La petite fille en rouge

Quand Roberto Innocenti et Aaron Frisch revisitent le Petit Chaperon Rouge, cela donne un album riche, vivant et fantastique ! 

 

 

Un album coup de coeur à découvrir sans faute ! 

Le Petit Chaperon Rouge vous connaissez ? Oui bien évidemment, quelle question ! Roberto Innocenti et Aaron Frisch ont décidé de mettre le conte au goût du jour. Plus de forêt, mais une ville moderne et sa forêt de béton, ses quartiers pleins de vie, ceux qui sont fréquentables, d’autres non. Des individus peu recommandables et bien d’autres qui eux permettent à l’histoire de se dérouler normalement.

Car il y a deux, trois histoires en une, celle que raconte cette grand-mère jouet du début de l’histoire aux enfants, c’est celle de la version moderne du conte :  la petite fille en rouge. Et puis les deux fins, une qui se termine mal, l’autre bien, comme si les histoires étaient plus fortes que la réalité, comme si on pouvait choisir la fin au gré de ses humeurs et de ses envies. Un conte moderne en somme. Mais prudence, les loups rôdent toujours.

On aime l’histoire et sa transposition dans ce monde de béton, dans le fracas de la ville. On aime aussi et s’émerveille face aux illustrations très contemporaines, très street art,  de  Roberto Innocenti qui s’en donne à cœur joie pour nous embarquer dans un univers survolté, rempli de détails, de références et nous entrainer dans une ville dont les décors changent au gré de l’histoire, nous entrainant autant que le texte dans le scénario. On aime aussi les choix graphiques de mise en page du texte dans ces carrés de couleurs uniformes, comme pour donner à la fois plus de force au texte (on a vraiment le sentiment d’être dans l’histoire, de l’entendre) et aux images (qui nous emmènent dans un monde baroque, inquiétant parfois, vivant). Pour tous les fans du Petit Chaperon Rouge et de Roberto Innocenti. A découvrir et savourer encore et encore. Formidable !

 

Jean-Luc

 

La petite fille en rouge
Histoire et illustrations : Roberto Innocenti
Texte : Aaron Frisch
Editions Gallimard Jeunesse, 21 mars 2013, 13,9 €

La chambre de la fille

Fille ou garçon ? Rose ou Bleu ? Allez ne grognez pas, cet album se joue des codes pour aborder le thème des envies d'enfants et de la surprise parfois que dame nature a décidé de faire aux parents ! Chouette album ! 

 

 

Cet album c’est d’abord une histoire d’amour entre deux souris. Monsieur et Madame souris s’aiment d’amour. Ils ont décidé de construire une maison et d’avoir deux enfants : un garçon d’abord et une fille ensuite. Le problème va venir de la livraison. En effet si le premier souriceau livré par la cigogne est bien un garçon, le deuxième est lui aussi un garçon et ainsi de suite jusqu’au vingt-cinquième petit gars. Madame souris craque ce jour là : la chambre de sa fille est restée désespérément vide alors que celle des garçons est remplie à ras bord et elle va demander des comptes au patron de la cigogne.

Celui-ci vous le verrez va lui faire une drôle de réponse, et poser un nouveau dilemme à la petite famille que les garçons, dont certains se demandent bien à quoi ça peut bien ressembler une fille, vont se charger de régler à leur façon, enfin ils vont y aller un peu fort.

Cet album est drôle et tendre. Il nous parle de famille, du bonheur d’accueillir un enfant, de l’aimer lui et ses frères et sœurs, de la difficulté parfois aussi d’être parents et de ce qu’on aurait bien aimer avoir, un garçon ou une fille. Il dit aussi aux enfants l’impossibilité aussi d’avoir parfois l’un ou l’autre. La chute très drôle se terminera sur la conclusion du petit souriceau qui se posait tant de questions sur les filles : « C’est géant une fille » !

Les illustrations de Perceval Barrier accompagnent avec douceur et bonheur cette histoire malicieuse avec des souris, des cigognes et … des filles très réussis ! On aime, adoptez donc ce très joli album.

 

Jean-Luc 

 

 

Illustrations © Perceval Barrier. l'école des loisirs. Merci. Tous droits réservés. 

La chambre de la fille
Matthieu Sylvander
Illustrations : Perceval Barrier
Editions L’école des loisirs, 2 septembre 2015, 12,2 €

La jeune fille au ruban

Un album exceptionnel dont il est temps de redécouvrir les pages pour s'émerveiller
et se laisser emporter ! 

Quand on fait la connaissance de la jeune Marijke elle a onze ans. Mais bien évidemment il ne viendrait à personne l’idée de lui souhaiter un bel anniversaire à elle la petite servante au service d’une riche dame de la bourgeoisie flamande.

