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Les enfants de la lampe magique Tome I
Saviez-vous que la chance et le hasard n’existent pas ? Saviez-vous qu’Aladin n’est pas qu’une légende ? Connaissez-vous la différence entre les Afrits et les Marids ? Connaissez-vous les véritables propriétaires des casinos et de la quasi totalité des jeux de hasards ? Combien de dents de sagesse avez vous ? Peut-être en êtes vous un ? Peut-être alors saurez vous comment cliquer sur lire la suite...
Les enfants de la Lampe magique ; Tome 1 : Le tombeau d'Akhenaton ; P-B Kerr ;
Traduit de l’anglais : Pascale Jusforgues ; Editions Bayard Jeunesse, octobre 2006,
15,9 €
Vous allez faire la connaissance de deux jumeaux John et Philippa Gaunt, deux jeunes adolescents d’une famille riche de New York. Jusque là rien que de très banal.
Le livre d’ailleurs ne débute pas par leur présentation, mais par une plongée dans la chaleur du désert égyptien en compagnie d’Hussein Hussaout, de son fils Omar et de leur chien Effendi. Un tremblement de terre va bouleverser leur vie et lancer l’aventure.
Les jumeaux donc, très ordinaires jusqu’au jour où leur mère se rend compte qu’ils ont une particularité familiale très spéciale et qu’il est temps d’intervenir avant la catastrophe. Car dans cette famille si certains sont totalement humains (comme le père des enfants) d’autres ont des origines moins habituelles : Madame Gaunt et ses enfants sont des djinns !
Le premier tome de leurs aventures va vous permettre de découvrir peu à peu les particularités, les envies, les différentes catégories de djinn. De faire la connaissance de leur oncle Nemrod qui va les emmener pour des vacances particulières et commencer leur éducation de jeune djinn. De l’Angleterre, en passant par l’Egypte et la Russie, suivez les aventures palpitantes de ces deux adolescents désormais bien différents qui doivent retrouver certains de leurs ancêtres avant les Afrits afin de respecter l’équilibre entre bons et mauvais djinns.
Les jumeaux, leurs parents, les chiens de leurs parents, Nemrod et son serviteur Grommell à l’humeur décapante (une vision très américaine du monde dans la bouche d’un anglais qui permet à l’auteur, ne soyez pas surpris, d’épingler toutes les nations du monde parfois avec un brin de mauvaise foi et d’humour féroce à la limite du genre parfois : tout le monde en prend pour son matricule) et enfin Mister Rakshasas.
De l’aventure, de la magie, de la bonne humeur, un savant mélange qui font de ce premier tome une vraie réussite à suivre donc avec le Djinn bleu de Babylone.
Jean-Luc
05 juillet 2010 | Lien permanent
Les chroniques de la Tour Tomes I à IV
Laura Gallego Garcia.
Traduit de l'espagnol Faustina Fiore
Tome I : la vallée des loups
Editions BAAM, février 2008, 13€
« Il existe de par le monde quelques Hautes Ecoles de Magie, secrètes et élitistes. Dana a l'incroyable chance d'être choisie comme élève par le Maître de la Tour de la Vallée des Loups. Mais pourquoi elle ? Y aurait-il un rapport avec l'existence de Kaï, ce jeune garçon qu'elle seule peut voir et entendre ? Ou avec cette mystérieuse prisonnière qui l'appelle à son secours ? Dana devra désobéir à son Maître pour venir en aide à cette étrange femme qui lui ordonne de partir à la recherche d'une licorne. Mais les loups de la Vallée semblent décidés à ne pas la laisser faire... »
Le Tome I des Chroniques de la Tour s'ouvre par une nuit de tempête et la naissance d'un bébé, une étrange petite fille aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu profond : Dana.
Cette petite fille de parents pauvres va grandir normalement jusqu'à l'âge de six ans moment de sa vie où elle va découvrir un nouveau compagnon de jeu, de vie : Kaï. Un détail cependant elle est la seule à le voir .
Elle sera ensuite confiée par ses parents, poussés au désespoir par la pauvreté et la misère, à un vieil homme, le Maître, qui va l'emmener au cœur d'une forêt profonde, dans la Tour de la Vallée des Loups.
Dana va grandir dans cet univers magique en devenant apprentie mage et y vivre des aventures fantastiques...
Méfiez-vous, Laura Gallego Garcia est une magicienne et dès les premières lignes elle saura vous prendre au charme de ses Chroniques. Tout y est réuni pour vous séduire : la richesse de l'écriture (bravo également à la traductrice), douce fluide mais prenante ; l'histoire qui monte peu à peu en puissance, laissant des zones d'ombres en suspens ; les personnages : Dana , Kaï, le Maître, la naine Maritta, l'elfe Fenris... dont on découvre peu à peu la personnalité, la vie, le destin.
