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15 juillet 2024

Chats perchés

La lune, les toits la nuit et deux chats qui jouent et qui s'aiment ... Un petit moment de bonheur 

 

 

 

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Bel été avec les Sandales jeunesse 

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24 juin 2024

La cuisine des Ogres : Trois-fois-morte

Fondez pour ce bijou d'histoire et d'illustrations. Une petite merveille avant les vacances
ou pour les vacances. Fabuleux. 

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Un petit groupe d’enfants dont Blanchette dont les cheveux ont blanchi, devenus fantômes en une nuit sont regroupés et désespèrent de la maigre pitance qu’il vont devoir se partager. Alors que Blanchette est partie chercher de l’eau pour cuire la soupe, Grince-Matin attire les autres dans un piège mortel et les voilà enlevés par quelqu’un qui visiblement ne leur veut pas que du bien. Blanchette a tout vu mais trop tard, elle hurle tente de réveiller le voisinage et est rattrapée par le Chevalier de Sainte-Ombre qui fonce sur son fier destrier à la poursuite de la créature maléfique. Pourtant très vite les voici pris au piège aux aussi, ils en ont trop vu et notamment parce qu’en le suivant ils ont pris connaissance d’un des chemins magiques qui mène à la dent de chat.

Lorsqu’ils sortent tous du sac, ils sont arrivés sur le marché aux enfants là où les ogres viennent faire leurs courses. C’est Beauregret qui va emporter les enchères et embarquer dans sa cuisine les malheureux. Le chevalier est jeté direct au court-bouillon et Blanchette, l’un de ses camarades et la petite noble prétentieuse rencontrée dans le sac sont envoyés directs au hachoir dont seule Blanchette ressortira vivante par miracle sauvée par Brèche-Dent. Désormais elle n’aura qu’une obsession sauver les quatre autres des griffes de l’ogre qui les a mis à engraisser dans une cage magique.  

C’est ainsi que l’histoire va s’emballer et que fantômes, créatures extraordinaires, Minotaure vont entrer dans la danse de laquelle, celle qu’on appelle désormais Trois-Fois-Morte va être un l’élément essentiel. Course poursuite, négociations, transactions pour sauver des vies, tout y passe. 

C’est un univers cruel et fascinant que les auteurs nous proposent ici, tant par l’histoire qui emprunte à nos vieux contes et à nos peurs des ogres et des créatures aux doigts crochus et aux dents acérées, des fantômes. Les illustrations comme vous le découvrez dès la couverture sont absolument fantastiques, les créatures semblent plus vraies que nature, le sang coule, les ogres puissants sont parés de costumes de princes et de princesses, et les couleurs sont juste magiques. De page en page elles créent des effets étranges, nous embarquent d’un univers à l’autre, du plus petit au plus grand. Rien n’est anodin dans ce monde cruel et vibrant, tout bouge et se transforme, tout peut être mortel. Une histoire à couper le souffle, impossible à lâcher, une ambiance qui nous sort des sentiers battus font de cet album un petit bijou du genre entre conte classique et cruauté délicieuse. On aimerait tellement qu’il y ait une suite. 

 

Jean-Luc 

 

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La cuisine des Ogres : Trois-fois-morte 

Un conte écrit par Fabien Vehlmann

Mis en scène et dessiné par Jean-Baptiste Andreae

Editions Rue de Sèvres, 13 mars 2024, 20 €

Les enfants de l’arbre : un autre monde

Coup de coeur pour une BD lumineuse et puissante sur des thèmes actuels très bien traités. 

 

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Leila Sauval se souvient, 2058, des zones désertiques et brûlées par le soleil et sa lutte comme sentinelle de la Fédération de l’Arbre.  On la retrouve bien plus tard face à des jeunes et son petit-fils SOL, leur mission semble avoir été accomplie. Ils continuent à étudier la nature et le pouvoir guérisseur des arbres. Sol se sent parfois bien seul et incompris dans cette famille dévouée à sa cause, lui si maladroit. Pourtant ce jour-là suite à la prise de parole par sa grand-mère, il s’appuie sur un arbre ce qui va déclencher une vision. Ce jour là il voit une tempête arriver et voit aussi un avion s’écraser non loin de là. Il part alors à leur secours seul dans la nuit et sous le vent. Les trois rescapés viennent de la Cité, une ville souterraine bâtie dans une ancienne mine où se sont réfugiés des milliers de rescapés de la « Grande Cris ». Les trois enfants ont plus ou moins de mal à s’intégrer sauf le plus jeune sui semble ravi… et pourtant quelque chose se trame.
L’aventure va prendre un tournant plus dramatique et problématique. Reste à savoir qui a trahi et qui va réussir à sauver la forêt. On aime l’histoire qui parle concrètement des difficultés liées à la pollution et au dérèglement climatique ainsi qu’à leurs conséquences. On aime la réflexion politique qu’elle sous-tend avec la peur toujours mauvaise conseillère et des mondes qui s’affrontent. 

On aime les amitiés qui se tissent et les secrets encore bien gardés qui semblent devoir nous tenir en haleine, on l’espère dans les prochains tomes.  

Une histoire top, des illustrations superbes et vivantes avec une utilisation des couleurs éblouissante. A découvrir d’urgence en ce début d’été .

 

Jean-Luc 

 

 

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Les enfants de l’arbre : un autre monde  

Thierry Gaudin

Illustrations : Romain Ronzeau

Editions Nathan, collection bande d’ados, 17 janvier 2024, 13,90 €

La visite au Struthof, camp méconnu

Très gros coup de coeur. « Ceux qui admireront la beauté naturelle de ce sommet ne pourront croire que cette montage est maudite parce qu’elle a abrité l’enfer des hommes libres ».  Léon Boutbien, matricule  4463, résistant-déporté français NN. 

 

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La BD s’ouvre sur l’image d’une petite fille qui se remémore ses souvenir d’il y a longtemps… avant la guerre. Puis on se retrouve dans les rues de Strasbourg avec un groupe de collégiens de troisième et leur professeur qui découvrent la Main Noire une organisation de résistance de jeunes alsaciens. En rentrant Simon, l’un des collégiens appelle sa mamie pour lui demander si elle ne veut pas les accompagner pour visiter le camp du Struthof. Surprise, celle-ci accepte mais avant elle va donner à son petit fils l’occasion de découvrir l’histoire de leur famille avec les cahiers et souvenirs de son arrière-grand-mère Mathilde. 