Lorsqu’un jour elle plante une graine trouvée par hasard dans les épluchures, elle ne se doute pas que cette petite chose va bouleverser sa vie. Car elle grimpe la plante vigoureuse et dépasse bientôt le mur du jardin, comme celle du haricot magique de Jack. Et là de jour en jour elle voit des paysages changeants au fil des saisons avec un jeune garçon prénommé Gerlof qui tente de l’appeler en vain. Elle voit et nous aussi par la même occasion, l’occasion pour nous les lecteurs de découvrir des toiles qu’Anne Buguet s’amuse à nous montrer, s’inspirant des grands maîtres de l’époque. Non, vous n’avez pas rêvé : Jan Van Eyck, Johannes Vermeer, Brueghel et bien d’autres se sont invités sous les pinceaux de l’artiste et ont participé à l’histoire de Marijke qui grandira et deviendra une belle jeune femme qui retrouvera son amoureux des tableaux de l’autre côté du mur, le petit Gerlof devenu un peintre célèbre (saurez vous retrouver lequel ? ) .

Une histoire délicieuse et intelligente qui nous plonge à l’époque de la splendeur flamande avec une Anne Buguet toujours aussi brillante, qui sait comme personne rendre un regard, donner vie à des formes et nous donner l’illusion de retrouver sous ses pinceaux les toiles des grands peintres de l’époque dont les originaux ornent aujourd’hui les murs des grands Musées ou de très riches particuliers.

Un album somptueux dont on sort un peu groggy, comme étourdi et ébloui par les pages grand format et les couleurs de cet album si réussi et beau. A offrir pour la découverte, l’histoire et le bonheur de l’art aussi.

 

Jean-Luc

 

 

Illustrations © éditions Le Seuil Jeunesse. Anne Buguet. Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

La jeune fille au ruban
Valère Staraselski
Illustrations : Anne Buguet
Editions Le Seuil Jeunesse, 24 septembre 2015, 18 €

La cité des filles-choisies

Une plongée fantastique dans les derniers jours de l'empire Inca ! Coup de coeur pour un roman historique mais pas que vous le verrez : formidable ! 

 

Elle s’appelait Nina, une indienne Quechua et vivait au cœur de l’empire inca avec son père loin de la cours de l’Inca dans les dernières années de vie de cet empire juste au moment où il va s’effondrer sous les coups de boutoirs, la violence et la cupidité des conquistadors espagnols. Une jeune fille comme les autres ou presque choyée par son père qui l’élève comme on aurait élevé un fils mais capable aussi d’assumer son rang de jeune fille en tissant comme personne des étoffes dignes de l’Inca. C’est ce qui fera d’ailleurs qu’elle sera remarquée et conduite un beau jour au cœur de la capitale dans la cité des filles-choisies, celles qui serviront les dieux, l’Inca et peut-être même auront l’honneur d’attirer suffisamment son attention pour devenir celle qui portera son héritier.

Elise Fontenaille nous plonge ici dans les derniers mois de l’empire inca avec cette jeune fille particulièrement attachante et nous fait découvrir un peu de sa vie quotidienne et de celle de ces jeunes femmes destinées à servir l’Inca. Son destin fascinant et terrifiant au final vous le verrez nous montre un monde à l’abandon qui craque de toute part et s’apprête à disparaître sous les coups de conquérants assoiffés d’or et de pouvoirs, aux mœurs particulièrement barbares. Nina se voit ainsi s’offrir une troisième vie, la première dans la réalité, la deuxième quand les archéologues l’ont retrouvée dans la glace endormie pour l’éternité et celle-ci qui lui redonne souffle et couleurs.

Une fois de plus Elise Fontenaille sait nous prendre et nous emporter pour suivre le destin extraordinaire de cette jeune fille et nous enthousiasmer. Formidable roman. A lire et pourquoi pas compléter par l’exposition du Musée du Quai Branly.

 

Jean-Luc 

 

 

 

La cité des filles-choisies
Elise Fontenaille
Editions du Rouergue, doado, 17 septembre 2014, 9,2 €

 

J'aime pas les filles

Coup de coeur pour un roman absolument formidable ! A lire, faire découvrir et offrir ! 

Quand Raoul entre en CE1 c’est pas la joie. Orphelin de maman, il supporte sa belle-mère, adore sa petite demi-sœur et se traîne à l’école lui qui n’a que deux passions dans la vie : le foot et surtout le piano. Mais n’allez surtout pas lui parler de filles ! Voir son copain Rito totalement cœur d’artichaut minauder et fondre en permanence lui tape sur les nerfs. Raoul vous le verrez à plusieurs problèmes à résoudre : mettre des mots et des images sur cette mère qu’il n’a pas connu puisqu’elle est morte lorsqu’il avait quatre ans, faire en sorte que sa scolarité ne sombre pas totalement et travailler son piano.