Commencer les Chroniques de la Tour c'est entrer dans un univers de magie, de fantastique mais aussi de sentiments profonds (amour, cupidité, trahison...)
Un excellent roman, un début de série palpitant dont le tome I se termine avec une partie de la résolution du mystère. A lire absolument.
La suite dans les Chroniques de la Tour II : la malédiction du Maître.
Jean-Luc
Laura Gallego Garcia.
Traduit de l'espagnol Faustina Fiore
Tome II : la malédiction du maître
Editions BAAM, mai 2008, 13€
« La Haute Ecole de Magie de la Tour de la Vallée des Loups, désormais dirigée par la jeune mage Dana, accueille une nouvelle et turbulente élève : Salamandre, sauvée du bûcher par l’elfe Fenris. Alors que disparaît la naine Maritta, dernier rempart contre la malédiction de l’ancien Maître de la Tour, les élèves se divisent face au péril qui les menace : le Maître avait promis à Dana « un sort pire que la mort »… quels horribles dangers la jeune mage et ses apprentis s’apprêtent-ils à affronter ? »
Le tome II des Chroniques de la Tour commence de nouveau par le destin d’une jeune fille cette fois-ci condamnée au bûcher et sauvée par l’elfe Fenris. Mais la ressemblance s’arrête-là. La Haute Ecole de Magie est désormais dirigée par Dana et habitée par de nouveaux apprentis, dont la dernière en date est une jeune princesse elfe accompagnée d’un mage elfe Shi-Mae.
Qui est-elle ? Jusqu’où est-elle capable d’aller pour assouvir sa soif de pouvoir ? Quels alliés va-t-elle trouver dans la Tour ?
Mais l’heure de la vengeance du Maître a sonné !
Laura Gallego Garcia nous entraîne dans ce tome II dans un univers à la fois familier et nouveau. La lutte contre le Maître est absolument bluffante et ce nouvel opus un réel bonheur de lecture.
Un tome II à la hauteur voir encore meilleur que le premier : fantastique.
La suite dans les Chroniques de la Tour III : l’appel des Morts.
Laura Gallego Garcia.
Traduit de l'espagnol Faustina Fiore
Tome III : l'appel des morts
Editions BAAM, septembre 2008, 13€
« Dix êtres vivants, et un mort. Onze personnes qui tisseront le destin du monde des vivants et monde des morts. Onze personnes qui se trouveront dans la Tour lorsque les deux dimensions seront proches au point de pouvoir fusionner. Onze personnes qui forgeront leur malheur ou leur légende ».
« Alors que le monde des vivants et celui des morts se rapprochent, Dana et ses élèves doivent affronter cette terrible prophétie. Sauront-ils résister aux assauts des spectres et autres mages noirs ? »
Le tome III des Chroniques de la Tour commence par une tempête de neige et l'arrivée d'un nouvel élève mystérieux, inquiétant : Saevin
Le dernier tome commence également par une prophétie délivrée par une vieille femme. Mais comme toutes les prophéties celle-ci s'avère difficile à interpréter.
Ce dernier volet est celui où les personnages prennent encore plus de profondeur, dévoilent leurs sentiments, l'auteur réussissant le tour de force de nous entraîner toujours plus loin, toujours plus fort. L'amitié, la haine, l'amour s'entremêlent et font de l'Appel des morts un tome bouleversant.
Dana est depuis toujours une Kin-Shannay : elle assure le lien entre le monde des vivants et celui des morts et son rôle va être une nouvelle fois déterminant.
Vous devez absolument lire les Chroniques de la Tour, cette trilogie est fantastique, Laura Gallego Garcia nous emporte où elle veut, quand elle le veut. Une réussite totale, un dernier tome qui montre une maîtrise totale de la part de son auteur : du grand art.
Laura Gallego Garcia.
Traduit de l'espagnol Faustina Fiore
L'elfe Fenris
Editions BAAM, janvier 2009, 14€
Note de l'éditeur : « l'elfe Fenris est un prélude aux Chroniques de la Tour. Il lève le voile sur le passé mystérieux de l'elfe Fenris ».
Ce dernier tome des Chroniques de la Tour donne toute la mesure du talent de Laura Gallego Garcia. L'histoire débute et se termine avec la rencontre entre l'elfe et le Maître faisant ainsi le lien avec celle de la Vallée des Loups.
