17 août 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : Varian Fry - Sauver la culture
Un roman essentiel à découvrir sans tarder !
La Seconde Guerre mondiale a commencé et les milieux intellectuels et autres s’agitent à New York. Que faire par rapport à ce qu’on dit qui se met en marche en Europe ? Comment réagir ? Qui aider ? A l’intérieur d’un même groupe les avis divergent, ceux là sont dignes d’être sauvés les autres non ! Pourtant on décide de tenter d’aider certains et c’est un journaliste, un certain Varian Fry qui va débarquer à Marseille en cet été 1940. Dans ses valises, de l’argent et une liste de deux cents noms du monde de la culture, des arts, intellectuels menacés par la Gestapo qu’il doit aider à quitter la zone dite libre contrôlée par Vichy.
Au fil des pages on suit avec passion la mission impossible que s’est vue attribuer Varian Fry et celle qu’il va se fixer bientôt en découvrant la réalité. Le contexte étouffant est particulièrement bien rendu et on imagine sans peine, le stress, l’angoisse, la pression qui pèse sur les menacés parfois déjà enfermés dans les camps d’internements français et pour ceux qui sont encore libre, mais pour combien de temps. On découvre aussi des choses comme ces hommes ou femmes, menacés par la mort qui pourtant, s’obstinent à penser que les nazis n’oseront pas du fait de leur passé politique notamment. D’atermoiements en trahisons, d’échecs en réussites Varian Fry résiste aux pressions de l’Etat français, des nazis, de son propre gouvernement qui l’accuse de déstabiliser les bonnes relations qu’il entretient avec Vichy !
Quand on commence ce court roman, on ne se doute pas qu’on ne va pas pouvoir le lâcher et qu’on va suivre haletant la course poursuite de cet homme ordinaire en apparence qui va tout tenter pour sauver des hommes et des femmes jusqu’au dernier moment où il devra repartir pour son pays.
Ce titre appartient à la collection Les Justes des éditions Oskar et il est une formidable occasion de découvrir un homme qui pendant des mois fera tout pour sauver ceux ou celles que les nazis et leurs alliés français avaient décidé d’éliminer.
Un titre fort, au ton juste et vrai qui nous plonge dans un moment douloureux de notre histoire mais qu’il faut absolument connaître : à faire découvrir et lire ! Essentiel !
Jean-Luc
Varian Fry - Sauver la culture
Bertrand Solet
Editions Oskar, 20 mars 2014, 9,95 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Mary Hooper
« En Angleterre, Lucy, une jeune gantière, rêve de trouver une place dans une maison de l'aristocratie et d’échapper à la tyrannie de son père. Par un mystérieux tour du destin, elle est engagée chez le Dr Dee, magicien personnel de Sa Majesté, la reine Élisabeth 1re. Lucy assiste ainsi à un étrange entretien où la reine intercède auprès du magicien, qui sait parler aux esprits, pour que son protégé puisse communiquer avec sa fille défunte. Or Lucy devra bientôt participer à une sombre mascarade où elle se fera passer pour la disparue, avant de découvrir un terrible secret mettant en jeu la vie de la reine… » Bel été !
Découvrez l'Angleterre d'Elisabeth I...
Ce tome I des aventures de la jeune Lucy est savoureux. L’auteur, Mary Hooper, nous entraine dans l’Angleterre de l’époque de la reine Elisabeth I. Fuyant la violence de son ivrogne de père, elle part sur les conseils de sa mère, pour Londres. Sa route cependant va croiser deux petites filles en danger : Beth et Merryl. Ces deux enfants sont les filles du Docteur Dee, le magicien officiel de la reine. Elle va alors entrer au service de cette famille accompagnant la redoutable cuisinière et femme à tout faire de la maison, Mrs Midge. Malgré les inquiétudes qu’elle éprouve vis à vis du métier de son patron et de ses activités, Lucy s’intègre rapidement et va même devoir jouer un rôle dans les manœuvres du docteur et de son assistant Mr Kelly.
Lucy semble capable de faire des rêves prémonitoires et d’entendre et de parler au nom des morts. Elle va malgré elle collaborer au succès de l’entreprise du Docteur, mais aussi découvrir la cour de la reine, tout en rêvant de devenir dame de compagnie. Mais une jeune femme de son extraction, si jolie et intelligente soit-elle peut-elle réellement espérer accéder à ce genre de fonction ?
Un premier tome enlevé dans lequel on entre facilement, et nous permet, de découvrir toute une époque et une atmosphère particulière. On sent l’ambiance, les complots de la cours…Des personnages bien décrits et une histoire à suivre.
Tome II : Ce deuxième tome des aventures de Lucy est à la hauteur des attentes laissées par le tome I. Après avoir sauvé la reine d’une tentative d’assassinat, Lucy n’est pas devenue dame de compagnie, mais espionne au service de sa majesté. Tom le Fou le bouffon royal lui sert d’intermédiaire. Elle alterne alors son service entre sa maison du magicien Dee et ses visites à la cour de la reine Elisabeth. Moins de magie et de paranormal dans ce tome, mais une intrigue plus dense et tout aussi passionnante. Ce roman se lit d’une traite mêlant, fiction, histoire et complot. Pour tous ceux qui aiment les romans historiques (mais pas seulement) bien ficelés et efficaces. Une histoire efficace avec des personnages secondaires hauts en couleurs et très bien faits ce qui rend l’ensemble encore meilleur. et à terminer avec le tome III. Belles lectures !