C’est ainsi que s’enclenche la mémoire. Au fil des pages les tons bleus qui font parler nos contemporains, succèdent aux pages noire et marron qui elles nous transportent dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et notamment celle de l’Alsace, qui retourne dans le giron allemand après la catastrophe de 1940. C’est là que vont se jouer comme partout ailleurs, des luttes internes terribles et le souffle de la Seconde Guerre mondiale. Ce camps souvent moins connu tant les camps de mise à mort et de concentration de l’est de l’Europe dominent dans la mémoire collective, nous rappelle aujourd’hui par son existence et le Musée, le CERD inauguré en 2005 par Jacques Chirac sur les lieux, que les atrocités de la guerre n’ont pas de localisation toujours obligatoirement précises, qu’elles ont été perpétrées partout et même si près de nous. 

La BD en croisant, la visite, la découverte par la jeune génération des évènements, en leur permettant de s’approprier les noms, les évènements , les personnages qui deviennent à nous nouveau des êtes de chair et de sang, et les évènements, les plongées dans le passé, est à elle seule un formidable témoignage des bouleversements, de l’idéologie nauséabonde et mortifère et des évènements de la Seconde Guerre mondiale. Visite émouvante et difficile pour Simon, ses camarades et sa grand-mère. Impressionnante avec des illustrations qui d’un coup nous propulsent dans la cours des lieux avec les prisonniers au prise du sadisme et de la violence des gardiens et de leurs chiens (superbes illustrations de la page 53).

Cette BD est à la fois un témoignage, un récit historique, un rappel des faits des lieux. Elle est aussi à elle seule le symbole de la mémoire qui se transmet de génération en génération, qui saute parfois une partie des descendants avant de ressurgir plus forte chez les plus jeunes qui par leur intérêt et leurs questions. 

La couverture m’avait surpris et puis j’ai tourné la première page et j’ai été happé par les illustrations, les couleurs, le récit, les allez et retour dans le temps, les témoignages, la montée progressive dans l’horreur et sa description. On ne sort pas indemne de cette lecture et le fait que ce soit des collégiens concernés par leur histoire familiale pour certains, qui partent à la découverte et nous entraînent avec eux, renforce encore ce sentiment de puissance, des faits, des évènements si longtemps après. La fin avec son dossier spécial qui donne définitions et biographies des héros de l’ouvrage est très réussie, elle aussi.Un travail magnifique à offrir, qui doit absolument figurer dans toutes les bibliothèques, médiathèques et CDI des collèges et même des lycées de France. Bravo ! 

 

Jean-Luc 

 

 

 

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La visite au Struthof, camp méconnu 

Yaël Hassan

Illustrations : Marc Lizano

Editions Nathan Bande dessinée, en coéditions avec l’Office National des combattants et des victimes de guerre, 2 mai 2024, dès 8 ans, 15,95 €

L’écuyer & son chevalier, tome 1

Un écuyer et son chevalier qui cheminent à la recherche d'aventures et d'une nouvelle quête ? Rien de plus banal, sauf que dans cette histoire, drôle et surprenante, rien n'est vraiment normal, surtout quand le chevalier se révèle être un pied nickelé de premier ordre... Coup de coeur 

 

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C’est une très bonne surprise que cette bande-dessinée qui nous raconte l’histoire d’un écuyer et de son chevalier Kelton d’Eldergard véritable boulet qui raconte à qui veut l’entendre ses exploits multiples et variés, un tantinet méprisant envers son écuyer féru de lecture et de savoir : « réfléchir c’est une perte de temps ». C’est ainsi qu’ils arrivent à Bridgetown ville aux rues désertes. Les habitants qui sont restés sont terrés dans leurs demeurent de peur de voir surgir un dragon qui terrorise toute la région. Un dragon ? Merveilleux décide alors le chevalier qui enfourche sa monture et part tuer la bête laissant le pauvre écuyer aux mains des habitants désespérés. Dans cette ville où certains habitants ont des oreilles très pointues et d’autres plusieurs yeux et bras comme le responsable des archives (personnage particulièrement réussi) . Notre héros (le vrai, l’écuyer) va alors se mettre en recherche de ce qui s’est vraiment passé : une malédiction ? Oui mais qui l’a lancé ? Une ville qui n’a plus de sorcier pour la protéger depuis que le précédent a disparu, mais où est passé son grimoire ? Serait-il encore dans la tour de l’ancien sorcier dont personne ne sait comment y accéder ? Un seul problème, le dragon y a installé ses pénates. 

C’est quand même étrange cette histoire de malédictions, de dragon, de pont détruit, de récoltes empêchées.
les choses vont se corser quand le chevalier ne donne plus signe de vie, qu’on voit de nouveau le dragon circuler dans les airs au moment pile où un incendie se déclenche dans l’une des maisons de la ville, celle d’une mère et de son fils, provoquant la fureur de cette dernière qui va sortir les habitants de leur torpeur et les lancer à la poursuite du monstre. 

L’écuyer lui abandonné à son triste sort va rencontrer Shadow, un chien, enfin le squelette que ce que fut Shadow et faire une chute malencontreuse dans un puit. Est-il mort puisqu’il peut traverser les murs et s’enfoncer dans le sous-sol ? Le dragon va bien rire en découvrant les secrets du vieux sorcier depuis longtemps disparu et notre écuyer va tenter de négocier et de sauver la peau de son imbécile de chevalier enfermé dans un cage et à deux doigts de se faire bouloter. 

Mais le temps presse, les habitants fous de rage et de désespoir sont en route pour tout détruire…

Cette histoire est géniale, les illustrations totalement réussies, qui créent une ambiance entre chevalerie et magie. Des créatures fantastiques se mêlent au récit et bientôt notre petite écuyer malin, va trouver la solution et l’origine des accidents et des destructions. Arrivera-t-il à convaincre les habitants qu’ils font fausse route et sauver la peau de son maître à deux doigts de finir en rôti ? 

