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04 janvier 2010

Kerity et la maison des contes

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Kérity, la maison des contes - Le grand album du film
Anik Le Ray , Rébecca Dautremer
Flammarion, novembre 2009, 13€

« Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas »

 

Une superbe devise pour un album qui ne l'est pas moins. Nous devrions d'ailleurs l'adopter cette devise, pour clouer le bec aux ronchons de tout poil qui râlent sur la littérature jeunesse ou les littératures de l'imaginaire, sans même avoir jeté un vrai regard sur les illustrations ni bien évidemment lu un texte jusqu'à son terme. Et ils ont tort parce que ce conte là est un petit bijou. Les albums qui illustrent les films ou inspirés des films ne sont pas toujours des réussites, sortes de copié collé du film sans vraiment en capter l'intensité, ni le charme. Ici tout est au point le texte et l'image. Peut-être le talent de l'illustratrice Rébecca Dautremer y est-il pour beaucoup, car on retrouve merveilleusement servi par le texte d'Anik Le Ray, l'ambiance, la chaleur, les couleurs du film, peut-être en à peine moins chatoyant.

Une histoire merveilleuse donc, celle de ce petit garçon Natanaël qui a encore du mal à lire et qui va hériter d'une bibliothèque. Etrange cadeau de cette vieille dame disparue, qui lui lègue la clef et donc la responsabilité de la porte interdite, enfin de tout ce qui se trouve derrière. Et là, fabuleux ! Vous aimez les contes, vous adorez ces personnages qui ont bercé votre enfance ou qui vous charment encore par bien des aspects, vous allez adorer. D'Alice au lapin pressé, en passant par l'Ogre, les fées, et l'abominable Carabosse, tout le monde est là ou presque sortant de leurs pages comme vous allez acheter du pain et donnant leur avis, participant à l'aventure car le temps presse et Natanaël a une mission qu'il va devoir rapidement mener à bien sous peine de voir disparaître tous les livres et tous les personnages de cette bibliothèque fabuleuse. Et vous ne serez pas déçus, car ils vont se donner les moyens de brouiller les pistes et de retarder l'échéance fatale qu'elle soit celle de la vente et de la dispersion de la collection ou de leur disparition en redonnant confiance à ce petit bonhomme.

Une belle histoire sur la mort, la disparition, l'amour, l'amitié et l'esprit d'équipe. Et puis les dessins de Rébécca Dautremer sont une fois de plus fantastiques. En voici quelques extraits : allez visiter son site : http://www.rebeccadautremer.com/

 

Jean-Luc

Et puis rien ne vous empêche d'aller voir le film. Voici quelques images de l'album et du film. Belle lecture. Pour les amoureux du travail de Rébecca Dautremer, cliquez sur lire la suite.

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Petit manuel de Mythologie

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Introduction aux Mythes grecs
Lady Hestia Evans
Traduction et adaptation MIM
Milan Jeunesse, 2009, 16€

 

Ce petit manuel de mythologie est une version poche de son grand frère paru il  y a quelques temps chez le même éditeur (voir chronique sur le site). Mais même si vous trouverez une partie des illustrations communes bien évidemment, ce n'est pas totalement et uniquement un copié - collé du précédent.

Ce petit livre est divisé en sections(les immortels ; des dieux et des hommes ; une époque de héros)et en chapitres appelés leçons qui permettent de connaître de façon cohérente et ludique les notions essentielles à la connaissance de la mythologie grecque.

Ainsi, vous saurez tout sur les dieux, la vie sur l'Olympe, les mythes grecs de la création, l'architecture grecque, les origines de l'homme, les peuples mythiques... les cieux, la correspondance avec les dieux romains.

Difficile de tout énumérer, mais est-ce bien utile : c'est clairement une réussite. Avec en prime, des petits jeux pour voir si on a bien acquis les caractéristiques des dieux et pour les plus jeunes des autocollants reproduisant, dieux, monstres, monuments, pièces de monnaie. Et à la fin comme dans tout livre de cette collection qui se respecte : une surprise.