Jean-Luc
La maison du magicien ; Mary Hooper ; Traduit de l’anglais : Bee Formentelli ;
Editions Gallimard Jeunesse, 2011 folio 6,9 tomes 1 et 2, 2011 tome 3 14,75 € grand format.
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15 août 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : L'art de l'ailleurs
Une petite merveille : rien de moins pour votre bonheur et le notre !
Succomber à un titre exceptionnel et laissez vous embarquer !
Pour appréhender L’art de l’ailleurs vous serez guidés par quatre grandes parties : Apprivoiser le monde ; L’Occident épris d’exotisme ; Révolution de la peinture et voyages immobiles ; Un autre regard sur le monde.
Après l’exposition géniale et son sublime catalogue sur l’Age d’or des cartes marines à la BNF ; ou l’exposition Mappamundi à l’hôtel des arts de Toulon et son catalogue tout aussi alléchant, ou celle du Musée du Quai Branly, Exhibitions ou l’invention du sauvage, vous pourrez retrouver notamment dans la première partie cette envie de l’homme de découvrir le monde et se l’approprier, d’aller toujours plus loin. Avec quelques illustrations fabuleuses (bon vous connaissez les éditions Palette, ils ne peuvent pas s’empêcher de nous montrer des choses sublimes !) comme la Mappemonde de Psautier XIIIème siècle ; ou le Planisphère de Juan de la Cosa de 1500 … vous pourrez voir comment les hommes des siècles précédents appréhendaient leur monde, le notre aujourd’hui. La vision de l’autre, de l’étranger, les mondes fantastiques, fantasmé, jusqu’aux cartes et monde imaginaires (voire L’île D’Utopie de Thomas More de 1516). L’auteure nous invite ensuite à aller au devant de L’Occident épris d’exotisme : paysages, voyages formateurs, carnets de voyages et au final bien souvent un Orient fantasmé, rêvé qui amène l’Occident à penser le monde à l’imaginer, le façonner, quitte à fabriquer des images monstrueuses, racistes, fausses avec les expositions coloniales et les exhibitions.
Bien évidemment qui mieux que les artistes pouvaient absorber ces nouveautés, ces tendances, en faire de nouveaux courants, relire, réinventer le présent, le passé, et construire de nouvelles images vers le future. (Peut-être avez vous eu la chance de voire l’exposition sur Edward Hopperou celle actuelle sur Marc Chagall.
L’ensemble permet un autre regard sur le monde, repousser les frontières, réinventer le paysage…
Un voyage fantastique dans le monde de l’ailleurs, entre réalité, fiction, invention, fantasme et toujours création.
Un travail passionnant à lire d’une traite ou à feuilleter au gré des envies, au fil des images qui vous attirent.
Jean-Luc
L'art de l'ailleurs ; Hélène Gaudy ; Editions Palette, 25 mai 2013, 24 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : La septième fille du diable
L'été parfois de vielles histoires ressurgissent et on s'emballe !
Un roman d'Alain Surget dont la couverture est illustrée par Rébecca Dautremer !
Tout commence dans un cachot en juillet 1346 sur l’île de Guernesey, dans lequel croupit une jeune femme enceinte en attente de son exécution : elle est une sorcière.
Puis le temps remonte et on se retrouve neuf ans plus tôt, sur cette île au contact de la vie dure des paysans de cette époque de guerre entre la France et l’Angleterre. Monde de croyances de superstition, de violences extrêmes envers les plus faibles, les plus démunis, mais aussi de ceux jugés comme différents et faisant alliance Diable. Et justement, les religieux du coin et les autorités en ont repéré l’artifex accusé de sorcellerie et d’alchimie, celui qui fait pacte avec le Malin. Ce soir là sur la Lande, Lésia fille de paysans pauvres est entrainé dans cette folie meurtrière et va entrer en contact pour la première fois avec le double de l’homme qui va être assassiné. Mais la haine, la soif de mort du prieur ne s’arrêt pas là : il lui faut le double féminin de l’artifex, la Groac’h, la sorcière qui complète ses pouvoirs.
Et la vie reprend, avec des parents durs comme la terre qu’ils travaillent, désolés certainement d’avoir perdus leurs deux fils aînés et de n’avoir que cette fille qu’il faudra songer à marier tant qu’elle est encore pucelle.
Au hasard des corvées à remplir pour le bailli, Lésia fera la rencontre de Pierre dont elle tombera amoureuse. Mais tout n’est pas simple, la bailli veut la terre de son père, Nils le blond enragé à la chasse à l’artifex, la veut elle. Tant d’ennemis qui finiront par amener à la catastrophe et bouleverser définitivement la vie de celle qui désormais sera Elisa, fille du Diable et qui compte bien leur faire pays à tous.
Alain Surget nous entraine dans un univers rude, renforcé par le vocabulaire d’époque qu’il emploie dans son récit. Par sa construction et le vocabulaire employé son roman est peut-être donc à conseiller aux bons lecteurs.
Il nous conte ainsi l’histoire de Lésia, tiraillée entre son envie d’indépendance et son amour pour ses parents, qui l’aiment à leur façon, à celle de l’époque difficile. Et puis, peu à peu utilisant les légendes, les superstitions de la région, il nous entraine peu à peu vers l’irréel, les pouvoirs de la sorcières et la transformation définitive de son héroïne.
Un très bon premier tome à suivre avec les deux autres passionnants !
