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27 novembre 2009

Mon sorcier bien-aimé

Monsorcier bien-aimé.jpg

Audren
L'école des Loisirs, collection Neuf, septembre 2009, 8 €

 

 

L'auteure de ce livre croit aux fées, aux anges gardiens et au temps élastique évoqué dans les aventures d'Olsen Petersen... Il paraît même qu'elle est un peu sorcière, fée et magicienne !

 

C'est donc tout naturel qu'elle nous raconte la vie de la famille Casablanquette, sorciers de générations en générations. Et dans la famille Casablanquette, c'est Amazir 9 ans et son balai magique, Virgile, qui nous intéressent.  Même que sa baquette magique s'appelle blop !

Alors là, je vous vois venir, ouaous un sorcier, trop bon ! Ben, non ! Ras le bol de la magie, lui Amazir il rêve d'être comme n'importe lequel des humains de son entourage : faire son lit, ranger sa chambre, faire ses devoirs, lire des livres, enfin naturellement sans claquer des doigts. Surtout il est amoureux de Leslie Cocovino.

Et là, c'est la catastrophe : « J'ouvre le vieux grimoire et je prononce la formule magique :
Par le bazar du grand hasard.
Faites qu'à tous mes pouvoirs
Je dise enfin au revoir » ...

L'entrée dans la vraie vie, sans magie, il trouve cela formidable, jusqu'au jour ...

 

Un petit livre insolent, très drôle (vous devriez aimer la manie des balais volants de la famille). Un livre intelligent, qui sous le prétexte de la magie fait réfléchir sur la différence, la famille, son poids, sa nécessité...

 

Un petit livre magique, qui se lit d'une traite pour rêver qu'un jour une fée vous appelle mon sorcier bien-aimé.

 

Jean-Luc

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07 novembre 2009

Gwydion Tome I

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Peter Schwindt
Tome I : Sur la route de Camelot
Traduit de l'allemand par Florence  Quillet
Bayard Jeunesse, octobre 2009, 12,9 €

 

 

« Odwyn, 13 ans, travaille dur dans la ferme de son père. Comme les siens, il ignore encore que les Saxons ont envahi son pays, les Cornouailles. Or, un jour, les barbares attaquent et dévastent sa maison. Sa famille échappe de justesse à la mort, sauvée par un mystérieux chevalier, Humber de Llanwick. Pour Odwyn, c'est l'occasion ou jamais d'échapper à son destin de paysan... »

 

Le nouveau roman de Peter Schwindt démarre sur les chapeaux de roues : il faut peu de temps en effet à notre héros pour rencontrer les ennuis et ce sous la forme des envahisseurs Saxons. A partir de là, Odwyn va se lancer à l'aventure tout d'abord sur les traces et avec Humbert de Llanwick avant de gagner seul le château des légendes Camelot où vivent encore Arthur, Guenièvre et la plupart des chevaliers de la Table Ronde, tout comme un certain Merlin ! Il finira par s'y faire accepter par ses camarades notamment Rowan et y subira les durs entrainements menés d'une main de fer par le sénéchal Kay (vous savez celui de la légende, du film de Walt Disney, le grand frère un peu lourd d'Arthur en somme). Mais, il va falloir sauver Camelot et partir à la recherche des dernières pages du livre de Joseph d'Arimathie qui permet la quête du Graal.

Chevaliers, magie (Merlin, Dame du Lac, visions d'Odwyn)... enquêtes, initiation à la chevalerie et à ses valeurs, tout est au rendez-vous dans ce roman très bien écrit et rythmé qui vous entrainera jusqu'à la dernière page sans pouvoir vous arrêter. C'est aussi l'occasion de découvrir peu à peu le destin d'Odwyn que la Dame du Lac et Merlin appellent dès leur première rencontre, Gwydion :  le prénom que sa mère lui a donné sur son lit de mort...

 

Personnages bien construits, attachants, aventures cohérentes, pleines de rebondissements qui permettent de retrouver de vieilles légendes mêlées aux nouvelles aventures des héros.

Un très bon premier tome qui donne une furieuse envie arrivé à la fin de chercher sur la pile d'à côté, la suite... mais pour cela il faudra attendre, et on espère que les éditions Bayard auront pitié de notre impatience !

