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08 février 2010

Reviens Mamie Lise ! ; Lucie est partie ; Les questions des tout-petits sur la mort ; Par-delà le grand fleuve

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La mort, la disparition, le deuil, comment gérer l'absence, comment comprendre notamment quand on est tout petit pourquoi un être cher a disparu, n'est plus notre champs visuel, pourquoi il ne répond plus. Le cycle de la vie et de la mort. Tant de questions difficiles à gérer, tellement de questions auxquelles il est mal aisé d'y répondre. Voici quelques livres pour vous accompagner dans cette découverte : Reviens Mamie Lise ! (Bayard) ; Lucie est partie (NordSud) ; Les questions des tout petits sur la mort (Bayard) et Par-delà le Grand Fleuve (Gautier-Languereau)

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Splat est amoureux

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Rob Scotton
Traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassalo
Editions Nathan, février 2010, 12,9 €

 

« Miroir, joli miroir, dis-moi : qui est le plus beau des chats ? »

C'est la question fondamentale que se pose notre Splat préféré. Et oui il est de retour et comme vous n'avez pas pu le remarquer sur la couverture : il est amoureux ! De qui ? D'une délicieuse petite chatte aussi blanche que lui est noir. Ses yeux bleus ont rendu le chaton totalement frapadingue de la belle malgré les taquineries quotidiennes qu'elle lui réserve. Un joli album sur les premiers émois amoureux, sur la différence, la confrontation avec les autres. Nous on est d'accord avec Kattie , Splat : « Je t'aime très fort ». Laissez vous tenter.

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01 février 2010

1,2,3 Qui est là ?

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1, 2, 3 Qui est là ?
Sabine De Greef
L'école des Loisirs, collection Pastel, octobre 2003, 11€

 

Les trois petits cochons, vous connaissez ! Mais ceux-là, les avez vous déjà rencontrés ? Non, chut ... doucement ne faites pas de bruit, ils vont se faire repérer ! Car ils sont en visite, et pas n'importe où. Un petit livre cartonné, dans lequel nos héros vont découvrir peu à peu quel peut bien être le propriétaire des lieux avec un système de rabats malins et surprenants. A lire avec votre bambin blotti sur vos genoux : et là, peu à peu la tension monte, monte....vite : saurez vous fermer la porte, non le livre ... à temps ?

 

Génial, à découvrir d'urgence

 

Louise

 

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Mon tout premier livre sonore

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Catherine Jousselme
Illustrations Fiona Land
Editions Nathan, Petit Nathan, Octobre 2009, 13 €

Voici un nouveau livre dédié aux tout-petits dans la collection Petit Nathan, qui se repère par son format carré aux angles arrondis et aux couleurs très vives.

Comme son nom l'indique, cet ouvrage nous emmène dans l'univers des sons : un « pouet - pouet » central va devenir tour à tour le nez du koala, le ventre de l'oiseau ou le dos d'une petite bête. Les autres sens de l'enfant sont par ailleurs sollicités par des illustrations aux formes simples et aux couleurs contrastées, et par les matières et reliefs à toucher. L'enfant devient acteur lorsqu'il s'agit d'imiter le bruit d'un animal ou d'un engin ou de faire coucou à maman ou papa. De quoi accompagner les premières tentatives d'expression des petits !

 

Claire Bretin

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25 janvier 2010

L'enfant silence

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Cécile Roumiguière et Benjamin Lacombe
Écrit par Cécile Roumiguière
Illustré par Benjamin Lacombe
Éditions Seuil Jeunesse, Mars 2008, 13€
Site : www.benjaminlacombe.com

Coup de cœur ! Ce livre est nécessaire. Non, indispensable ! Pour tous les enfants réduits au silence par des adultes. Pour expliquer aux plus jeunes et rappeler aux moins jeunes que « l'amour » parfois contraint l'enfant au silence, l'enferme, le tue. Certes la maison-« tanière a l'odeur de la châtaigne et la douceur de la mousse sur le chocolat chaud », mais parfois les loups en colère hurlent, et parfois aussi leurs « grands corps » sont « trop lourds à porter. »

