04 juillet 2014
1914-2014 : Avaler tout cru
Un roman sur la Première Guerre mondiale mais pas que... un titre qui part d'aujourd'hui avec un des derniers survivants et qui remonte le temps en faisant écho à nos vies du début du XXIème siècle...
Un siècle après, que reste-t-il dans la mémoire collective du Premier Conflit mondial ? Quelle mémoire transmettre aux jeunes générations ? Quelques titres jeunesse en parlent. Cette semaine ...
Joppe est élève infirmier. Il vit avec sa famille qui doit partir en Espagne quelques jours. Le problème ? Tist l’arrière grand-père qui a décidé ce jour là d’être malade et de remettre en question le départ en vacances de la famille. Joppe s’énerve, lui qui avait prévu un super week end avec ses potes sans le reste de la famille, voilà que tous ses plans sont perturbés. Il s’arrange alors pour promettre de s’occuper du vieil homme avec qui il s’entend plutôt bien.
Ce roman dense et prenant est difficile à résumer davantage. L’auteur jour à un drôle de compte à rebours. Au départ on se demande d’ailleurs bien où on va . Et puis peu à peu on suit le cours de l’histoire entre juin 2003 et l’année 1913 d’abord. On suit l’évolution de la maladie et de la relation surtout entre l’arrière petit fils aujourd’hui et on découvre par bribes, peu à peu la vie de celui qui fut Tist, les blessures dues à la guerre, l’engagement dans le conflit et ses séquelles et peu à peu on remonte le temps. Quand les deux horloges seront de nouveau réunies vous saurez en grande partie pourquoi Tist est ainsi ce qui a mené sa vie, ses démons, ses obsessions, ses peurs incontrôlables… C’est à la fois un roman sur la mémoire, le souvenir qui nous explique les dégâts provoqués par les guerres sur les individus, pas ceux morts au champs d’honneur et explosé dans les tranchés, mais ceux qui s’y sont battus et en sont ressortis, parfois brisés à jamais. L’autre voix qui s’élève dans cette magnifique histoire écrite sans complaisance c’est aussi celle de la relation entre Tist et Joppe, de la transmission familiale, de la fin de vie et de la difficulté pour les familles de pouvoir gérer aujourd’hui la disparition progressive de ceux qu’on aime en les accompagnant le plus possible jusqu’au bout.
Un roman puissant et grave sur la vie et la mort qui s’entrecroisent et sur l’espoir aussi qu’il est possible malgré les épreuves et les drames de construire quelque chose de beau.
A lire absolument ce roman qui n’est plus une nouveauté mais qui nous emporte sans coup férir. Magnifique
Jean-Luc
Avaler tout cru
Marita De Sterck
Traduit du néerlandais : Cynthia Laaland
Editions du Rouergue, doAdo monde, 19 avril 2007, 14,2 €
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