26 octobre 2015
Atlas des géographes d’Orbae
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19 octobre 2015
Monsieur Personne / Le Rouergue : Joanna Concejo aux Sandales jeunesse le 24 octobre 2015
C’est une histoire singulière que nous conte ici Joanna Concejo. Celle d’un homme perdu dans une ville grise, gris lui même, presque transparent, que personne ne remarque ou presque. Un homme qui pourrait être n’importe qui dans n’importe quelle grande ville.
Portée par les illustrations si particulières , à la patte immanquable de l’auteure et illustratrice des corps puissants, des têtes lourdes pleines de rêves et de pensées et d’un coup la couleur qui revient avec un détail du décor et une fleur qui surgissent.
Solitaire ce petit homme n’en est pas moins un extraordinaire magicien, qui tout à se discrétion enchante nos nuits et nos rêves. Un album presque hors du temps, magique et intemporel à découvrir et savourer.
Jean-Luc
Monsieur Personne ; Joanna Concejo ; Editions le Rouergue jeunesse, 4 avril 2008, 18,3 €
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Joanna Concejo aux Sandales jeunesse le 24 octobre 2015 : Les fleurs parlent / Casterman Jeunesse
Trois fleurs : une mauve, une blanche et une rouge.
Trois histoires d'hommes, de rêves brisés, d'émotions
Un album pour les grands et les amoureux d'une belle langue et d'illustrations somptueuses
L’album s’ouvre sur deux doubles pages, la première avec un magnifique papillon, la seconde sur une prairie où poussent de multiples plantes et fleurs multicolores.
C’est Joanna Concejo qui illustre cet album magnifique au format allongé, donnant le sentiment d’être presque aussi fragile que les fleurs qu’elle dessine. On la retrouve ainsi à chaque changement d’histoire pour des représentations très fidèles des plantes, façon botaniste, avec une délicatesse qui fait merveille et donne chaque fois qu’on découvre un pétale d’avoir senti sa douceur, sa fragilité, son côté éphémère. Difficile à décrire : allez découvrir l’album dans votre librairie préférée ou d’un clic, ici, allez découvrir le site de l’illustratrice.
Jean-François Chabas nous plonge lui dans trois univers, trois histoires différentes. La première, avec la tulipe mauve, nous emmène dans les Pays-Bas du XVIIème siècle quand les tulipes et leur bulbe ont fait l’objet de spéculation et la fortune ou la ruine de nombre de botanistes ou de marchands. Une histoire qui aurait du être merveilleuse avec la mise au point de la Mauve, cette tulipe sans égale. Pourtant son géniteur va connaître les pires heures de sa pauvre existence à cause de sa fleur chérie ou de la cupidité des hommes…
Dans la deuxième histoire c’est l’œillet blanc (symbole de l’amitié véritable) qui permet à l’auteur de nous transporter dans le monde des indiens nomades, en nous contant la rivalité entre deux garçons nés le même jour et dont le destin sera lié à jamais.
Pour la troisième, l’orgueilleuse pivoine rouge inspire le conteur. Selma et Gunnar : deux êtres, deux destins liés, une histoire d’amour belle à briser le cœur comme celui de l’héroïne.
A partir de cet univers, Jean-François Chabas tisse trois histoires, différentes où le monde des hommes et la nature, les fleurs sont étroitement liés. Trois belles façons d’envisager le monde et la vie. Un album totalement différent des autres productions. Un objet rare par ses illustrations, par les histoires qu’il nous conte, par sa fabrication et sa présentation. A offrir à ceux qui aiment les belles histoires, très bien écrites, aux amoureux de belles illustrations. A faire découvrir à tous pour montrer ce que peut être un livre magnifique.
Jean-Luc
Illustrations © Joanna Concejo. Casterman Jeunesse. Tous droits réservés.
Les fleurs parlent
Jean-François Chabas
Illustrations : Joanna Concejo
Editions Casterman, 2 mai 2013, 16,95 €
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12 octobre 2015
Charles amoureux d'une princesse
Il était une fois une terre brûlée, perdue, triste, réduite en cendre par une terrible dragonne : Cornelia. On dit que les hommes vivaient encore en ces terres mais qu’ils se terraient dans des grottes ou des caches pour échapper au monstre et à son souffle incandescent.