« A avec l'alouette, B berce le bébé, C comme un cygne ». Les mots résonnent dans la tête de l'enfant silence, comme une comptine entêtante, rassurante. Le texte de Cécile Roumiguière est à la fois d'une poésie et d'une lourdeur infinie. Le loup des contes y retrouve sa place psychanalytique. Les magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe dominées par les rouges et les roses - car « les jours rouges, la grotte est un cœur brisé » - et hautement symboliques contribuent à incarner le texte. Vous noterez la poupée qui n'a pas de bouche, si ce n'est une « bouche » symbolique, celle que lui a fait l'enfant en la cousant.

Cet album nous demande de comprendre le silence, d'aller au-delà. Il pointe la valeur thérapeutique du dessin chez « l'enfant silence » puis l'importance de la parole dans la reconstruction de la victime.
Les connaisseurs de l'univers de Lacombe reconnaîtront à la dernière page « la dame au parfum de pain grillé » et au pull rose : une mère psy, cela marque un fils admiratif (cf. la dédicace au début de l'album). Le chien en boule... Destins de chiens ? Les tableaux sur les murs... Cerise griotte ?

Mathilde Piccoletti

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Jour de pluie

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Mickaël Roux & Lorien
Éditions de Tournon-Carabas Jeunesse, Collection Les petits chats carrés
Novembre 2006, 6,95€

Les petits chats carrés. Une collection assez fabuleuse, on ne le répètera jamais assez.

Une petite fille dévale une pente vêtue d'un maillot de bain une pièce façon Dalton, avec un grand sourire aux lèvres et brandissant un parapluie.
Drôle et loufoque, Jour de pluie est un tout petit album presque sans texte : une seule bulle page 18 « Ce qu'il ne faut pas inventer comme histoire pour qu'elle prenne son bain... ». Le reste relève d'un « Making off » potache à souhait.

Vous l'aurez compris cet album retrace tout en images les « aquatiques » aventures d'une petite fille inventées par un père désespéré de parvenir à baigner tranquillement son enfant.
L'absence de texte est ici un avantage : elle permet de faire parler les enfants, ils peuvent ainsi décrire ce qu'ils voient, réinventer les paroles manquantes, réagir aux aventures de la petite fille.

Mathilde Piccoletti

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18 janvier 2010

Joni et Vatanen

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Joni et Vatanen - Aventures
Anne Cortey (texte), Janik Coat (illustrations)
Albin Michel Jeunesse, janvier 2010, 11,9€

Cinq histoires courtes, celle de Joni un élan et de Vatanen son ami le très sérieux et terre à terre lièvre. Cinq histoires drôles et tendres dans lesquelles, vous apprendrez que le rêve de Joni est de devenir chanteur (malheureusement ?).

Des histoires courtes, tendres, entre ces deux bestioles rigolotes que tout oppose si ce n'est une solide amitié que rien ne pourra déboulonner, pas même les idées saugrenues et agaçantes de Joni.

On aime : les histoires d'amitié, l'humour des textes et des situations. On adore les dessins : ronds, tendres ; les couleurs : chaudes,  lumineuses et dynamiques à la fois ; le format : rond avec ses bords arrondis et les cinq histoires regroupées pour faire un joli recueil et puis également les dialogues : pour chaque intervention de Joni ou de Vatanen, leur tête apparaît au départ de leur intervention (malin, pratique et coquin surtout pour les plus jeunes lecteurs).

Un véritable coup de cœur de toute l'équipe et notamment des deux libraires Amandine et Claire, alors n'hésitez plus :
qu'on se le dise Joni et Vatanen sont là !

