romans précédents, parce qu’en se questionnant sur elle même sa vie, son avenir, sa famille, elle m’a certainement renvoyé à des questions et sentiments enfuis… qui sait.
Anne-Laure Bondoux nous livre ici un témoignage précieux et fort dont on ne ressort pas totalement indemne. Pas certain qu’il s’adresse à la frange la plus jeune de son public qui aura peut-être du mal à s’y retrouver, par contre ceux qui ont grandi et sont devenus de jeunes adultes et les autres aussi, devraient trouver l’émotion et le plaisir de retrouver une belle plume et un roman fort, qui témoigne que la rage et l’envie de vivre sont (souvent) les plus forts.

Un récit troublant, fort sur l'enfance, la famille...et une certitude, Anne-Laure  a retrouvé le chemin de l’écriture, on espère la retrouver bientôt, nous serons fidèles au poste.

 

Jean-Luc

 

 

L'autre moitié de moi-même ; Anne-Laure Bondoux ; 
Editions Bayard Jeunesse, 17 novembre 2011, 13,9 €