 

Jean-Luc Clerc

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Jack Flint Tomes I et II

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Joe Donnelly
Traduit de l'anglais par Emmanuelle Pingault.
Tome II : Et la malédiction du serpent
Milan jeunesse, Collection Grands Romans, avril 2009, 13 €

 

 

Dès le départ le lien est fait avec le tome précédent et vous pourriez sans peine lire ce tome sans être trop perturbé (dommage cependant). Cette fois-ci les garçons à la rechercher de Corry, vont se trouver en Eirinn, confrontés à Dermott, seigneur de la Louvière, et Fainn sorcier attaché à son service.

Un hiver de plus en plus froid et éternel règne désormais sur la verte contrée : le seigneur de la Louvière et son âme damnée se sont emparés de la harpe magique qui permet le retour des saisons. Ils peuvent ainsi, affamer la contrée et soumettre leurs rivaux.

 

Pourtant l'arrivée impromptue de Corrywen d'abord puis des deux garçons vont poser de nombreux problèmes et bouleverser les plans de ces deux êtres maléfiques. Une prédiction ne dit-elle pas que Dermott sera vaincu par une femme rousse ?

 

Dans leur quête pour retrouver leur amie tout d'abord, puis pour sauver le pays,  les garçons vont rencontrer de nombreux alliés : le leprechaun ou plus exactement le Cluricaun Rune qui leur coudra des bottes magiques ; son ami le Cluricaun Brand chef de la Vagabande qui circule en charriots tirés par des poneys grassouillets et composée de Vingtaine Quatre-mains de Tigally et Tagelyn les jumelles... ; les géants ; le dernier des bardes....

La lutte qui s'engage alors entre Fainn et les jeunes gens  et leurs amis est époustouflante sur une terre de légende rude comme ses habitants. Les amis vont devoir faire des choix difficiles pour sauver leur vie et celles de leurs compagnons.

 

Joe Donnelly est  encore plus à l'aise dans ce second récit. Il maîtrise désormais son monde et peut se permettre une bonne dose d'humour, de références et clins d'oeil en tout genre.  Jack Flint est désormais une série, une histoire, des histoires pleines de fantaisies, de magie, d'aventures, de batailles sur fond d'amitié indéfectible entre Jack et Kerry. Alors peu importe si les gentils finissent toujours par triompher : c'est une vraie réussite.

 

IL FAUT LIRE LES AVENTURES DE JACK FLINT . ENTHOUSIASMANT

Jean-Luc Clerc

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28 octobre 2009

Les voyages de Théodore. Tome I

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Susan Schade (texte) et Jon Buller (illustrations)
Tome I : le Mont des Brumes.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sidonie Van Den Dries
Bayard Jeunesse, octobre 2009, 14,5€

Théodore est un écureuil, un petit être curieux qui comme beaucoup d'animaux de son monde, parle ! Et oui, il parle, et les humains n'existent pas, ou plus exactement ils n'existent plus que dans les légendes que se racontent les animaux des bois sauvages. Et d'ailleurs tout commence par une dispute entre Théodore et sa sœur Dolorès au sujet de ces humains : le premier soutient qu'ils ont existé et la seconde, elle, affirme qu'il ne s'agit que de bêtises.

Mais notre ami est têtu et s'obstine à croire et vivre différemment des siens. Il va en faire les frais en étant entrainé par une tempête dans la Cité des Ruines des légendes. Et là : stupeur ! Théodore découvre que les légendes sont vraies que les humains ont vécu ici, qu'ils ont inventé plein de choses comme le moyen de conserver la nourriture dans des boîtes de conserve, des vêtements : voire le passage où il va vouloir s'habiller et trouver son bonheur dans un magasin de jouet au rayon Barbie !

 

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Les voyages de Théodore,  Editions Bayard, octobre 2009, p. 77

 

Son arrivée accidentelle dans la ville en ruine, va donc lui permettre de multiples découvertes, mais également des rencontres avec de nouveaux amis : Ferdinand le Hérisson ou Olive l'Ourse du Mont des Brumes...

Ce roman aux allures de bande dessinée est un roman graphique. Il mêle en effet les pages de récits à celles sous forme de planches de dessins, sans que le lecteur ne s'y perde ou qu'il se sente gêné en aucune manière. Les illustrations prennent de loin en loin le relais du récit, renforçant l'aspect parfois nostalgique du roman. En effet cette fable écologique, tient parfois du roman d'anticipation en laissant à réfléchir sur un monde dont les humains ont disparu.