Jean-Luc

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La bête est morte

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La bête est morte : la guerre mondiale chez les animaux !
I. Quand la bête est déchainée. II. Quand la bête est terrassée.
Calvo
Editions Gallimard Jeunesse, Réédition Novembre 2007, 26 €

La Bête est morte est une bande dessinée, un album absolument indispensable. De nombreuses fois réédité, ce superbe livre vaut le détour pour de multiples raisons : le thème traité et ce qu'il dénonce ; le dessin de Calvo ; l'originalité du traitement. Plus qu'un coup de cœur, cette superbe édition de la maison Gallimard est un incontournable.

En cliquant sur la suite, découvrez la chronique de l'album et des informations sur l'auteur et le contexte de sa première édition.

Jean-Luc Clerc

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La colère de Banshee

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Jean-François Chabas, David Sala
Casterman, janvier 2010, 14,95€

 

Banshee est une petite fille ou l'une des plus puissantes des fées en Irlande, celle qui est la reine des magies, des malédictions... invincible ! Banshee donc : fille ou fée ? Difficile de se faire une idée, tant le texte oscille entre les deux mondes, nous poussant à la confusion, à l'hésitation. La fée tout d'abord, en colère qui court vole à travers les prés dans des décors somptueux avec ses robes merveilleuses et sa chevelure de rêve. Et on se prend à rêver en tournant les pages d'être dans un tableau de Gustav Klimt tant les couleurs dorées, chatoyantes donnent une impression de mouvement, d'instabilité : un régal. Un travail impressionnant sur le graphisme, la couleur, l'or et l'argent pour Banshee qui tranchent avec les bleus, rouges plus profond pour le décor.

Pour nos petites princesses, nos fées si exigeantes dont les colères provoquent parfois des cataclysmes avant de revenir à la raison pour un câlin magique. Pour les illustrations et les couleurs notamment, laissez-vous envoûter par Banshee.

 

Louise

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Cléofée, Tricoteuse de mots

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Cléofée - Tricoteuse de mots
Lili Pissenlit (texte) , Barbara Brun (illustrations)
Editions MiC_MaC, novembre 2009, 12,9€

Cléofée a le privilège d'appartenir au cercle très fermé des fées. Et comme chacun de ses consœurs, elle a un don, le sien ? Etre le « porte-clef » des mots, celle qui transmet les phrases, les bons mots. Et la voilà très en vogue, qui tricote des créations inédites pour les animaux de la contrée. Mais, même quand on est une fée, on peut gaffer.

Un album de rêve qu'il faut vous procurer de toute urgence, car de deux choses l'une soit l'auteur est Cléofée cachée sous un pseudonyme, soit la petite fée a tissé une écharpe merveilleuse pour son amie qui lui rend hommage. Quel plaisir ! Des commentaires qui glissent, remplis de poésie et de citations rigolotes, qui s'accordent avec les dessins de la deuxième fée de cet album. Les illustrations sont absolument craquantes les musts étant la grenouille ou le cochon, voir la tête du taureau à la fin de l'album....Des images douces et tendres, des couleurs chaudes pour faire de Cléofée, Tricoteuse de mots un petit bijou du genre, un indispensable de toute les bonnes bibliothèques.

Un coup de cœur à partager avec vous .

 

Jean-Luc

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11 janvier 2010

Le journal secret du Petit Poucet

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Philippe Lechermeier, Poucet
Illustration :
Rebecca Dautremer, Poucet
Hachette Livre, Gautier-Languereau
Novembre 2009, 20€

 

Le Petit Poucet, dont les épouvantables aventures nous sont parvenues grâce à la diligence de M.Charles Perrault, s'empare du crayon pour nous raconter son histoire. Sur la trame du conte de PerraultPhilippe Lechermeier donne libre cours à son imagination débridée et construit page après page, jour après jour, un univers à la fois sombre, inquiétant, cruel et drôle à force d'absurde et de dérision.