Jean-Luc
La septième fille du diable - Tome I, La prophétie ; tome 2 les maudits ; tome 3 le retour ; Alain Surget ; Editions Flammarion, 2010 à 2011, 13 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Les Colombes du Roi-Soleil
Hortense, Isabeau, Charlotte et Louise vous attendent dans la transposition de leurs aventures en BD. Trois albums lumineux aux illustrations superbes ! Bel été
Coup de coeur pour un album superbe !
Cette bande dessinée est la transposition du premier roman d’Anne-Marie Desplat-Duc paru chez Flammarion. Cette première aventure a pour cadre la Maison Royale de Saint-Louis à Saint Cyr dans laquelle des jeunes filles de la noblesse (souvent désargentées et de province) sont accueillies pour être éduquées, selon les principes rigoristes et la volonté de Madame de Maintenon. L’annonce d’une pièce de Racine jouée par les pensionnaires va semer le trouble dans la grande maison. Entre complots, rumeurs venues de la cour, on suit avec grand intérêt ces jeunes femmes, souvent seules, loin des leurs, perdant peu à peu leur langue, leurs habitudes de campagnardes pour se couler dans le moule des jeunes femmes dignes de briller à la cour de Versailles.
On aime donc l’histoire et ses méandres. On aime aussi mais alors vraiment beaucoup la finesse et la grande classe des illustrations de Mayalen Goust qui illuminent les pages par l’ovale des visages, la profondeur des regards et les couleurs chaudes et douces.
Un album à ne manque sous aucun prétexte. C’est une réussite totale !
Ce deuxième tome des Colombes du Roi-Soleil transposé en BD s’attache au destin et à l’origine de la belle Louise. Dotée d’une voix magnifique et d’un talent de musicienne rares, elle se fait remarquer du roi mais aussi de la reine Marie en exil au château de Saint-Germain. Mais la jeune Louise n’a qu’une obsession. Elle est persuadé qu’elle est l’une des filles cachées du roi Soleil, mais il lui faut retrouver sa mère dont on lui cache avec acharnement l’existence et le nom.
Aidée d’amis et de jeunes gens prêts à tout pour lui plaire, elle finira à force d’opiniâtreté par obtenir la vérité et la reconnaissance.
Une belle histoire, un épisode savoureux où l’on croise Couperin, Louis XIV, Madame de Maintenon et bien d’autres personnages dans des décors magnifiés par Mayalen Goust dont les illustrations et les couleurs sont toujours aussi réussies et fantastiques.
Un deuxième tome à savourer sans modération tout comme la suite dans le troisième volume.
Jean-Luc
Les Colombes du Roi-Soleil 3 tomes ; Anne-Marie Desplat-Duc ; Roger Seiter (Scénariste) ; Illustrations : Mayalen Goust ; Editions Flammarion, 2011 à 2013 , 13 €
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13 août 2018
Le goûter de Lolotte
Cet après midi on goûte avec Lolotte !
C’est la cinquième fois que nous avons le plaisir de retrouver Lolotte notre chouchoute, la petite cochonne préférée des enfants et de leurs parents. Cette fois ci c’est son anniversaire et tout est prêt pour la fête, Crocotte et Cocotte sont là également. En attendant leurs invités, les trois amis se mettent à imaginer les activités qu’elles vont proposer et c’est un festival de gourmandises qu’elles nous proposent. Clothilde Delacroix s’en donne à cœur joie pour nous offrir des pages de rêves, sucrées et délicieuses, pleine de drôlerie et totalement craquante (prévoir un gouter pour la lecture de l’album). Les gourmandises s’animent, se transforment en parcours d’obstacle, en labyrinthe délicieux pour arriver au final un peu … comment vous dire …
On vous laisse découvrir en fait. Juste vous dire qu’une fois de plus le plaisir est au rendez vous et que comme vous nous avons définitivement adopté cette héroïne et ses amies et qu’on attend ses prochaines aventures avec gourmandises. Merveilleux !
Jean-Luc
Le goûter de Lolotte
Clothilde Delacroix
Editions l’école des loisirs, Loulou & cie, 14 septembre 2016, 11 €
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09 août 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : Art et politique
Ce documentaire richement illustré et commenté, nous invite à découvrir une partie de ce qu’est l’engagement des artistes du bon ou du mauvais côté de la barrière (question de point de vue me direz vous). L’art et la politique entretiennent depuis très longtemps des liens étranges, du genre je t’aime moi non plus. Souvent utilisés comme instruments du pouvoir en place, d’ailleurs pendant très longtemps les artistes officiels n’existent que par le souverain ou l’individu qui contrôle le pouvoir et lui rendent hommage dans des œuvres aujourd’hui très connues.
Après une courte introduction, vous pourrez naviguer entre différents chapitres. Dans « Révolte » les auteurs nous invitent au spectacle du pouvoir, l’art au présent, le gouvernement pour moi tout seul… Dans le chapitre « guerre » vous pourrez vous confronter à un art de persuasion massive ; un petit oui pour un grand non de George Grosz… Vous pourrez découvrir ensuite les chapitre « Révolution » ; « Dictature » ; « Dissidence » ; « luttes » ; « mondialisation ».
Sept partie pour découvrir des œuvres, des artistes, leur temps, leur engagement, avec des explications et des informations claires et précises et des mises en perspectives intelligentes.
Un documentaire richement illustré à découvrir pour tous les passionnés et les néophytes qui sauront y trouver également leur bonheur.