 

A découvrir sans attendre et à offrir à tous les fans de mythologies et de légendes anciennes : une véritable mine.

 

Louise

28 décembre 2009

le prince amoureux

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Michael Morpurgo
Traduit de l'anglais par Diane Ménard
Illustré par Emma Chichester Clark
Gallimard Jeunesse, septembre 2009, 7€

 

 

Encore un conte de Noël... un énième ?

Le prince Federico, valeureux et aimé de tous, rencontre la princesse de ses rêves, Serafina, douce et charmante. Voici un conte rondement mené ; en une page, la première, tout est dit : le prince a trouvé et conquis - sans difficulté - sa princesse.

Oui, mais voilà, rien n'est simple et c'est ici que Morpurgo décide de commencer son récit. Le fameux « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » n'est pas pour ses deux héros. La princesse, en effet, peu à peu se renferme, s'étiole, et rien n'y peut, pas même les plus extravagantes idées et les plus beaux cadeaux de son prince. C'est la mort qui guette. Quel mal ronge Serafina ? D'où lui vient cette tristesse qui se mue en désespoir et lui ôte toute envie de vivre ? Tout l'amour du monde semble se heurter à un mur de solitude. À l'approche de Noël, Federico, désespéré, fuit le château où se meurt son épouse, rencontre une troupe de gens du voyage-marionnettistes, leur confie sa douleur et promet son royaume à qui sauvera Serafina. Les comédiens lui promettent de venir l'aider.

Le miracle de Noël aura-t-il lieu ? Federico verra-t-il mourir celle qu'il aime ?

Le prince amoureux est un conte sur l'extraordinaire force de l'amour certes, mais aussi la puissance du rire et de l'imagination. Le théâtre, par le biais des marionnettistes et de leurs animaux, se révèle pantomime et souffle de vie. Enfin, tout se recentre autour de Noël et de son sens premier : la nativité et l'enfant.

Morpurgo, une fois de plus, frappe très fort avec ce récit court, mais qui ne déroge pas à l'extraordinaire poésie et à la profonde humanité qui sont deux des caractéristiques premières de son auteur. Auxquelles s'ajoute un véritable talent littéraire, n'en doutez pas ! La douceur de Serafina, l'amour absolu de Federico, la quête du bonheur perdu font de ce conte très émouvant un modèle du genre.

Le trait de E.C. Clark, parfois naïf et toujours d'une extrême douceur, convient à la perfection à ce texte tendre, souvent poignant mais aussi plein d'espoir. La palette de couleurs, riche, est employée au mieux et confère à ce petit ouvrage un véritable charme.

On peut regretter peut-être que les éditeurs français aient choisi de modifier le titre du livre et de traduire The best of times (le meilleur des temps) par le prince amoureux.

Le titre anglais, plus énigmatique en apparence, prend sens à la fin du conte... et quel sens ! Dommage. Il est parfois bon de laisser le voile se lever doucement...

 

Mathilde Piccoletti

27 novembre 2009

Adama N’Diaye, le tout premier Griot du monde

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Alain Korkos
Bayard Jeunesse, Octobre 2009, 10,90 €

 

« A la création du Monde, le tout premier arbre fut un baobab. On l'appela Gouye-le-Baobab. Dressé au milieu d'une savane, il regardait vivre les animaux et finit par connaître une quantité d'aventures qu'il ne pouvait raconter à personne. Parce que les baobabs ne parlent pas. Sauf dans certaines contes, mais pas dans celui-ci...

 

Les quatre contes de cet album sont inspirés de la tradition des griots d'Afrique de l'Ouest. Ils s'inspirent de la tradition des Wolof, qui forment une ethnie installée au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie et au Mali. »

 

Dans le premier conte, on nous raconte le désespoir du baobab déçu de ne pas pouvoir raconter toutes les histoires qu'il connaît. Sa rencontre avec Adama N'Diaye va être salvatrice. Ce dernier grâce au savoir et aux histoires de Gouye-le-Baobab va devenir le tout premier Griot du monde.