Un beau jour, Charles, notre dragon vint en ces terres et se retrouve face à la dragonne, très mécontente qu’un moucheron de l’espèce de Charles ose venir la déranger sur ses terres. Et de fil en aiguille alors qu’il cherchait une princesse et qu’elle avait été piquée de curiosité par ce petit dragon jaune aux ailes immenses qui savait lire, les deux dragons firent connaissance et partirent à la recherche d’une princesse. Dans leur quête ils croisèrent un cochon, un carrosse fuyant, un roi furieux et une vraie princesse, mais qui arrivait trop tard, car déjà notre Charles n’avait d’yeux que pour sa Cornelia, princesse de son cœur.
Un grand format pour donne toute la place et l’occasion à Philippe Henri Turin de déployer les ailes de son dragon et de son talent. Une histoire d’amour et de princesse écrite par Alex Cousseau qui sort des sentiers battus et qui nous dit que l’apparence et le premier regard ne sont pas forcément les bons arguments pour choisir celle ou celui qu’on aime.
Une histoire merveilleuse et superbement illustrée : cela valait la peine d’attendre !
Retour gagnant : on aime beaucoup !
Jean-Luc
Charles amoureux d'une princesse
Alex Cousseau
Illustrations : Philippe-Henri Turin
Editions Le Seuil Jeunesse, 8 octobre 2015, 19,9 €
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Dans la tête d'Albert
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ABC
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L'école de l'art
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Les P'tites Poules Tome 14 : Les P'tites Poules sur l'île de Toutégratos
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1, 2, 3... J'enlève tout ! / Où est maman éléphant ? / Pas touche la mouche !
Trois p'tits flaps de compétition à adopter et adorer sans modération !
Claudia Bielinsky, Bérangère Delaporte, Emile Jadoul : trois noms qui retiennent l’attention et qui ont joué dans la collection les p’tits flaps des éditions Casterman Jeunesse.
Dans 1, 2, 3… un drôle de petit ours bleu à la mine réjouie va peu à peu enlever au fil des pages tout ses vêtements qui lui tiennent trop chaud. Histoire de compter, de découvrir les noms de vêtements et de passer un très bon moment. C’est malin et doux et les petits vont adorer, jouer avec l’ours.
1, 2, 3... J'enlève tout ! ; Claudia Bielinsky ; Editions Casterman Jeunesse, collection les P’tits flaps,
19 août 2015, 12,5 €
Dans Pas touche la mouche ! les flaps tiennent la page entière et conduiront nos jeunes amis à la suite d’une mouche particulièrement agaçante qui va déranger tout le monde : regardez un peu le regard de la petite panthère en couverture. Désespérée, alors qu’elle se lamente d’être seule et que personne ne veut d’elle, un amateur à la langue bien pendue et collante (vous pourrez le constater en vrai ) se dévouera. Très drôle par le comique de répétition, les flaps qui permettent à chaque fois une découverte et hilarant par le tableau final.
Pas touche la mouche ! ; Emile Jadoul ; Editions Casterman Jeunesse, collection les P’tits flaps, 19 août 2015, 12,5 €
Dans Où est maman éléphant ? vous pourrez découvrir un petit éléphanteau désespéré et triste de ne pas retrouver sa maman. Au fil des pages et des flaps retournés, découvrez un lion peureux, un singe gourmand ou un grand méchant loup (formidable) et bien d’autres surprises encore. Au final vous allez profiter de l’effet de mimétisme et avoir droit à un énorme câlin quand maman éléphant va retrouver son petit. On aime l’histoire portée par le crayonné de Bérangère toujours aussi réussi.
Trois petits livres formidables, au format cartonné plus que bien choisi et réussi, doux, malins, remplis de surprises et de bonheur en page pour partager avec les tout petits des moments de plaisirs renouvelles et rire aux éclats avec eux. On aime !
Jean-Luc
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Ma mère
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Adélaïde, ma petite soeur intrépide
Achab le petit lapin va foncer au secours de sa petite sœur Adélaïde ! En effet, le petite est partie cette nuit donner une bonne leçon à l’affreux sorcier qui soit disant rode devant leur terrier, prêt à raccourcir leurs oreille pour les cuire avec des groseilles.
Du coup le grand frère se lance à la poursuite de la frangine, fera le voyage à dos d’aigle, croisera un furet, un loup et soit disant terrible sorcier qui auront fait les frais de la lapine ! Elle, pendant ce temps mange des groseilles ! En chemin le crocodile affamé saura trouver à qui parler avant de retrouver toute la petite famille.