Poucet est donc drôle, bien évidemment débrouillard, mais aussi tendre (son amour pour MaricrotteY Marigoult est absolument délicieux).

La poésie du texte, les trouvailles langagières et les situations drolatiques inventées par Philippe Lechermeier sont un véritable régal. Chaque jour est accompagné du nom d'un « saint » et d'un « adage » (ex. : sainte Éosine / saint Ôle). La famine est devenue Grande Privation. À l'école, se côtoient enfants des manants, des sarrasins, des chevaliers... Crémence, la fille du seigneur, est favorisée et énonce doctement que « les manants, c'est comme les Sarrasins, il y en a beaucoup trop dans le royaume ». Maître Maquart, enseignant rendu fou par l'absence de nourriture, finit par tenter de dévorer ses élèves. Des élèves nourris le plus souvent à la soupe aux graviers, aux pavés, aux os... Popette, l'épouvantable marâtre, est résolument odieuse, le père de Poucet est pathétique à souhait, les six frères de Poucet - Barnabé, Balthazar, Bertrand, Boris la saucisse (mais qu'il est bête !), Basile et Blaise, les jumeaux - sont dotés de personnalités distinctes. Et s'ils nous rappellent irrésistiblement les frères Dalton, est-ce bien un hasard ? Mme Bringuenaude, l'aubergiste et épouse de l'ogre Barrabas Barbak (Il fallait oser !), tient l'Auberge Rouge (Tiens, cela me rappelle quelque chose !). Et la crise finira par une révolte populaire... Non, Sire une révolution ! On s'attaquera d'abord à ceux qui accaparent la nourriture, puis à ceux qui ont le pouvoir mais ne font rien pour améliorer la situation du peuple. Et on redistribuera... les surplus de nourriture.

Ce journal est pour finir un hymne à la débrouillardise et à l'enfance.

Comme souvent chez Gautier-Languereau et sous le crayon de Rebecca Dautremer qui retrouve ici son complice Philippe Lechermeier, l'illustration de ce livre est extrêmement soignée,  pleine de petites trouvailles et de clins d'œil comme les scotchs de réparation des dessins abimés ou vieillis, le mélange d'illustrations douces si « classiques » chez Rebecca Dautremer, de cartonnés, , mais aussi les collages et les dessins plus « bruts », d'apparence moins travaillée, plus « potaches », enfantins... ceux du Petit Poucet, très certainement ! Ce projet a été en effet l'occasion pour Rebecca Dautremer de laisser libre cours à l'extraordinaire diversité de sa créativité artistique en tant qu'illustratrice et graphiste. Les très fameuses bottes de sept lieues ont ainsi été une maquette « grandeur nature » avant d'être intégrées aux dessins (Allez jeter un coup d'œil à son site web.: www.rebeccadautremer.com). Difficile de trouver un « repos visuel » au sein de cet ouvrage, les illustrations reflétant nettement le caractère parfois sombre, parfois plus amusant, décalé ou tendre du propos. Chaque page tournée révèle une nouvelle surprise. Quant à la première de couverture, elle se passe de commentaire !

 

Ne vous y trompez pas : ce Petit Poucet n'est pas vraiment pour les tout-petits. Il faut déjà avoir acquis de bonnes bases de lecture et de compréhension du second degré, de l'ironie ou l'humour noir pour accéder pleinement aux textes. Les plus grands et les moins jeunes en revanche y trouveront leur bonheur et sauront savourer chaque page comme il se doit.

Un petit bijou !

Mathilde Piccoletti

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Pou-Poule !

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Loufane
Éditions École des Loisirs, Collection Lutin Poche, Kaléidoscope, 
Octobre 2003, 5,50€

Les poules d'une basse-cour sont folles de leur coq. Le coq est amoureux, fou. De Lola, la poule. Et Lola est amoureuse, très amoureuse.