Jean-Luc
Art et politique
Nicolas Martin, Eloi Rousseau
Editions Palette, 28 août 2013, 24 €
Visuels : éditions Palette. Tous droits réservés ! Clic sur les visuels !
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Elles ont réalisé leur rêve - 50 portraits de femmes célèbres
Il se présente comme un hebdomadaire ou un mensuel de mode que l’on peut trouver dans les kiosques. Il en a le format, la couverture et la mise en page. Mais à l’instar des meilleurs de ses confrères, il est une véritable mine d’informations. Cinquante portraits de femmes qui « ont réalisé leur rêve ».
Ces femmes photographes, actrices, chanteuses, politiques, philosophes, scientifiques… ont marqué l’imaginaire collectif, fait avancer la cause des femmes, fait évoluer notre société contre les préjugés, les intolérances, la bêtise, parfois victimes du monde ou de l’époque dans laquelle elles vécurent ou abandonnant la partie comme Diane Arbus. Icones de la mode, femmes écrivains, philosophe de renoms elles ont toutes en commun d’être femmes et d’avoir du à un moment ou un autre aller contre ce qu’on attendait d’elles, ne pas faire ce que la société imaginait à leur place au risque de choquer, déranger de se faire attaquer, couverture d’ailleurs en citant Kat Moss donne le ton : « je ne suis jamais les tendance… » . Toutes ont su s’imposer, faire bouger les lignes, avancer la cause des femmes et donc de l’humanité. Marie Curie déjà estimait que « les femmes devaient avoir les mêmes droits, et d’ailleurs les mêmes devoirs, que les hommes » et d’après sa fille Irène était d’une intransigeance absolue dans ce domaine. Et Marie Curie c’est la fin du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle !
On trouve ainsi côte à côte des mannequins, des philosophes, des résistantes, qu’on pourrait être surpris de trouver rassemblées (voir ici) . Pourtant l’alchimie fonctionne. Les textes sont brillants, efficaces (avec des références, des renvois, sites, films, livres…), la mise en page et les photographies sublimes.
Ce documentaire ne se raconte pas, se feuillette, se dévore, pour y revenir encore et encore au gré des humeurs et des envies de découvertes. A offrir à tous sans distinction de sexe pour grandir et s’ouvrir au monde.
Jean-Luc
Elles ont réalisé leur rêve - 50 portraits de femmes célèbres
Philippe Godard, Jo Witek
Editions de la Martinière Jeunesse, 25 septembre 2014, 21,5 €
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06 août 2018
La valise de Lolotte
On adore Lolotte et sa valise : merveilleux de tendresse et de plaisir ! Idéal pour faire les valises et partir en vacances !
Lolotte est une petite cochonne rose en salopette bleue, délicieuse. Aujourd’hui c’est son anniversaire et elle trépigne de joie en découvrant son cadeau d’anniversaire. Mais que se cache derrière cette grosse boite enrubannée ? Et si … ? Quelle déception : une valise ! Alors surgissent ses deux amis un crocodile et une poulette formidables qui sont à l’origine de la surprise et eux trouvent que la valise c’est formidable ! Parce qu’avec une valise on peut partir en voyage. Et c’est parti pour une visite de villes, de montagnes, de mer où les douceurs à croquer, à lécher ou siroter sont légion (la mer ressemble à un lait vanille fraise pour tout vous dire). Et puis arrivés nulle part il faudrait affronter des méchants, mais Lolotte, elle, et c’est son anniversaire après tout, décide d’organiser un spectacle de cirque. Les numéros s’enchaînent, fabuleux, jusqu’à la chute finale irrésistible. Cet album cartonné est à croquer ! Vous allez fondre de douceur et de plaisir et vos enfants vont l’adorer. Drôle, avec des personnages merveilleux et une véritable explosion de couleurs. Parce que le plus beau des cadeaux c’est aussi l’Amitié et les Amis : on aime ! Foncez !
Jean-Luc
La valise de Lolotte
Clothilde Delacroix
Editions l’école des loisirs, Loulou & Cie, 28 mai 2014, 11 €
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02 août 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : Sirius
Parce que Stéphane Servant mais surtout parce qu'il est bouleversant et magnifique ! Très gros coup de coeur ! Très bel été avec les Sandales Jeunesse
Avril et Kid vont vous servir de guide dans un monde qui se meurt, après qu’un mystérieux virus ait rendu les animaux, les plantes et les hommes stériles. Dans ce monde terrifiant certains survivent, en bandes ou seuls et Avril et Kid vont les rencontrer parfois par hasard, parfois parce qu’ils sont à leur recherche.
Dire que Stéphane Servant écrit bien et qu’il a le sens du récit serait un doux euphémisme. Dès les premières pages on retrouve sa patte, ses mots qui savent vous entrainer sans vous forcer vers le récit et vous immerger dans ce monde terrifiant pour vous retrouver au plus près des deux héros et de ceux qu’ils vont rencontrer jusqu’à cette destination rêvée qu’est la Montagne et qui peut-être sera leur salut à tous.
Mais peu importe, ce roman est magnifique, puissant, déroutant parfois mais toujours on retrouve l’ADN de Stéphane, ses obsessions, le lien puissant entre l’homme et la nature même s’ils se maltraitent parfois et se rendent coups pour coups. Un récit dans lequel en fonction de vos lectures vous saurez retrouver des références d’autres grands noms qui avant lui nous ont embarqués dans leurs aventures (on peut penser à Tolkien par exemple avec la ville et ses murailles, sa centrale éventrée… et à bien d’autres encore) … Mais que dire de plus si ce n’est qu’une fois de plus Stéphane Servant tape fort et nous offre certainement le ou l’un des meilleurs romans de la rentrée.