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Les voyages de Théodore, Bayard Jeunesse, Octobre 2009, p. 77

 

Une histoire entre science-fiction et conte, bien menée, rythmée, sans temps mort, avec de réels moments de tendresse, de douceur. Jamais mièvre, avec une menace diffuse, comme la crainte des prédateurs, et de nombreux questionnements comme celui de la peur de l'autre, de l'inconnu. La question aussi de la transmission du savoir avec les livres et le problème de l'éducation sont également posés. L'histoire est également un hommage à la liberté, à l'inventivité et à l'amitié. Et puis une dernière partie étonnante avec l'intrusion des machines et une surprise.

Enfin, un très beau livre à la jaquette superbement illustrée, dont voici la quatrième de couverture :

 

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Un livre cartonné au format agréable dont, la couverture est illustrée différemment de la jaquette :

 

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Un livre graphique construit de façon cohérente, superbement illustré en bichromie avec le bleu ciel qui revient régulièrement et dont la lumière illumine les pages de façon étonnante. Une très bonne surprise de fin d'année, avec un très beau travail de publication. Laissez-vous tenter par ce premier tome des aventures de l'ami Théodore, vous ne serez pas déçus.
Et il faut bien l'avouer, on attend la suite avec une certaine impatience !

 (Coup de coeur de Claire)

Jean-Luc Clerc

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22 septembre 2009

Le département du diable

Ledépartemetn dudiable.gifMichel Honaker
Flammarion, collection Tribal, février 2009, 10 €

 

« - Si j'ai couru le risque de venir, Monsieur, c'est pour vous prévenir solennellement. Vous avez un département du diable, au sein de la société. Un cabinet noir, comprenant un certain nombre de  personnes qui jouent dans l'autre camp.

A l'instant où Dave sortait dans le couloir, il entendit le cliquetis des armes à feu que l'on charge. Il n'était plus en sécurité nulle part. Les choses étaient allées trop loin. »

 

Une histoire de traque, d'enquête : si vous êtes amateurs du genre, ce livre est pour vous ! Du rythme, du mouvement, du suspens, de la trahison, trop de monde joue double-jeu. Le héros, Dave Ofrion est un sportif, un grand costaud, entrainé aux techniques du combat en corps à corps. Il est  très sympa et un vrai génie du bricolage et des technologies de pointe. Un livre à lire d'une traite.

Passionnant !

 

Mathilde C. (12 ans) 

16 septembre 2009

La conspiration Merlin

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Diana Wyne Jones
Traduit de l'anglais par Laurence Kiefé.
Editions BAAM, décembre 2007, 13 €

 

« A Blest, un royaume qui ressemble à l'Angleterre, la Cour du Roi est obligée de se déplacer sans cesse d'une frontière à l'autre, de l'Ecosse au pays de Galles, de Newcastle à Southampton, pour activer le flux magique qui seul garantit la paix. Mais à Blest s'est noué un complot contre le roi et le Merlin, une conspiration de mages capable de bouleverser l'équilibre magique qui fait tenir ensemble non seulement le royaume, mais tous les mondes de l'Univers ».

 

Vous trouvez votre vie terne et sans relief, vous avez envie de fantaisie et de magie : il faut lire La conspiration Merlin. Vous y découvrirez Nick Mallory (il vit dans notre monde) et Arianrhod Hyde  dite Roddy (elle vit à Blest) deux adolescents qui vont se retrouver propulsés dans une quête fantastique.

Avec eux, chacun de leur côté dans les deux premiers tiers du livre, vous découvrirez les différents mondes qui gravitent, se superposent au notre.

Vous emprunterez les chemins étranges et magiques entre les mondes. Vous y verrez des mondes étranges obsédés par la sécurité et l'organisation ; celui des exclus relégués trop près du ciel et de la lumière dangereuse du soleil ; vous y rencontrerez des gens généreux et de dangereux idéologues comme le Maître de prière.

Vous parlerez avec une panthère noire, mourrez de rire avec l'éléphante Pudmini dite Mini : un amour de bestiole qui vous le verrez peu se révéler problématique à gérer : « avez-vous jamais essayé de faire faire demi-tour dans le noire à un éléphant affolé... ?  »

Vous verrez la maison de Romanov évoluer avec son état de santé ; les mondes déstabilisés se modifier peu à peu.

