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16 décembre 2024

Les enfants de l’arbre : un autre monde. Noël avec les Sandales Jeunesse 2024

Coup de coeur pour une BD lumineuse et puissante sur des thèmes actuels très bien traités. ❤️❤️❤️❤️❤️
Profitez en et surtout la suite arrive en 2025 

 

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Joyeux Noël avec les Sandales jeunesse... clic 

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Verts. Noël avec les Sandales Jeunesse 2024

Eblouissante de beauté et d'intensité : une merveille ... ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Joyeux Noël avec les Sandales jeunesse... clic 

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12 décembre 2024

La trahison d’Olympe Livre 1/2. Noël avec les Sandales jeunesse 2024

L'un des albums les plus beaux et les plus maîtrisés de cette fin d'année. Bluffant ! ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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02 décembre 2024

La cuisine des Ogres : Trois-fois-morte. Noël avec les Sandales jeunesse 2024

Fondez pour ce bijou d'histoire et d'illustrations. Une petite merveille avant les vacances
ou pour les vacances. Fabuleux. ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Et si vous prépariez les fêtes avec les Sandales jeunesse d'un clic 

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25 novembre 2024

L’écuyer & son chevalier, tome 1. Noël avec les Sandales Jeunesse 2024

Un écuyer et son chevalier qui cheminent à la recherche d'aventures et d'une nouvelle quête ? Rien de plus banal, sauf que dans cette histoire, drôle et surprenante, rien n'est vraiment normal, surtout quand le chevalier se révèle être un pied nickelé de premier ordre... Coup de coeur 

 

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Et si vous prépariez les fêtes avec les Sandales jeunesse d'un clic 

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19 novembre 2024

Moi, Gisèle

Gisèle Halimi petite fille. Gisèle en plein questionnement et en pleine révolte. Frais, fort et vrai ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Cet album BD est une vraie réussite. D’abord vous dire que c’est un splendide hommage à Gisèle Halimi morte à 93 ans à Paris il y a déjà quatre ans. Cette petite Gisèle de couleurs et de papier lui aurait certainement beaucoup plu. Plusieurs chapitres à cette BD endiablée : lorsqu’elle se présente et très vite on comprend que cela ne va pas être facile parce qu’elle résistante face aux injustices et à la bêtise de certaines habitudes et certitudes sociales et à elle, on ne la fait pas ! Non mais ! 

On verra ensuite que pour défendre sa position à la maison, elle est prête à faire la grève ; qu’elle déteste le lait (L’oranger de la cour en a fait les frais) ; que son héroïne est une cheffe berbère, guerrière et indépendante qui sert de modèle et de référence (et ça fait du bien) ; elle va régler son compte au bisous (cette manie de faire de bisous et de laisser les enfants se faire tripoter par tout le monde) et de dieu avant de connaitre l’argent de se révolter face à la question de l’argent (mais pourquoi sa mère doit-elle rendre des comptes à son père pour faire tourner le foyer) et puis pour terminer sa relation au savoir et à la liberté. Elle a très vite compris en effet que pour être libre il fallait maîtriser le savoir et qu’il ne devait pas être réservé aux garçons. A la fin un bel hommage par Annick Cojean et des précisions sur la suite de sa vie. 

Un album pétillant, vivant, la révolte pulse des pages, mais surtout l’intelligence et la logique du propos. La construction de l’album et les illustrations sont aussi pour beaucoup dans le plaisir qu’on rencontre à dévorer cette BD.
Intelligent, vif, brillant : pour faire connaître aux filles mais aussi surtout peut être aux garçons cette petite fille formidable qui deviendra une grande dame du barreau .  On adore 

 

Jean-Luc 

 

 

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Moi, Gisèle  

Sandrine Bonini avec Annick Cojean

Editions Grasset jeunesse, dès 8 ans, 6 novembre 2024, 17,50 €

18 novembre 2024

Etre garçon : la masculinité à contre-courant

Très gros coup de ❤️❤️❤️❤️❤️ pour un documentaire riche, puissant et efficace qui donne enfin la parole aux garçons en dehors des clichés et stéréotype récurrents. Pour grandir en étant heureux et bien dans sa peau. 