 

Le deuxième est celui de Nièye-l'Eléphant, Jasit-le-Crocodile et Kong-le-Poisson-Chat. Un conte merveilleux pour apprendre pourquoi les crocodiles sont verts, les poissons-chats gris et le ciel parsemé d'étoiles brillantes.

 

 

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in, Adama N'Diaye, le tout premier Griot du monde,Alain Korkos Bayard Jeunesse, octobre 2009

 

Le troisième conte raconte comment Bouki-la-Hyène gagna ses taches.

 

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in, Adama N'Diaye, le tout premier Griot du monde,Alain Korkos, Bayard Jeunesse, octobre 2009

 

 

Pénible la hyène ? C'est peu de le dire : un conte fantastique qui vous fera découvrir que tout le monde se désolait qu'elle n'ait pas obtenu gain de cause concernant son pelage tellement elle pleurait et comment tout le monde va devenir fou quand elle a obtenu gain de cause et qu'elle s'est mis à ricaner : comme une hyène !

 

 

 

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in, Adama N'Diaye, le tout premier Griot du monde, Alain Korkos,Bayard Jeunesse, octobre 2009

 

 

 

Et enfin, un petit dernier : aujourd'hui la girafe est muette, elle a un long cou, et le caméléon peut revêtir toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Mais savez-vous pourquoi ?

 

Des contes traditonnels qui nous entrainent dans un monde intemporel où les éléments comme le ciel, la terre, le feu, les arbres, la pluie ont un nom et prennent vie. Un monde où les histoires tentent de donner sens et explication au quotidien en le parant de milles paillettes de la magie et de l'imaginaire. Des contes superbement mis en valeur dans un écrin bleu et blanc avec des dessins épurés tout en formes géométriques : fabuleux. Laissez-vous transporter.

 

Un livre de rêve pour les fêtes. Sublime.

 

Jean-Luc

 

24 novembre 2009

Le Petit Chaperon Rouge

Lepetitchaperonrouge.jpgLouise Rowe
Mango Jeunesse, octobre 2009, 14,95€

Un grand classique des contes enfantins : le Petit Chaperon Rouge, revisité par Louise Rowe dans un superbe livre pop-up.

L'histoire est classique, vous la connaissez et c'est l'une de ses nombreuses versions. Dans celle-ci , le Chaperon s'en sort bien comme la grand-mère et comme le loup qui s'enfuit à toutes jambes à la fin. Et puis la morale habituelle, « J'aurais du écouter ma mère quand elle m'a avertie de ne pas parler aux inconnus ». Mais mieux vaut prévenir que guérir en la matière, tout le monde connaît la symbolique du conte et ses implications dans l'éducation des jeunes filles à l'époque, aujourd'hui de nos enfants.

Ce livre absolument magique vaut surtout par la qualité de ses illustrations, une véritable petite merveille :  je vous laisse juger par vous même !

 

 

 

 

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in, Le Petit Chaperon Rouge, Louise Rowe, Editions Mango Jeunesse, octobre 2009

Une petite merveille à découvrir de toute urgence pour les plus petits et à relire pour le plaisir des yeux autant que celui de raconter l'histoire pour les plus grands.

 

Jean-Luc

03 septembre 2009

A la bonne étoile (livre-CD)

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Constance Amiot (composition et chanson)

conté par Sanseverino, illustrations de Candice Hayat

Actes Sud Junior. Coll. Toto ou Tartare. 23 €

L'excellente collection de livres-CD « Toto ou Tartare » a publié un nouveau conte musical intitulé « A la bonne étoile ». Puisant dans le label « tôt ou tard » de la chanson française contemporaine, nous retrouvons pour chaque titre un chanteur, un narrateur et un illustrateur différent, avec des artistes tels que Da Silva, Frank Monnet ou Françoiz Breut. L'alternance de la narration coupée de chansons permet de varier le rythme,de respirer dans l'histoire et d'appuyer un point de l'histoire par une chanson.