A partir de là Fenris va raconter sa vie : celle d'un elfe lycanthope . Vous pourrez donc découvrir le destin tragique de celui qui aurait du naître sous la forme d'un être unique beau et merveilleux : l'elfe Ankris.
Comment la destinée en a-t-elle décidé autrement ? La première moitié du livre se passe dans le monde des elfes dans lequel va grandir et évoluer Ankris et dont on en apprend un peu plus sur le fonctionnement...
La suite montrera encore plus Ankris en lutte avec sa double personnalité, sa recherche de la paix intérieure, ses rencontres avec le Mage Novan, et avec la Tribu Loup. Une excellent façon de lever le voile sur les mystères et la personnalité de l'elfe ténébreux des Chroniques de la Tour.
Totalement libérée de l'histoire complexe des tomes différents l'auteure façonne avec maestria les contours d'un personnage complexe en but à ses démons, ses peurs, ses faiblesses, mais capable également de grandeur d'âme de réflexion et d'abnégation. Une âme perdue qui se cherche, qui tente de trouver le salut.
Un prélude en forme de conclusion. Un petit bijou là encore. Avec une pointe d'émotion au final puisque le cycle est désormais terminé.
Avec Ankris apprenez ce qu'à été la vie de Fenris.
Très belle lecture.
Jean-Luc
04 janvier 2010 | Lien permanent
Les enfants de la lampe magique Tome II
Tournoi infernal de Djinnverso, poursuite entre Londres, Berlin, Istanbul et Bagdad... Les jumeaux Gaunt vont-ils être réunis de nouveau....
Les enfants de la Lampe magique ; Tome 2 : Le Djinn Bleu de Babylone ; P-B Kerr ; Traduit de l’anglais : Pascale Jusforgues ; Editions Bayard Jeunesse, Octobre 2006, 15,9 €
Les jumeaux Gaunt sont de retour, ils poursuivent pour notre plus grand plaisir, leur découverte du monde des Djinns : participer à un tournoi de Djinn Verso , faire la connaissance du Djinn Bleu de Babylone la redoutable Ayesha qui se cherche un successeur.
Alors ? Et bien, avec Nemrod, ils vont tenter de retrouver le Grimoire de Salomon qui aurait disparu, c’est Philippa qui va s’évaporer…
Désormais, John, Nemrod, Mister Rakshasas, M. Grommell se lancent dans une course folle contre le temps. Les palais des Milles et Une Nuit, les Jardins suspendus de Babylone… le palais secret du Djinn Bleu, le désert irakien et ses dangers… tout est de nouveau réuni, humour, documentation, construction) pour notre plus grand plaisir. John est prêt à tout pour retrouver et sauver sa sœur !
A suivre dans le tome III : Le Cobra de Katmandou
Jean-Luc
12 juillet 2010 | Lien permanent
Les enfants de la lampe magique Tome IV
légendes oubliées...
Les enfants de la lampe magique Tome IV ; Le réveil de l’armée fantôme ; P. B. Kerr ; Traduit de l’anglais par Pascale Jusforgues ; Bayard Jeunesse, novembre 2009.
Leyla Gaunt a infligé un asservissement de Mathusalem à son marie Edward dans le seul but d’empêcher les jumeaux de la suivre à Iravotum. Mais les jumeaux n’étaient pas présents puisque c’étaient leurs sosailleurs qui occupaient l’espace pendant leurs aventures (voir Le cobra de Katmandou). Alors ? Ce tome IV est encore plus palpitant que le précédent, fantômes, monde des esprits, vengeance d’Iblîs, Iravotum et le Djinn bleu de Babylone, Faustina et Dybbuk, voyages à Venise, en Chine mais également dans le temps avec des invités et légendes surprises, tout est réuni pour nous rendre accro à cette série. De l'humour (très british), des références, le sens du rythme et de l'histoire : un régal.
Un réel plaisir dont la fin vous le verrez laisse supposer, une suite ? Pas certain, mais si elle est aussi réussie, alors banco !
Longue vie aux djinns !
Jean-Luc
26 juillet 2010 | Lien permanent
Emilie Vast : interview et chronique
Emilie Vast a accepté de répondre à nos questions : une grand merci à elle !
En cliquant sur lire la suite, retrouvez la présentation de ces deux ouvrages, l'interview et les illustrations qu'elle a bien voulu nous confier.
L'herbier d'Emilie Vast - Arbres feuillus d'Europe ; Emilie Vast ; Editions MeMo,
septembre 2009, 17 €
Le châtaignier
le marronnier
l'érable
Ces deux ouvrages se présentent sous forme de deux beaux cahiers. Deux herbiers magnifiques au format souple et doux.
