09 octobre 2009
Wariwulf Tome I
Bryan Perro
Tome I : le premier des Râjâ
Mango, septembre 2009, 18 €
« « La Bête » est un jeune esclave doté d'une force surhumaine. Il est violent, mutique et se comporte comme un animal. Maltraité par son maître mésopotamien, il est bientôt enlevé par le chef d'une tribu nomade qui veut en faire le prochain champion des Olympiades. Récompensé pour ses prouesses physiques, il reçoit des pierres de lune qui lui révèlent son destin... La grande épopée du peuple des Loups-garous peut commencer... »
La plongée dans la nouvelle saga de Bryan Perro, Wariwulf, est immédiate, dès les premières lignes l'auteur va nous entrainer dans un univers d'une richesse rare : de la meute de loups au fond d'une forêt à l'Egypte antique au sud où un mage de la secte de Thot et son apprenti Sénosiris ont lu dans les étoiles les prémices d'un événement sans précédent, en passant par la Mésopotamie et Babylone ses jardins suspendus puis en remontant vers le nord avec Byzance la culture grecque, les jeux olympiques et enfin le pays des Thraces (au nord de la Grèce actuelle en bordure de la Mer Noire) et sa capitale Veliko Tarnovo, ville étrange sur laquelle règne Hitovo le Chien, étrange souverain adepte de l'orphisme.
Suivez la vie de « la Bête », Varka ou Avatah, cet esclave presque inquiétant et de son étrange destin, du pays des loups à l'Anatolie. Un monde où se mêlent légendes et mythologies grecque et mésopotamienne, monde de la magie avec les mages et les chamanes.
Un roman sans cesse en action, dont le suspens monte en puissance et dans lequel les secrets des différents personnages sont révélés peu à peu par des « flashback » réguliers qui permettent de construire l'histoire et d'en découvrir les origines.
Particulièrement bien documenté, Bryan Perro nous fait revivre par le moyen de petites histoires courtes racontés par ses personnages, ces héros et légendes d'un autre temps. Un monde cruel, violent, où la vie des hommes compte si peu parfois. Un monde où l'ambition des grands, les luttes intestines, les haines, les vengeances s'entremêlent de façon à construire un roman passionnant et rythmé. Les personnages sont nombreux, bien construits, attachants, sans mièvrerie ni compromission. Les descriptions détaillées et saisissantes.
Bryan Perro, maîtrise l'art du récit et nous dépayse totalement avec ce premier tome d'une série annoncée de huit par les éditions Mango. Découvrez bien vite ce qu'est la légende du premier des Râjâ : la légende prétend qu'il s'agit d'un humain moitié homme, moitié loup.
Ce premier tome est clairement une réussite et une excellente surprise de la rentrée en littérature jeunesse. Il devrait certainement être l'un des tous meilleurs romans dans sa catégorie avec une suite annoncée en 2010 qui on l'espère sera à la hauteur de ce premier opus : la barre est haute !
Rythmé, passionnant de bout en bout, un vrai dépaysement : une belle réussite !
Chronos
Publié dans #Ados, #SF et Fantastique / Merveilleux / Magie, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
06 octobre 2009
Etranger à Berlin
Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny
Naïve. septembre 2009. 18 E
En 1941, après la mort de ses parents Piotr Bruck est envoyé dans un orphelinat à Varsovie. En raison de son physique aryen et d'une ascendance allemande dans la famille de sa mère il est adopté par une famille allemande et nazie.
Il découvre alors la vie facile à Berlin dans l'Allemagne victorieuse, le fanatisme nazi dans sa famille adoptive, l'embrigadement dans les jeunesses hitlériennes puis il rencontre Lena Reiter dont la famille participe avec quelques autres à la résistance contre ce régime.
Ils survivront en fuyant en Suède.
