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01 février 2016

Quand les enfants Finaly devinrent une affaire d'Etat

Il est temps de vous parler de la nouvelle collection Il était un jour des éditions Srinéo. Nous vous avions annoncé sa sortie en octobre dernier, voici pour commencer une histoire absolument hallucinante, celle de deux enfants juifs rescapés de la Seconde Guerre mondiale qui ont bien failli ne jamais retrouver les survivants de leur famille ! 

 

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Les parents de Gérald et Robert Finaly sont juifs autrichiens. Lorsqu’ils fuient l’Anschluss en 1938, ils pensent en se réfugiant en France avoir trouvé un refuge sur pour sauver leur vie près de Grenoble. C’est d’ailleurs en France en pleine guerre que vont naître leurs deux petits garçons. Lui est médecin et exercera clandestinement jusqu’à leur arrestation en 1944. Heureusement les deux garçons ne sont pas raflés, leurs parents sentant le danger se rapprocher les avaient mis à l’abri quelques jours plus tôt. C’est une amie de la famille qui avait promis de s’occuper des garçons qui va d’abord tenter de les confier aux religieuses de Notre-Dame de Sion puis à la crèche municipale dont une certaine Melle Brun est directrice.

Les deux garçons seront ainsi sauvés des nazis et de leurs collaborateurs français mais l’histoire est ensuite étonnante. Lorsqu’à la fin de la guerre leur tante de Nouvelle Zélande puis les rescapés de leur famille (il devient rapidement évident que leurs parents ne reviendront pas) se font connaître, la directrice de la crèche municipale refuse et fera tout pour empêcher que les enfants reviennent aux leurs.

Cette histoire rocambolesque fort bien menée et racontée par Yaël Hassan permet au lecteur de se plonger dans cette ambiance de la guerre et de l’après guerre. Le découpage en parties courtes et précises permet de s’y retrouver dans cette histoire à rebondissements qui très vite va devenir une affaire publique, la famille des enfants Finaly ayant décidé de porter devant la justice l’affaire afin d’obtenir gain de cause.

L’histoire nous permet de toucher au plus près la complexité de la situation de l’époque. On sent bien avec cette volonté farouche de garder les enfants et de les convertir au catholicisme, l’antisémitisme et sa violence avec toute cette partie de l’Eglise catholique française qui certes a caché les enfants mais va s’acharner ensuite à les soustraire à leur vraie famille, les convertir et leur inculquer une éducation antisémite. On perçoit bien aussi le trouble des autorités dans cette France d’après guerre où la justice peine à se positionner et à rendre un jugement pourtant évident. La description des enfants, leur vide affectif, leur besoin de connaître, de retrouver les leurs troublés par cet intermède qu’à été le moment où ils ont été confié à des gens qui auraient du les protéger totalement est très réussie, on sent la douleur, le manque certain d’amour, l’incompréhension et la difficulté d’être après l’horreur de la guerre. Bouleversante également cette famille éparpillée dans sa fuite et qui va se regrouper et faire corps pour retrouver ce qu’il reste d’une partie des leurs, deux petits garçons échappés d’une mort certaine mais dont les premières années ont été particulièrement étranges et compliquées. Ce n’est qu’en 1953 que se clôt l’affaire des enfants Finaly, la famille ayant réussi à les récupérer et à les emmener avec elle, laissant derrière eux les gesticulations et imprécations de ceux qui n’ont pas assumé jusqu’au bout leur rôle de sauveurs.

C’est une belle, troublante et bouleversante histoire que nous rapporte ici Yaël Hassan à faire lire et découvrir pour toujours savoir et faire passer un message de tolérance. A lire et faire lire.

 

Jean-Luc

 

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Quand les enfants Finaly devinrent une affaire d'Etat
Yaël Hassan
Editions Scrinéo, collection il était un jour , 1 octobre 2015, 8,9 €

Publié dans #Ados, #romans junior, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook

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