Un premier tome totalement réussi et on espère que bientôt la suite sera publiée parce que cela vaut vraiment le détour. Tout fonctionne, construite dans ses images notamment comme une histoire classique de chevalier et de son écuyer (on pense à  de faux airs de Don Quichotte au départ ) l’histoire s’épaissit et se transforme peu à peu avec l’arrivée de la magie et du fantastique et encore des clins d’oeil sur le genre comme la passion des dragons pour tout ce qui brille et l’or. On aime l’évolution de l’histoire, le rôle central de l’écuyer et de sa réflexion et bien évidemment les multiples détails et précisions apportées par les illustrations qui créent tout un univers attachant et passionnant. A découvrir et suivre donc …

 

Jean-Luc 

 

 

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L’écuyer & son chevalier, tome 1 

Scott Chantler

Traduit de l’anglais (Canada) : Marc Lesage

Editions Rue de Sèvres, 14 février 2024, 16 €

Césure : 5 femmes partager leur désir d’ailleurs

Cinq femmes, cinq choix de vie. Cinq filles fortes, indépendantes qui vivent à cent à l'heure : découvrez les 

 

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Elles sont cinq femmes : Emilie, Laurence, Elena, Maylis, Victoire, cinq vies, cinq destins différents qui nous montrent des racines, des origines, des situations qui mènent toutes vers des envies d’ailleurs, des façon de construire sa vie loin de stéréotypes habituels, loin des compagnons à peine évoqués qui peuvent aussi marquer la vie d’un individu. 

Cinq femmes, des petites filles devenues grandes, qui décident de partir loin, parfois très loin. Certains connaîtront un retour aux sources presque imposé comme Emilie qui ne s’étaient jamais vraiment posé la question de ces origines coréennes, elle l’enfant adoptée. Laurence, elle de confirment en confinement conforte sa position, vivre et travailler autrement, voyager toujours. Elena, elle, va aller au bout de son idée, se ressourcer en Inde , Maylis femmes médecin ailleurs qui cherche toujours à repousser les limites des soins et de l’aide qu’on peut apporter aux autres. Victoire qui elle a besoin de prendre du recul, de se connecter avec son temps tout en choisissant des modes doux de déplacement, de voyage …

Toutes ont gardé à l’image la petite fille qu’elles étaient, sorte de double diablotin qui s’agite, s’énerve commente de page en page, toutes ont le courage d’affronter les stéréotypes, les habitudes, les chemins tout tracés. Toutes nous entraînent au fil des chapitre qui se répètent pour chacun d’elle dans des vies, différentes, dans des moments de recherche, de remise en cause, avec toujours une base solide en arrière plan : une famille, des amis, un travail, qui leur permettent de revenir parfois pour mieux repartir. Ce roman graphique est étonnant, il nous parle de cinq destins de jeunes femmes modernes et dans leur temps, de leur recherche d’elles-même. Le tout est illustré avec force et vitalité, l’utilisation des couleurs est parfait et nous permet de changer d’univers, de chapitre, de personnage de manière très convaincante. L’ensemble nous donne un roman graphique fluide, dans lequel on rentre sur la pointe des pieds et qui nous entraîne au fil des pages avec les cinq héroïnes des histoires. Très réussi. 

 

Jean-Luc 

 

 

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Césure : 5 femmes partager leur désir d’ailleurs  

Laure Garancher

Dessins de Joyce Colson, Limcela, Caroline Péron, Juliette Taka et Lou Zago

Couleurs : Sandra Violeau

Editions Nathan bandes dessinée,  11 janvier 2024, 24 €

 

La piste des larmes

Connaissez vous la piste des larmes  de sinistre mémoire symbole du calvaire des premières nations de l'Amérique du Nord face à la conquête de l'ouest ? 

 

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Diwali et Adsila sont Cherokees, Indiens de l’Amérique du Nord, ils vont subir de plein fouet avec les leurs et les autres tribus l’avancée inexorable des hommes blancs lancés dans la conquête de l’Ouest et dans l’organisation de ce qu’ils considèrent comme étant leur territoire. La conquête de l’Ouest et ses fantasmes occidentaux, souvent très éloignées de la sinistre réalité de ce qu’ont subi les vrais propriétaires des lieux. C’est leur histoire qui vous est en partie contée avec : La piste des larmes. 

L’album commence par un décalage, celui des images, de la violence de la conquête et le texte qui lui nous parle des traditions indiennes et de leur image de la création de la terre et de la vie et se termine trois pages plus loin par cette phrase : « l’homme blanc ne sait pas lire les montagnes. Il ne comprend pas son histoire ».

Commence alors le suivi d’une course poursuite, de tribus déplacées, d’hommes et de femmes malmenées, enfermées dans des camps, emportés loin de leur lieu ancestral de vie. De la violence, de l’acharnement, du désespoir, la maladie qui s’installe dans les camps de détention, les tentatives d’évasion le plus souvent vouées à l’échec. Des hommes et des femmes séparées des leurs, parfois pour toujours et l’arrivée loin de chez eux où tout est à refaire, loin des montagnes des histoires de leur monde, à tel point que comme le dit l’un des protagonistes, on leur a volé leurs terres, leurs vies mais aussi leur histoire, leurs traditions et qu’ils n’auront plus rien à transmettre à leurs descendants : terrible constat. L’influence et l’exploitation de l’homme blanc sur ces hommes et ces femmes c’est aussi le désespoir et l’alcoolisme galopant qui s’empare de nombre d’entre eux. 

Ce magnifique album aux illustrations puissantes d’où les tonalités d’ocre et de jaune ne sont jamais très loin est une pleine réussite. Il nous permet de suivre et de découvrir parfois aussi ce que fut l’une des réalités de la conquête du territoire étatsunien le long de ce qu’on appelle désormais La piste des Larmes  de sinistre mémoire, commencée au milieu du XIXème siècle. Officiellement reconnue par le Congrès américain en 1987 avec la réaction d’un sentier histoire national qui traverse différents sites historiques et musées. En 2009, le Sénat américain présente une résolution où sont formulées des excuses de la nation américaine aux descendants des déportés de 1838. 

On apprécie particulièrement aussi les dernières pages qui reprennent l’ensemble du parcours avec une carte et des informations historiques précises ; la présentation des personnages et la chronologie très bien faite avec les indications dans la BD qui permettront au lecteur attentif de replacer certains épisodes de ce qu’ils viennent de lire dans le cycle global. 