Peu importe que vous préfériez tel ou tel genre littéraire, ne vous laissez pas arrêter par ces barrières inutiles, c’est un grand roman et il faut le lire et le partager avec les ados et les adultes de votre entourage pour voir briller dans leurs yeux étoilés de larmes les constellations de Sirius et les autres. Epoustouflant !
Jean-Luc
Sirius
Stéphane Servant
Editions du Rouergue Jeunesse, collection Epik, 23 août 2017, 16,5 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : L'Eté où je suis devenue jolie - L'Intégrale
Ils sont ressortis en intégrale dans la collection Litt' des éditions Albin Michel Jeunesse et c'est l'occasion de plonger avec les héros de cette trilogie et ce triangle amoureux que nous avons beaucoup aimé ! Bel été avec les Sandales Jeunesse
L'été où je suis devenue jolie : tome 1 : Un été, une maison de vacances, deux femmes et leurs enfants qui se retrouvent comme tous les étés, rituel immuable depuis la nuit des temps ou presque ! Pourtant cet été est particulier, pour de multiples raisons. Belly l'héroïne celle par la voix de laquelle va se raconter l'histoire a grandi. Et même si elle reste encore la petite pour les autres, elle aura seize ans à la fin de l'été et tout a bien changé, son esprit, son corps et les autres aussi. Son frère Steven prêt pour la fac, leurs deux amis d'enfance Conrad le ténébreux et Jeremiah le flamboyant les fils de l'amie d'enfance de leur mère.
Un été qui débute presque comme les autres, mais qui très vite va montrer ses zones d'ombres, ses dangers. Car en jouant subtilement de flash-back Jenny Han nous entraine dans la vie de Belly, ses souvenirs, son évolution et nous fait grandir avec son héroïne.
Un roman au charme étrange, envoutant, qui nous emmène dès les premières pages à la découverte de son héroïne de ses secrets, de ceux de son entourage, avec un ton inimitable qui rappellera probablement à tous les lecteurs ou lectrices un petit quelque chose enfoui, oublié dans le coin de leur mémoire.
Ce roman est très bien écrit, le rythme de la narration permet d'aller très loin dans la description des personnages complexes et attachants. Cet été raconté par Belly ressemble à un récit initiatique, le passage entre deux âges : vous savez cet entre deux âges de l'adolescence quand le corps et l'esprit se transforment et qu'on n'est plus encore tout à fait un enfant ni vraiment un adulte.
C'est aussi une belle histoire d'amour. De quoi vous régaler pour l'été et emballer votre petit coeur d'artichaut avec un roman aux apparences légères (voir les coquillages de saison en couverture) mais particulièrement réussi sur la transition entre l'enfance et l'âge adulte, sur le temps qui passe...
L'été où je l'ai retrouvé : tome 2 : Belly a grandit. Pourtant comme l’été, la vie s’arrête parfois brutalement. Suzannah est morte et leur vie à tous en a été bouleversée. Perdue au milieu de ses parents, amis, noyés dans leur chagrin, Belly émerge peu à peu et termine sa mutation.
On aborde ce roman comme on retrouve un vieux copain, ou si l’on retrouvait la maison des vacances. Pourtant, tout y a changé, les pièces sont trop grandes, l’ambiance n’est plus la même, la faute à l’absence , à l’absente.
Belly va partir avec Jeremiah à la poursuite de Conrad : que ressent-elle pour lui : Amour ou Haine ? Elle finit par s’y perdre. Et si c’était l’autre, le petit frère, l’ami de toujours qu’elle aimait au final ?
Une belle histoire de nouveau qui nous entraine à la suite des trois protagonistes principaux qui nous dévoilent en partie comment il vont apprendre à faire leur deuil, renouer avec des adultes parfois aussi perdus qu’eux et poursuivre leur route.
Un roman doux amer sur le passage à l’âge adulte et le premier amour, celui de toute une vie ?
L'été devant nous tome 3 : Le dernier été avec Belly, Conrad et Jeremiah. Conrad est loin, parti, oublié ? Jeremiah et Belly toujours plus amoureux se disputent violemment, finissent par se réconcilier et foncent tête baissée dans un projet fou : se marier dans l’été afin de vivre ensemble à la rentrée. Pourtant, de part et d’autre, des signes, des remarques, des envies divergentes semblent donner raison à l’hostilité de leurs parents et notamment de la mère de Belly. Iront-ils jusqu'au bout ? La fin d’une trilogie belle et sensible avec un triangle amoureux infernal qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières lignes. Une très belle trilogie à découvrir en cette dernière partie d’été.
Jean-Luc
L'été où je suis devenue jolie, l'intégrale
Jenny Han
Traduit de l'anglais : Alice Delarbre
Editions Albin Michel Jeunesse, collection litt', 27 juin 2018, 21,9 €
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30 juillet 2018
Lolotte et le polochon
Elle est chouette Lolotte et ses copines Cocotte et Crocotte sont supers elles aussi ! Et ce soir c’est la fête des polochons, couettes et oreillers. C’est alors qu’elles vont vous surprendre : parce quand les oreillers se mettent à miauler et que le polochon se prend pour un serpent et qu’il prend la tangente, les trois amies ne l’entendent pas de cette oreille et la bataille fait rage : elle permettra aux trois héroïnes de faire des rencontres et des découvertes formidables et se gaver de délicieuses douceurs givrées avant de sombrer enfin dans un juste sommeil.