 

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Cinq chapitres, cinq personnages pour illustrer le propos. Tous vivent dans un petit coin de province et vont dans un petit collège où tout le monde se connait ou presque depuis la maternelle. Tous ont été bouleversés par le décès du garçon le plus populaire du collège et de la classe : Sébastien. Depuis plus rien ne fonctionne. Absentéisme, baisse des résultats, moral en berne, larmes qui surgissent toujours au pire moment et poids sur le coeur et dans l’esprit impossible à chasser. Alors quand le professeur d’histoire-géographie leur fait rencontrer une psychologue les réactions sont très variées de l’hostilité au soulagement.
C’est Masato qui ouvre le bal et nous fait découvrir le mal qu’il a à exprimer ses sentiments. Un garçon est-ce que ça peut pleurer ? Est-ce que cela correspond aux codes de la masculinité que lui transmet de manière brutale notamment son père ? Youri, lui a perdu son confident, celui qui ne le jugeait pas alors qu’il ne sait plus où il en est et qu’il est terrifié à l’idée de ne plus être un mec, un vrai, alors qu’il est attiré par les garçons. Feti, lui rêve de devenir Mangaka et il n’en peut plus des menaces et des insultes de certains de ses camarades, alors il faut apprendre à résister… 

Au fil des pages, on rencontre les personnages, on découvre leurs forces, leurs faiblesses. Chaque histoire est illustrée en BD avec des cases rythmées, puissantes qui nous emporte dans le récit sans coup férir. Suivent des pages documentaires qui évoquent la masculinité sous divers aspects : les sentiments que peut ressentir et exprimer un garçon, la sexualité, la violence physique et verbale, l’adaptation à ce nouveau corps qui change et toutes les questions sur l’égalité homme femme et la place des hommes.
Une BD documentaire ou un documentaire illustré, peu importe en fait. Ce qui compte c’est la pleine réussite de l’ouvrage, son efficacité. Une forme de documentaire efficace, attirant par sa forme et extrêmement complet et riche. A laisser traîner au CDI ou sur la table du salon pour faire passer le message et permettre aux garçons de grandir bien et mieux en étant heureux dans leur peau sans s’imposer tous les aspects toxiques de la masculinité encore trop souvent dominants. Bravo ! 

 

Jean-Luc 

 

 

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 Etre garçon : la masculinité à contre-courant

Karim ouaffi

Illustrations Mikankey

Editions du Ricochet, 27 septembre 2024, 22 €

14 novembre 2024

Petiote fête Noël

Noël est en approche et il faut faire le plein de lectures et de surprises. Une petite sélection à compléter en librairie avec bien d'autres titres. Faites leur plaisir et rêvez

 

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Où l’on retrouve Petiote notre petite héroïne de BD sans paroles préférée. Dès le matin Petiote va se préparer pour Noël, d’abord en s’habillant et hop c’est parti pour une journée de folie avec son petit chien. Le sapin, les boules, et même le temps d’aller faire un bonhomme de neige, un peu de luge et de revenir à la maison pour jouer avec les peluches avant d’aller au lit : tout est prêt.
C’est doux, frais et si merveilleusement léger qu’on tourne les pages sans s’en rendre compte. Merveilleux

 

Jean-Luc 

 

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Petiote fête Noël 

Jane Massey

Editions Nathan jeunesse 3 ans +, 17 octobre 2024, 8,50 €

10 novembre 2024

11 novembre 1918 - 11 novembre 2024 : Lulu et la Grande Guerre

Lulu et la Grande Guerre : Fabian Grégoire : Saint Julien, village français, le 1er août 1914. Comme tous ses habitants, la petite Lucienne prépare la fête du village. Mais voilà tout à coup que l'atmosphère change. Il se passe des choses bizarres. Le curé et le maire traversent la place à grands pas, le visage sombre. Et soudain, le clocher de l'église se met à sonner le tocsin. Les habitants accourent pour lire les grandes affiches que le garde-champêtre est en train de coller sur les murs : Mobilisation générale. Charles, le frère de Lucienne, a vingt-deux ans. Il vient de finir ses trois années de service militaire. "Je vais devoir partir, ma Lulu. Je vais aller me battre contre les Allemands", dit-il à sa sœur. Les journaux prétendent que les Allemands seront rapidement vaincus et que la guerre ne durera pas. Mais les lettres que reçoit Lulu de son grand frère disent le contraire. Et c'est à travers ce qu'il lui écrit du front et à travers l'amour qu'elle lui porte qu'elle aura à affronter, elle aussi, le vrai visage de la guerre. A la fin de ce livre se trouve un dossier sur la Grande Guerre, avec des reproductions de documents d'époque.