Au fil des pages Mariannick Bellot joue avec les mots, avec ses héros comme Raoul joue du Bartok et on se laisse emporter entre sourire et émotion, entre rire et larmes de bonheur. Ce roman est un régal formidablement bien écrit qui saura charmer et bouleverser le lecteur quelque soit son âge. Magique !

 

Jean-Luc

J'aime pas les filles

Mariannick Bellot

Illustration de couverture : Anaïs Bellot

Editions Actes Sud Junior, 1 février 2017, 6,9 €

Une fille au manteau bleu

Un roman magnifique, prenant qui nous emporte dès les premières lignes
vers un dénouement étonnant ! 

 

Une belle histoire d’amour et tout démarre ou plus exactement tout se détraque ! Le ton est donné d’emblé, l’héroïne du film va prendre contact avec l’ennemi lors d’une de ses innombrables courses dans la ville d’Amsterdam, nous sommes en janvier 1943. Hanneke mène la vie d’une de ces jeunes filles dont le passage à l’âge adulte a été bouleversée par l’arrivée de la guerre. Elle travaille chez un entrepreneur de pompes funèbres qui lui fait également faire quelques courses de marché noir en trafiquant notamment les tickets de rationnement des morts. Au cours d’une de ses livraison, lorsqu’elle passe chez une cliente habituelle Madame Janssen, celle-ci la retient et va lui demander son aide. D’abord réticente Hanneke va ensuite réfléchir et surtout se retrouver prise dans le tourbillon de ceux qui résistent et refusent le nouvel ordre établi par les nazis et leurs collaborateurs. Désormais son but ultime sera de retrouver la jeune Mirjam Roodveldt seule survivante d’une famille juive avant qu’elle ne soit retrouvée par ceux qui traquent ses coreligionnaires.

Avec Hanneke on plonge dans l’Amsterdam occupée de la Seconde Guerre mondiale. On y découvre la vie quotidienne, le lot de ceux que la guerre a bouleversé et peu à peu on comprend dans la toile du récit que tout n’est pas aussi simple. Les apparences peuvent souvent être trompeuses vous le verrez, et la réalité du sort réservé au juifs par contre elle est sinistrement réelle.

Le retour du grand frère de son amoureux Bas, la recherche de la jeune Mirjam dans laquelle Hanneke va finir par se lancer à corps perdu, le théâtre Hollandsche Schowburg ou l’on parque les juifs arrêtés avant de les transférer vers les camps et qui « sent la mort » (sic)… tout nous entraine dans ce roman dès les premières lignes. La guerre en toile de fond, les vies brisées et les espoirs fous d’autre chose, les remords, une histoire d’amour qui s’est arrêtée trop vite, tout est passionnant et mène le lecteur dans un récit minutieux, très bien écrit qui tisse sa toile peu à peu réservant de multiples surprises et rebondissements. Un roman d’amour, de vie et de résistance passionnant qui fait bien évidemment penser au récit de la jeune Anne Franck dont le fantôme n’est jamais très loin, qui est une pleine réussite. A dévorer sans hésitation et faire partager ! Superbe !

 

Jean-Luc

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fille au manteau bleu
Monica Hesse
Traduit de l’anglais : Anne Krief
Editions Gallimard Jeunesse, 27 octobre 2016, 16€

La cité des filles-choisies

Une plongée fantastique dans les derniers jours de l'empire Inca ! Coup de coeur pour un roman historique mais pas que vous le verrez : formidable ! 

 

 

Elle s’appelait Nina, une indienne Quechua et vivait au cœur de l’empire inca avec son père loin de la cours de l’Inca dans les dernières années de vie de cet empire juste au moment où il va s’effondrer sous les coups de boutoirs, la violence et la cupidité des conquistadors espagnols. Une jeune fille comme les autres ou presque choyée par son père qui l’élève comme on aurait élevé un fils mais capable aussi d’assumer son rang de jeune fille en tissant comme personne des étoffes dignes de l’Inca. C’est ce qui fera d’ailleurs qu’elle sera remarquée et conduite un beau jour au cœur de la capitale dans la cité des filles-choisies, celles qui serviront les dieux, l’Inca et peut-être même auront l’honneur d’attirer suffisamment son attention pour devenir celle qui portera son héritier.

Elise Fontenaille nous plonge ici dans les derniers mois de l’empire inca avec cette jeune fille particulièrement attachante et nous fait découvrir un peu de sa vie quotidienne et de celle de ces jeunes femmes destinées à servir l’Inca. Son destin fascinant et terrifiant au final vous le verrez nous montre un monde à l’abandon qui craque de toute part et s’apprête à disparaître sous les coups de conquérants assoiffés d’or et de pouvoirs, aux mœurs particulièrement barbares. Nina se voit ainsi s’offrir une troisième vie, la première dans la réalité, la deuxième quand les archéologues l’ont retrouvée dans la glace endormie pour l’éternité et celle-ci qui lui redonne souffle et couleurs.