Passionnant, beau et très réussi

Jean-Luc 

 

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La piste des larmes 

Séverine Gauthier

Illustrations : Stéphane Soularue

Editions Nathan bande dessinée, 18 avril 2024, 23 €

Mercredi musique, tome 2

Le bonheur de retrouver Arsène et ses amis. La joie de suivre cette nouvelle aventure. Le plaisir d'écouter de la musique grâce aux QRcode qui se suivent dans l'album. 

 

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Quel plaisir de retrouver la bande du conservatoire avec Nina et Arsène le jeune violoncelliste muet qui va devoir dans cet épisode prendre sur lui.  En effet les inscriptions pour le Grand concours des jeunes talents sont ouvertes et Arsène habitué à jouer en solo va devoir prendre sur lui pour accompagner Hugo, jeune hautboïste doué mais tellement ambitieux qu’on doute très vite que les deux puissent fonctionner, d’autant que le professeur d’Hugo prend partie systématiquement pour son poulain et maltraite notre cher Arsène jusqu’à le pousser à l’abandon. Mais, l’équipe du conservatoire, la famille, le professeur et les amis d’Arsène sont-ils prêts à laisser faire ? 

C’est une belle histoire d’amitié encore, d’adultes et de jeunes adolescents qui ont des valeurs, des principes forts et beaux. Une histoire d’engagement, parce que la musique, affronter un public cela est un vrai effort et puis aussi une histoire d’évolution des personnages qui acceptent de se remettre en cause pour le bien du groupe. Bien évidemment grâce aux QRcodes vous pourrez écouter de superbes extraits. Les illustrations donnent vie à tout un ensemble particulièrement efficace et attachant et Arsène est décidément notre héros de coeur. A lire et partager. 

 

Jean-Luc 

 

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Mercredi musique, tome 2 

Lisette Morival 

Illustrations : Clotka

Editions Nathan bande dessinée, avec la participation de l’Orchestre National de France, 4 avril 2024, dès 8 ans, 13,95 €

 

 

D'un clic sur le visuel retrouvez le tome 1 

 

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18 juin 2024

Verts

Eblouissante de beauté et d'intensité : une merveille ... 

 

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La terre vue du ciel, les satellites, les villes immenses, les tours, les autoroutes peuplées de voitures, les avions et puis un main qui surgit de la page suivante avec un insecte dans la main, la nature, un arbre, des racines qui débordent largement le spectre normal de diffusion et qui se mettent à courir partout sous les routes … des planches sans paroles … et puis les quatre saisons vont commencer à défiler. 

D’abord l’automne : Un père avec son fils dans l’attente de nouvelles de l’hôpital où se trouve leur mère et épouse dans le comas ; des voisins étranges qui paniquent parce que le père de Clarence a vu leur bébé qui a une drôle de feuille qui pousse sur son nez comme pour d’autres bébés visiblement. La presse s’empare du phénomène, les rumeurs courent, la population s’inquiète, la peur et les réactions de rejets se multiplient. 

Puis, vient l’hiver : et là encore certaines plantes n’arrêtent pas de pousser provoquant l’agacement, l’étonnement de beaucoup alors que d’autres trouvent qu’ils les protègent. Pourtant, les végétaux semblent tout envahir provoquant manifestations et groupes sur les réseaux pour en parler et organiser ce qu’ils appellent la résistance. Partout l’angoisse monte, les humains adultes se mettent à muter aussi avec des excroissances végétales. Et partout la vie change et les transformations sont absolument magnifiques, on en oublierait presque d’être inquiet avant l’arrivée du printemps …

Beaucoup d’humains ont muté, d’autres devient extrêmement violents et veulent tout détruire. Le père de Clarence n’y arrive plus, sa douleur de perdre sa femme dans le comas, peu à peu le rend fou, le font prendre des décisions absurdes, extrêmes… et partout dans ces pages en noir et blanc les plantes, les fleurs, les branches poussent, rendent les humains qui mutent, tellement beaux, tellement différents, tellement heureux. 

Enfin l’été et au détour d’une page, la couleur envahit les pages, de nouveaux la fin des dialogues et dans cette foret luxuriante et pleine de vie, presque dérangeante à l’épreuve de la couleur, Clarence et la jeune fille du début volent d’arbres en arbres, beaux, ne faisant qu’un avec la nature …

Cet album est totalement bouleversant, par l’histoire qu’il nous conte, par la beauté éblouissante de chacune des pages, par les transformations, les compromissions, la nécessité de passer au-delà des peurs. La couverture surement avait attiré votre attention, sublime, l’intérieur est à l’unisson et monte en puissante et on en sort le coeur battant avec ce sentiment que nous ne sommes pas prêts d’oublier les images imprimés sur notre rétine et les émotions qui en sont nées. Une fable étonnante sur ce que nous sommes, ce que nous pourrions être et le rappel de nos liens essentiels avec la nature. Absolument indispensable et splendide. 

 

Jean-Luc 

 

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Verts 

Scénario : Patrick Lacan et Marion Besançon d’après un récit de Patrick Lacan

Dessin et couleur  : Marion Besançon 

Editions Rue de Sèvres, 15 mai 2024, 28 €

Retour à Lemberg

Brillante cette bande dessinée fleuve doit retenir toute votre attention et nous rappeler peut-être encore plus aujourd'hui les faits et la mémoire de l'Histoire. Magnifique travail de transformation en BD et d'édition : Bravo ! 

 

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Du livre événement de Philippe Sands  est né cette bande dessinée fleuve qui nous entraine dans l’Histoire et celle de la famille de l’avocat international.
Une invitation en 2010  pour donner une conférence sur les travaux concernant le génocide et les crimes contre l’humanité à Lviv et un retour aux sources sur les origines familiales de l’avocat qui vont entrer en lumière et ne plus le quitter pour une enquête pharaonique, dans les archives, la rencontre des derniers témoins, les mémoires assoupies et l’Histoire de cette catastrophe que furent la Shoah par balle et dans les camps de la mort. 