Le contenu lui est tout simplement bluffant. Des doubles pages à chaque fois, qui sont dédiées à une espèce d’arbre (pour le premier) ou de fleur (pour le second).
Sur votre droite : le nom de la plante et sa famille de rattachement accompagné d’un texte faisant le lien avec les différentes mythologies du monde, les légendes, ses vertus, l’utilisation de ses feuilles, fleurs, fruits et/ou bois… Vous apprendrez ainsi au détour d’une page que la primevère élevée est dédiée dans la mythologie nordique à la déesse Freyja, déesse de l’Amour, devenue pour les chrétiens la « clef de notre dame », depuis que Saint Pierre a lâché les clefs du paradis… Le bouleau lui vous livrera ses secrets : symbole de pureté, de lumière et de science, il est au centre de nombreux rites chamaniques ; arbre sacré pour les Amérindiens et les peuplades nordiques… ou plus romantique et triste avec la création du châtaignier créé par Zeus en souvenir de la nymphe Nea qui se donne la mort plutôt que de céder à ses avances…
Un texte savant, cohérent et passionnant, superbement documenté. Le cadre noir de la page de droite où trône une feuille en couleur ou la fleur s’oppose à la page de gauche lumineuse ou a été reproduite une branche avec fruits, fleurs… pour le premier ; la plante avec ses feuilles, fleurs et son système racinaire pour le second.
A la fin dans les deux cas une sorte de table des matières un peu particulière qui nous apporte d’autres informations :
Pour les arbres : famille ; feuilles ; fruits ; hauteur ; longévité
Pour les fleurs : famille ; multiplication ; floraison ; taille ; toxicité.
Un bonheur pour les yeux et pour les neurones : à offrir aux plus jeunes, mais à s’offrir aussi !
L'herbier d'Emilie Vast - Petite flore des bois d'Europe ; Emilie Vast ; Editions MeMo,
juin 2010, 17 €
l'anémone Sylvie
la jacinthe des bois
la petite pervenche
la violette des bois
Interview :
1. Bonjour, pouvez-vous en quelques mots vous présenter à nos lecteurs ?
Eh bien, je me qualifie d’abord d’illustratrice mais je suis également graphiste et plasticienne. j’ai eu une formation artistique (DNSEP à L’ESAD de Reims) mais me considère plutôt comme autodidacte. Je me suis mise réellement au dessin après mes études.
J’aime l’épure, la ligne et le travail de la couleur. Mes principales références sont la nature elle-même, l’art nouveau/déco, les illustrateurs des années 50-60, les cabinets de curiosités…
2. Les deux herbiers sortis chez MeMo : comment sont-ils nés ? Une envie ? Une commande ?
Le premier herbier est né d’une longue réflexion et d’une vraie envie éditoriale. Je souhaitais ardemment travailler pour MeMo, j’aimais la qualité de leurs livres, leur graphisme et leurs choix éditoriaux. Alors j’ai réfléchi à ce que j’avais envie de faire et qui pourrait leur convenir. Ils avaient des animaliers (ceux de Janik Coat), des abécédaires (ceux d’Anne Bertier) et moi adorant dessiner les plantes, l’herbier s’est imposé! Cela a plu très vite à Christine Morault. Pour le second, c’est différent, je ne pensais pas avoir la chance d’en faire un nouveau, c’est donc plus une commande. Mais c’était déjà une envie avant qu’on me le demande.
3. Quand on a envie de réaliser ce type d’ouvrage, est-ce qu’on reprend tout depuis le début, ou alors aviez vous fait un travail préparatoire important avant ? (ou après)
Quand j’ai envoyé le projet à MeMo, j’avais fait une dizaine de planches, il n’était donc pas encore complet, mais il était déjà très proche de sa forme actuelle. Les textes avaient déjà une orientation mythologique et historique et les planches en vis-à-vis étaient déjà noires avec la découpe de la feuille en couleur. Les couleurs d’ailleurs n’ont quasiment pas changé. Mais entre le moment où j’ai proposé l’herbier et sa sortie, il s’est passé pas mal de temps ( MeMo ayant décidé de sortir d’abord un album avant de s’attaquer aux herbier, là est né Koré-No, l’enfant Hirondelle, un projet réalisé avec Anne Mulpas qui dormait sagement dans mes tiroirs...). Mon dessin s’étant affiné durant cette période, les nouvelles planches qui venaient compléter les premières étaient donc un peu différentes. J’ai donc de moi-même tout retravaillé, ajoutant plus de mouvement et de précision. Ensuite, MeMo a travaillé avec moi sur le graphisme (couverture, typo, mise en page…) et sur les textes qu’il a fallu équilibrer et réécrire, n’étant pas une grande écrivaine…
4 Les références sont multiples et variées : cela vous a-t-il demandé beaucoup de recherche, de travail, ? Pourquoi cette envie de varier les horizons, les univers ?
