18 novembre 2024
Etre garçon : la masculinité à contre-courant
Très gros coup de ❤️❤️❤️❤️❤️ pour un documentaire riche, puissant et efficace qui donne enfin la parole aux garçons en dehors des clichés et stéréotype récurrents. Pour grandir en étant heureux et bien dans sa peau.
Cinq chapitres, cinq personnages pour illustrer le propos. Tous vivent dans un petit coin de province et vont dans un petit collège où tout le monde se connait ou presque depuis la maternelle. Tous ont été bouleversés par le décès du garçon le plus populaire du collège et de la classe : Sébastien. Depuis plus rien ne fonctionne. Absentéisme, baisse des résultats, moral en berne, larmes qui surgissent toujours au pire moment et poids sur le coeur et dans l’esprit impossible à chasser. Alors quand le professeur d’histoire-géographie leur fait rencontrer une psychologue les réactions sont très variées de l’hostilité au soulagement.
C’est Masato qui ouvre le bal et nous fait découvrir le mal qu’il a à exprimer ses sentiments. Un garçon est-ce que ça peut pleurer ? Est-ce que cela correspond aux codes de la masculinité que lui transmet de manière brutale notamment son père ? Youri, lui a perdu son confident, celui qui ne le jugeait pas alors qu’il ne sait plus où il en est et qu’il est terrifié à l’idée de ne plus être un mec, un vrai, alors qu’il est attiré par les garçons. Feti, lui rêve de devenir Mangaka et il n’en peut plus des menaces et des insultes de certains de ses camarades, alors il faut apprendre à résister…
Au fil des pages, on rencontre les personnages, on découvre leurs forces, leurs faiblesses. Chaque histoire est illustrée en BD avec des cases rythmées, puissantes qui nous emporte dans le récit sans coup férir. Suivent des pages documentaires qui évoquent la masculinité sous divers aspects : les sentiments que peut ressentir et exprimer un garçon, la sexualité, la violence physique et verbale, l’adaptation à ce nouveau corps qui change et toutes les questions sur l’égalité homme femme et la place des hommes.
Une BD documentaire ou un documentaire illustré, peu importe en fait. Ce qui compte c’est la pleine réussite de l’ouvrage, son efficacité. Une forme de documentaire efficace, attirant par sa forme et extrêmement complet et riche. A laisser traîner au CDI ou sur la table du salon pour faire passer le message et permettre aux garçons de grandir bien et mieux en étant heureux dans leur peau sans s’imposer tous les aspects toxiques de la masculinité encore trop souvent dominants. Bravo !
Jean-Luc
Etre garçon : la masculinité à contre-courant
Karim ouaffi
Illustrations Mikankey
Editions du Ricochet, 27 septembre 2024, 22 €
ECRIRE UN COMMENTAIRE
NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.