L’album est divisé en grandes parties qui n’en finissent pas de se faire échos. La conférence à Lviv d’abord, puis une plongée dans le passé familial et de l’histoire mondiale : Léon son grand-père qui n’a jamais rien dit, n’as jamais voulu parler de quoi que ce soit  et c’est l’occasion (en évoquant ses origines) de repartir du début du XXème siècle et de rappeler que la région de Lemberg devenue Lviv a été occupée, prise et reprise par de multiples acteurs (les adultes et les plus âgés des lecteurs pourront trouver profit de la lecture de l’excellent titre de l’historien Omer Bartov Anatomie d’un génocide).  Ainsi avec l’auteur on remonte le temps et on découvre peu à peu des facettes de la vie de ses grands-parents et de sa famille disparue dans l’horreur.
On retrouve aussi les vies et les destins d’hommes et de femmes de la région comme Hersch Lauterpacht ou Raphaël Lemkin, formés au droits dans la même universités et qui sont à l’origine de la construction du droit international d’après-guerre au moment de Nuremberg notamment et pour Lemkin de la notion de génocide. Des hommes et des femmes qui renaissent au fur et à mesure des recherches de Philippe Sands, des gens biens, emportés par la tourmente de l’Histoire, les destins, les amours brisés, des familles évanouies dans les cendres de camps ou la boue des fosses à l’est de l’Europe. Patiemment l’auteur rencontre des descendants, des témoins des procès, le fils d’un des condamnés de Nuremberg qui a renié son père. Une large part est également faite au procès de Nuremberg, à ses enjeux et à Hans Franck ancien gouverneur général de Pologne. Pour chacun d’eux on remonte aux origines (quand l’auteur le peut) et on découvre la complexité des situations à l’est, l’étau qui s’est refermé sur les communautés juives et très vite l’impossibilité de fuir.  Cette reconstruction minutieuse et passionnée fait rencontrer la vie de la famille de l’auteur avec la Seconde Guerre mondiale dont ils ont été les acteurs, souvent victimes. C’est un véritable puzzle passionnant, ardu que nous proposent les auteurs de la BD et nous permet aussi de comprendre un peu mieux les enjeux de la construction du droit international. 

Passionnant, bluffant par les illustrations en noir et blanc et leur minutie des décors, des costumes et des évènements de l’époque, ce très long récit est totalement réussi et nous donne à réfléchir et à comprendre notre monde contemporain, on oserait l’espérer d’éviter de commettre à nouveaux les mêmes erreurs. On retrouve avec une grande émotion la magnifique photographie de Léon et Rita le jour de leur mariage, essentiel pour bien comprendre qu’ils ont été des gens comme les autres, jusqu’au moment où d’autres en ont décidé autrement. Les photographies de la fin du dossier sont un vrai plus, une trace de plus dans cette mémoire qui ne doit jamais s’éteindre. Une bande dessinée essentielle et brillante à mettre entre toutes les mains en âge de comprendre.  

 

Jean-Luc 

 

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Retour à Lemberg 

D’après le livre de : Philippe Sands

Adaptation et scénario : jean-Christophe Camus 

Dessin : Christophe Picaud 

Editions Delcourt, 24 avril 2024, 34,95 €

 

Livres de Philippe Sands : Editions Albin Michel, Août 2017, 23 € ; le livre de poche, 18 septembre 2019, 10,40 €

 

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Astrid Bromure, tome 8 : comment filouter les lutins

Elle est de retour et nous on ADORE ! 

 

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C’est déjà le huitième tome des aventures d’Astrid Bromure. Cette fois-ci, notre chipie préférée va affronter une bande de lutins déchaînés. C’est parti. Invitée en Ecosse chez son oncle, elle doit d’abord affronter le refus de ses parents. Ceux qui connaissent Astrid savent qu’ils ont souffert et vite capitulé et envoyé leur chère fille s’agiter ailleurs. 

Arrivée au manoir des Mac Muffin, Astrid s’ennuie et les domestiques veillent au grain pour qu’elle ne fasse pas de bêtises. Le major-d’homme lui propose alors de lire les carnets de son grand-père Aonghas. Septique, Astrid va se prendre au jeu et découvrir que les terres rousses que son oncle veut vendre sont en fait peuplées de lutins les Uppies et les Doonies. C’est là que tout va se compliquer et qu’Astrid va entrer en jeu. Une aventure folle, des rebondissements et toujours ces illustrations géniales avec ces cases nombreuses et des personnages et décors de petites tailles donnant l’occasion de multiplier les détails. Vous ne regarderez plus jamais les terres d’Ecosse de la même façon : le petit peuple veille. Une fois de plus une aventure réussie : de la bonne humeur, des inventions, des voyous, des filous, des lutins, et une Astrid au top de sa forme avec son entourage épatant. On adore toujours. 

 

Jean-Luc 

 

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Astrid Bromure, tome 8 : comment filouter les lutins 

Fabrice Parme 

Couleurs : Véronique Dreher

Editions Rue de Sèvres, 15 mai 2024, 12 €

 

 

d'un clic sur lire la suite découvrez les premières aventures d'Astrid. 

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La forêt de Louison, tome 1 : le mercredi, c’est magique !

Formidable d’imagination et de vie. Bravo ! 

 

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Cette bande dessinée pour les plus jeunes est un régal absolu. Tout fonctionne  : faites la connaissance de mamie qui vit avec son chat Gaspard et surtout de Louison qui passe souvent ses mercredi chez elle avec Noham qui est devenu comme son petit frère, c’est le petit fils d’une amie de sa grand-mère. A eux deux, et leur imagination débordante, ils vont partir à la chasse aux fées ; plonger dans la forêt engloutie ; visiter un chêne géant habité notamment par un écureuil collectionneur devenu dingo ; créer des potions magiques ; aller faire un petit tour sous terre puis dans la jungle… autant d’épisodes courts et efficaces remplis d’idées et de découvertes. Le tout est porté, accompagné, enveloppé par les illustrations de Stéphanie Rubini  qui fait un échos parfait au travail d’Esla Bordier . L’ensemble déborde de couleurs, de bonne humeur, de détails, de créatures absolument fantastiques. Un vrai album bonheur qui éclate de joie et de malice : un vrai régal qui vous sortira de la morosité de notre époque en découvrant l’aventure avec vos enfants. Formidable d’imagination et de vie. Bravo ! 