Oui, cela a demandé beaucoup de recherches. Même si c’est un album qui se veut graphique, il fallait néanmoins qu’il soit juste ! Je connais assez bien les plantes, mais je n’en connaissais pas tous les détails. Il m’a fallu une grosse documentation graphique, j’ai accumulé beaucoup de représentation de chaque plante afin de pouvoir en retenir l’essentiel. Idem pour les textes. L’orientation non purement botanique est un réel choix. C’est un herbier, certes, il sert avant tout à reconnaître les plantes, mais je voulais également qu’il puisse être source d’imaginaire, qu’il soit ouvert à l’histoire, la mythologie, la médecine… Une ouverture sur le monde par le biais des plantes.
5. Pour les illustrations, comment avez-vous travaillé ? Comme avec un herbier classique : vous aviez la plante en face de vous … le choix des couleurs, de l’encre ? ...
Comme je l’expliquais, j’ai travaillé surtout à partir de documents, de précis de botanique, de photos. Et même si, au cours de mes ballades, j’en profitais pour bien regarder la plante en réel, le choix de mettre les différents stades de la plante sur la même branche (fleur, feuille, fruit, bourgeon…), rendait impossible de me contenter de cette observation.
Encore une fois, je ne voulais pas réaliser un herbier « classique », je le voulais graphique. J’ai donc fait le choix assez original d’utiliser uniquement le noir + une couleur. Le noir, pour les feuilles et tiges, permet un fort contraste, une sorte d’ombre chinoise qui va à l’essentiel de la forme. La couleur, quant à elle, vient marquer les éléments plus variables à observer. J’utilise ce « code » dans la plupart de mes travaux, la couleur vient généralement ponctuer quelque chose, elle n’est jamais fortuite. Ensuite, le choix de la couleur en elle-même se fait de manière esthétique, j’utilise celle qui me semble appropriée à la composition.
6. (Vu la qualité du travail le format et le type d’ouvrage ), certains sont encore surpris que ce soit dans une édition jeunesse qu’ils soient sortis et qu’on les trouve dans les rayons des libraires jeunesse. Qu’en pensez- vous ? Et d’ailleurs pourquoi travailler en jeunesse ?
Quand j’ai réalisé l’herbier, je savais qu’il se destinerait à l’édition jeunesse. Mais quand je dessine je ne pense pas spécialement en terme de jeunesse ou d’adulte, je dessine, c’est tout. Mais il faut faire un choix ! L’herbier aurait eu du mal à mon avis à exister si je l’avais proposé à des éditions « adultes ». MeMo est un très bon compromis, je pense que leurs livres, bien qu’ils soient clairement jeunesse, plaisent énormément aux adultes de par leur graphisme et la qualité d’éditions. Ils sont pour moi un maillon de l’évolution ! En France, on a encore du mal à concevoir qu’un livre illustré de dessins « simples » puisse être pour adulte. Nous sommes encore fortement soumis à la classification par âge ; chose que je trouve aberrant. Au Japon, j’ai réalisé des livres qui selon moi, se destinaient plus à la petite enfance, et finalement, mon éditeur m’a expliqué que lui visait plutôt les jeunes adultes ; là-bas ils ne font aucune distinction. Ici, nous éduquons les enfants ainsi, arrivé au collège (et parfois même avant) un enfant qui lit un livre avec des « images », sera vite traité de « bébé »…
Donc si certains sont étonnés de retrouver mon livre en jeunesse, je crains qu’ils ne soient, je le déplore, pas la majorité. Mais il est vrai que même sur les salons, je constate avec joie que les adultes s’y intéressent parfois presque plus que les enfants. Pour moi c’est un pari gagné, avoir un dessin le plus universel possible, sans barrière d’âge ou de pays.
Maintenant rien n’empêche nos amis libraires de prendre la liberté de sortir un livre du rayon jeunesse et de le placer là où ils estiment avoir aussi sa place.
7. Le premier herbier a reçu une mention du prix « non fiction » du Bologna Ragazzi Award 2010. Une surprise ? Très heureuse on imagine ? Cela change quoi ?