Vous y découvrirez également des histoires de famille avec Roddy notamment qui va découvrir les membres de sa famille comme cette partie où seules les filles et les femmes ont droit de cité. Vous suivrez finalement avec passion ces deux gamins attachants à la découverte de leurs racines, de leur identité.

 

Pourtant il faut faire vite car les mondes se dégradent et l'équilibre de l'univers bascule. Nick va devoir se résoudre à le réveiller....

 

Un livre à l'univers foisonnant avec des mondes différents, de la magie, du rêve et également des références (volontaires ou non ? ) à notre monde ses dérives et ses dangers.

Un vrai moment de magie et de plaisir par Diana Wyne Jones dont Neil Gaiman dit qu'elle est « ... tout simplement le meilleur auteur de magie, pour les lecteurs de tout âge ». Tout est dit !

 

Joseph C.

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03 septembre 2009

La soupe de diamants

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Norma Huidobro

Traduction S. Aslanides et M. Amfreville

Ecole des loisirs, coll. Neuf - 9,50 €

 

Plongez dans cette délicieuse soupe de diamants ! Malena adore partir en vacances chez son grand-père à Capilla del Monte. Suite à la découverte d'un collier égaré dans le quartier où une infirmière est assassinée et persuadée de l'innocence de Pépino, l'assassin présumé, Maléna mène son enquête. Or l'affaire semble avoir un lien avec une maison abandonnée par un anglais dans le quartier et un vol de diamant, dérobé dans les années trente en Angleterre, « l'un des grands vols du XXème siècle ».

Humour et suspense garantis par la lecture de ce très bon roman.

A signaler la parution en janvier 2009 d'un premier roman de Norma Huidobro chez Liana Lévi « le lieu perdu ».

 

Sophie Coutelle

 

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La longue marche des dindes

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Kathleen Karr

Traduction Hélène Misserly

Ecole des Loisirs, coll. Neuf - 9 €

 

Dans l'Amérique du XIXe siècle, Simon Green, garçon un peu naïf d'une dizaine d'années, va tenter de faire fortune en achetant des dindes qu'il pourra revendre vingt fois plus cher de l'autre côté du pays, à Denver.

Avec son compagnon de route Bidwell Peece, un vieillard du village, son chien Emmett et ses mille dindes, Simon nous embarque avec lui dans une traversée des Etats-Unis rocambolesque à l'allure d'un Western. On va du Missouri jusqu'en Utah en passant par le Kansas, des paysages du désert à celui des montagnes.

Rencontres étonnantes, moments tendres, parfois difficiles mais souvent drôles, Kathleen Karr nous offre un roman d'aventures irrésistible.

 

Amandine Gaudry

 

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01 septembre 2009

Deux Pouces et Demi

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Thomas Lavachery
Editions Bayard Jeunesse, Collection Millezime, Juin 2009, 9€90

 

Un homme dont on ne sait rien ou presque, rentre chez lui après un lointain voyage avec, dans ses bagages, deux visiteurs indésirables et mystérieux : des frelons asiatiques. Il revient dans sa maison de Bruxelles, qui date des années 1570. Bien évidemment, il ne reste rien ou presque de cette époque, enfin c'est ce que l'on pourrait croire.

En effet, trois petites créatures étranges, hautes de deux pouces (un peu plus de cinq centimètres)  grises de la tête aux pieds... habitent elles aussi cette maison. Et l'arrivée des frelons va troubler leur quotidien bicentenaire au point de les forcer à aller trouver une ancienne connaissance isolée dans les sous-sols de la maison depuis bien longtemps : Gilles.

 

A partir de là, vous allez plonger avec délice au XVIIIème siècle avec le peintre Emmanuel Denef, peintre talentueux mais particulièrement laid et malheureux qui se désespère de trouver une épouse aimante et ne veut pas lui imposer sa laideur. Le brave homme cultivé, féru d'alchimie va alors se lancer dans une quête des plus troublantes, réaliser un rêve impossible : comme il ne peut se marier, il aura un enfant mais pas n'importe lequel : un homoncule.

Ses connaissances en alchimie sont cependant bien maigres et il ne pourra créer que des ombres, les petites créatures rencontrées au début du roman.