 

Jean-Luc 

 

 

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La forêt de Louison, tome 1 : le mercredi, c’est  magique ! 

Elsa Bordier 

Illustrations : Stéphanie Rubini

Editions BD kids, 15 mai 2024, 10,50 €

Le chant des Asturies, tomes 1, 2, 3, 4

Un récit fleuve terminé en quatre tomes sur l'une des révolutions sociale des années 1930. MAGISTRAL 

 

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Tristan Valdivia est journaliste en 1933 à Madrid. Ayant tout raté ou presque, il décide de retourner dans le nord de l’Espagne là où l’attend son père le marquis de Montecorvo, propriétaire terrien et industriel. Son fils va peu à peu reprendre pied dans ce lieu, nouer des liens avec les ouvriers tomber amoureux…

Mais la révolte groupe, la Révolution sociale n’est pas loin et peu à peu cela va être l’escalade. De tomes en tomes l’escalade se fait, les incompréhensions se muent en hostilité et en haine farouche. Les hommes prennent les armes, les casernes sautent, les troupes doivent intervenir. 

Le tome III devient noir par les illustrations dont les cadres sont drapés de noirs comme si l’obscurité, la violence, le deuil et la violence avaient pris le dessus sur le récit y compris. Les morts tombent à chaque page, la mort est masquée par des grisés foncés qui obscurcissent les visages et les corps touchés. Le tome IV lui apporte vous le verrez le temps des règlements de compte, les vautours tournent autour des affaires qui elles doivent reprendre et les réfugiés dans les montagnes vont connaître divers sorts et situation jusqu’au dénouement final pour Tristan l’un des héros fil rouge de l’histoire. 

Alfonso Zapico dresse avec passion et brio, le récit de cette révolte des ouvriers des Asturies qui préfigurent les luttes sanglantes et dramatiques de la guerre civile espagnole qui amènera les fascistes de Franco au pouvoir.  C’est brillant prenant et ces quatre tomes dont le récit est désormais achevé permettent un suivi en profondeur des villageois, des ouvriers, des luttes intestines, des évolutions des personnages, de leur vie et de leur lutte. Absolument passionnant, tout en noire et blanc ce qui renforce la puissance du récit et lui donne aussi de la profondeur avec un travail sur les blancs, noirs et tonalités de gris qui illuminent les pages et plongent le lecteur au plus près du récit. Absolument fantastique. A lire et faire découvrir surtout par les temps difficiles que vivent nos démocraties. 

 

Jean-Luc 

 

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Le chant des Asturies, tomes 1, 2, 3, 4  

Récit et dessin d’Alfonso Zapico

Traduit de l’espagnol : Charlotte Le Guen 

Editions Futuropolis, 5 avril 2023 (tome1) 25 € ; 21 juin 2023 (tome 2) 27 € ; 7 février 2024 (tome 3), 26 € ; 1 mai 2024 (tome 4), 26 €

 

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Au chant des grenouilles, tome 1 : Urania, la sorcière

Une histoire pour les petits, pour rêver et stimuler leur imagination : merveilleusement illustré 

 

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Une forêt profonde et mystérieuse, une vieille sorcière dont les grands se méfient bien qu’ils la sollicitent sans cesse pour son savoir de guérisseuse et sa connaissance des plantes. Pour les petits, elle est formidable, attentive, elle sait capter leur attention et leur raconter les meilleures histoires au monde dont ils raffolent. 

Dans ce petit monde animalier où les plus jeunes adorent jouer va bientôt avoir lieu un concours de pâtisserie l’effervescence est à son comble. 

On aime tout en fait : les histoires qui filent, les bestioles craquantes et attachantes (même l’araignée est sympa c’est pour vous dire) et le cadre idyllique tout en sépia et de loin en loin des pages spéciales sur les secrets de la nature ou des recettes de grand-mère. Un album riche en émotion, tendre et poétique avec des héros croqués avec bonheur par Florent Sacré  qui leur donne un côté totalement attachant. 

Un premier tome très réussi pour les plus jeunes qui aiment les histoires d’animaux avec un minimum de mystère et juste de quoi frissonner parfois. A suivre donc. 

 

Jean-Luc 

 

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Au chant des grenouilles, tome 1 : Urania, la sorcière 

Création du concept et de l’univers de la série : Barbara Canepa

Scénario : Barbara Canepa et Anaïs Halard

Dessin et couleurs : Barbara Canepa et Florent Sacré

Dessin et couleurs des pages « Encyclopédie » : Barbara Canepa et Giovanni Rigano

Editions Oxymore, collection Métamorphose, 29 mai 2024, 14,95 €

Geist Maschine, volume 1

Totalement surprenant, totalement addictif et prenant ! 

 

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Un monde, notre monde ? Après le Multidark. Depuis il ne reste que quelques petits groupes d’humains isolés, en lutte pour leur survie, qu’ils soient normaux ou contaminés par le mystérieux Malmundo. 

Une famille, un père, une mère et deux enfants Sol et Les. Ensemble ils cheminent et cherchent de la nourriture. Mais leur dernière tentative va mal tourner et les deux parents ne pourront pas échapper à une meute de loups déchaînés.  Désormais seuls au monde, il suivent Aiden plus vieux qu’eux et tentent de se trouver une place et de se protéger dans ce monde où tant de pièges, de communautés repliées sur elle-même tentent de survivre, sans pitié pour les autres. Impossible à raconter juste vous dire que l’univers graphique, sombre, mouvant donne le sentiment de progresser en apnée d’où ressortent parfois les visages lumineux et les regards des enfants. Une course poursuite vers l’irréel et ce qui n’existe peut être plus haletante et totalement prenante. A découvrir. 

 

Jean-Luc 

 

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Geist Maschine, volume 1 

LRNZ

Traduit de l’italien : Marc Lesage

Scénario, dessin et couleurs : LRNZ

Modélisation 3D, rigging, shading : Lino Grandi 

Aide aux aplats : Valentina Napolitano et Antonia Nappo

Néologiste : Marco Caizzi

Editions Rue de Sèvres,  20 septembre 2023, 22 €

Gardiens des cités perdues, tome 1. Roman graphique.

Pétillant de magie, de surprise et d'émotions ... que demander de plus. Un passage du roman au roman graphique plus que réussi. 

