Le Wunderkind et la pièce d'argent

Un roman étrange, à l'écriture complexe qui nous entraîne ailleurs dans un Paris inconnu où s'affrontent des forces magiques ! Inquiétant et sombre,
un roman pour les plus grands à ne pas bouder ! 

 

 

Il est temps, alors que le tome II sort dans quelques jours, de vous parler de ce roman paru aux éditions Bayard Jeunesse. Sombre est pour le moins le terme qui lui convient et la lettre de feu de la couverture ne doit pas vous induire en erreur. Car ce roman de « dark fantasy » est un livre dans lequel on entre lentement pour ne plus ensuite pouvoir le lâcher.

Caïus Strauss, jeune garçon de 14 ans en est le héros, l’un des héros. Tout bascule quand un jour un homme étrange lui offre une pièce d’argent. Il vient de croiser la route de Herr Spiegelman, un être dangereux assoiffé de pouvoir qui va vouloir le posséder lui qui est le Wunderkind. L’histoire se déroule dans un Paris inquiétant, intemporel dans ce qu’on nomme le Dent de Nuit, sorte d’endroit hors et dans le temps tout à la fois. Un lieu dangereux où pratiquer la magie n’est pas sans conséquences, dans lequel vous croiserez toute sorte de créatures étranges et malfaisantes comme les Cagoulards, les Vermoulus, les Phobiques, mais aussi des Changevaleurs, des Raréfiés, des dieux d’un autre monde et puis peut-être serez vous tenté par un Manufacturé. Vous pourrez rencontrer ceux qui entourent Caïus : Pilgring, Rochelle, Gus, Buliwyl le lycanthrope…

Un monde en mouvement qui bruisse de rumeurs, de vols inexpliqués, d’agitation de créatures malfaisantes et avec ce maléfique Spiegelman toujours aux aguets et prêt à tout pour mener à bout ses noirs dessins.

G-L D'Andrea nous offre ici un roman foisonnant, qui crée toute une faune, un monde magique qui n’appartient qu’à lui. Sombre, délirant, violent, le roman monte en puissance et nous amène à un final pour le moins inattendu qui ouvre toutes les possibilités pour la suite. On aurait peut-être aimé être davantage guidé dans les premiers chapitres pour savoir un peu plus là où on mettait les pieds, mais le roman gagne en cohérence et en consistance au fil des pages.

Puissant et envoutant ce roman est au final particulièrement bien fait et intriguant. A mettre dans les mains de bons lecteurs à partir de 15 ans qui aiment les univers baroques et sombres. Un premier tome passionnant, complexe et surprenant à découvrir.

 

Jean-Luc

  

Le Wunderkind et la pièce d'argent
G-L D'Andrea
Traduit de l’Italien : Jacques Barbéri
Editions Bayard Jeunesse, 19 septembre 2013, 15,9 €