« A la bonne étoile » écrite, chantée et composée par Constance Amiot nous présente l'histoire de Turbo l'escargot. Celui-ci pense être le plus lent de la Terre car il perd toujours à la course. Tandis qu'il rentre chez lui désespéré, Kissifrotte le hérisson lui fait malencontreusement un « croche-coquille » et découvre l'état de son ami. Il lui conseille alors de rendre visite à Oscar le vieil escargot voyageur. Turbo va rencontrer Oscar et apprendre à avoir « confiance en sa bonne étoile ».
Rien ne sert de courir, il faut être confiant. Candice Hayat illustre l'histoire de façon drôle et poétique ; la talentueuse voix de conteur de Sanseverino  (on se rappelle du DVD de U Solotareff à l'Ecole des loisirs) alterne avec la voix très douce de Constance Amiot. Ainsi, cet ouvrage est une réussite aussi bien de par la qualité du CD que par celle du livre lui-même. A découvrir !

 

Claire Bretin

30 août 2009

Mythologie

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The Templar Company plc.
Traduction et adaptation de l'anglais : MIM 
Illustrations : Nick Harris, Nicki Palin et David Wyatt.
Milan Jeunesse, octobre 2008, 22€30

Présenté comme un fac-similé de l'ouvrage d'une certaine Lady Hestia Evans (édition pour étudiants avec espaces pour les notes et observations dans les marges, illustrée de nombreuses gravures et cartes) cet ouvrage illustré est construit dans la continuité de ceux parus les années précédentes chez Milan. Une réussite ici avec de nombreux documents cartes, extraits de légendes et les petits plus sous enveloppes ou cachetés: une obole ; la reproduction d'un masque funéraire de guerrier ; un jeu de cartes mémo des dieux de l'Olympe...

Un excellent travail qui rendra accro aux dieux et à la mythologie tous ceux petits et grands à qui vous offrirez ce livre. Un effet immédiat sur le lecteur qui a aussitôt envie de lire tout ce qu'il pourra trouver sur le thème (Illiade, Odyssée, Percy Jackson...)


 

Jean-Luc Clerc

 

 

 

29 août 2009

Magicologie

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The Remplace Company Plc.
Traduit de l'anglais par Danièle Chenal
Illustré par : Anne Yvonne Gilbert, John Howe, Tomislav Tomic...
Editions Milan Jeunesse, septembre 2006, 22€30

 

Note de l'éditeur : « l'édition originale de ce livre, imprimée en Angleterre il y a plusieurs siècles, a été redécouverte récemment dans le compartiment secret d'une vieille commode. L'éditeur a  pensé qu'il serait intéressant d'en faire un fac-similé à la fois pour le divertissement et l'édification des lecteurs, mais pour finir il a dû transcrire certains passages en langage moderne, sinon les charmes et sortilèges risquaient d'être difficiles à interpréter, voir d'avoir des conséquences regrettables. »

« Un récit fait par et pour les magiciens, leurs méthodes et leurs nombreux pouvoirs magiques par Merlin l'Enchanteur. »

 

Livre à la couverture cartonnée avec des « pierres précieuses incrustées » ,  Magicologie est un livre fascinant qui ouvre sur la monde de la magie et vous permettra de mettre à jour vos connaissances : il explique la tâche d'un magicien, illustre à l'aide d'un planisphère rappelant les premières reproductions cartographiques la présence des magiciens dans le monde ; présente l'atelier, les robes et accessoires d'un magicien ; les principales formules et sortilèges ou alors les potions remèdes amulettes et talismans en tout genre...

Les textes sont courts, biens présentés, les illustrations plutôt réussies, les informations souvent mises en valeur dans des encarts  et selon la formule de cette série de livre chez Milan, régulièrement de petites pochettes sous forme de petits livres, d'enveloppes surprises permet d'aller plus loin dans la découverte comme les cartes permettant la divination....

Un livre plein de surprises, d'imagination qui fait le bonheur des plus jeunes avides de magie à partir de 10 ans et saura surprendre les autres de tout âge par sa qualité.