Mais pas du coq ! Et Lola est triste. Elle finit par décider de retrouver celui qu'elle aime et part. Au hasard. À travers champs, dans la forêt. Oui, mais... dans la forêt rôde le renard. Qui la guette. Et ? Et ?...

À vous de découvrir la suite !

On adore : le dessin un peu naïf, simple et efficace, une courte aventure hors du commun, et tout spécialement les trois dernières pages.

Pou-poule fera le bonheur de vos enfants ! Le vôtre aussi, probablement.

Mathilde Piccoletti

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Le château du petit prince

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Jean-Luc Englebert
Éditions École des Loisirs, Collection Pastel, Mars 2003, 11€

 

Voilà un petit album que j'offre régulièrement aux jeunes parents de mon entourage.

«  Un jour, le roi dit à son fils : « Tu es grand maintenant et plus tard, tu seras roi. Il est temps que tu aies ton propre château. » « Hm hm, répond le prince. Mais je ne veux pas rester ici. Un dragon pourrait facilement entrer. »  »

Vous l'aurez compris, ce petit opus a pour but d'aider les enfants à accepter d' « habiter » leur propre chambre, leur propre lit... et à combattre leur crainte de la solitude. Ici la chambre devient château et la peur, le cauchemar nocturne s'incarne en dragon contre lequel le prince va devoir s'armer.

Cet album rappelle aux parents une chose fondamentale : la nécessité d'amener leur enfant à être autonome et à affronter seul (mais encouragé) ses peurs. Et la victoire du prince sera aussi la victoire de nos princes !

En plus, ce petit conte didactique amuse beaucoup petits et grands.

Mathilde Piccoletti

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La clé des Songes

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Écrit par Régine Joséphine
Illustré par Selma Mandine
Éditions Gecko Jeunesse, Collection : Les Mots-Sésames, Juillet 2006, 13€


 

« Qui connaît ces esprits qui hantent nos rêves, qui nous attirent et nous charment à jamais ? » Avec cette question en exergue, ce parfait petit album vous amènera à découvrir un conte doux, tendre, hautement chargé en émotion, au sujet pourtant ardu : l'autisme.

Dans une famille parfaite, deux petites filles, Iléna et Maélys, se partagent l'amour de leurs parents. Mais l'une d'entre elles, Iléna, l'aînée, accapare toute leur attention tandis que sa jeune sœur se retrouve souvent isolée, seule. Les cris et les crises d'Iléna font peur à tous et la reine doit concevoir une clé pour protéger les songes de chaque enfant du royaume et elle charge sa fille cadette de garder ces clés. Dans cet univers où les clés sont (très symboliquement) des bulles, Maélys va se retrouver un soir plongée au cœur du rêve de sa sœur...

Difficile de ne pas tomber sous le charme. Le texte est magnifique. Doté d'illustrations douces, rondes - la bulle et le cercle y jouent un rôle important -, à la fois précises et éthérées, l'album semble en mouvement. Qui plus est, l'aspect « enfantin » (Oui-Oui !) du trait résonne parfaitement avec le conte, facilitant l'entrée dans l'histoire des plus jeunes lecteurs. Enfin, les couleurs choisies pour illustrer le texte contribuent elles aussi à la douceur et la beauté de ce livre.

La dernière page de l'album donne la clé de compréhension du récit et explique de façon claire et précise ce qu'est l'autisme.

Certes La Clé des Songes est un album intéressant pour des parents qui, concernés par l'autisme d'un de leurs enfants, désireraient faire comprendre cette maladie aux autres enfants de la famille, mais de par sa facture, il est à recommander à tous. Après tout, est-il besoin d'être directement concerné pour apprendre à nos enfants à comprendre le comportement parfois étrange de certains de leurs camarades, à ne pas les juger ? Belle leçon de tolérance et d'espoir que ce petit ouvrage.

À lire ! Absolument.