Il part alors en Italie à Urbino pour rencontrer l'homme de la dernière chance, un vieil alchimiste irascible : Guido Spaziano.

 

De leur rencontre va naître un être merveilleux et brillant qui survivra à ses créateurs et terminera l'histoire au XXème siècle pour notre plus grand plaisir. Les derniers chapitres ouvrent sur une fin originale et difficilement imaginable : un réel plaisir.

 

Je l'avoue, depuis Bjorn le Morphir, je suis un fan absolu de Thomas Lavachery et c'est avec une attente immense et un grand plaisir que je me suis jeté sur son nouveau roman. Alors ? Allait-il être à la hauteur de nos attentes ? Et bien oui, très vite dès les premières lignes, vous vous laisserez emporter par l'histoire et n'aurez qu'une envie : dévorer le roman d'une seule traite. Rompant avec la saga du Morphir, Thomas Lavachery nous entraîne cette fois-ci dans le monde de l'alchimie, avec un roman qui donne de nouveau la part belle aux sentiments et à la description de ses personnages.

Un court roman de quelques 172 pages, un réel plaisir de lecture.

Jean-Luc Clerc

 

 

Apolline et le chat masqué

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Chris Riddell
Traduit de l'anglais par Amélie Sarn
Editions Milan Jeunesse, mai 2008, 11€

 

« Des chiens d'appartement disparaissent sans laisser de traces. Bizarre, bizarre...Qu'est-il arrivé  à ces adorables toutous ? Apolline et monsieur Munroe sont sur une piste. Mais chut !... Ils ne doivent pas être repérés. »

 

Vous ne connaissez pas Chris Riddell ? Mais qu'avez vous donc lu ces dix dernières années ? Il est l'un des auteurs anglais parmi les plus prolifiques et tant mieux. Avec son compère Paul Stewart, il a coécrit Edgar Destoits, Les chroniques du marais qui pue, Les chroniques du bout du monde, ou Les aventuriers du très très loin.

Il avance ici en solitaire et nous offre un petit roman plein de douceur, d'étrange, à l'imagination débordante sous prétexte d'une enquête.

Car Apolline Brun est une jeune demoiselle épatante qui vit dans un monde étrange. Seule, la plupart du temps, puisque ses parents sont quasiment toujours absents car ils appartiennent à la société des collectionneurs itinérants. Ces cartes toujours savoureuses et pleines de loufoquerie sont d'ailleurs toujours le moyen pour eux de garder le lien avec leur fille et surtout de façon très étrange de devancer une partie de ses faits et gestes.

Dans cet épisode, la jeune fille qui est également très entourée avec une armée de serviteurs en tout genre, s'ennuie et va partir à l'aventure à cause de la disparition de chiens de richissimes propriétaires (et quelles propriétaires : jetez un œil sur leur allure, vous ne serez pas déçu)

Ce tome I est une excellente surprise : l'histoire sur le mode de l'humour (vous risquez fort d'hurler de rire en découvrant l'affiche de la disparition de Rupert Pom-Pom Queue-Touffue) allie l'enquête à l'étrange, avec ce drôle de compagnon qui accompagne partout Apolline, Monsieur Munroe, un ours qui vit dans le sous-sol de l'immeuble.

Mais le petit plus de ce délicieux roman est certainement son graphisme. Toute l'histoire est illustrée en noir et blanc  avec régulièrement une touche de rouge vif qui illumine la page. Un superbe livre à la couverture cartonnée donnant l'impression d'un livre à l'ancienne.

 

Drôle, inventif et plein de fraicheur : une vraie réussite.

A lire et à regarder tout autant.

 

Jean-Luc Clerc

Apolline et le fantôme de l'école

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Chris Riddell
Traduit de l'anglais par Amélie Sarn
Editions Milan Jeunesse, avril 2009, 11€

 

« Apolline et Monsieur Munroe, son meilleur ami, font leur rentrée...et rien ne les effraie, pas même d'apprendre que l'école est hantée ! Sauront-ils démasquer le fantôme de l'école ? »

 