 

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Après une courte introduction où l’autrice nous dit sa joie de retrouver son univers dans un roman graphique, nous voici partis à l’aventure dans l’univers des Gardiens des cités perdues. Une jeune adolescente, Sophie,  très en avance en terminale, la visite d’un Musée, la fureur d’un prof et l’impossibilité pour elle d’expliquer pourquoi elle est ainsi et se comporte de cette manière étrange. Elle est télépathe et entend tout ce que disent les autres : un bruit infernal. AU musée elle va faire la rencontre de Fitz, qui est comme elle. Enfin comme elle… comment vous dire ? Les minutes qui suivent pour Sophie sont un mélange de mauvais film et de film catastrophe, elle fuit lorsque le garçon lui dit que cela fait douze ans qu’ils la cherchent et éclate de rire quand il lui annonce que lui et elles ne sont pas des humains mais des elfes. Intriguée autant qu’apeurée, elle finit par accepter de lui prendre la main et se retrouve propulsée dans leur capitale Eternalia puis à Lumanaria le monde des Cités perdus dont sont bannis les humains. On suit alors Sophie revenue dans le mondes des humains, sa famille dans laquelle elle se sent encore plus étrangère qu’avant et le lendemain le vieux voisin grincheux qui étrangement va la protéger d’un autre individu dont elle n’entend pas les pensées, comme Fitz la veille. 

Sophie va devoir rester avec ses nouveaux amis, quitter le monde des humains et sa famille, même si c’est déchirant. Le monde des Cités perdues est absolument bluffant, avec une faune et une flore surprenante, des habitants aux capacités étranges et des aspects qui les font ressembler aux humains quand aux rivalités et aux détestations. De nouveaux amis, une nouvelle famille et une nouvelle école Foxfire sont au rendez-vous. 

Un roman graphique, denses avec une histoire folle et pleine de magie et des illustrations qui vous embarquent dans un autre univers coloré, vivant et plein de surprises. La jeune Sophie n’a pas fini de vous surprendre par l’étendue de ses pouvoirs. Superbe ! 

 

Jean-Luc 

 

 

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Gardiens des cités perdues, tome 1. Roman  graphique. 

Shannon Messenger

Traduit de l’anglais (Etats-Unis : Mathilde Tamae-Bouhon

Adaptation : Célina Frenn

Illustrations : Gabriella Chianello

Editions Lumen, à partir de 10 ans, 30 novembre 2023, 17 €

Par la force des arbres

« Je me sentais fatigué du monde d’en bas et de moi même, je suis donc monté là-haut. » la nature comme refuge toujours ... 

 

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Longtemps que nous voulions vous parler de cette magnifique BD : un homme avec une famille, épuisé par les contraintes et la vie et ses soubresauts, un éleveur qui doit se séparer de son troupeau et la dépression, l’envie d’ailleurs si longtemps continue quand on y réfléchit bien.
Il nous entraîne alors dans une aventure étrange, celle de se construire une cabane, au coeur de la forêt, de vivre avec le quotidien ou presque, de suivre le rythme de la nature, de nous le faire découvrir, animaux à poils à plumes, insectes et toute une faune étonnante qui vit, se renforce, profite les uns des autres. Au fil des pages on se sent comme aspiré et c’est comme si, à l’instar du héros dont la vie défile le long des pages pour mieux nous le faire comprendre, nous profitions à notre tour de cette nature et de ces arbres de chêne magnifique qui nous donnent force et sérénité. Soutenu par les siens il reviendra peu à peu à la vie moderne, mais cela l’album ne nous dit rien ou presque pour savourer encore ce moment suspendu, qui lui a permis de se retrouver homme et vivant. Magnifique tant par l’histoire que les illustrations géniales. 

 

Jean-Luc 

 

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Par la force des arbres 

Scénario : Edouard Cortès et Dominique Mermoux, d’après le récit d’Édouard Cortès

Dessin et couleurs : Dominique Mermoux

Editions Rue de Sèvres, 15 mars 2023, 20 €

Les vrais sages disent NON ! 45 philosophes nous invitent à lutter contre les préjugés, les dogmes et les idées reçues

Pour utiliser son cerveau, réfléchir, se poser les bonnes questions et surtout savoir dire NON !
D'actualité en plus ...

 

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L’autrice de cette formidable BD nos embarque aux quatre coins de la planète et dans le temps pour rappeler que dire non est fondamental. Cela commence dans l’Antiquité avec Diotime et Hipparchie les femmes philosophes de l’Antiquité avant de partir en Asie aux origines de la non-violence. Les Romains bien évidemment et ce diable de Nicolas Machiavel . Au fil des pages on en apprend plus sur les différents courants on parle démocratie avec Alexis de Tocqueville au XIXIème siècle mais aussi on rencontre les anarchistes. Mais plus surprenant peut être pour beaucoup on parle nature avec Rlph Waldo Emerson ou Hanry David Thoreau… On pourrait tous les citer tant c’est passionnant, surprenant et riche, en bref la philosophie ce n’est pas du blabla mais c’est la vie tout simplement qu’on parle science, nature, genre, solidarité. Toujours en recherche de la compréhension du monde, de la vie, on apprend beaucoup dans cette BD illuminée par les illustrations malicieuses et très modernes de Perceval Barrier. Chiara Pastorini, elle nous emporte dans le flot du temps et de la réflexion pour réfléchir et toujours se poser des questions. On aime. 

 

Jean-Luc 

 

 

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Les vrais sages disent NON !  

45 philosophes nous invitent à lutter contre les préjugés, les dogmes et les idées reçues

Chiara Pastorini

Illustrations : Perceval Barrier 

Editions Nathan bande dessinée, 21 septembre 2023, 18,90 €

17 juin 2024

Les grands esprits se rencontrent : une histoire des sciences de l’Antiquité à nos jours

Une bande dessinée pour parler sciences et surtout partir à la découverte de leur évolution au travers de femmes et d'hommes exceptionnels. Bravo c'est fantastique ! 

