04 août 2025
1096 jours
Au coeur de l'été, se plonger dans l'histoire d'Hannah, de son frère Zelig dont la vie a basculé un matin de septembre 1942. Un roman fort qui emporte et fait grandir. ❤️❤️❤️❤️❤️
Avec Mathilde cet été, rencontrer l'Histoire pour ne pas perdre la Mémoire... d'un clic
Le souvenir indélébile de ce matin du 11 septembre 1942, où tout a basculé pour la famille Galinski, nous emporte dès les premières pages. L’arrestation par deux policiers français et un Feldgendarme des deux parents, d’Hannah et Zelig et de leur grand-mère. Tout va très vite, ramasser quelques affaires et partir sans donner son avis. Et puis il y a la gare et là, le roman se scinde en deux : sur le quai de la gare où règne la plus grande confusion, un cheminot s’approche discrètement et à voix basse dans l’urgence fait une proposition aux parents : pour eux il ne peut rien faire , mais s’ils se décident vite, il peut faire sortir les deux enfants et leur éviter de prendre ce train.
L’autrice a décidé ici de séparer son roman en deux pistes, dans l’une, la mort dans l’âme les parents et notamment la mère d’Hannah et de Zelig se résout à laisser partir ses enfants avec ce sentiment confus que c’est la seul vraie et bonne solution. Dans l’autre, elle refuse, le cheminot n’insiste pas et il passe à une autre famille. Toute la famille Galinski va partir pour les camps.
On aime ce choix donné au lecteur d’imaginer deux destins (qui ont existé dans la vraie vie) et on aime la façon dont l’autrice d’un chapitre à l’autre qui se répondent, donne vie à deux histoires, deux destins différents. On vous laisse découvrir les temps forts et la vie des deux familles désormais en double dans le récit jusqu’à la libération et au retour éventuel de certains d’entre eux. On aime l’efficacité du récit qui colle à l’Histoire et à la réalité, sans pathos exagéré, pour nous attacher à cette famille, aux enfants d’un côté recueillis par de braves gens et qui passeront la guerre globalement sans encombres et de l’autre à Hannah qui tient le récit comme son double libre.
Un magnifique récit, qui prend aux tripes et fait découvrir de manière fluide et efficace, la déportation et une partie du quotidien de ceux qui sont restés et se sont fondus dans la masse avec toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et ceux qui sont partis et ont du affronter le pire.
Impossible à lâcher, attachant, on en sort bien évidemment le coeur serré. Essentiel pour transmettre l’Histoire et la Mémoire de la déportation des juifs de France et d’Europe. A recommander et partager sans hésiter.
Jean-Luc
1096 jours
Amélie Antoine
Illustration de couverture : Juliette Fournier
Editions Syros, 7 Mai 2025, 9,95 €
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