Où l'on retrouve avec bonheur le monde loufoque de Chris Riddell. Apolline va se faire une nouvelle amie (un peu « coincée » il faut bien le reconnaître) : Cécilie. Celle-ci va l'entraîner dans de nouvelles aventures, et l'amener à s'inscrire à l'école Alice B. Dupont pour aider chacun à découvrir son don spécial ! Laissez-vous tenter par une invitation à prendre le thé avec une théière à double bec de la collection de théières des parents d'Apolline. Et puis tremblez dans cette école mystérieuse où tout est étrange :  de Karkass le majordome à l'allure de géant qui les accueille avec ses allures de la créature de Frankenstein, au fantôme qui hante les lieux : la malédiction du cheval des Hammerstein. Et puis chacun des pensionnaires de cet étrange collège  sont et ont des compagnons particuliers : Brian le fils de l'homme invisible, ou la sultane de Pahang et Coucou son éléphant à poils longs. Des références au monde des adultes comme le majordome ou celle au tableau le Cri de Munch. Une atmosphère bien étrange, mais Apolline et son assistant poilu iront une fois de plus au bout de l'aventure.

 

De nouveau une invitation au rêve, au monde le l'étrange de l'imprévisible avec toujours ces illustrations en noir et blanc qui font partie prenante de l'histoire avec cette fois-ci une nouvelle couleur : après le rouge du premier tome, c'est au bleu d'être le maître des lieux. Chris Riddell est un décidément un magicien.

 

Apolline est une amie fantastique qui entraine au rêve et à l'évasion : une vraie plongée dans un monde à la fois loufoque, étrange et tout en douceur : l'humour et la dérision anglaises au service de la fantaisie. Quel plaisir ! Pourvu qu'il y en ait d'autres.

 

Jean-Luc Clerc

Corydon et l'île aux monstres (Tome I)

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Tobias Druitt
Traduit de l'anglais par Stan Barets
Editions Tourbillon, mai 2009, 13€95

 

« Corydon, un jeune berger grec, a été banni de son village pour être né avec un pied de bouc. Abandonné de tous, il est un jour capturé par une bande de pirates que se fait de l'argent en exhibant des créatures comme le Minotaure, l'Hydre ou la gorgone Méduse. Grâce au dieu Pan, Corydon réussira à les libérer et à s'enfuir. Mais ce n'est que le début de leurs épreuves, car l'armée de Persée approche... »

 

Corydon est un jeune berger particulier vous l'aurez compris : c'est ce que les paysans du coin appellent un « mormoluke » : un démon.

Son destin presque tranquille va être perturbé par sa capture et sa libération et il va se réfugier avec les trois gorgones Sthéno et Euryale (les deux immortelles) et Méduse enceinte qui désormais ne le quitte plus.

Mais Corydon doit accomplir son destin et notamment découvrir qui il est vraiment et quel dieu est son père. Cette découverte va l'amener à découvrir quel est son véritable destin, lui que les paysans autrefois avaient désigné sous le nom de « pharmakos » : le bouc émissaire, mais ce qui signifie également soit le poison soit le remède. Mais le remède à quoi ?

Car ce petit monde des monstres est menacé par l'ennui du héros Persée, véritable caricature du héros grec suffisant et lâche qui pour redorer son blason va se lancer dans la chasse aux monstres.

 

Ce livre exigeant sous des abords faciles entre de plein pied dans la mythologie grecque. Avec ses mystères, ses légendes, ses contradictions. Le tout est remanié en partie pour rendre les héros bien vivants avec des aventures en partie inédites. C'est ce qui fait d'ailleurs le charme de ce roman, le mélange entre ce que l'on retrouve de la mythologie et les inventions qui permettent de rendre les héros plus attachants plus présents.

Beaucoup d'humour également dans l'écriture avec notamment quelques passages hilarants comme celui ou Persée débarque dans le bureau de son père Zeus, présenté en partie comme un homme d'affaires totalement débordé et qui ne se souvient d'ailleurs jamais du nom de son fils. La liste des héros qu'il lui remet et les commentaires qui sont accolés aux différents personnages sont savoureux : « Œdipe : Sans utilité pour qui que ce soit ».

 

Une plongée dans un monde de magie, de dieux, d'un temps qui n'est plus le notre avec les croyances différentes (les dieux, leurs caprices leur suffisance et les monstres en tout genre). Une belle histoire qui se tisse également autour de Corydon et de ses amis les gorgones, liens d'amitié et d'amour quasi filial entre notre héros et la gorgone Méduse. Un destin particulier que celui de Corydon qui va devoir entrer dans le jeu dangereux des divinités et descendre au royaume des morts pour y trouver en partie la clef de leur destin à tous.

