15 juillet 2013
Calpurnia
La chaleur étouffante d'un été au Texas, une héroïne formidable, un roman éblouissant à ne manquer sous aucun prétexte. Calpurnia de Jacqueline Kelly est tout simplement une petite merveille !
Imaginez : la chaleur étouffante d’un été, où même l’air vibre et ondoie. Fermez les yeux… ouvrez les maintenant : il fait chaud, les chiens de l’extérieur n’ont même plus la force d’aboyer et de se ruer vers vous. Vous êtes quelques part à quelques kilomètres d’Austin, aux Etats-Unis, en plein Texas en 1899, sur la propriété des Tate, entre deux mondes (l'ancien qui s'efface lentement et le nouveau porté et poussé par la modernité et les inventions) . Cet été va être mémorable pour Calpurnia Tate l’héroïne de ce roman magnifique. Par sa voix, par ses aventures et mésaventures nous allons découvrir celle d’une famille (elle a six frères), des parents, un grand-père… de l’évolution d’une société. Car si la chaleur étouffe et assomme tout au dehors, le monde bouge cependant et si vite. En pleine révolution industrielle, les découvertes se multiplient et Calpurnia se désespère bien souvent d’être une fille, elle qui rêve de devenir une scientifique, alors qu’on la destine à la couture, au tricot et à la cuisine. Mais a onze ans, on a encore la chance surtout quand on a un grand-père aussi merveilleux que le sien de pouvoir se dire que tout n’est pas perdu et qu’il reste peut-être un moyen de partir ailleurs pour se construire autrement.
Jacqueline Kelly nous offre ici un instantané de la société américaine dans un XIXème siècle finissant, à l’aube d’un XXème qui offre tous les espoirs. On rentre chez les Tate sur la pointe des pieds à la suite de Calpurnia, et on découvre : les premiers émois amoureux de ses frères ; les gaffes d’une petite sœur curieuse et aimante ; une société figée sur ses principes et les conventions mais qui sent qu’elle se transforme peu à peu ; mais une société dans laquelle le doute s’insinue avec les progrès techniques (le premier téléphone de la région, quel émoi ! ) les livres de Darwin, les sociétés de géographie de naturalistes à la recherche de nouvelles espèces ; les ballades au bord de cette rivière toute simple entre une petite fille et son grand-père. Au fil du temps, des pages on s’attache totalement à Calpurnia et on vibre avec elle de ses espoirs, ses déceptions, on rit et pleure avec elle. Ce roman est éblouissant et magique. Si vous ne deviez en lire qu’un cet été : permettez nous de vous conseiller celui-ci.
Enorme coup de cœur pour un roman totalement maîtrisé qui donne l’espoir d’une société meilleure, éduquée et intelligente toujours plus forte que la bêtise et la bassesse.
Jean-Luc
Calpurnia
Jacqueline Kelly
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Diane Ménard
Editions l’école des loisirs, Médium, 19 mars 2013, 19 €
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