Heureuse ? Oui forcément ! surprise ? encore plus ! En non-fiction, la plupart des livres se présentent de manière assez scientifique, réaliste. J’imagine que mon herbier en cela a marqué la différence. Ce que j’ai apprécié, c’est que le jury ait dit que « mon livre était autant un précis de botanique, qu’un livre sur l’art nouveau », l’art nouveau, c’est l’une de mes références essentielles dans ce travail et c’est la première fois qu’on le fait remarquer.
Avoir ce prix, ne change pas foncièrement grand chose, mais il est une chance de se faire connaître un peu plus, surtout internationalement, une chance éventuelle de voir son livre édité dans d’autres pays, ce qui n’est pas rien !
8. La suite ? Secret ? Un scoop ? Qu’allez vous nous offrir de merveilleux ?
J’ai plusieurs projets en tête, mais rien de réellement établi. Par contre je parlais plus haut de mon éditeur japonais, j’ai un livre appelé Korokoro qui est sorti là-bas et en Espagne, qui va enfin également être édité en France. C’est un petit livre objet en accordéon. Il doit sortir en mars chez Autrement.
Un immense merci à Emilie Vast d'avoir pris le temps de nous répondre longuement et pour ses livres.
Jean-Luc Clerc
06 septembre 2010 | Lien permanent
les chroniques de l'Imaginarium Geographica : l'archipel des rêves
Des légendes oubliées, les héros des meilleurs récits de la littérature contemporaine, plongez avec délice dans des aventures au goût savoureux de souvenirs de lectures d'autrefois...
Le clic vous conduira tout droit vers l'Archipel des Rêves
Des bruits inquiétants, un orage qui gronde au loin, des créatures étranges qui arrivent, menaçantes, puis la violence et le silence : Les Chroniques de l’Imaginarium tome I ont commencé. John, Charles et Jack vont se trouver pris dans une histoire fabuleuses et ce voir confier un livre merveilleux mais dangereux car excitant toutes les convoitises. Ils ne doivent leur salut qu’à un mystérieux individu Bert qui les sauve en les embarquant avec lui sur son navire, un bateau fabuleux aux propriétés magiques.
Ils découvrent alors l’existence d’un autre monde parallèle au notre en proie au chaos depuis la disparition du roi et en butte aux luttes pour le pouvoir suprême avec le Roi-Hiver notamment et ses troupes aussi monstrueuses que meurtrières.
Magie, créatures fantastiques, elfes, trolls, gobelins, automates, animaux parlant, satyres, dragons, mythologie antique, référence à foison aux grands écrivains de fantasy de fantastique et d’aventures anglais et français des XIXème et XXème siècle notamment et bien plus encore (Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, Narnia de C S Lewis …la légende arthurienne…) totalement assumées, je vous laisse le découvrir à la fin du roman.
De tableaux en tableaux, le mystère, les personnages de légendes se mêlent, apparaissent et les héros prennent peu à peu corps et consistance.
Un reproche peut-être, à trop vouloir faire échos de références et de rappels, on peut parfois avoir le sentiment que le récit est un peu haché.
Mais c’est également la force du livre qu’on savoure avec bonheur, en retrouvant de page en page de multiples références classiques ou moins, qu’on a aimé et qu’on redécouvre avec jubilation.
On passe donc un très bon moment de lecture en savourant ce roman, parfait pour l’été qui s’ouvre devant nous. A découvrir pour tous les amoureux de mythes, de légendes et de récits inventifs.
Jean-Luc
Les chroniques de l'imaginarium Tome 1 ; L'archipel des rêves ; James A. Owen ; Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Stan Barets ; Editions Bayard jeunesse, mai 2010, 14,9 €
11 juillet 2011 | Lien permanent
Kéo et l’épée magique, le Seigneur des ténèbres tomes 4
Kéo sauvera-t-il le monde avec Lumière ? L'heure est grave ... ❤️❤️❤️❤️❤️ Retrouvez les premiers tomes
Kéo, Tira et Piroto s’amusent comme des petits fous quand brusquement un bruit de tonnerre retentit et un magicien blanc apparait, le Grand Oracle d’Acadia. Il vient annoncer que le monde est en danger et que celui qui pourra le sauver n’est autre que Kéo et son épée magique Lumière. Le magicien bien septique en découvrant le jeune garçon l’entraine alors avec lui dans un endroit terrifiant, une plaine noire où sifflent des vents furieux face au château du Seigneur des Ténèbres.