Une histoire de polochon totalement foutraque qui nous embarque dans un univers de formes et de couleurs chaleureuses et drôles. Un voyage magique que nous vous invitons à savourer sans modération. On adore la pointe de folie de l’histoire et les illustrations géniale de Clothilde Delacroix.
Jean-Luc
Lolotte et le polochon
Clothilde Delacroix
Editions Loulou & Cie , l’école des loisirs, 5 novembre 2014, 11,7 €
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26 juillet 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : Pas assez pour faire une femme
Peu de chose à vous dire sur cette histoire qui en fait ne se raconte pas vraiment, si ce n'est le plaisir de sa lecture. Un choc de générations à la fin des années 1960, la découverte de la liberté, du corps, de la possibilité de séduire, d’exister en dehors du carcan familial, de réfléchir, d’être indépendant, de se révolter pour être soi. Jeanne Benameur nous offre ici un texte à l’écriture sensible et douce qui pourtant nous entraine avec la force d’un fleuve vers l’ailleurs où son héroïne devra se trouver pour devenir totalement femme, adulte. Un très beau roman sensible et fort à recommander.
Jean-Luc
Pas assez pour faire une femme
Jeanne Benameur
Editions Thierry Magnier, 21 août 2013, 12,8 €
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23 juillet 2018
Le voyage extraordinaire - L'aventure vraie d'Ernest Shackleton au coeur de l'Antarctique
Au coeur de l'été avec les Sandales Jeunesse, laissez souffler le vent de l'aventure
et prenez le large pour être au frais !
Peut-être vous adultes avez vous déjà lu les aventures d’Ernest Shackleton et avez vous adoré ce livre ? Alors vous devriez être impatients de faire découvrir cet album documentaire déjà un peu ancien dont nous n’avons que trop tardé pour vous le présenter.
L’album nous conte par le menu l’expédition au cœur de l’Antarctique en commençant par le financement, le recrutement de l’équipage (tous les hommes sont dessinés) celui des 69 chiens qui feront partie de l’expédition et la construction du navire : l’Endurance.
Le 9 août 1914 l’aventure commence à proprement parler et quelle aventure : l’océan, puis les glaces et la banquise qui finit par se refermer sur le navire qui va lutter longtemps avec son équipage pour résister avant de terminer broyé… l’ingéniosité des hommes pour survivre, leur volonté farouche, les activités, les découvertes, tout est minutieusement raconté et dessiné de manière minutieuse et précise dans un style si particulier difficile à décrire, mais formidablement efficace.
Cet album est passionnant, on se surprend à guetter les détails et les descriptions, on s’installe face à certaines illustrations respirant presque l’air glacé et grelottant en observant la glace et on voyage à leurs côté : embarqués ! Formidable
Jean-Luc
Illustrations © Casterman Jeunesse. Tous droits réservés. merci !
Le voyage extraordinaire - L'aventure vraie d'Ernest Shackleton au coeur de l'Antarctique
William Grill
Traduit de l’anglais : Valentine Palfrey
Editions Casterman jeunesse, 15 octobre 2014, 17,5 €
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Docteur Lolotte
Cet été nous avons décide de vous accompagner avec la délicieuse Lolotte de Clothilde Delacroix. A partir de ce lundi 8h et tous les lundis jusqu'au 3 septembre où Lolotte repartira à l'école elle aussi, profitez, rêvez et amusez vous avec ce personnage merveilleux et ses amis !
Bel été Sandales avec Lolotte !
Crocotte et Cocotte sont malades ! Alors quand Lolotte propose d’appeler le médecin c’est la panique oh noooooooooooooon !
Mais c’est Docteur Lolotte qui débarque, elle sait comme personne manier le thermomètre version laser anti méchants ; faire danser version charmeur de serpent le stéthoscope et bien d’autres choses encore comme un gâteau en guise de remède. Mais parfois les médecins aussi sont maladroits et ont besoin d’aide.
Toujours aussi réussi, toujours pétillant d’imagination, de couleurs et de vie : on adore !
Jean-Luc
Docteur Lolotte
Clothilde Delacroix
Editions L’école des loisirs, 25 avril 2018, 11 €
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18 juillet 2018
Souvenirs de lecture... c'est l'été : Les héros de la Vallée
« Prêtez-moi l'oreille et je vous conterai à nouveau la bataille du Roc. Mais cessez de vous tortiller ainsi ou je m'arrête avant même d'avoir commencé. »
Certaines légendes nous hantent longtemps... belle découverte cet été !
Comme beaucoup de garçons turbulents de la vallée, Halli le héros de ce roman aime à entendre les exploits de son héros d'ancêtre Svein. Pourtant, du haut de ses quatorze ans, la vie réelle lui semble bien fade. En effet, il est loin le temps des faits héroïques et des prises de risques contre les redoutables Trâles, ces monstres sanguinaires, assoiffés de sang humain.
Désormais, la vallée est bien organisée entre les différentes maisonnées, issues des héros d'origine. Chaque groupe est dirigé par un conciliateur, ici Arnkel le père d'Halli et d'un ou d'une légifère comme sa mère Astrid.