Mathilde Piccoletti

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04 janvier 2010

Orphée et la morsure du serpent

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Yvan Pommaux
L'école des Loisirs, avril 2009 , 18,5 €

 

Tout commence comme dans une histoire classique, un mariage heureux, de multiples invités dont un amoureux éconduit que l'alcool va entrainer à être maladroit et emmener tout ce petit monde au bord de la catastrophe. Et puis le voilà, bien malheureux et consolé par une jeune inconnue qui lui dit : « Nous sommes en 2009, tu ne t'appelles pas Aristée, et la mariée ne s'appelle pas Eurydice ! ».

L'album s'ouvre alors sur la légende entrainant le lecteur quelques siècles plut tôt dans une légende grecque et dans un monde cruel, aidé en cela par l'illustration qui en plongée verticale nous donne le sentiment de voir la terre ? le ciel ? s'ouvrir sous nos pas pour mieux être projetés auprès d'Orphée fils du roi de Thrace et de la muse Calliope.

Pour les novices, cette légende raconte l'histoire d'Orphée à la naissance divine, doué pour le chant et la poésie, au point qu'Apollon lui donna sa propre lyre. A partir de là Orphée va rendre folles toutes les jeunes femmes et filles de la Grèce, sans accorder un regard à l'une ou à l'autre, jusqu'au jour où son regard croise celui d'Eurydice. La suite il vous faudra la découvrir par vous même. Sachez cependant qu'elle est l'une des histoires d'amour parmi les plus tragiques de la mythologie grecque. Elle est retranscrite ici dans ses détails les plus sombres avec des illustrations absolument merveilleuses d'Yvan Pommaux. Son talent d'illustrateur joue à plein ici et donne du relief à cette ancienne légende tout en lui apportantt un côté contemporain avec le début et la fin de son album.

Une véritable réussite. Un album, une histoire somptueux.

 

Jean-Luc Clerc

Kerity et la maison des contes

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Kérity, la maison des contes - Le grand album du film
Anik Le Ray , Rébecca Dautremer
Flammarion, novembre 2009, 13€

« Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas »

 

Une superbe devise pour un album qui ne l'est pas moins. Nous devrions d'ailleurs l'adopter cette devise, pour clouer le bec aux ronchons de tout poil qui râlent sur la littérature jeunesse ou les littératures de l'imaginaire, sans même avoir jeté un vrai regard sur les illustrations ni bien évidemment lu un texte jusqu'à son terme. Et ils ont tort parce que ce conte là est un petit bijou. Les albums qui illustrent les films ou inspirés des films ne sont pas toujours des réussites, sortes de copié collé du film sans vraiment en capter l'intensité, ni le charme. Ici tout est au point le texte et l'image. Peut-être le talent de l'illustratrice Rébecca Dautremer y est-il pour beaucoup, car on retrouve merveilleusement servi par le texte d'Anik Le Ray, l'ambiance, la chaleur, les couleurs du film, peut-être en à peine moins chatoyant.

Une histoire merveilleuse donc, celle de ce petit garçon Natanaël qui a encore du mal à lire et qui va hériter d'une bibliothèque. Etrange cadeau de cette vieille dame disparue, qui lui lègue la clef et donc la responsabilité de la porte interdite, enfin de tout ce qui se trouve derrière. Et là, fabuleux ! Vous aimez les contes, vous adorez ces personnages qui ont bercé votre enfance ou qui vous charment encore par bien des aspects, vous allez adorer. D'Alice au lapin pressé, en passant par l'Ogre, les fées, et l'abominable Carabosse, tout le monde est là ou presque sortant de leurs pages comme vous allez acheter du pain et donnant leur avis, participant à l'aventure car le temps presse et Natanaël a une mission qu'il va devoir rapidement mener à bien sous peine de voir disparaître tous les livres et tous les personnages de cette bibliothèque fabuleuse. Et vous ne serez pas déçus, car ils vont se donner les moyens de brouiller les pistes et de retarder l'échéance fatale qu'elle soit celle de la vente et de la dispersion de la collection ou de leur disparition en redonnant confiance à ce petit bonhomme.

