30 octobre 2024
Journal d’une sorcière
Le retour du Journal d'une sorcière, enfin réédité au Seuil jeunesse, nous offre l'occasion de remettre en avant ce formidable roman, féministe, libre et puissant. ❤️❤️❤️❤️❤️
C’est en mars 1659 pense-ton que commence le Journal de Mary, petite fille d’Eliza Nuttall qui l’a élevée dès sa naissance qui va être soupçonnée, accusée de sorcellerie, torturée, suppliciée, jugée et pendu. Mary assiste du fond de la place à cette scène atroce et disparait d’un coup happée par la main d’une dame qui l’embarque dans son carrosse. Celle qui s’avère être sa mère est une femme puissante mais la guerre civile anglaise et le retour du roi vont la mettre en danger. D’elle Mary ne saura pas grand chose, si ce n’est qu’elle lui permet d’embarquer avec un groupe de Puritains vers les Amériques. Elle va rencontrer une femme bonne et attentive qui va la prendre sous son aile : Martha Everlade.
Ce journal, nous raconte la traversée avec ce groupe de croyants dont certains sont particulièrement fanatiques ; leur arrivée en Amérique, le départ de Mary et du groupe de Salem vers la forêt où sont partis le premier groupe arrivé, chassé plus ou moins par les habitants de la ville à cause de leur intégrisme religieux qui commençait à provoquer des ennuis.
Là-bas elle rencontrera deux indiens qui la guideront et pour le grand-père un jour lui en apprendra un peu plus sur elle.
Mais dans ce siècle où les fantastimes religieux ne sont jamais loin, Mary va devoir ruser, s’humilier, s’abaisser comme toutes les femmes de l’époque face à l’autorité d’hommes qui se prétendent représentants de dieu et voulant imposer leur vision de la religion et du monde.
C’est une très heureuse idée qu’ont eut les éditions du Seuil jeunesse de rééditer ce récit flamboyant et magnifique. Célia Rees écrit formidablement bien et nous entraîne dans un voyage qui nous tient en haleine et aux aguets, inquiets de ce qui pourrait arriver à Mary. Fanatisme politique, religieux, rejet de l’autre du différents, prise du pouvoir par la force, communautés fermées, frileuses et dangereuses c’est le portrait de cette société de la fin du XVIIème siècle que nous décrit Célia Rees avec une héroïne formidable. A lire, relire et offrir pour transmettre le flambeau de la la lutte pour la liberté des corps et des idées.
Jean-Luc
Journal d’une sorcière
Célia Rees
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) : Marc Albert
Illustration de couverture : Laure Pérez
Editions du Seuil, 21 juin 2024, nouvelle édition, 14,90 €
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