 

Un très bon roman et un très bon moment de lecture dont on attend la suite avec impatience. Vous apprécierez surtout si vous êtes passionné de légendes anciennes et de mythologie. (à signaler seulement que le départ notamment vous paraitra peut-être d'un abord un peu compliqué parce qu'il faudra se remettre dans l'ambiance de cette mythologie pour profiter pleinement du roman et de ses ressorts.)

Il est toujours difficile de donner un âge de lecture mais ici une évidence s'impose : il faut être bon lecteur.

 

A suivre :

Corydon et la chute de l'Atlantide.

Corydon et le siège de Troie.

Jean-Luc Clerc

 

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29 août 2009

Magicologie

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The Remplace Company Plc.
Traduit de l'anglais par Danièle Chenal
Illustré par : Anne Yvonne Gilbert, John Howe, Tomislav Tomic...
Editions Milan Jeunesse, septembre 2006, 22€30

 

Note de l'éditeur : « l'édition originale de ce livre, imprimée en Angleterre il y a plusieurs siècles, a été redécouverte récemment dans le compartiment secret d'une vieille commode. L'éditeur a  pensé qu'il serait intéressant d'en faire un fac-similé à la fois pour le divertissement et l'édification des lecteurs, mais pour finir il a dû transcrire certains passages en langage moderne, sinon les charmes et sortilèges risquaient d'être difficiles à interpréter, voir d'avoir des conséquences regrettables. »

« Un récit fait par et pour les magiciens, leurs méthodes et leurs nombreux pouvoirs magiques par Merlin l'Enchanteur. »

 

Livre à la couverture cartonnée avec des « pierres précieuses incrustées » ,  Magicologie est un livre fascinant qui ouvre sur la monde de la magie et vous permettra de mettre à jour vos connaissances : il explique la tâche d'un magicien, illustre à l'aide d'un planisphère rappelant les premières reproductions cartographiques la présence des magiciens dans le monde ; présente l'atelier, les robes et accessoires d'un magicien ; les principales formules et sortilèges ou alors les potions remèdes amulettes et talismans en tout genre...

Les textes sont courts, biens présentés, les illustrations plutôt réussies, les informations souvent mises en valeur dans des encarts  et selon la formule de cette série de livre chez Milan, régulièrement de petites pochettes sous forme de petits livres, d'enveloppes surprises permet d'aller plus loin dans la découverte comme les cartes permettant la divination....

Un livre plein de surprises, d'imagination qui fait le bonheur des plus jeunes avides de magie à partir de 10 ans et saura surprendre les autres de tout âge par sa qualité.

Une réussite. Un livre « magique. »

Jean-Luc Clerc

 

 

 

 

27 août 2009

Les soeurs Eden et le maître des loups

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Lyn Gardner
Traduit de l'anglais par Marie-José Lamorlette
Illustrations de Julia Wauters.
Editions Tourbillon, Juin 2009 - 12€95


« A ce moment-là, une louve sortit sournoisement de derrière un arbre. Alice et elle se jaugèrent une seconde du regard. La petite fille pensa « Danger » et la louve pensa « Dîner »

Puis la bête regarda Aurore et Nico et pensa "Dessert" .

Alors, Alice cria à ses sœurs de grimper dans un arbre, glissa la main dans sa poche et se mit à bombarder la louve avec les rochers qui lui restaient. La bête hésita, se demandant visiblement si elle devait pourchasser le dessert ou l'entrée. Quand elle se rendit compte qu'elle risquait de perdre les deux, elle poussa un grondement de rage et se jeta à la gorge d'Alice ».

La quatrième de couverture donne le ton ! Bienvenue dans le monde des sœurs Eden : Aurore la raisonnable celle qui porte le même prénom que la Belle au bois dormant : aura-t-elle le même destin ? ;  Alice la rebelle oui comme dans Alice au pays des Merveilles : aussi gaffeuse et têtue... ; N'importe-Comment la benjamine : un lutin ? .

Vous aimez les contes de fées, l'histoire de la Belle au bois dormant, du joueur de flûte de Hammelin, d'ogres, de sorcières... vous allez adorer ce roman. Si vous êtes trop sérieux, que vous avez perdu votre âme d'enfant et que vous pensez que rien de merveilleux ne peut vous arriver, passez votre chemin ce petit trésor n'est pas pour vous !