C'est un roman qui revient sur plusieurs points importants du régime nazi :
-
Le retour forcé en Allemagne des ressortissants étrangers dont les familles avaient des ascendances allemandes
-
Les théories pseudo scientifiques raciales
-
Les programmes de purification de la race soit par extermination soit par expérimentation et dont les allemands furent aussi victimes
-
La difficile résistance à Hitler d'opposants allemands dans un pays majoritairement fanatisé.
L'expérience que Piotr a eu de la guerre en Pologne, le changement radical de sa vie quand il arrive en Allemagne expliquent nombre de ses interrogations , de ses hésitations. Il vit de l'intérieur le fanatisme hitlérien qui s'est emparé de la population et découvre par lui-même petit à petit les perversions extrêmes de ce régime.
Un roman historique bien documenté, pour des lecteurs déjà avertis, qui montre à quel point l'idéologie nazie a bouleversé les modes de pensée, les modes de vie dans ses aspects les plus intimes.
Mireille
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
Bleu Cauchemar Tome I
Laurie Faria Stolarz
Traduit de l'anglais (américain) par Valérie Le Plouhinec
Albin Michel, Collection WIZ, avril 2OO9, 13€
« Ce n'est pas la plus belle fille du lycée. Ni la plus populaire. Pourtant, elle est unique : elle a le don de prémonition ».
Bienvenue dans le monde de Laurie Faria Stolarz. Vous allez plongez dans le campus d'un petit lycée américain entouré de bois. Un lycée banal somme toute, avec sa cafétéria, sa bibliothèque, son équipe star de hockey, son internat, ses cours...
Vous y ferez la connaissance de Lucy Ann Brown et de ses condisciples Drea, Amber, Veronica pour les filles et PJ, Donavan et Chad pour les garçons.
Le livre et l'intrigue tournent autour de la petite bande et notamment de Lucy qui dès le début du livre a juste un problème : elle est en proie à des cauchemars plus qu'inquiétants qui provoquent chez elle de l'incontinence.
Plus inquiétant encore, ses cauchemars concernent sa meilleure amie Drea et un proche destin funeste.
A partir de là, le livre va évoluer principalement autour de cette intrigue : qui est le mystérieux admirateur de Drea, que veut-il ? Représente-t-il un réel danger ?
Ce livre peut être agaçant par un certain nombre d'aspects : ces campus américains peuvent lasser à la fin et si ce n'est définitivement pas votre passion : passez votre chemin. De même pour l'impression de plonger dans une de ces séries américaines à la mode avec médium à la clef de l'enquête. Par contre si vous êtes fan : foncez !
Pour le reste, il y a quelque chose dans ce roman qui fait qu'on le lit malgré tout jusqu'au bout. Et vous pourriez bien pour certains d'entre vous, vous laisser prendre au piège et le lire d'une traite en sursautant au moindre bruit.
L'histoire de Lucy Ann Brown, de son héritage familial, de son lien avec sa grand-mère sont intéressants (une influence locale ? Laurie Faria Stolarz est en effet originaire de la ville de Salem), tout comme son évolution en terme de confiance en soi, en ses capacités de « sorcière », en sa possibilité à séduire le plus beau garçon du lycée...
L'intrigue bien mince à priori tient cependant la route et vous tiendra en halène jusqu'au bout ou presque (vous risquez de découvrir même d'où vient le danger, mais à un moment où il n'est plus forcément nécessaire pour l'histoire de le garder caché) : rivalité, intrigues, le danger et la tension qui montent peu à peu. Drea survivra-t-elle ?
Suspens, amitié, amour !