Les choses vont alors se compliquer quand les magiciens jaune et rouge apparaissent avec fracas, avec chacun leur héros seul capable de sauver le monde. Ils sont désormais trois : Kéo, un elfe des bois avec un arc et une géante avec une massue gigantesque.
Mais le Seigneur des Ténèbres ne l’entend pas ainsi, il les neutralise, réveille une armée de morts issus du fin fond des temps et s’apprête à conquérir le monde. C’est sans compter sur Lumière et son nouveau pouvoir bien pratique qui va aider Kéo et ses deux comparses de fortune de reprendre la lutte.
Les histoires se suivent et on ne s’en lasse pas. C’est frais, léger, étonnant et magique. A dévorer et partager.
Jean-Luc
Kéo et l’épée magique, le Seigneur des ténèbres tomes 4
Paul Beorn
Illustrations : Alexandre Cochez
Editions Casterman jeunesse, collection Prem’s, 3 avril 2024, 6,95 €
14 avril 2024 | Lien permanent
La grande traversée - Avec une loupe magique pour découvrir l'envers du décor
Un voyage magique à découvrir de toute urgence ! Un album coup de coeur !
Il s’appelle Rouge-Bec ! Ce petit oiseau va connaître sa première grande traversée, il doit rejoindre les autres oiseaux du monde entier vers l’arbre du grand rendez-vous de l’autre côté.
Envolez vous avec lui et partez à la découverte d’un monde formidable. Car au premier regard si l’album pourrait vous paraître, certes très agréable, mais uniquement fait d’entre las rouge, il n’en est rien. La loupe rouge cachée dans la pochette de la couverture va vous ouvrir tout un univers soigneusement caché.
Première étape la grande forêt où vous découvrirez l’activité débordante des écureuils, des oiseaux dans un drôle de manège et un cerf au sommet d’un grand arbre. Première pause d’abord dans un jardin arrosé de grenadine dont les sous-sols recèlent bien des secrets, avant une dernière pause casse-croute au pied d’une fourmilière pleine de vie. Parce qu’il faut prendre des forces avant de passer au dessus des activités des hommes et leurs villes. Quels secrets cachent ces humains en apparence si actifs ? Quels mystères et délices apporteront à notre voyageur la banquise ? Quels drôles de moyen de transport que ces trains et bateaux avant de rejoindre une jungle étonnante et enfin le but du voyage, où il faudra imposer ses histoires et convaincre un public difficile de tout ce qu’il a vu, survolé …
La grande traversée, c’est un voyage ludique et merveilleux dans un univers onirique et foutraque où tout semble possible où les arbres se transforment en bibliothèque, les singes en violoncellistes et où tout semble possible.
Une très belle découverte qui associe le côté ludique avec cette loupe rouge qui vous dévoilera les secrets des ces mystérieuses illustrations.
Jean-Luc
La grande traversée - Avec une loupe magique pour découvrir l'envers du décor
Agathe Demois, Vincent Godeau
Editions Le Seuil Jeunesse, 11 septembre 2014, 16 €
30 septembre 2014 | Lien permanent
Maverick ville magique – mystères et boules d’ampoule
Une histoire qui parle de magie, de famille, d'amis et de démocratie menacée ! On ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️
Anselme Palissier est une jeune garçon cool qui ce matin là vit sa meilleure vie en des goinfrant de tout ce que ses parents et notamment sa mère lui interdirait d’ingurgiter. Pourtant une vague inquiétude vient troubler son bonheur, la veille, ses parents lui ont envoyé un coursier stipulant qu’ils débarqueraient dans sa chambre à 11h28 et là il est 11h25 et spa chambre comment vous dire … A l’heure dite les parents s’engouffrèrent dans la chambre 219 du quatrième étage du manoir Palissier à dos de domestiques (oui vous hallucinez mais c’est ainsi). Et là, Anselme apprend en quelques phrases qu’ils partent en vacances aux îles Poutoupoutou sans s’encombrer de leur progéniture bien évidemment et que pour faire bonne figure auprès des voisins, il n’est pas question de laisser seul un gamin de onze ans dans le manoir. C’est décidé il ira chez sa tante Olga, une vieille excentrique dit sa mère. ET hop les voilà partis aussi vite qu’ils étaient arrivés.
Quelques minutes plus tard, son chauffeur était là, en fait une gamine de dix ans, prénommée Anna, venue en camionnette pour le conduire à Maverick. La découverte de cette endroit n’est pas recommandé pour les personnes fragiles du coeur, enfin pas de la manière dont Anne et Ansèlme finirent par y atterrir. Bienvenus à Maverick petite ville désormais dirigée par un prince crapuleux qui a mis la ville en coupe réglée et étouffe peu à peu la démocratie. A Maverick la magie opère et permet de faire des choses absolument étonnantes et Anslème va découvrir un monde déchiré entre certaines adultes qui tentent de résister à la terreur qui s’installe et une bande de gamins au bord de la révolte.
