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06 juillet 2022

La bonne idée de monsieur Johnson

Transformer une décharge en parc naturel, permettre à la nature de s'épanouir encore et toujours coup de ❤️❤️❤️

 

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Bienvenus à Jamaica Bay lieu devenu décharge au fil des années au sud de Nex-York, avec des tas d’ordures là où autrefois se trouvaient des marais salants et bien d’autres chose encore. A l’entrée de cette immense décharge à ciel ouverte se tenait le responsable du site, Herbert Johnson. Désespéré de voir toujours plus de déchets et de dégradation il décida un jour d’acheter des arbustes, des plantes et des graines qu’il sema aux quatre vents. Et peu à peu, la nature repris ses droits, les oiseaux commencèrent à revenir, des espèces rares, pas vues depuis des lustres survolèrent le site. Tous ces oiseaux provoquèrent la protestation de l’aéroport voisin tant les nuisances pour les avions étaient devenues nombreuses. Le maire de la ville s’en mêla et pris le partie de Johnson, construisit une déchetterie, mis fin aux dépôts d’ordure et permis ainsi le développement de la réserve  naturelle de Jamaica Bay. Cette histoire librement inspirée de celle du véritable Herbert Johnson qui nommé responsable du site transforma peu à peu la décharge en parc.  Un album formidable qui permettra à nos jeunes amis de découvrir que nous sommes capables quand nous le souhaitons de respecter la nature et de la protéger et de semer des graines pour les futures générations. On aime donc l’histoire mais aussi les illustrations de  Rémi Saillard  qui sait par son souci des détails et sa façon unique de représenter les plantes notamment donner vie à une nature qui très vite redevient luxuriante et belle.  Un très bon moment de lecture et de découverte. 

 

Jean-Luc 

 

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La bonne idée de monsieur Johnson 

Pierre Grosz

Illustrations de Rémi Saillard 

Editions la Cabane bleue, 29 avril 2022, 17 €

Vol à Venise

Partir à Venise mettre un masque et vivre à fond l'aventure ❤️❤️❤️❤️

 

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Venise et son cadre enchanteur, son carnaval fantasmé et trois gros oiseaux étranges que tout le monde ignore et la fête qui s’organise avec le prince de celle-ci qui attend sa couronne et d’un coup c’est la catastrophe. Course poursuite dans les rue des Venise entre les passants déguisés et masqués pour récupérer le voleur de la couronne et satisfaire le prince.
Mais récupérer la couronne sans les pierres précieuses qui l’ornaient est-il une bonne chose ? Que sont donc devenues ces pierres brillantes et lumineuses alors qu’au loin perchés dans leur nid sur une tour oubliée de tous s’échappent les cris de joie des trois gros oiseaux. 

Un conte onirique pour les fêtes de Pâques mais pas que pour suivre à cent à l’heure une belle aventure et des illustrations magnifiques, colorées qui appellent au rêve et au dépaysement. Magnifique album à découvrir et savoure

 

Jean-Luc 

 

 

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Vol à Venise 

Géraldine Elschner 

Illustrations : Ania Klauss

Editions de l’élan vert, 14 janvier 2022, 13,9 €

On joue à cache-cache ?

Merveilleux, lumineux, éblouissant de couleurs et de joie de vivre ❤️❤️❤️

 

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Véritable petite merveille d’illustrations, d’utilisation des couleurs et d’histoire toute simple avec pratiquement pas de texte, cet album est un délice idéal pour ce début d’été. Trois amis qui jouent à cache-cache, qui fixent des règles et des limites et qui bientôt les abandonnent pour élargir leur champs d’action et nous entrainent dans un maelström de couleurs er de paysages dans lesquels ils vont tenter de se fondre pour échapper aux autres. Joyeux, ludique et enchanteur, cet album est absolument merveilleux et indispensable. A découvrir, partager, offrir et savourer sans modération aucune. 

 

Jean-Luc 

 

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On joue à cache-cache ?  

Léa Viana Ferreira

Editions CotCotCot Editions, 15 mars 2022, 18 €

 

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Illustrations © CotCotCot éditions tous droits réservés. merci 

Pierre et Bob, chiens-détectives : L’enquête de la dent suspecte

Nos deux toutous préférés reviennent pour une nouvelle enquête ... ouvrez grand la bouche ❤️❤️❤️

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Invités à l’anniversaire de Madame l’oie, Pierre et Bob les deux copains arrivent en pleine catastrophe : quelqu’un a dévoré le gâteau. S’en suit une délicieuse partie de plage et de recherche où la dentition de toutes les bestioles délicieusement dessinées va être observée à la loupe, en effet, le glouton a laissé un morceau de dent. Alors qu’ils font chou blanc et que d’un coup le mystère s’éclaircit en permettant de dénoncer le vrai coupable et de lancer une nouvelle future enquête. 