Un tome I d'une série de quatre qui mérite tout de même le détour par bien des aspects positifs qui l'emportent au final. Une impression suffisamment agréable pour avoir envie de lire la suite : pas de panique pour les amateurs, elle arrive en octobre 2009 avec Blanc fantôme chez Wiz bien évidemment.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
20 septembre 2009
le diable au corps
Raymond Radiguet
Milan Jeunesse, Collection Vient (presque) de paraître, 9€50
« Pour écrire, il faut avoir vécu, mais ce que je voudrais savoir, c'est à quel âge on a le droit de dire : « j'ai vécu ». (...) Je crois qu'à tout âge, et dès le plus tendre, on a à la fois vécu et on commence à vivre. »
Raymond Radiguet
La lave brûlante de la passion coule sous la plume de Raymond Radiguet dans son premier roman le Diable au corps. Sous chaque phrase on sent l'embrasement de l'adolescent, presque adulte, parfois, puis de nouveau cédant aux caprices de son âge. Mais c'est certain, le héros du livre dont on ne connaît pas le prénom qui s'exprime à la première personne du singulier, (l'auteur qui a connu une passion similaire à l'âge de quatorze ans se défendra d'en avoir fait une autobiographie) veut grandir, tout connaître tout savoir de l'amour de ses plaisirs et de ses tourments. Une envie, insatiable qu'il justifie dans les premières lignes du roman par la guerre (1914-1918), le contexte particulier qu'elle permet.
Son amour sera Marthe jeune femme de quelques années plus âgée que lui, fiancée puis mariée dont il est d'abord persuadé d'être amoureux et dont il ne peut plus se passer ensuite. Roman d'initiation à l'amour, à ses contingences, ses obligations dans cette société du début du XXème siècle, le Diable au corps, montre bien la cruauté des sentiments, l'inconscience parfois, l'égoïsme de ce jeune homme qui veut aller au terme de son expérience, à la fois homme et enfant. L'impatience vibre sous ses mots, celle de grandir comme celle de ne rien changer pour rester fidèle à ses idéaux, celle de bousculer cette société hypocrite qui sait et qui lui pardonne un peu plus à lui parce qu'il est un homme.
Un court texte de quelques 150 pages au rythme effréné, à découvrir ou redécouvrir dans une nouvelle édition dont on peut remarquer la qualité : couverture soignée, magnifique, graphisme et typographie bien choisis à l'intérieur avec ce petit cœur qui revient à chaque page et qui s'effeuille comme les sentiments des héros.
Le petit plus à la fin : les quelques pages intitulées « & encore » qui nous donnent quelques clefs sur l'auteur, son époque avec des témoignages et avis d'autres grands auteurs sur l'œuvre, son contexte, son utilisation ensuite (cinéma...)
Une nouvelle collection qui graphiquement est superbe et qui choisit des textes à la hauteur : en sortie simultanée, les histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe, et pour octobre 2009 la merveille du XVIIIème siècle : les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
17 septembre 2009
Récit d'une mort annoncée
Anthony McGowan
Traduit de l'anglais par Cécile Chartres
Milan Jeunesse, Collection Macadam, juin 2009, 9€
« J'aimerais bouger. Partir d'ici ou vers autre chose. Agir. Mais je ne peux pas bouger, j'ai été brûlé et je suis comme l'un des corps recouverts de cendres de Pompéi, figé par la lave en fusion. Seuls mes yeux fonctionnent encore. Et cela suffit pour le voir venir. Le couteau qui va me tuer. Il est dans la main d'un garçon. Le garçon vient pour me tuer. Je dois m'enfuir. Je ne peux pas courir. J'ai trop peur pour courir.