Au fil des pages on a les yeux qui pétillent, on prend partie pour l’un ou l’autre des protagonistes, on s’étonne et s’amuse de ce que permet la magie. Impossible à lâcher, illustré par l’autrice elle même créant toute une galerie de personnages et des décors en noir et blanc qui nous embarquent dans un univers riche et étonnant.
Amitié, résistance, menace sur la démocratie, risques liés à l’oublie éternel et magie saupoudrée juste ce qu’il faut, c’est un petit régal de lecture qui est proposé à nos jeunes amis et qui nous entraîne ainsi de page en page dans une course folle remplie de surprises et de rebondissements.
Anselme était parti pour les vacances, pas certains qu’il ait envie de ne pas rester un peu plus longtemps que prévu. Une histoire étonnante, très bien écrite, pleine d’imagination et intelligente. A dévorer sans tarder.
Jean-Luc
Maverick ville magique – mystères et boules d’ampoule
Ecrit et illustré par Eglantine Ceulemens
Editions Little Urban, A partir de 9 ans, 3 juillet 2020, 12,9 €
27 janvier 2021 | Lien permanent
Cirque magique
Nous vous en avions parlé au moment de sa sortie mais nous ne résistons pas à vous le présenter de nouveau : trop beau !
clic... magique !
Parviendrai-je un jour à vous proposer une critique incendiaire ou au moins juste timidement satisfaite d’une production Lechermeier ?
Ce n’est toujours pas pour cette fois, en tous cas. Car appuyé des illustrations foisonnantes de Sacha Poliakova, Philippe Lechermeier nous offre cette année son Cirque magique !
Magique, ce cirque ? Oh, que oui. Philippe Lechermeier nous présente l’homme orchestre, le clown (triste), la femme fanfare, la pyramide, les funambules, l’écuyère, les animaux, même des marionnettes… Tous se réunissent sous la plume de l’auteur pour nous présenter d’étonnants numéros. Débordant !
Cet album part apparemment dans tous les sens. Chaque page est l’occasion de découvrir un personnage, un numéro. En creusant un peu pourtant, on aperçoit la composition. Un certain nombre de textes sont suivis, en deux, trois, quatre parties disséminées au long de l’album. Comme la Pyramide par exemple , de plus en plus drôle, de plus en plus improbable. Des entractes ponctuent les numéros ou les présentations des artistes, et les coulisses nous sont même révélées. Petit clin d’œil à l’origami (ou serait-ce au contorsionniste version japonaise ?). Tout y est !
Marque de fabrique de l’auteur, tous les textes sont des moments de drôlerie parfois intense, parfois délicate où l’émotion reste présente en filigrane. Philippe Lechermeier nous prouve une fois encore que son esprit malicieux et affuté sait battre la campagne, et sa maîtrise du mot.
Ah… au fait, j’oubliais : pour cet album si poétique et lumineux, Philippe Lechermeier a choisi un support de choix : la poésie ! Pure, douce, malicieuse… À la fois simple et belle.
Notons que certains textes assument jusqu’au bout leur identité poétique puisqu’ils s’intitulent complainte, comptine… À quand une adaptation musicale de certains d’entre eux ? Henri Dès n’a qu’à bien se tenir !
Sacha Poliakova, parallèlement aux textes ciselés de Philippe Lechermeier, réalise un album multiple. Chaque page ou presque est une explosion de couleurs. Elle a pris le parti d’accompagner le foisonnement des poèmes par des illustrations très diversifiées, des univers graphiques souvent tranchés, des couleurs fortes. Elle participe ainsi à la création d’un univers fantastique où les animaux ont une place presque… humaine, comme le montre la magnifique première de couverture.
Le tout compose un album riche, drôle, à la poésie débridée.
À regarder, lire, relire… relire encore pour chercher ce qu’on a pu rater lors des précédentes lectures.
Si vous cherchez un moyen de montrer à vos enfants la richesse et le bonheur que l’on peut trouver en poésie, n’hésitez pas ! C’est magique ! (Je sais, la chute était facile !)
Mathilde Piccoletti
Cirque magique - La malle aux étoiles
Philippe Lechermeier,
Illustrations : Sacha Poliakova
Editions Gautier Languereau, octobre 2011, 19,3 €
07 mai 2012 | Lien permanent