04 mai 2015
Moi à travers les murs
Un album sublime pour comprendre la nécessité de la solitude, de l'ennui parfois et du rêve toujours ! Essentiel !
Un album avec pour cadre la chambre d’un enfant ! Et si on testait la chambre des parents ? Non pas question ! Alors il faut bien s’y résoudre et s’enfermer ou se laisser enfermer dans sa chambre.
Annie Agopian joue ici avec les envies de nos enfants, la chambre c’est parfois une punition, vécue comme un rejet parce que les parents ne voudraient plus d’eux, mais aussi cela peut être un espace où l’on va jouer volontairement, le sien, son espace de jeu, celui où se jouent les grandes batailles. L’enfant livré à lui même, parfois puni, parfois parce qu’il y est bien, parfois malade, mais toujours avec son imagination qui travaille du coup, qui s’évade et pousse les murs de la chambre ! Les batailles s’enchaînent, les animaux, jouets familiers prennent vie et les aventures se succèdent avant de retomber peu à peu et parfois aussi de dormir ou de faire semblant de dormir, parce que sinon ça va barder ! Un enfant qui rêve est un adulte en devenir nous dit le l’album, qui saura grandir, réaliser ses rêves ou tout simplement en devenant adulte en réaliser d’autres bien plus grands dans d’autres lieux, d’autres chambres… Cet album difficile à raconter tant il est riche est une ode à l’imagination mais aussi à tous ceux qui veulent grandir à leur rythme et qui savent parfois confusément qu’un jour ils s’évaderont de cette chambre et que leur terrain de jeu sera bien plus grand encore. On aime le texte et bien évidemment les illustrations d’Audrey Calleja elles semblent, elles mêmes, grandir, bouger avec l’enfant, toutes en découpes claires et en crayonnages, s’adapter au texte, le devancer, pousser les murs et transformer la chambre en ce lieu merveilleux où tous les rêves sont permis. Une alchimie particulièrement réussie. Pour s’émerveiller, rêver et grandir heureux ! Un album dont on ne sort pas indemne.
Jean-Luc
Moi à travers les murs ; Annie Agopian ; Illustrations : Audrey Calera ;
Editions le Rouergue Jeunesse, 15 avril 2015, 14,5 €
Publié dans #Albums, +critique de l'équipe | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Les commentaires sont fermés.