Une fois de plus Elise Fontenaille sait nous prendre et nous emporter pour suivre le destin extraordinaire de cette jeune fille et nous enthousiasmer. Formidable roman. 

 

Jean-Luc

La cité des filles-choisies
Elise Fontenaille
Editions du Rouergue, doado, 17 septembre 2014, 9,2 €

La sorcière, sa fille et le loup

Une petite fille, une sorcière, un loup : famille recomposée ?  Parce que toutes les histoires de sorcières ne font pas forcément peur ! ❤️❤️❤️❤️

 

 

 

Dans cette histoire le duo Jean Leroy, Matthieu Maudet nous offre l’histoire d’une vieille sorcière et de sa fille qui un jour se retrouvent face à un vieux loup solitaire. Leur alliance étonnante va pourtant tourner de façon surprenante. En effet leur point commun, leur point d’encrage va être la petite fille pour qui les deux vous le verrez, sont prêts à tout et les brigands de l’histoire vont l’apprendre à leurs dépends. Le plus de l’histoire est double : l’évolution des deux ennemis grâce à leur petite fille et les illustrations en noir et blanc, un véritable régal. Foncez c’est magique !

 

Jean-Luc

 

 

 

La sorcière, sa fille et le loup
Jean Leroy, Matthieu Maudet
Editions l’école des loisirs, collection Mouche, 19 mars 2014, 6,5 €

La fille de forêt

Coup de ❤️❤️❤️❤️  pour un album à l'ambiance onirique et différente 

 

 

Quelle ambiance que celle de ce bel album au format moyen/grand. On a l’impression dès  les premières lignes  de plonger dans un rêve éveillé et la fin de l’album sème encore plus le doute entre impossibilité de la situation et le décalage avec les images  : vous verrez, étonnant et très bien fait. 

L’histoire c’est d’abord celle d’Anna qui adore venir s’asseoir près du lac,  notamment parce qu’en face il y a une forêt intrigante et attirante. A tel point qu’elle a parfois le sentiment que la forêt l’appelle. Un jour pourtant l’appel fut trop  fort et elle nagea vers l’autre rive où une fillette de son âge vint l’accueillir et l’entraina vers le coeur de cette forêt qu’elle avait temps voulu découvrir. Mielikki et Anna s’enfoncent alors dans le sous bois où elle pourra se sécher, changer de vêtements  et  partir à la découverte des  animaux dont beaucoup sont des amis de la  jeune fille qui  guide Anna comme les ourses. Parfois craintive, Anna s’apprivoise peu à peu au point de se dire qu’elle pourrait rester indéfiniment. Doucement Mielikki lui dira que non et qu’il faut repartir   pour mieux revenir plus tard. 
On aime cette histoire étrange qui nous entraîne dans un univers calme ,   presque contemplatif, superbement mis en  vie par les illustrations très naturalistes   aux tonalités de vert et brun parsemés de quelques éclairs lumineux. A vous lecteurs  de savoir  si  Anna   a rêvé  ou  si une magie puissante est à l’oeuvre. 

 

Jean-Luc 

 

 

La fille de forêt 

Judith Drews

Traduction : Barbara  Fontaine 

Editions de la Martinière, 3 mars 2023, 14,90 €

Les filles, les garçons et moi

Un documentaire  riche qui pose les bonnes questions et amène à la réflexion ❤️❤️❤️❤️

 

 

Les éditions Milan  nous proposent un nouveau  Mes p’tites  questions et moi sur  la question des filles, des  garçons  et  moi. Dans ce   documentaire   aux pages plastifiées   et richement  illustrées,  on parle  sexualité,  genre, stéréotypes, habillement, violence et pseudo virilité, égalité, maîtrise  et liberté  sur son corps, répartition des tâches à  la maison, féminisation de  la langue française, amitié  entre  garçons et filles …

C’est efficace, les textes sont  forts sans être intrusifs  et posent  surtout des questions que se   posent peut-être   certains  enfants   et  auxquelles  ils  doivent se confronter pour  devenir  des adultes bien dans leur peau, forts et tolérants. Une réussite  à  faire découvrir et à mettre dans toutes les  bibliothèques.

 

Jean-Luc 

 

 

Les filles, les  garçons et moi  

Audrey Guiller

Illustrations : Amélie Vidéo

Editions Milan, Collection  Mes p’tites questions et  moi , à partir  de  7 ans, 15 février 2023, 8,90 €