Une belle histoire sur la mort, la disparition, l'amour, l'amitié et l'esprit d'équipe. Et puis les dessins de Rébécca Dautremer sont une fois de plus fantastiques. En voici quelques extraits : allez visiter son site : http://www.rebeccadautremer.com/

 

Jean-Luc

Et puis rien ne vous empêche d'aller voir le film. Voici quelques images de l'album et du film. Belle lecture. Pour les amoureux du travail de Rébecca Dautremer, cliquez sur lire la suite.

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Le temps des Marguerite

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Vincent Cuvellier, Robin
Gallimard Jeunesse, Collection Giboulées, octobre 2009, 20€

 

Non, il n'y a pas de fautes d'orthographe dans le titre, parce qu'il ne s'agit pas des petites fleurs, mais bien du prénom, de deux prénoms celles de deux jeunes filles vivant dans la même ville, mais à deux époques bien éloignées : 1910 et 2010. Leur histoire commence en mai, et les premières planches, au dessus 1910 tout en ocre et doré, en dessous 2010 en bleu gris, montrent leur vie en parallèle, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles s'ennuient mortellement. Alors, au même moment, elles vont grimper dans le grenier interdit, par l'escalier ou l'échelle selon les époques, et découvrir un coffre derrière lequel se trouve un mystérieux portrait d'une femme aux yeux de biche. Le coffre s'ouvre, et clac ! Les ennuis commencent et nos deux Marguerite vont se retrouver propulsées chacune dans l'époque de l'autre. Et là débute une aventure fantastique servie par des dessins légers et insolents de Robin qui servent à merveille l'histoire de Vincent Cuvellier. Les deux demoiselles vont devoir s'adapter à la vie de celle qu'elles ont remplacées, mais est-ce toujours possible quand un siècle de changements, d'éducation différente vous sépare ? Et là est le charme de ce roman graphique pour lequel il faut un peu de temps pour s'habituer à la gymnastique entre les deux époques. Mais prenez le, car, cet album en vaut vraiment le détour. Des personnages bien construits, décrivant et/ou moquant les travers des différentes époques, soulignant les traits, les exagérations... permettant également de s'approprier les deux mondes notamment celui de 1910 dont nous sommes tellement éloignés. Deux jeunes filles attachantes, comme leurs familles, leurs mondes. Un réel plaisir de la découverte de page en page, à savourer jusqu'au final ébouriffant et tendre comme il se doit.

 

A découvrir sans tarder, vous ne serez pas déçus.

 

Jean-Luc Clerc

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Inventaire illustré des animaux

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Inventaire Illustré des animaux
Virginie Aladjidi, Emmanuelle Tchoukriel
Albin Michel Jeunesse, Septembre 2009, 14,9€

 

Un inventaire des animaux illustré, une sorte de bestiaire, à la Buffon, à la manière des naturalistes du XIXème siècle,  un petit catalogue rangé de façon pensée, ordonnée comme on vous l'expliquera dans l'introduction. Dès la couverture en fait, vous serez sous le charme, attirés par cette couverture cartonnée couverte de reproductions d'animaux ou dont l'ombre est passée en couleurs vives.

Quand à l'intérieur : les dessins d'animaux sont précis, Emmanuelle Tchoukriel est véritablement une magicienne et ses reproductions sont plus vraies que nature mises en valeur par les textes de Virginie Aladjidi qui donnent  des précisions sur les différents groupes et des détails intéressants permettant de repérer leurs caractéristiques, leur mode de vie. Ils sont classés par milieux afin de permettre de donner une idée de leur environnement. Chaque planche est un véritable bonheur pour les yeux. A signaler la qualité de l'édition sur papier épais, des images lumineuses. Un inventaire à offrir ou à se faire offrir et savourer sans modération.

 

Un véritable coup de cœur.