 

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30 octobre 2024

Astrid Bromure Tome 2 : Comment atomiser les fantômes

Qui mieux qu'Astrid Bromure pour affronter les fantômes ? D'un clic aventurier 

 

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24 octobre 2024

Maria Montessori : une vie pour la liberté

Une vie exceptionnelle, de lutte pour la liberté, la sienne mais celle aussi des autres et notamment des femmes. Une bande-dessinée de toute beauté et un travail exceptionnel pour une femme qui ne le fut pas moins  : Maria Montessori ❤️❤️❤️❤️❤️

 

 

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Pas si mâle : une version graphique autour du poème Tu seras un homme, mon fils de Rudyard Kipling

Lire ou relire le poème sublime de Kipling et découvrir le travail exceptionnel de Fabien Fernandez et de
Line Hachem ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Dans le secret des dieux : (re) découvrir les mythes grecs à la lumière de la philo

Double plaisir cette semaine : mythologie et philosophie. Une BD ludique, maligne et intelligente pour apprendre, découvrir et faire vibrer ses neurones. ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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09 octobre 2024

Journal de 1985

Brillant et magistralement créé et illustré : un indispensable pour se plonger dans un univers justement et librement inspiré de George Orwell. Clic ...  ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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02 septembre 2024

Panique aquatique

Un plongeon dans l'océan et pas que. Un univers graphique détonnant. Des animaux et des humains pas comme les autres. Plongez avec bonheur dans Panique aquatique. Bonne rentrée à tous . 

 

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L’aventure commence en pleine mer de Weddell; alors que les éclairs zèbrent le ciel et les eaux sombres d’une lumière blafarde. Un bateau en perdition celui des océanographiques Michel et Paul Revoy est en perdition, une avarie grave le touche et il prend l’eau de toute part. 

Le capitaine préfèrera se sacrifier pour sauver une capsule indiquée Jules et le navire sombre et rencontre quelques chose : mais non… cela doit être l’imagination qui nous joue des tours. 

Cinq ans plus tard, débarque sur une plage un drôle de scaphandre avec des animaux marins aux commandes, détenteurs du journal de bord du bateau et du dernier message de Michel pour son frère Paul. Ils cherchent Aqualand. Leur destin va croiser celui de Sophia orpheline désormais et de son oncle Paul.
A partir de là tout dérape littéralement, au sens humain et cartésien du terme. Les illustrations dynamiques et vivantes nous embarquent dans une drôle d’aventure qui nous parle de souvenirs, d’animaux à protéger notamment de la convoitise des hommes, de transmission aussi et un peu forcément de deuil. 

C’est dynamique, on n’a absolument pas envie de la lâcher une fois qu’on a ouvert les premières pages et on suit avec plaisir jusqu’au bout cette aventure pas comme les autres.  A découvrir et savourer sans modération. 

 

Jean-Luc 

 

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Panique aquatique 

Dan Santat

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Marc Lesage 

Editions Rue de Sèvres, 28 août 2024, 16 €

15 juillet 2024

Chats perchés

La lune, les toits la nuit et deux chats qui jouent et qui s'aiment ... Un petit moment de bonheur 

 

 

 

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Bel été avec les Sandales jeunesse 

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24 juin 2024

La cuisine des Ogres : Trois-fois-morte

Fondez pour ce bijou d'histoire et d'illustrations. Une petite merveille avant les vacances
ou pour les vacances. Fabuleux. 

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Un petit groupe d’enfants dont Blanchette dont les cheveux ont blanchi, devenus fantômes en une nuit sont regroupés et désespèrent de la maigre pitance qu’il vont devoir se partager. Alors que Blanchette est partie chercher de l’eau pour cuire la soupe, Grince-Matin attire les autres dans un piège mortel et les voilà enlevés par quelqu’un qui visiblement ne leur veut pas que du bien. Blanchette a tout vu mais trop tard, elle hurle tente de réveiller le voisinage et est rattrapée par le Chevalier de Sainte-Ombre qui fonce sur son fier destrier à la poursuite de la créature maléfique. Pourtant très vite les voici pris au piège aux aussi, ils en ont trop vu et notamment parce qu’en le suivant ils ont pris connaissance d’un des chemins magiques qui mène à la dent de chat.

