Les dernières reines

Un roman puissant qui puise son inspiration dans les problématiques actuelles ! Excellent ! 

 

 

 

 

2049 : Sunee est la fille d’un couple, le Prunt, dont le mari est le directeur pour le continent africain d’une multinationale sino-américaine : le consortium Pionsanto. (Toute ressemblance avec le nom d’une multinationale étatsunienne rachetée depuis par un géant allemand de la chimie, n’est certainement pas fortuite). Ce jour là, lorsque Khun le chauffeur de la famille raccompagne d’une sortie en ville la jeune fille, il n’est pas très content. Elle lui a échappé quelques instants et va ramener avec elle quelque chose qui vas provoquer un véritable cataclysme.  En effet dans cette région du monde comme dans bien d’autres, cette multinationale a pris le pouvoir et imposé ses décisions, ses productions et sa version de la gestion des ressources de la planète. Sous la pression, par exemple, dans cette région, l’apiculture naturelle est interdite et remplacée par la technologie des drones polinisateurs. 

Vous ferez également la connaissance de Toundé, le jeune homme qui a rencontré par hasard Sunee et de son grand-père Muulé  guérisseur qui détient un grand savoir sur les plantes et les minéraux. Ces deux là appartiennent à ceux qui tentent de résister contre leur gouvernement tout acquis à Pionsanto comme de l’ONAC, l’office mondiale de l’agriculture et du commerce. Tous sont accusés d’avoir contaminé les nappes phréatiques, d’avoir réduit les terres cultivables, de les avoir polluées et d’exploiter toujours plus la planète. 

En faisant cette rencontre, Sunee va brutalement prendre conscience de la situation et du pourquoi et surtout du comment elle peut être une privilégiée dans un monde qui se meurt ou a beaucoup de mal à survivre. Lorsqu’elle est rentrée chez elle ce jour là, le garçon lui a fait cadeau d’un pot de miel, mais ce miel est produit par de vraies abeilles qui ont butiné des plantes non contaminées … Lorsque la mère de Sunee s’en aperçoit, elle prévient immédiatement son mari, autoritaire et brutal qui va déclencher les représailles. Ce court roman se lit d’une traite, il évoque en écho à notre monde,  la disparition de certaines espèces, le réchauffement climatique,  la disparition ou la mise en danger des abeilles dans des sociétés de plus en plus violentes, surveillées et contrôlées par des multinationales corrompues et toutes puissantes. On suit avec beaucoup d’intérêt la prise de conscience de la jeune fille, les difficultés que son écart d’un jour va provoquer dans son entourage et les conséquences sur ceux qui depuis toujours tentent de protéger et de maintenir un peu d’espoir. Un roman qui se lit d’une traite, passionnant et idéal pour dénoncer les dérives et l’inconscience d’une bonne partie de notre monde actuel. 

 

Jean-Luc 

 

 

Les dernières reines 

Christophe Léon / Patricia Vigier 

Editions du Muscadier, collection rester vivant, 4 février 2021, 13,5 €