Une aventure pleine de peps et de tonus illustrée avec bonheur par Mylène Rigaudie (on a le sentiment de se retrouver dans un univers à la Famille Souris à l’école des loisirs vous savez ?) et écrite par Alexandre Chardin en vers comme la première aventure d’Achab le grand frère courageux. Formidable ! Quel plaisir de lecture et de partage !
Jean-Luc
Adélaïde, ma petite soeur intrépide
Alexandre Chardin
Illutrations : Mylène Rigaudie
Editions Casterman Jeunesse, 26 août 2015, 13,95 €
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L’art en boîte
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Pomme Pomme Pomme / Panda
Deux cartonnés absolument adorables pour les plus petits. Dans Pomme Pomme Pomme Corinne Dreyfuss, nous propose de jouer avec la pomme de l’arbre, au fruit délicieux à croquer et à la graine qui un jour donnera un superbe pommier chargé de fruits délicieux. Un album au graphisme tout simple et délicieux avec ce fruit rouge pétant absolument craquant, on en mangerait !
Dans Panda, c’est Pauline Kalioujny qui nous raconte comment on fait panda ! Enfin presque, un jour petit panda s’écrit : et comment fait-on les bébés ? Alors papa et maman ours, un blanc, un noir, comme le yin et le yang vont tout expliquer avec une grande douceur et une grande poésie. Les images s’enroulent autour des mots, à moins que cela ne soit le contraire et nous embarque pour un immense câlin
Deux albums absolument craquants, tendres, et intelligents. Deux styles différents et deux univers merveilleux pour grandir avec nos enfants dans un monde doux et beau encore un peu à l’abri du fracas du monde des adultes.
Jean-Luc
Panda
Pauline Kalioujny
Editions Thierry Magnier, 2 septembre 2015, 11,9 €
Pomme Pomme Pomme
Corinne Dreyfuss
Editions Thierry Magnier, 2 septembre 2015, 11,9 €
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Animaux
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09 octobre 2015
Nouveauté hélium : Alice au pays des merveilles
En cette fin d'année qui se prépare, les éditions hélium nous proposent une nouvelle version d'Alice au pays des Merveilles. A découvrir chez votre libraire !
Alice au pays des merveilles : De John Tenniel à Mervyn Peake, en passant par Anthony Brown, nombreux sont les artistes de hier et d'aujourd'hui qui ont illustré l'oeuvre de l'un des auteurs anglais les plus connus au monde. En voici une nouvelle version, qui détonne par son explosion créative et son originalité. S'accordent merveilleusement au texte, de manière presque étrange, les illustrations psychédéliques extraites de l'oeuvre de l'artiste Yayoi Kusama. Couleurs flamboyantes, abondance de ronds, incessants jeux sur la typographie et la mise en page, le texte et les images s'entrelacent et se superposent, créant un lien sans cesse renouvelé et modernisé avec le monde rêvé de l'auteur. Hélium
Illustrations © hélium. tous droits réservés !
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06 octobre 2015
Nous les enfants sauvages
Un monde bouleversé par un virus, le PIK3 qui a tué une partie des animaux et des humains de la planète. La panique qui a suivi et entrainé des choix douloureux et la destruction de toute vie animale ou presque (la maladie se transmet entre animaux et des animaux à l’homme, pas entre hommes) et au final une société avec des règles strictes et étouffantes.
Linka et Oksa sont orphelines depuis la catastrophe, elles vivent dans une des 94 maisons des enfants, la 16ème pour être très précis. C’est à elle que l’auteur nous invite à nous attacher pour parcourir ce monde étrange, à la fois si proche du notre et tellement différent. La Fête des Echanges et des dons qui oblige tous les ans les familles à accueillir une journée ou une semaine les orphelins sera l’occasion de s’ouvrir au monde et de ne plus jamais vivre comme avant. Auparavant, Linka un jour en sortie aura trouvé une drôle de bestiole, aux pouvoirs étranges, nommée Vive qui l’accompagnera et lui donnera la force de tout vivre et de tout supporter.
Cette fête, cette année là sera pour les héroïnes et leurs amis l’occasion de fuir (parfois sans l’avoir prémédité), de renouer avec le passé (pour Milo), de comprendre que la vie peut être différente et douce pour Linka avant de replonger dans les difficultés et de subir la bêtise de l’institution et sa violence de nouveau.