 

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Une BD qui parle science à porté des plus jeunes à partir de 8 ans cela ne court pas les rues. C’est le pari réussi de Muriel Guedj  et de Clokta  qui vont vous entraîner au fil des siècles à la rencontre de grands et grandes scientifiques avec l’aide de deux jeunes reporters et de leurs caméraman qui passent d’âge en âge (oui oui ils provoquent parfois un ou deux regards et remarques sur leurs tenus et leurs propos étranges, mais il faut bien trouver un moyen de rentrer dans le temps de manière vivante et intelligente). 

Ainsi vous pourrez partir du monde grec et du miracle grec comme ont dit parfois, mais comme le fera remarquer Thalès de Milet aux jeunes enquêteurs, la science n’a rien avoir avec les miracles, la magie et les croyances. Et c’est parti pour une plongée dans les sciences dynamique et joyeuse. La philosophie de la nature comme les Grecs appelaient la science nous permet de passer de Thalès de Milet un brin farfelu à Aristote, Ptolémée où on parle déjà d’une terre ronde et de géocentrisme, de croiser au tournant d’une page à l’école d’Athènes une invitée spéciale et dérangeante pour ces Messieurs : Hypathie d’Alexandrie. L’école d’Athènes est déjà l’occasion de rappeler le lien fondamental entre les époques, fait avec le rappel du tableau l’école d’Athènes  De Raphaël qui en 1508 rappelle en pleine Renaissance l’importance des sources antiques et de leurs découvertes. 

Un petit tour par le rêve d’amasser toutes les connaissances dans un lieu et la bibliothèque d’Alexandrie. 

  La partie sur le Moyen Age est particulièrement intéressante, elle nous entraîne vers la Maison de la Sagesse à Bagdad sous le règne des Abbassides avec la rencontre des frères Banû Mûsa. Puis au Caire, Alhazen scientifique irakien, auteur d’un ouvrage en 7 volumes, Le Traité d’Optique. On fait un tour ensuite par l’Espagne d’Al Andalus avec Gérard de Crémone au XIIème siècle avec Tolède véritable plaque tournante de la traduction des ouvrages antiques et arabes vers le latin en direction de la renaissance des sciences en Occident. On aime les pages sur les grands inventeurs arabes hommes et femmes et on apprend beaucoup. 

Avec la période suivante intitulée la Révolution scientifique, on va reparler géocentisme pour le contester avec Galilée et des pages passionnantes sur ses théories, les menaces de l’Eglise et son renoncement contraint et forcé. Puis bien évidemment Emilie du Châtelet et ses difficultés à s’imposer en tant que femme tout comme Marie-Anne Lavoisier ou  dans la partie suivante les femmes chirurgiennes qui doivent supporter de certains de leurs collègues masculins, des grossièretés et âneries indignes de scientifiques. 

On adore aussi les pages sur Darwin bien évidemment, notre chouchou ; sur Pasteur (notre local de l’étape) : Marie Curie bien évidemment avant le congrès de Solvay qui marque l’apogée du partage des connaissances entres scientifiques de tous pays avant la rupture de la Seconde Guerre mondiale ; répondre à la question les machines peuvent-elles penser avec Ada Lovelace… 

En un mot : c’est absolument passionnant. L’autrice a forcément du faire des choix déchirants pour ne pas citer tous les scientifiques et toutes les femmes si souvent oubliées de nos livres et manuels d’histoire voir de notre mémoire collective. 

C’est un pari plus que réussi. Le travail d’illustration, avec des personnages bien campés, un trait fin qui offre détails et précisions et le rythme donné par les deux enfants (une fille et un garçon) qui partent à la découverte des sciences, réfléchissent parlent avec les hommes et femmes rencontrées donnent à l’ensemble un rythme, une vie particulière et le sentiment de remonter le temps à toute vitesse certes, mais aussi d’en savoir et découvrir bien davantage. Un ouvrage de haute tenue qui permet à la fois une promenade dans le monde des sciences et une découverte de certaines théories et une envie certainement en grandissant d’aller plus loin à la découverte de ces femmes et de ces hommes et de leurs découvertes qui font notre quotidien aujourd’hui.  Excellent ! 

 

Jean-Luc 

 

 

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Les grands esprits se rencontrent : une histoire des  sciences de l’Antiquité à nos jours 

Muriel Guedj

Illustrations : Clokta

Editions Nathan bande dessinée, 12 octobre 2023, 18,90 €

Au coeur des terres ensorcelées

Une histoire et des illustrations totalement bluffantes : gros coup de coeur 

 

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Cette bande-dessinée est somptueuse. Quand s’ouvre l’histoire deux frères et une belle jeune femme rentrent d’un mission pour retrouver leur père le roi qui les avait envoyé chercher un oiseau-chapardeur. Pourtant lorsqu’on prévient le roi il s’inquiète que seulement deux de ses fils ne soient de retour, mais personne n’a de nouvelles du plus jeune, Ethan. Pas réponses mais un retour dans le temps, un mois plus tôt quand tout a commencé. Et là tout va remballer. On aime l’histoire qui mêle  magie ancestrale et défis scientifiques et industriels. Entre deux mondes les frères mais surtout le jeune Ethan va rencontrer un vieil homme possédant une magie puissante et impressionnante, devoir affronter un fauconnier, un empereur noir, retrouver la fille de la princesse de l’eau et ses mystères et vivre mille aventures extraordinaires. Au fil des rencontres les caractères se forgent et on en apprend un peu plus à chaque page sur leur histoire et leur vraie nature. 

L’histoire est belle et nous entraine dans un univers étonnant et mouvant. Les illustrations et les couleurs sont justes bluffantes. Les formes des corps sont fluides, les transformations des corps sont tellement naturelles qu’on s’y perd et qu’on s’y prend au jeu. On glisse dans l’histoire toujours plus loin en ouvrant de grands yeux vers une fin étonnante et belle. 

Maria Surducan  est roumaine, elle est l’une des cheffes de file de la nouvelle générations d’artistes roumains et s’est emparée des contes roumains répertoriés par Peter Ispirescu. Tous les deux sont présentés dans un dossier passionnant à la fin de l’ouvrage.
Une bande-dessinée superbe qu’il faut découvrir de toute urgence. 

 

Jean-Luc 

 

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Au coeur des terres ensorcelées  

Scénario dessin et couleur : Maria Surducan

Inspiré des contes répertoriés par Peter Ispirescu

Editions Les Aventuriers d’Ailleurs, 2 mai 2024, 16,90 €

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