Paul ne se souvient pas du moment précis de sa mort. Il se souvient d'avant. De l'atmosphère angoissante des cours au lycée. De la violence des gros durs de la classe. De services qu'il n'aurait pas dû rendre. Des sourires de Maddy... Et de ce couteau. Celui qu'il tenait au moment de sa mort... »
Ce court roman d'Anthony McGowan fait froid dans le dos. Il commence de façon très mystérieuse par la description de l'arme, du couteau, couvert de runes magiques, arme légendaire aux propriétaires aux noms immortels...Mais rien de tel dans la réalité. Ce récit nous plonge dans l'univers quotidien de Paul, un monde angoissant, où l'angoisse, la peur suintent des pages. Un roman fantastique pas au sens esprits frappeurs ou monstres en tous genres. Non rien de tel, juste une angoisse diffuse, liée au ton employé et à la façon de construire le récit. Son héros Paul raconte, se raconte nous entraine dans son lycée, sa chambre avec ses ennemis : le terrifiant Roth à l'aura maléfique et terrifiante, les « Zarbis » avec qui il pourrait devenir ami : Shane, Maddy, Billy... les parents, les profs. Tout se déroule comme si nous flottions au-dessus de l'histoire, comme si nous étions nous aussi déjà « morts », témoins impuissants de l'histoire, incapables d'interagir et d'empêcher la catastrophe.
Car on le sent rapidement quelque chose d'inéluctable est en train de se dérouler et rien ni personne ne pourra l'empêcher. L'auteur nous entraine dans le cauchemar de Paul et nous nous y enfonçons avec lui. Réflexion sur la dépendance, la solitude, la peur du regard de l'autre, des autres, des phénomènes de groupes, sur la lâcheté également, les décisions à prendre pour rester vivant. Car il y a plusieurs façons de mourir et la lame d'un couteau aussi dangereuse soit-elle n'est pas la seule arme ou la seule mort à craindre.
Incisif et très bien construit. Un très bon roman étrange qui pousse à la réflexion.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
16 septembre 2009
La conspiration Merlin
Diana Wyne Jones
Traduit de l'anglais par Laurence Kiefé.
Editions BAAM, décembre 2007, 13 €
« A Blest, un royaume qui ressemble à l'Angleterre, la Cour du Roi est obligée de se déplacer sans cesse d'une frontière à l'autre, de l'Ecosse au pays de Galles, de Newcastle à Southampton, pour activer le flux magique qui seul garantit la paix. Mais à Blest s'est noué un complot contre le roi et le Merlin, une conspiration de mages capable de bouleverser l'équilibre magique qui fait tenir ensemble non seulement le royaume, mais tous les mondes de l'Univers ».
Vous trouvez votre vie terne et sans relief, vous avez envie de fantaisie et de magie : il faut lire La conspiration Merlin. Vous y découvrirez Nick Mallory (il vit dans notre monde) et Arianrhod Hyde dite Roddy (elle vit à Blest) deux adolescents qui vont se retrouver propulsés dans une quête fantastique.
Avec eux, chacun de leur côté dans les deux premiers tiers du livre, vous découvrirez les différents mondes qui gravitent, se superposent au notre.
Vous emprunterez les chemins étranges et magiques entre les mondes. Vous y verrez des mondes étranges obsédés par la sécurité et l'organisation ; celui des exclus relégués trop près du ciel et de la lumière dangereuse du soleil ; vous y rencontrerez des gens généreux et de dangereux idéologues comme le Maître de prière.
Vous parlerez avec une panthère noire, mourrez de rire avec l'éléphante Pudmini dite Mini : un amour de bestiole qui vous le verrez peu se révéler problématique à gérer : « avez-vous jamais essayé de faire faire demi-tour dans le noire à un éléphant affolé... ? »
Vous verrez la maison de Romanov évoluer avec son état de santé ; les mondes déstabilisés se modifier peu à peu.
Vous y découvrirez également des histoires de famille avec Roddy notamment qui va découvrir les membres de sa famille comme cette partie où seules les filles et les femmes ont droit de cité. Vous suivrez finalement avec passion ces deux gamins attachants à la découverte de leurs racines, de leur identité.
Pourtant il faut faire vite car les mondes se dégradent et l'équilibre de l'univers bascule. Nick va devoir se résoudre à le réveiller....
Un livre à l'univers foisonnant avec des mondes différents, de la magie, du rêve et également des références (volontaires ou non ? ) à notre monde ses dérives et ses dangers.