La vie est rude dans cette vallée où vivent ces communautés, protégées par le mur aux Trâles et les cairns protecteurs des ancêtres.
Ainsi, Halli a bien du mal à rentrer dans le moule qu'on lui destine, tout comme son amie Aud Arnesson : comment échapper à un destin de dernier de la famille et à celui de seule fille destinée à un mariage arrangé ?
Suivez Halli de voyages en voyages, de découvertes en découvertes. Cette saga scandinave nous entraine dans un monde où le code de l'honneur est omniprésent, les traditions lourdes à porter. Mais les héros sont-ils vraiment ce qu'en racontent les légendes ?
Un roman haletant, dont le rythme s'accélère peu à peu pour arriver vous le découvrirez à un final ébouriffant. Jonathan Stroud a su se renouveler et nous faire oublier Barthiméus son héros précédent. Il nous livre ici l'un des meilleurs romans jeunesse de l'année et certainement le meilleur de la rentrée. Dense, formidablement bien écrit, vous devriez tout arrêter pour vous consacrer à la lecture des Héros de la vallée.
Jean-Luc
Jonathan Stroud
Traduit de l'anglais par Hélène Collon
Editions Albin Michel, Collection Wiz, 2 septembre 2009, 17€
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Vango Tome 1 entre ciel et terre
Coup de coeur absolu pour voyager dans le temps, l'espace et devenir raide dingue de héros pas comme les autres. Clic pour célébrer le génial Timothée de Fombelle
Des hommes en blanc allongés sur le parvis de Notre Dame de Paris, une foule immense qui les entoure, un vieil archevêque perclus de douleurs qui ira au bout de sa charge et parmi les spectateurs, un être malveillant, et une jeune femme émue et triste à la fois et d’un coup le commissaire Boulard et ses hommes qui interrompent la cérémonie et provoque la fuite d’un des hommes en blanc. Vous venez d’entrer dans l’univers de Vango Romano, jeune homme extraordinaire et vous ne pourrez plus le lâcher.
Celui qui a failli ce jour de 1934 devenir prêtre va prendre la fuite et continuer sa vie d’errances, coincé entre sa volonté de se fondre dans la masse et de donner un ancrage à sa vie et celle de savoir d’où il vient et pourquoi il est poursuivi ainsi.
Car Vango, tout le monde le croit paranoïaque, mais l’est-il vraiment ? N’a-t-il pas de vraies raisons de penser qu’un homme au loin l’un des plus grands paranoïaques et dictateur de l’époque cherche à l’éliminer, jusqu’à l’obsession ?
Vous raconter davantage l’histoire serait cruel et inutile car cela vous priverait d’un réel plaisir de lecture et de découverte et puis impossible de lutter avec les talents de conteurs de l’auteur.
Sachez que Timothée de Fombelle va avec tout l’art qu’on lui connaît nous faire voyager dans cette Europe de l’entre deux guerres, entre les brumes d’Ecosse et le soleil brûlant des îles éoliennes, entre Moscou et ses complots dangereux en passant par l’Allemagne nazie et les rues de Paris. Une course poursuite qui peu à peu tisse la trame de l’histoire et nous permet de rencontrer des hommes et des femmes absolument extraordinaires avec une ambiance et un contexte rendus si réels qu’on a l’impression de sentir l’atmosphère et d’y être totalement. On frémit face aux dangers, nos poils se hérissent face aux humiliations, notre cœur cogne face aux découvertes et à tout ce que vivent les protagonistes et on sent face aux aventures des héros que quelque chose de bien plus grave se prépare, la fin d’un monde, l’accélération de l’Histoire vers la catastrophe notamment … De ce roman se dégagent des images, les îles du Sud de l’Italie, leurs secrets inattendus le zeppelin, des odeurs d’une cuisine merveilleuse, des visages attachants… Impossible à lâcher, il est temps si vous ne l’avez pas encore lu de vous y plonger avec bonheur et de le faire découvrir à ceux qui étaient trop jeunes au moment de sa sortie en grand format. Une lecture absolument éblouissante, passionnante et totalement indispensable.
Jean-Luc
Vango Tome 1
Entre ciel et terre
Timothée de Fombelle
Editions Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 20 août 2015, 7,2 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : L'âge d'ange
Et puis un jour un livre d'Anne Percin nous a bouleversé ! Indémodable !
Indispensable ! Bouleversant !
Vous reparler de ce livre, remettre sa chronique en avant, parce qu'il est merveilleux !
« Au Gymnasium, le lycée de la ville haute, il y a les jaguars, programmés pour la réussite, et quelques rois du ruisseau, des Gavroche et des Esmeralda égarés. Comme Tadeuz et ses mains rouges. Il porte des maillots de sport ou des chemises de bûcheron, vit en banlieue, excelle en russe.
Personne ne le connaît vraiment. Il est étrange, bizarre, solitaire, d’ailleurs.
Un peu comme cet ange, sans sexe et sans âge, qui se noie dans les pages des livres, au point d’en oublier les autres et son propre corps. Un ange de dix-sept ans qui pense, dort, rêve en grec, sa matière préférée. Une passion qui s’incarne dans Amours des dieux et des héros, le livre le plus précieux de la bibliothèque du lycée.