Lorsqu’ils sortent tous du sac, ils sont arrivés sur le marché aux enfants là où les ogres viennent faire leurs courses. C’est Beauregret qui va emporter les enchères et embarquer dans sa cuisine les malheureux. Le chevalier est jeté direct au court-bouillon et Blanchette, l’un de ses camarades et la petite noble prétentieuse rencontrée dans le sac sont envoyés directs au hachoir dont seule Blanchette ressortira vivante par miracle sauvée par Brèche-Dent. Désormais elle n’aura qu’une obsession sauver les quatre autres des griffes de l’ogre qui les a mis à engraisser dans une cage magique.  

C’est ainsi que l’histoire va s’emballer et que fantômes, créatures extraordinaires, Minotaure vont entrer dans la danse de laquelle, celle qu’on appelle désormais Trois-Fois-Morte va être un l’élément essentiel. Course poursuite, négociations, transactions pour sauver des vies, tout y passe. 

C’est un univers cruel et fascinant que les auteurs nous proposent ici, tant par l’histoire qui emprunte à nos vieux contes et à nos peurs des ogres et des créatures aux doigts crochus et aux dents acérées, des fantômes. Les illustrations comme vous le découvrez dès la couverture sont absolument fantastiques, les créatures semblent plus vraies que nature, le sang coule, les ogres puissants sont parés de costumes de princes et de princesses, et les couleurs sont juste magiques. De page en page elles créent des effets étranges, nous embarquent d’un univers à l’autre, du plus petit au plus grand. Rien n’est anodin dans ce monde cruel et vibrant, tout bouge et se transforme, tout peut être mortel. Une histoire à couper le souffle, impossible à lâcher, une ambiance qui nous sort des sentiers battus font de cet album un petit bijou du genre entre conte classique et cruauté délicieuse. On aimerait tellement qu’il y ait une suite. 

 

Jean-Luc 

 

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La cuisine des Ogres : Trois-fois-morte 

Un conte écrit par Fabien Vehlmann

Mis en scène et dessiné par Jean-Baptiste Andreae

Editions Rue de Sèvres, 13 mars 2024, 20 €

Les enfants de l’arbre : un autre monde

Coup de coeur pour une BD lumineuse et puissante sur des thèmes actuels très bien traités. 

 

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Leila Sauval se souvient, 2058, des zones désertiques et brûlées par le soleil et sa lutte comme sentinelle de la Fédération de l’Arbre.  On la retrouve bien plus tard face à des jeunes et son petit-fils SOL, leur mission semble avoir été accomplie. Ils continuent à étudier la nature et le pouvoir guérisseur des arbres. Sol se sent parfois bien seul et incompris dans cette famille dévouée à sa cause, lui si maladroit. Pourtant ce jour-là suite à la prise de parole par sa grand-mère, il s’appuie sur un arbre ce qui va déclencher une vision. Ce jour là il voit une tempête arriver et voit aussi un avion s’écraser non loin de là. Il part alors à leur secours seul dans la nuit et sous le vent. Les trois rescapés viennent de la Cité, une ville souterraine bâtie dans une ancienne mine où se sont réfugiés des milliers de rescapés de la « Grande Cris ». Les trois enfants ont plus ou moins de mal à s’intégrer sauf le plus jeune sui semble ravi… et pourtant quelque chose se trame.
L’aventure va prendre un tournant plus dramatique et problématique. Reste à savoir qui a trahi et qui va réussir à sauver la forêt. On aime l’histoire qui parle concrètement des difficultés liées à la pollution et au dérèglement climatique ainsi qu’à leurs conséquences. On aime la réflexion politique qu’elle sous-tend avec la peur toujours mauvaise conseillère et des mondes qui s’affrontent. 

On aime les amitiés qui se tissent et les secrets encore bien gardés qui semblent devoir nous tenir en haleine, on l’espère dans les prochains tomes.  