Une réussite. Un livre « magique. »

Jean-Luc Clerc

 

 

 

 

13 août 2009

Ogrus Histoires à digérer

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Grégoire Kocjan

Illustrations Pauline Comis

L'atelier du poisson soluble, coll. En Queue-de-poisson - 14 €


À dévorer ! Des contes loufoques de monstres, de géants et même de moutons, la collection En queue-de-poisson aux éditions de l'Atelier du poisson soluble, nous a habitués à beaucoup d'histoires tordantes et étonnantes.
Voici le dernier venu, Ogrus, recueil d'histoires à digérer, d'Odieux Goinfres Repoussants, Ultra-méchants et Stupides. Alors nous voilà prévenus ! Une préface haute en couleur d'un célèbre chasseur d'ogres continue de nous mettre en garde. Il affirme que ce livre n'est qu'un plagiat au « style littéraire aussi douteux qu'une diarrhée » !
Sans nul doute les seize petites histoires d'Ogrus coulent (mais pas toujours dans le bon ordre !) en attrapant au passage tous les travers de notre société, de la dégradation de la planète au culte de l'apparence en passant par la maladie. Nos héros, sous les traits d'ogres plus ou moins méchants, plus ou moins attachants mais toujours cruels, se jouent des contes comme de la réalité. Mais comme le dit notre auteur (ogre lui-même), la réalité n'est-elle pas toujours cruelle et ne devons-nous pas la réinventer ?
Ogrus permet de rire du début à la fin, de ne pas s'ennuyer et surtout de ne pas oublier que chacun peut être un ogre de 6 à 106 ans !

 

 

Céline Gauthier

18 juillet 2009

Le Bufflon blanc

9782355040351.jpgFabienne Thiéry
Illustrations Judith Gueyfier
Rue du Monde - 14 €

La fable chinoise du bufflon blanc.
Comme tous les ans, depuis cinq ans, les éditions Rue du Monde et le Secours Populaire français ont sélectionné deux ouvrages pour la géniale initiative de l’Été des Bouquins Solidaires.
Cette année, la Chine est à l’honneur (surprise ?) avec un recueil de contes illustrés par Vanessa Hié et un album, Le Bufflon blanc.
Fabienne Thiéry a su fouiller dans la multitude des fables laissées par Lie-Tseu pour nous en extraire cette pépite de tolérance et de sagesse.
Lie-Tseu (né 450 ans avant l’ère chrétienne) fut l’un des fondateurs du taoïsme, un taoïsme populaire et étonnement magique dont chacune de ses fables trouvait un enseignement pratique dans la vie quotidienne de la Chine d’il y a 1 500 ans.
Ici, avec un texte très vivant de Fabienne Thiéry et les illustrations toujours aussi superbes de Judith Gueyfier, l’histoire du Bufflon blanc résonne comme un espoir de paix et de sagesse dans notre monde actuel.
Dans un village de fermiers, un bufflon blanc voit le jour. Mais quelle chose étrange, là où tous les bufflons ont toujours été noirs ! L’on songe à un mauvais présage et, malgré l’optimisme et les bons conseils du Sage, Li et Lu tombent malade : l’un perd l’ouïe, l’autre la vue ! Mais la guerre éclate, elle dévaste tout : le rouge puis le noir s’installent dans les illustrations de Judith Gueyfier, habituellement si douces. À la fin de la guerre, il ne reste plus que deux hommes, Li et Lu. Avec le retour du printemps, ils recouvrent leurs sens et les reconstructions peuvent alors commencer. Depuis ce jour, la différence est vue comme une chance, comme un présage de bonheur.
Un des enseignements de Lie-Tseu (chapitre 7 du Vrai Classique du vide chez Gallimard) concernait le voyage : « Le but suprême du voyageur est d’ignorer où il va. Le but suprême de celui qui contemple est de ne plus savoir ce qu’il contemple. Chaque chose, chaque être est occasion de voyage. »
Le Bufflon blanc réussit ce tour de main de nous faire voyager là où l’on ne s’y attendait…

Céline Gauthier