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14 décembre 2023

Noël 2023 : On ne dit pas Sayonara

Brillant, puissant, addictif et totalement lacrymal : comment ne pas pleurer d’émotion et de bonheur surtout du début à la fin ?  ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Joyeux Noël avec Amandine la libraire et ses lutins ... clic 


Le livre s’ouvre sur une nuit où la narratrice entend son père hurler. C’est la première fois depuis Quarante-huit heure qu’il ouvre la bouche après l’annonce du décès de la mort de son épouse et de la mère donc d’Elise. Ce jour là il creuse au pied du cerisier japonais du jardin pour y enterrer les partitions et les CD de sa défunte pianiste d’épouse. Il hurle de rage, de désespoir et se laisse gagner par ce qu’Elise va appeler la créature qui transforme son père en robot automate qui ne veut plus jamais en parler, plus jamais voir ou entendre quoi que ce soit en rapport avec elle qu’il a tant aimé. 

Mais quand on à huit ans et qu’on vient de perdre sa maman comme fait-on pour accepter le silence, laisser s’effacer les souvenirs ? Et les règles à la maison sont strictes vous verrez c’est infernal et puis surtout il ne faut pas poser la question, LA question, celle qu’Elise a au bord des lèvres, au bord du coeur, mais qu’elle doit garder pour elle. 

Alors leur vie s’est organisée, entre les puzzles qu’il lui offre régulièrement, comme le dernier offert par sa maman, qu’elle ne termine jamais (laissant une pièce seule, abandonnée) et les tartes à l’oignons que son père se met à faire régulièrement lorsqu’il sent qu’il va craquer : les oignons c’est pratique pour pleurer sans avoir à se justifier. 

Leur salut va venir de l’extérieur et de plusieurs personnages. Stella, sa camarade de classe excentrique folle de manga et de Japon qui va devenir sa meilleure amie et lui permettre de transgresser les règles étables. Sa professeure d’art plastique Mme Dedenon étrange artiste incomprise qui va créer une brèche dans l’esprit d’Elise. Et puis surtout d’une petite bonne femme, venue du Japon,  sa grand Mère Sonoka qui débarque, folle de rage d’avoir été laissée pour compte si longtemps, folle du silence de son gendre. Alors, elle a décidé de venir les voir. Là encore, l’armure qui s’est construite autour de son gendre va être particulièrement efficace.   Mais peu à peu Elise le voit, la bête recule, tente de l’impressionner, mais la vie tenace reprend. 

Ce roman est une petite merveille, d’histoire, de maelström d’émotions et de vie qui pulse entre les pages malgré la mort et la disparition. Chaque chapitre vous tiendra en haleine et vous amènera au bord des larmes, le coeur battant à l’unisson avec les héros de l’histoire. C’est la souffrance du père qui s’offre à nous, crue, violente, voulant tout protéger et écrasant tout sur son passage. Et puis d’un coup, alors qu’on commence à se dire qu’Elise est spectatrice de l’autodestruction de son père, la sienne remonte à la surface, par petites touches, jusqu’à l’explosion finale, provoquant le retour à la vie de son père. 

Un roman brillant, touchant, à la fois léger et profond où chaque ligne est travaillée, réfléchie, chaque objet réactive les mémoires, la cuisine elle met et les parfums exotiques semblent sortir des pages  et nous mènent  à la clef finale. Un récit qui ne pourra vous laisser indifférents et indemnes. « Mata ne » chère Elise. 

 

Jean-Luc 

 

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On ne dit pas Sayonara 

Antonio Carmona

Illustrations : Sibylle Delacroix

Editions Gallimard Jeunesse, roman junior dès 10 ans, 30 novembre 2023, 13,50 €

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