Une histoire top, des illustrations superbes et vivantes avec une utilisation des couleurs éblouissante. A découvrir d’urgence en ce début d’été .

 

Jean-Luc 

 

 

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Les enfants de l’arbre : un autre monde  

Thierry Gaudin

Illustrations : Romain Ronzeau

Editions Nathan, collection bande d’ados, 17 janvier 2024, 13,90 €

La visite au Struthof, camp méconnu

Très gros coup de coeur. « Ceux qui admireront la beauté naturelle de ce sommet ne pourront croire que cette montage est maudite parce qu’elle a abrité l’enfer des hommes libres ».  Léon Boutbien, matricule  4463, résistant-déporté français NN. 

 

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La BD s’ouvre sur l’image d’une petite fille qui se remémore ses souvenir d’il y a longtemps… avant la guerre. Puis on se retrouve dans les rues de Strasbourg avec un groupe de collégiens de troisième et leur professeur qui découvrent la Main Noire une organisation de résistance de jeunes alsaciens. En rentrant Simon, l’un des collégiens appelle sa mamie pour lui demander si elle ne veut pas les accompagner pour visiter le camp du Struthof. Surprise, celle-ci accepte mais avant elle va donner à son petit fils l’occasion de découvrir l’histoire de leur famille avec les cahiers et souvenirs de son arrière-grand-mère Mathilde. 

C’est ainsi que s’enclenche la mémoire. Au fil des pages les tons bleus qui font parler nos contemporains, succèdent aux pages noire et marron qui elles nous transportent dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et notamment celle de l’Alsace, qui retourne dans le giron allemand après la catastrophe de 1940. C’est là que vont se jouer comme partout ailleurs, des luttes internes terribles et le souffle de la Seconde Guerre mondiale. Ce camps souvent moins connu tant les camps de mise à mort et de concentration de l’est de l’Europe dominent dans la mémoire collective, nous rappelle aujourd’hui par son existence et le Musée, le CERD inauguré en 2005 par Jacques Chirac sur les lieux, que les atrocités de la guerre n’ont pas de localisation toujours obligatoirement précises, qu’elles ont été perpétrées partout et même si près de nous. 

La BD en croisant, la visite, la découverte par la jeune génération des évènements, en leur permettant de s’approprier les noms, les évènements , les personnages qui deviennent à nous nouveau des êtes de chair et de sang, et les évènements, les plongées dans le passé, est à elle seule un formidable témoignage des bouleversements, de l’idéologie nauséabonde et mortifère et des évènements de la Seconde Guerre mondiale. Visite émouvante et difficile pour Simon, ses camarades et sa grand-mère. Impressionnante avec des illustrations qui d’un coup nous propulsent dans la cours des lieux avec les prisonniers au prise du sadisme et de la violence des gardiens et de leurs chiens (superbes illustrations de la page 53).

Cette BD est à la fois un témoignage, un récit historique, un rappel des faits des lieux. Elle est aussi à elle seule le symbole de la mémoire qui se transmet de génération en génération, qui saute parfois une partie des descendants avant de ressurgir plus forte chez les plus jeunes qui par leur intérêt et leurs questions. 

La couverture m’avait surpris et puis j’ai tourné la première page et j’ai été happé par les illustrations, les couleurs, le récit, les allez et retour dans le temps, les témoignages, la montée progressive dans l’horreur et sa description. On ne sort pas indemne de cette lecture et le fait que ce soit des collégiens concernés par leur histoire familiale pour certains, qui partent à la découverte et nous entraînent avec eux, renforce encore ce sentiment de puissance, des faits, des évènements si longtemps après. La fin avec son dossier spécial qui donne définitions et biographies des héros de l’ouvrage est très réussie, elle aussi.Un travail magnifique à offrir, qui doit absolument figurer dans toutes les bibliothèques, médiathèques et CDI des collèges et même des lycées de France. Bravo ! 

 

Jean-Luc 

 

 

 

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La visite au Struthof, camp méconnu 

Yaël Hassan

Illustrations : Marc Lizano

Editions Nathan Bande dessinée, en coéditions avec l’Office National des combattants et des victimes de guerre, 2 mai 2024, dès 8 ans, 15,95 €