Alice de Poncheville a construit un monde étrange et terrifiant d’où émergent des îlots de tendresse et d’espoir. Elle questionne son lecteur sur sa responsabilité, sur le monde actuel dans lequel il vit et des erreurs qui sont en train d’être commises et qui pourraient dans le pire des scénarios provoquer des catastrophes dont nous les humains n’aurions pas le contrôle. La société dictatoriale qui s’est mise en place suite à la catastrophe et malgré la volonté de faire au mieux pour le collectif et les orphelins notamment, ses errements et ses exagérations, fait froid dans le dos. Roman d’anticipation, fantastique par certains aspects, Nous les enfants sauvages est une réflexion sur la vie, les choix de société et une formidable aventure, superbement, écrite qui nous embraque dans un monde déroutante et fascinant peuplé d’hommes et de femmes au caractère fascinant et à la personnalité attachante. A lire ! Un excellent titre.
Jean-Luc
Nous, les enfants sauvages ; Alice de Poncheville ; Editions L’école des loisirs, Médium GF, 2 septembre 2015, 19,5 €
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Le pays qui te ressemble
Le retour et la sortie d’un roman de Fabrice Colin est toujours un petit événement en soit. Un auteur qu’on aime, dont le talent est reconnu et déjà notre curiosité est attisée. Il nous propose ici un drôle de roman sorte de road movie, véritable bande son de ses héros et de leur auteur et surtout de faire la rencontre de Lucy et Jade frère et sœur jumeaux, de leur père spécialiste des Beatles et de leur grand-mère Marilyne.
Lorsque nous faisons leur connaissance, ils sont en miette, brisés par la mort de leur mère et bien décidés contre l’avis de Jude de partir à la recherche de leur mère biologique. Ce départ en camping car va les emmener à Rome respirer un peu de dolce vita, en Suisse, en Belgique retrouver leur oncle Damien, à Oxford et bientôt vers l’étape ultime de leur voyage.
Le pays qui te ressemble aurait pu n’être qu’une ballade en Europe avec cette famille blessée et leur petites aventures au fil des rencontres. Il est bien davantage. Car ce roman a une âme, celle de ses héros souvent à la limite de la rupture pour qui ce voyage va être l’occasion de feuilleter le passé tumultueux de leur père (sentiment étrange quand on y songe pour des adolescents d’imaginer leur père, jeune, séducteur en diable…), de plonger dans leurs propres souvenirs, de faire de rencontre belles, chaleureuses, surprenantes… la puissance de la bouleversante rencontre d’Oxford ne pourra vous laisser de glace.
Mais ce récit n’est pas triste ou nostalgique pour autant, les personnages secondaires truculents, les rencontres et situations cocasses, la grand-mère Marilyne et Simone absolument formidables, et puis les lieux hantés par les souvenirs des héros ou ceux de l’auteur et la bande son qui nous accompagne tout au long du roman et donne envie d’aller écouter et de se laisser porter, tout est réuni pour ne pas lâcher ce roman une fois commencé.
Jude ne voulait pas de ce voyage, enfermé dans sa douleur, il n’en voyait pas l’intérêt, leur père pas davantage et jusqu’au bout ou presque refusera de livrer la vérité qu’il est le seul à détenir, Lucy, elle, espérait mais quoi donc ? Quand à Marilyne elle porte ces trois là jusqu’au bout dans la folie de cette recherche et de ce voyage.
Le pays qui te ressemble est à la fois une formidable balade un peu partout en Europe notamment, mais aussi une descente au pays des sentiments, de l’amour brisé, des émotions qui éclatent trop longtemps réprimées, de la douleur du deuil et de la force de la vie formidable qui va reprendre le dessus.
Formidablement bien écrit, ce roman donne le frisson et nous embarque avec cette famille vers des rivages inconnus mais nécessaires pour la reconstruction de ses héros. On aime !
Jean-Luc
Le pays qui te ressemble ; Fabrice Colin ;
Editions Albin Michel, collection Litt’, 2 septembre 2015, 14 €
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Billie H.
Février 1924, un froid terrible étreint Baltimore et la vie d’Eleanora. Punie, battue par la maîtresse qui n’aime pas son insolence et sa dureté elle finira par ne plus aller à l’école et se sera la rue et les rencontres fortuites qui lui serviront de lieu d’apprentissage à la dure.