Vous l'aurez compris Lyn Gardner détourne nos contes traditionnels pour mieux se les réapproprier et les réinventer : laissez-vous aller au plaisir de « redécouvrir » au fil des pages des clins d'oeils à vos meilleurs souvenirs d'enfance. Salivez de gourmandise dans la maison de pain d'épice bourrée de bonbons multicolores et autres pâtisseries....tremblez au son de l'instrument enchanté du joueur de flûte et de ses terribles pouvoirs.

Vous allez adorer Alice et ses sœurs et vous passionner pour leurs aventures pleines de rythme et de rebondissements.

Mais ce qui fait le charme absolu de ce roman n'est pas uniquement le plaisir que vous aurez à relire, retrouver vos contes traditionnels mais bien évidemment d'y retrouver l'ambiance. Entre rêve et cruauté comme toutes ces histoires écrites autrefois pour mettre en garde les enfants et les jeunes filles notamment sur les dangers du monde extérieur, des hommes et  des adultes en général.

Les trois sœurs vont apprendre au cours de leurs aventures à se connaître, s'aimer encore plus, s'entraider. Elles vont grandir en expérimentant, la peur, la trahison, le désespoir face à des parents qui s'aiment d'un amour exclusif un peu trop pour, en apparence tout du moins, s'intéresser réellement à leurs filles.

Une très belle réussite, qui oscille entre la légèreté de l'enfance et la souffrance, les drames familiaux , la cruauté du maître des loups,  qui se tissent peu à peu. Les sœurs Eden et le maître des Loups et Alice particulièrement font souvent penser à l'excellent Gisella et le pays d'Avant de Mordicai Gerstein.  (paru en 2006 chez Naïve)

Un très joli livre de plus superbement illustré par Julia Wauters. La couverture est une réussite qui attire le regard sur le livre et donne envie de le toucher de le regarder et chaque chapitre commence par des illustrations en noir et blanc telles des enseignes au devant des auberges d'autrefois. Il ne manque plus que le vent pour les entendre claquer et grincer au fil des pages.

Indiqué à partir de 9 ans par l'éditeur, signalons toutefois que vu la densité du roman, il  ne concernera que les très bons lecteurs de cet âge et tous les autres à partir de là.

Drôle, pétillant , inventif, émouvant : à lire absolument.

 

Jean-Luc Clerc

 

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Momo

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Michael Ende

Traduction Corinna Gepner

Bayard jeunesse, collection Estampille - 13,90 E.

 

Les éditions Bayard jeunesse nous permettent de (re)découvrir ce magnifique roman de Michael Ende paru pour la première fois en 1973.

Momo, petite fille sans âge et sans famille, s'est installée dans un amphithéâtre en ruines près d'une ville, après s'être échappée de l'orphelinat. Les citadins sympathisent avec elle et décident de l'aider, en lui aménageant la cavité de la scène ; chacun lui apporte à manger, tandis qu'elle apporte bonne humeur et réconfort. Tout le monde apprécie cette enfant, qui vit avec peu de choses comme Diogène dans son pithos. Beppo le balayeur et Gigi le conteur deviennent ses meilleurs amis. Dotée d'un humanisme hors pair, Momo sait écouter les autres et offrir de son temps. Elle est devenue une sorte de Pierre de patience : les gens vont se confier facilement à elle quand ils en ressentent le besoin.

Mais l'arrivée des messieurs gris va bouleverser la ville.

Ces hommes gris portant toujours chapeau et cigare existent grâce à la collecte qu'ils font du temps humain. Ils proposent aux habitants d'ouvrir un compte Epargne Temps. Il faut alors optimiser l'utilisation de son temps et ne plus le perdre à bavarder ou aider son voisin. Momo se retrouve seule ; il lui faudra l'aide de Maître Hora et de sa tortue Cassiopée pour tenter de rétablir la situation.  

Ce roman dénigre une société dans laquelle tout le monde court après le temps sans regarder autour de lui. Toutes les richesses de l'humanité sont réunies dans cette aventure fantastique et originale. Il en existe une adaptation cinématographique de Johannes Schaaf sorti en 1986.

 

Claire Bretin

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