 

Jean-Luc Clerc

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Non-Non n'a plus rien à se mettre

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Magali Le Huche.
Editions Tourbillon, août 2009, 8€90

 

Quand Non-Non sort du lit (sa baignoire !) il ne sait pas quoi choisir dans sa commode pour s’habiller… plus rien à se mettre (plus rien dans les tiroirs). Mais Non-Non a des amis : des vrais ! Bon il faut bien l’avouer que ce soit Bio et son gout immodéré pour la couleur orange tricotée maison ; Gribouillette de retour de voyage avec ses vêtements pour le moins originaux ? ; Zoubi et ses maillots de bain de fille !..., rien ne va à Non-Non.

De pages en pages : des rabats, solides, pour petites mains impatientes, et des fou rires garantis. Parce que la recherche de Non-Non va donner lieu à des scènes coquasses avant qu’il ne trouve enfin ce qui lui convient : enfin lui il trouve cela bien !

Un petit livre cartonné mais couvert de plastique souple, doux et mignon pour les fans du plus célèbre ornithorynque des cours de récré.

 

Joseph C.

 

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28 décembre 2009

le prince amoureux

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Michael Morpurgo
Traduit de l'anglais par Diane Ménard
Illustré par Emma Chichester Clark
Gallimard Jeunesse, septembre 2009, 7€

 

 

Encore un conte de Noël... un énième ?

Le prince Federico, valeureux et aimé de tous, rencontre la princesse de ses rêves, Serafina, douce et charmante. Voici un conte rondement mené ; en une page, la première, tout est dit : le prince a trouvé et conquis - sans difficulté - sa princesse.

Oui, mais voilà, rien n'est simple et c'est ici que Morpurgo décide de commencer son récit. Le fameux « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » n'est pas pour ses deux héros. La princesse, en effet, peu à peu se renferme, s'étiole, et rien n'y peut, pas même les plus extravagantes idées et les plus beaux cadeaux de son prince. C'est la mort qui guette. Quel mal ronge Serafina ? D'où lui vient cette tristesse qui se mue en désespoir et lui ôte toute envie de vivre ? Tout l'amour du monde semble se heurter à un mur de solitude. À l'approche de Noël, Federico, désespéré, fuit le château où se meurt son épouse, rencontre une troupe de gens du voyage-marionnettistes, leur confie sa douleur et promet son royaume à qui sauvera Serafina. Les comédiens lui promettent de venir l'aider.

Le miracle de Noël aura-t-il lieu ? Federico verra-t-il mourir celle qu'il aime ?

Le prince amoureux est un conte sur l'extraordinaire force de l'amour certes, mais aussi la puissance du rire et de l'imagination. Le théâtre, par le biais des marionnettistes et de leurs animaux, se révèle pantomime et souffle de vie. Enfin, tout se recentre autour de Noël et de son sens premier : la nativité et l'enfant.

Morpurgo, une fois de plus, frappe très fort avec ce récit court, mais qui ne déroge pas à l'extraordinaire poésie et à la profonde humanité qui sont deux des caractéristiques premières de son auteur. Auxquelles s'ajoute un véritable talent littéraire, n'en doutez pas ! La douceur de Serafina, l'amour absolu de Federico, la quête du bonheur perdu font de ce conte très émouvant un modèle du genre.

Le trait de E.C. Clark, parfois naïf et toujours d'une extrême douceur, convient à la perfection à ce texte tendre, souvent poignant mais aussi plein d'espoir. La palette de couleurs, riche, est employée au mieux et confère à ce petit ouvrage un véritable charme.

On peut regretter peut-être que les éditeurs français aient choisi de modifier le titre du livre et de traduire The best of times (le meilleur des temps) par le prince amoureux.

Le titre anglais, plus énigmatique en apparence, prend sens à la fin du conte... et quel sens ! Dommage. Il est parfois bon de laisser le voile se lever doucement...

 

Mathilde Piccoletti