Un vrai moment de magie et de plaisir par Diana Wyne Jones dont Neil Gaiman dit qu'elle est « ... tout simplement le meilleur auteur de magie, pour les lecteurs de tout âge ». Tout est dit !
Joseph C.
Publié dans #Ados, #romans junior, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
08 septembre 2009
Ce que disent les nuages
Lorris Murail
l'Archipel, Collection ARCHImaginaire, mai 2009, 15€95
Colin est un gamin ordinaire qui vit dans un monde terrifiant : il ne pleut plus depuis très longtemps et l'eau est de plus en plus rare. C'est en cherchant les dernières gouttes au fond du puits du jardin pour sauver les rosiers de sa maman que son destin va basculer.
« ... sur la margelle du puits, était assise une créature nimbée de lumière...attachées aux épaules et lui dissimulant à demi les bras, elle avait deux ailes d'or pâle... »
Colin a été choisi comme messager, mais dans un premier temps, la seule chose que semble avoir provoqué l'apparition c'est qu'il entend des voix des chants et qu'il apparaît désormais pour ses parents comme un gamin totalement détraqué et inquiétant. A un tel point que se mère Monia va choisir de l'emmener voir un prêtre le père Mandelier afin qu'il trouve une solution : vaguement troublé le père Mandelier finira par leur indiquer l'adresse d'un homme, un savant, ancien prêtre dénommé Kantor.
L'histoire bascule alors, Kantor va déceler chez Colin des similitudes avec d'autres personnes de l'histoire ayant aussi entendu des voix.
Le père Kantor a lui aussi un ancien condisciple Grégoire Murphy multimilliardaire qui contrôle une grande partie de la planète qui va s'intéresser de prêt au destin de Colin ou plus exactement à ce que ce jeune garçon peut apporter à son destin. Désormais Colin sera sous sa responsabilité accompagné de Béatrice une jeune femme au service du magnat tout puissant et du père Kantor.
Vont alors se dérouler toute une série d'aventures et de découvertes qui vont monter en tension avec des épisodes fantastiques (vous ne monterez peut être plus jamais dans un avion avec la même insouciance) jusqu'au final surprenant et plein d'optimisme.
Ce livre de Lorris Murail est une bonne surprise. Il ouvre la nouvelle collection ARCHImaginaire des éditions de l'Archipel. L'univers de Lorris Murail est étonnant, un mélange de roman d'anticipation (avec comme toile de fond la sécheresse et la guerre de l'eau qui a commencé sur terre avec une partie du globe sous des trombes d'eau et l'autre partie totalement asséchée n'ayant plus reçu une goutte d'eau depuis des mois) et de l'imaginaire et du merveilleux avec l'intervention des anges et des démons.
Sur fond de fin du monde, il tisse donc une histoire dans laquelle Colin va servir de courroie de transmission entre un monde qui court à sa perte et celui des puissances célestes en pleine guerre : les néphilim contre les galgallim
Un monde construit, plein d'histoires, de suspens, d'idées drôles bien construites qui font parfois froid dans le dos comme celle qui voudrait que les anges et démons contrôlent l'humanité depuis l'origine et nous manipulent totalement : voir le chapitre sur la préhistoire et l'atelier de falsification de Sheridan.
Une vision particulière du monde de l'au-delà : avec des démons, et la hiérarchie des anges particulière, êtres merveilleux mais dépourvus d'humour avec chacun un rôle particulier à tenir quoiqu'il arrive ou presque.
Un roman passionnant qui se lit d'une traite, et qui allie au plaisir de l'histoire bien écrite et bien construite celui d'une réflexion sur l'homme sa responsabilité sur la planète, sur notre société et sur les croyances et la destiné.