C’est frais, l’autrice a un don particulier pour donner à ses animaux une allure si particulière qu’on aime beaucoup. Une histoire pour les petits pour grandir en observant et en s’amusant. On aime beaucoup 

 

Jean-Luc 

 

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Pierre et Bob, chiens-détectives :  L’enquête de la dent suspecte 

Katerina Gorelik

Editions Saltimbanque, 11 mars 2022, 12,9 €

 

Antigone peut-être

Martine Delerm offre aux jeunes lecteurs un album pas comme les autres qui rend hommage aux petites filles du monde entier ❤️❤️❤️

 

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Martine Delerm  nous présente ici un superbe album par sa mise en page : des illustrations léchées, soignées qui offrent au lecteur une mise en abîme de toutes ces petites filles représentées ici face à un texte fort qui porte haut la voie de toutes celles qui restent dans l’ombre, qui prennent les coups, ne sont jamais représentées … Des illustrations qui les montrent en action,  avec des yeux et des expressions fatiguées comme le dit l’autrice de « trop voire », des regards vides  et surtout des visages sans bouches rendus muets par le fait et symboles de tout ce qui passe sous silence, de ce que portent encore et toujours femmes et filles aujourd’hui. Martine Delerm  offre un album fort au texte magnifique et aux illustrations qui permettent à l’imaginaire de s’engouffrer toujours un peu plus loin. 

 

Jean-Luc 

 

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Illustrations © Cipango tous droits réservés . merci 

 

Antigone peut-être 

Martine Delerm

Editions Cipango, 26 avril 2022, 19 €

 

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04 juillet 2022

La biblio d’Orazio

Vous allez adorer monter à bord de la camionnette d'Orazio, monter et descendre les routes étroites de Sicile et suivre ses aventures. Gros coup de coeur de l'équipe ❤️❤️❤️❤️

 

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Davide Cali  nous offre une petite merveille : l’histoire d’un vieux monsieur qui a retapé une vielle camionnette et qui l’a transformé en bibliothèque ambulante. Remplie de livres qu’on lui a donné, il parcourt avec elle  les rues des villages de Sicile pour des moments attendus de partage, de lectures et de découvertes. Au fil des aventures d’Orazio on comprend l’importance du livre, de la passation, des conteurs aussi pour ceux qui n’ont pas accès à la lecture. Un album délicieux qui ne donne qu’une envie c’est de monter dans la « biblioteca » à trois roues du malicieux et chaleureux Orazio et d’aller déguster quelques douceurs sous le soleil sicilien dont les décors sont merveilleusement mis en valeur par une  Sébastien Pelon  très inspiré qui nous promène dans des paysages et petits coins de village de rêve avec des personnages formidables. 

Un album coup de coeur de toute l’équipe à savourer sans modération cet été. 

 

Jean-Luc 

 

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La biblio d’Orazio  

Davide Cali

Illustrations : Sébastien Pelon 

Editions abc Melody, 6 mai 2022, 15,5 €

Après les vagues

Cet album est une merveille ❤️❤️❤️❤️ Indescriptible et incomparable ! Merci les éditions Grasset Jeunesse 

 

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Partir à l’aventure sur une coquille de noix. Se laisser emporter et finir par toucher terre. Deux bestioles adorables qui abordent une île et se lancent à la découverte. Au départ les deux sont seuls, mais très vite découvrent que l’île est habitée. Il faut faire connaissance, se faire confiance, découvrir de nouvelles plantes, de nouveaux goûts…

Au fil des pages l’autrice joue avec les vignettes, leurs tailles, les couleurs, les bestioles bondissent d’une case à l’autre, atterrissant sur des pages pleines de plantes, de détails, de monde poétique (cette page où l’un des deux regarde la lune assis sur une fleur est juste merveilleuse). Avec les personnages, on glisse au fil des découvertes, des sentiments. Les émotions effleurent des pages, avec le texte minimaliste qui laisse des traces, guide parfois, perd aussi et l’ensemble est magique. Un album au format allongé, aux illustrations et mises en couleur particulièrement soignées et belles. Tout dans ce album est fait pour qu’un après midi d’été on se laisse emporter à rêver, réfléchir à ce qu’on est, fait et où l’on va. Merveilleux album. 

 

Jean-Luc

 

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Après les vagues  

Sandrine Kao

Editions Grasset Jeunesse, 13 avril 2022, 18,9 €

 

 

Leur sang coule dans tes veines

Coup de ❤️❤️❤️❤️❤️ de l'équipe  ! Un roman puissant et addictif ! Génial ! 


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L’un des premiers romans de la rentrée et déjà  le coeur qui tape et le plaisir de lire un très bon roman.
Matha est tombée d’un arbre dans son jardin. Cet accident lui a couté un oeil et depuis elle se replie sur elle même parce qu’elle a le sentiment d’être devenue un monstre aux yeux des autres et puis surtout parce qu’elle peut lire leurs émotions et leurs souvenirs au simple contact de leur vêtement de manière plus ou moins intense en fonction de la matière du vêtement porté.
Paniquée, n’obtenant pas de réponse ou ne pouvant en avoir de ses parents divorcés qui la prennent en tenaille, elle décide de rejoindre l’île de Skjebne, l’ile de son enfance où pense-t-elle sa grand-mère sera la seul à pouvoir lui répondre.

