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07 mai 2012

Vis, et sois heureuse, Ziska !

Un roman grave formidablement bien écrit qui nous embarque sans pathos à la suite de cette gamine qui va devoir apprendre à vire loin, sans ses parents, avec la guerre

 

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clic de survie, pour une roman fort et essentiel !


Construit en plusieurs parties, ce roman dense et passionnant, nous entraine de 1938 à la fin de la guerre dans la vie d’une jeune berlinoise qui va avoir comme défaut d’être née dans une famille dont les ancêtres étaient juifs. Dès la première partie, dès les premières lignes, on sait qu’on sera aux côtés de Franziska Mangold qui à onze ans va se retrouver dans un Kindertransport en direction de Londres pour survivre, réapprendre à vivre avec toujours  en toile de fond la menace des nazis.

Dès la première partie, l’auteur nous happe et on se retrouve dans les rues avec Ziska et sa meilleure amie, la dégradation progressive de la situation pour les Juifs dans cette Allemagne nazie qui montre peu à peu son vrai visage, et alors que certains ont choisi la fuite, d’autres n’y croient pas et vont réagir trop tard et cherchent un échappatoire pour les leurs et leurs enfants notamment.

On retrouve ensuite Ziska en Angleterre où le destin va la conduire chez une famille de juifs orthodoxes qui vont l’aider à se reconstruire, à se retrouver pour pouvoir continuer à vivre et grandir malgré l’angoisse, l’entrée en guerre, les premiers émois amoureux, la conscience de la catastrophe imminente, la terreur de ne rien pouvoir faire pour sauver ses parents, sa meilleure amie…

Le talent de Anne Charlotte Voorhoeve  est de nous faire entrer discrètement dans son roman et de nous faire coller à ses personnages, de nous y attacher sans pathos, sans voyeurisme. Et pourtant l’histoire de Ziska est tout sauf un long fleuve tranquille et l’on suit avec elle, au travers elle l’évolution de cette guerre, sa fin tragique pour la communauté juive, de loin en loin, par une lettre, une nouvelle d’arrestation, d’une lettre qui revient avec la mention Parti sans laissé d’adresse… la culpabilité d’être là sans les autres..

Elle nous amène à découvrir également les sociétés allemandes et anglaises de l’époque avec leurs compromissions, leurs crispations, leurs non dits monstrueux qui nous permettent de mieux comprendre un peu mieux cette histoire troublée.

Ce roman est bouleversant, on est souvent surpris d’être touché, ému aux larmes par ce destin
A la fois un roman (l’auteure s’en explique en fin d’ouvrage) c’est aussi un excellent moyen de découvrir ce pan de notre histoire et de notre mémoire.
Difficile de lâcher ce livre une fois commencé, dense, léger et grave à la fois. A lire pour Ziska et les autres… Une belle réussite.

 

Jean-Luc

 

  

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Vis, et sois heureuse, Ziska !

Anne Charlotte Voorhoeve

Traduit de l’allemand : Florence Quillet

Editions Bayard Jeunesse, collection Millezime, 13 avril 2012, 14,5 €

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