Une belle entrée en matière, à savourer cet été sur la plage ou ailleurs avec parfois un petit coup d'œil inquiet vers le ciel. Vous croyez aux anges et au merveilleux : Ce que disent les nuages est à dévorer sans retenue.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
28 août 2009
Les vampires de Manhattan (Tome 1)
Melissa de la Cruz
Traduit de l'anglais (américain) par Valérie le Plouhinec
Editions Albin Michel, Collection Wiz, octobre 2007, 13€50
Lorsque vous entrerez dans l'univers de Melissa de la Cruz, vous aurez d'abord l'impression de rentrer dans un monde superficiel, clinquant et terriblement « hype ». Très américain (vous serrez à New York comme chez vous), très mode (les meilleurs créateurs du monde vont défiler) et rythmé, le récit de Melissa de la Cruz vous entraîne dans un des lycée les plus sélect de New York : le lycée Duchesne.
Le départ de l'intrigue semble bien mince et il vous faudra même attendre la page 167 pour trouver le mot vampire pour la première fois. Peut-être fallait-il tout cela pour mettre l'univers de Mimi et Jack Force, de Théodora Van Allen de son meilleur ami Oliver de Dylan ou de Bliss, en place avec de loin en loin les extraits mystérieux du journal d'une certaine Catherine Carver datant du XVIIème siècle et la sensation progressive que sous le strass quelque chose de plus grave se joue.
Encore une histoire de vampire me direz-vous ? Oui, ils sont à la mode et en passe de détrôner le règne des sorciers en tout genre. Mais il ne s'agit pas de n'importe quels vampires, moins speed, électrique que le Twilight de Stéphanie Meyer ( publié par Hachette); moins angoissant et plus éloigné du mythe des vampires européens que le Dracula de Kate Cary (publié chez Milan) , ces vampires de la Haute font parfois penser par la trame de leur histoire à ces différents ouvrages (Edward brille au soleil, ceux de Manhattan le sont la nuit...) ou à l'excellente bande dessinée française, Rapaces (Dargaud) de Marini et Dufaux en plus soft bien évidemment. Car finalement cette histoire n'est pas si superficielle et Melissa de la Cruz a eu l'excellente idée de relire et de s'approprier l'histoire de ces anges déchus qui tentent de s'acheter une bonne conduite pour regagner le paradis perdu. L'histoire est pleine d'invention d'humour et de bonnes idées surprenantes. Mais la menace rôde pour ces vampires de la Haute société...
Inutile de déflorer l'histoire plus avant. Ne vous laissez cependant pas détourner par la couverture « girly » et plongez dans ce « Diable s'habille en Prada » miniature en écoutant pourquoi pas à fond Alain Souchon (« Putain, ça penche », tiré de l'album, « La vie Théodore », 2005, Virgin).
Léger comme les bulles d'un de nos meilleurs champagne, ce premier tome est à savourer sans modération. Vivement la suite !
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
Les vampires de Manhattan (Tome 2) Sang-Bleu
Melissa de la Cruz
Traduit de l'anglais (américain) par Valérie Le Plouhinec.
Editions Albin Michel, Collection WIZ, janvier 2009, 13€50
Alors qu'à New-York se prépare le bal annuel des 400, Théodora Van Alen et son intermédiaire Oliver Hazard-Perry sont à Venise à la recherche du grand-père de la jeune fille. Le trouveront-ils ? Si oui, acceptera-t-il de revenir et de les aider ? Détient-il les informations nécessaires ?
Plus dense, ce deuxième tome prend le temps de s'attarder sur les personnages, leur vie, leurs sentiments, des mœurs des vampires, leur code de lois strictes sont précisés, détaillés. Azraël (l'ange de la mort) et Abbadon (celui de la destruction) sont de la partie ainsi que de nouveaux personnages comme le mystérieux Kinglsey Martin. Alors, familiers, intermédiaires ou vampires tous semblent désormais sous la menace de cette vieille puissance en phase de réveil : les sang-d'argent. Melissa de la Cruz mèle habilement suspens, émotion, références culturelles, mélangeant les genres (du mondes des tops modèles à celui de l'immense bibliothèque du Sanctuaire) et les époques (le livre est émaillé de coupures de journaux du XIXème siècle relatant cette fois la disparition d'une célèbre et riche fiancée Maggie Stanford).