Vous venez de faire connaissance avec celle qui un jour s’appellera Billie Holiday. Avant cela il y aura la lutte quotidienne aux côtés de sa mère trop tôt abandonnée par son père Clarence le musicien (brisé, changé à jamais par la première guerre mondiale), la vie chez sa tante lorsque sa mère partira chercher de quoi vivre à New York, l’arrivée dans la grosse pomme avec son cortège de désillusions et enfin sa voix, cette voix (allez écouter sa voix) qui va la tirer vers le haut et la transformer en étoile.
Au fil des pages, entre souvenirs douloureux et chauds à la fois, belles rencontrent et cauchemar, Louis Antanaga tisse un récit prenant à la langue âpre, rude, comme son héroïne, comme sa vie si dure, si compliquée, nous prenant dans les filets de son histoire impossible à lâcher et nous entrainant vers le moment où elle commencera à chanter et enregistrer son premier disque.
Un texte fort, puissant, formidablement bien écrit que nous vous invitons à découvrir, alors que Louis Antagana revient cette semaine avec un nouveau titre, celui d’une autre légende. A lire pour découvrir une partie de la vie de cette voix merveilleuse et de cette grande dame du jazz que fut Billie Holiday, c’est excellent !
Jean-Luc
Billie H. ; Louis Atangana ; Editions du Rouergue, doado, 5 mars 2014, 9,7 €
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Marcel et Giselle
Natali Fortier revisite avec bonheur le conte d’Hansel et Gretel et nous invite à suivre Eustache (le père), Marguerite la voisine et Marcel et Giselle les deux enfants. Pour éviter d’aller vivre chez Marguerite (vous verrez pourquoi), les deux enfants partent dans la forêt en semant des cailloux blancs (mais ce n’est pas dans le bon conte ?) comme un certain Petit Poucet.
Bientôt les voilà perdus et coincés dans cette forêt où tout est terrifiant la nuit (arbres à dents, créatures étranges…) au petit matin ils suivent un étrange oiseau Bon Bec et peu à peu goutent à des choses délicieuses avant de faire la connaissance d’Armande diva à la voix brisée qui cherche par tous les moyens à retrouver celle qui fit sa gloire.
La suite truculente et délicieuse vous la découvrirez avec bonheur. Avec ce mélange de contes, avec une pointe d’accent et de vocabulaire québécois, Natali Fortier revisite avec bonheur les histoires de notre enfance et nous entraine dans un univers aux illustrations presque aussi folles et mouvantes que les histoires qu’elle nous conte. Un album superbe qui sort des sentiers battus, sorte de dialogue entre le père et la fille qui racontent l’histoire et se termine au fond d’un bois dans une cabane à sucre où une certaine Armande chante régulièrement (une cabane au fond des bois où chante une belle chanteuse ???? Une idée ?). Drôle, malin et intelligent avec les illustrations formidables et pleines de vie cet album est un petit bijou, une perle rare à découvrir pour changer d’univers et se laisser bercer par les histoires au goût étrange de connus au petit goût délicieux d’ailleurs. Du bonheur en page. Formidable.
Jean-Luc
Illustrations © Natali Fortier. Le Rouergue Jeunesse. Tous droits réservés. Merci
Marcel et Giselle
Natali Fortier
Editions le Rouergue Jeunesse, 16 septembre 2015, 16 €
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Une île
Fanny Michaëlis nous entraine dans cet album au format allongé, parfait pour ses illustrations qui nous conte une légende de terre perdue au bout du monde et de mer qui monte et qui voudrait se l’accaparer. Un jour une promesse, un pacte fut conclu entre la mer et l’homme, tant qu’il y aurait des pêcheurs dans ce village, tant qu’ils respecteraient leur part du contrat, la mer ne viendrait plus prendre la terre. Mais au fil des générations bientôt il ne reste plus qu’un homme et une femme et la vieille qui descendait de la montagne pour accoucher les femmes du village. Un jour alors que le désespoir guettait et que la mer s’impatientait, un petit miracle eut lieu et bouleversa l’histoire.
C’est une histoire à la lisière du fantastique que nous conte Fanny Michaëlis, la langue est belle est forte et les illustrations donnent le sentiment d’être emporté sans cesse en mouvement aux couleurs chaudes et belles. Un conte d’ailleurs et d’ici sur l’identité, la vie plus forte que tout et l’espoir toujours. Fantastique.
Jean-Luc
Illustrations © Fanny Michaëlis. Thierry Magnier éditions. Tous droits réservés. merci
Une île
Fanny Michaëlis
Editions Thierry Magnier, 2 septembre 2015, 17 €
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