Un jour, cette raison d’être disparaît des rayonnages. A son retour, le livre n’est plus le même, avec, entre ses pages, les traces d’un autre. Comment alors supporter la réalité quand le paradis est aux mains rouges d’un inconnu et que la vie gronde de plus en plus fort, de plus en plus dangereusement ? »
Que dire ? Comment dire ? Ce livre est un brulot, il se lit d’une traite, sans respirer ou presque, jusqu’au bout, à la dernière ligne. Un livre bouleversant, d’une justesse incroyable, d’un réalisme brutal et déchirant. Lui le pauvre au destin tout tracé, elle de la haute société protégée, n’avaient rien pour se rencontrer sauf le « fatum » ! Et il peut parfois être cruel et nous emmener vers la fin sans possibilité de retour, au bord des larmes.
La tension monte peu à peu, lorsque l’auteur dévoile ses personnages, leurs blessures secrètes, leur destin. Un roman magnifiquement écrit à la limite du texte littéraire classique. Anne Percin a déjà écrit de très bons romans, elle signe ici un texte bouleversant et irremplaçable. A lire, relire et faire découvrir.
Jean-Luc
Anne Percin ; L'école des Loisirs, collection Médium ; septembre 2008, 8€
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Stone Rider
Un roman fort et prenant pour les ados et les plus grands !
Surprenant et étrangement addictif !
Dès le prologue on sait qu’on ne va pas lâcher ce roman avant la fin. Dès les premières pages, on sait qu’une vengeance est en route, que quelque chose est en train de finir, de tourner une page.
Adam Stone vit dans un monde dur, mort, dévasté, par on ne sait quoi avec son frère à la patte folle depuis une course mal gérée. Il fait des petits boulots pour ramasser assez d’argent pour payer son inscription à la course, espérer la remporter et partir enfin, définitivement vers la Base, qui là haut dans le ciel les nargue, promesse inaccessible, composée de trois stations spatiales en orbite formant l’Arche de la Base : Balthazar, Gaspard, Melchior, les bien nommées.
Dans ce monde âpre et violent, Adam survit, fou d’amour pour la belle Sadie Blood, l’inaccessible Sadie. Pourtant Adam semble pris dans un étau infernal. Partir ? Il en rêve de cette course qui ressemble à celles mortelles organisées dans les grands films de science fiction comme Star Wars. Mais aura-t-il le cran de partir, d’abandonner Franck, les souvenirs douloureux de leurs parents, la fille dont il est raide dingue… Pas certain. Pourtant le destin parfois donne de drôles de coup de pouce ou du sort c’est selon : une rencontre fortuite, des hommes et femmes hors du temps si différents …
Au fil des pages l’auteur dévoile peu à peu son histoire, ses histoires qui se déchirent comme des voiles, laissant parfois juste entrevoir et imaginer. Un roman prenant, qui prend aux tripes et nous entraine avec son héros, dans la course où cent fois on se dit que c’est terminé et qu’ils n’iront pas plus loin, très loin vers l’espoir d’un mieux ou d’autre chose tout simplement.
Un roman bluffant, addictif, à la construction diabolique, mêlant action à cent à l’heure, humanité et sentiments beaux et forts. Définitivement excellent ! A lire !
Jean-Luc
Stone Rider
David Hofmeyr
Traduit de l’anglais : Alice Marchand
Editions Gallimard Jeunesse, 20 août 2015, 15 €
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Souvenirs de lecture... c'est l'été : Ma mère, le crabe et moi
Parfois un livre peut aider, ouvrir et porter la douleur et la souffrance pour dire l'indicible ... Un roman fort et puissant pour parler du cancer du sein ! C'est l'été et parfois on a besoin d'un bon livre !
Des parents divorcés, une belle-mère infecte, un grand frère parti vivre ses rêves et sa vie, et une mère plutôt cool qui écrit un blog (rempli de mensonges et de photos irréelles sur ses pseudos talents culinaires notamment) et une ado de quatorze ans et demi : Tania.
C’est elle qui nous raconte leur histoire, celle de ce train-train quotidien, celle de ces moments où l’on croit qu’échapper au cross du collège est l’essentiel dans la vie et qu’on râle contre à peu près tout ce qui passe à votre portée.
Pourtant, Tania a beau être ado, elle est quand même connectée à la réalité et se rend compte au fil des jours que quelque chose ne tourne pas rond chez sa mère. D’abord des détails, des absences et puis la découverte de la réalité, froide, cruelle : maman a un cancer du sein !
A partir de là, les deux vont tout faire pour lutter jusqu’au bout, sa mère malgré le traitement et la chimio qui la rend malade, la perte des cheveux (qui donne sous la plume d’Anne Percin un épisode tout sauf pathos, entre tendresse absolue, tristesse totale et épisode hallucinant) et Tania qui va reprendre sa vie en main au collège notamment rendant ses copines absolument chèvres.
Le récit d’Anne Percin est juste ! Il prend l’histoire et le crabe par les pinces pour les tordre et rendre la vie possible encore et la lutte jusqu’au bout chacune à leur manière par ces deux héroïnes qui ont décidé malgré les doutes, les abandons, les petites lâchetés et les gros coups de cafards, de ne pas se laisser faire.
Un roman grave, mais drôle aussi où le pathos comme la maladie n’ont pas droit de cité si ce n’est pour cette dernière qu’elle est bien réelle et que la lutte sera longue et cruelle. Un superbe roman sur un thème grave et dur à faire partager pour porter l’espoir.
Jean-Luc
Ma mère, le crabe et moi
Anne Percin
Editions du Rouergue Jeunesse, 16 septembre 2015, 10,2 €
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