Sans vous en rendre compte vous vous laissez entraîner par un tourbillon de découvertes permettant la résolution d'énigmes posées précédemment ou épaississant le mystère pour d'autres. Plus dense donc mais tout aussi léger, pétillant et agréable que le tome précédent, de nouveau un vrai plaisir de lecture.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
Les vampires de Manhattan (Tome 3) Sang-d'Argent
Melissa de la Cruz
Traduit de l'anglais (américain) par Valérie Le Plouhinec
Editions Albin Michel, Collection WIZ, juin 2009, 13€50
Ce troisième tome de la série permet de retrouver tous les protagonistes : Mimi et Jack Force les jumeaux ; Théodora, Oliver, Bliss, Jordan...
Les héros poursuivent leur évolution mais également certains vampires disparus font leur retour.
Cette troisième partie permet à Melissa de la Cruz d'approfondir encore ses personnages, la trame de son histoire s'est encore densifiée et le mystère de savoir qui est dans quel camp, celui des Sang bleus ou celui des traîtres des Sang-d'Argent, est particulièrement difficile à démêler.
Toujours aussi brillant, ce troisième opus ne vous décevra pas : il mêle avec brio les histoires passées et présentes. Amour, intrigues, pouvoirs qui se révèlent peu à peu.
Très bien construit, très bien écrit, mêlant légèreté apparente comme au début de la série et profondeur des sentiments de l'histoire, ce récit est une fois de plus une réussite.
L'accélération du récit dans les derniers chapitres est foudroyante, vous y perdrez tous vos repères, tout va basculer.
Inutile de vous le conter en détail, sachez simplement que vous y retrouverez tout le plaisir des tomes précédents.
Et puis l'histoire est-elle réellement terminée ?
Les lycéens et lycéennes se l'arrachent : ils ont bien raison.
Jean-Luc Clerc
Publié dans #Ados, #SF et Fantastique / Merveilleux / Magie, +critique des lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook
16 juillet 2009
Terre-Noire, t. 1 : les Exilés du tsar
Michel Honaker
Flammarion - 13 €
Le jeune Stepan, musicien prodige recueilli par la baronne Danilov, obtient un franc succès lors de la représentation de son ballet le Chat botté, à Saint-Pétersbourg. Sa réussite attise les jalousies au sein de sa famille adoptive ; seules la baronne et Natalia, sa cadette, l'aiment et le soutiennent. Mais l'orgueil, la soif de pouvoir et de richesses de certains vont obliger Stepan à quitter ce qu'il aime le plus : Natalia et son domaine de Terre-Noire, que la Baronne lui avait légué.
Spolié, trahi, réduit à néant, l'exilé prendra la route de l'Europe et gardera à jamais une haine contre ceux qui l'ont anéanti. Le retour n'en sera que plus intéressant.
La trilogie Terre-Noire avait paru chez Rageot dans les années 1990. Michel Honaker explique en avant-propos les raisons qui l'ont poussé à reprendre de fond en comble la rédaction de cette trilogie. Et son travail de réécriture est un vrai régal. On se retrouve happé par cette atmosphère russe de la fin du xixe siècle, où les prémisses de la révolution commencent à apparaître.
Le récit est un mélange de journaux intimes tenus par les deux personnages principaux et de correspondances entre les différents protagonistes de l'histoire. Cette structure, qui aurait pu être confuse sans le talent de l'auteur, donne au texte un rythme haletant. Grâce à ces perspectives différentes, l'histoire s'enrichit d'événements et d'émotions, créant un suspense certain.
On retrouve, dans ce premier tome, le souffle épique d'un Comte de Monte-Cristo. Tous les éléments sont mis en place pour nous faire languir de connaître la suite...
Delphine Vacheron
Publié dans #Ados, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook