09 novembre 2015
Mon chagrin éléphant
Mamiette est morte ! De retour du cimetière avec ses parents devants qui murmurent, la petite fille se sent bien seule. Seule avec son chagrin, seule avec le chagrin des grands… et c’est à ce moment là qu’est apparu : son chagrin éléphant ! Et oui un éléphant ! D’où sortait-il ? D’où venait-il ? Difficile à dire, ce qu’elle sait elle c’est que très vite, il a pris toute la place, à la maison, à l’école, comme si sa présence imposante occupait tout l’espace et la coupait des autres, du monde. Alors, comme elle n’est pas du genre à se laisser faire, elle a pris les choses en main, posé des questions aux adultes, cherché dans les livres des solutions. Pas certaine d’avoir trouvé, mais quand même, peu à peu la bête a diminué pour devenir plus raisonnable, plus vivable, comme un nain-nain, quelque chose de chaud qui rend les souvenirs de la disparue plus agréables, plus chaud, plus vivants.
Cet album est chaud, je crois que c’est le terme ! Il nous parle du deuil, de la difficulté de l’exprimer, de la douleur provoquée par l’absence de celle qui est partie, mais aussi peu à peu de la vie qui reprend ses droits et de la place qu’on peut lui trouver à Mamiette au chaud quelque part dans son cœur avec de beaux souvenirs. Chaud aussi par les illustrations de Madalena Matoso qui joue avec les formes géométriques, les couleurs pour rendre l’album lumineux.
Ce chagrin éléphant saura parler aux enfants et aux adultes aussi, leur décrire leur peine, la place qu’elle prend. Cécile Roumiguière a su trouver les bons mots, le bon rythme et nous offrir une belle histoire à lire et à raconter pour tous ceux qui un jour ont perdu un être cher et dont le chagrin a pris une place éléphantesque. Superbe petit album !
Jean-Luc
Mon chagrin éléphant
Cécile Roumiguière
Illustrations : Madalena Matoso
Editions Thierry Magnier, 26 août 2015, 13,9 €
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