Dès les premières pages Martha est littéralement en fuite vers ce qu’elle pense être son refuge, dès les premières lignes l’autrice comme par magie happe le lecteur et le tient désormais pris au piège des lignes qui dansent sous ses yeux.
Là-bas, le suspens tombe vite, elle arrive trop tard, sa grand-mère est morte et c’est seule pense-t-elle qu’elle devra affronter le mystère de ses nouveaux pouvoirs. C’est sans compter le hasard. Stig jeune homme perdu comme elle, a rejoint l’île et s’est réfugié dans la maison qu’il pensait abandonnée. Les deux vont devoir cohabiter et plus encore. Mais surtout il faut faire vite, car en mourant sa grand-mère a du abandonner son rôle de veilleuse, celui échu depuis tant de générations aux femmes de la famille qui consiste à arroser avec l’eau du puit l’arbre étrange qui se trouve derrière la maison, Ygdrasil selon la mythologie nordique. Et sans ces attentions journalière, l’arbre se meurt et ouvre peu à peu la porte au royaume des morts dont les âmes affolées s’échappent en même temps qu’une créature redoutable assoiffée de sang et de mort. Il faut faire vite, la bête rôde, elle a déjà tué et sa prochaine cible semble évidente. Au fil des pages, en même temps que l’évolution menée au pas de charge de l’histoire, se greffe celle de la famille de Martha. On découvre ainsi ses liens avec la mythologie nordique, les explications liées à ces pouvoirs étranges, ce lien avec le royaume des morts, et l’urgence qu’il y a à ce que les choses retrouvent leur situation ancestrale pour que le monde puisse de nouveau fonctionner ou couler dans le chaos.
C’est absolument bluffant, c’est très bien écrit, c’est totalement addictif et on sort quasi épuisé et à bout de souffle de cette lecture (plaisir bien évidemment) qui nous entraîne entre mythologie et horreur et surtout qui est écrit de telle manière que nous aussi lecteurs avons le sentiment d’avoir reçu les mêmes pouvoirs que l’héroïne et d’être devenus des éponges à émotions et à sentiments étranges et passionnés.
Un très bon premier tome qu’il faut dévorer sans attendre. Un seul défaut la suite n’arrive qu’à l’automne, mais vraiment c’est formidable.

 

Jean-Luc

 

 

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Leur sang coule dans tes veines

Rachel Burge

Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) : Corinne Daniellot

Editions Casterman Jeunesse, 5 janvier 2022, 16 €

My Dear F°°°ing Prince

Un roman étonnant, qui file à cent à l'heure et nous entraine sur les traces de deux jeunes hommes faits pour se rencontrer et s'aimer ! ❤️❤️❤️

 

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Alex et sa soeur June sont les enfants de la présidente des Etats-Unis et leur règle de base est : ne jamais se faire prendre. Et c’est plus que nécessaire quand on est les enfants d’Ellen Claremont présidente démocrate, divorcée qui est en pleine campagne électorale pour sa réélection. D’ailleurs,  ses deux enfants (enfin 21 ans quand même pour Alex) étudiants, sexe symbole pour le premier qui fait rêver toutes les riches héritières ou non du pays. Leur beau père Léo qui gère le quotidien, les deux enfants, même leur père vont se lancer dans la campagne pour soutenir Ellen qui doit faire face à un candidat redoutable et toxique (une petite inspiration version Trump ?). Au cour d’une rencontre officielle Alex va faire la connaissance d’Henry prince héritier de la couronne d’Angleterre. La fougue du jeune américain et le flegme apparent du jeune prince britannique vont provoquer une rencontre explosive. De prime abord les deux garçons n’ont rien en commun ou presque et vont se détester mutuellement. Pourtant par la force des choses, du temps … ils vont commencer à se suivre sur les réseaux sociaux et même se mettre à échanger de manière de plus en plus intime, se confiant sur leurs doutes, leurs envies … C’est lors de la nuit du nouvel an à la Maison Blanche, alors qu’Henry fait partie des invités prestigieux, qu’un premier baiser va être échangé entre les deux garçons. Panique à bord, plus personne ne sait où il en est, surtout pas Alex qui ne comprend pas qu’il ait pu embrasser un garçon aussi beau soit-il, et qui ne comprend plus rien à ce qu’il ressent, d’autant plus que le prince rentre en urgence juste après et ne donne plus signe de vie nulle part.

Commence alors un chassé croisé amoureux entre Londres, Washington où les deux garçons vont tout tenter pour cacher leur secret et finir par s’aimer avec fougue et passion. Les détails de la romance, les rebondissements, nous vous laissons le plaisir de les découvrir. Le livre se lit d’une traite, il est rythmé et une vraie bonne surprise. Loin d’une histoire de plus à l’eau de rose, l’autrice nous embraque dans un maelström de sentiments mêlés au rythme effréné de la campagne électorale, des surprises, des fuites. Elle évoque aussi la difficulté de s’assumer homosexuel aujourd’hui encore même ou peut être encore plus pour deux têtes d’affiches, gendres idéaux qui vont défrayer la chronique, devoir lutter contre les attaques et les préjugés de la société étasunienne, de la famille pour Henry notamment. Les personnages sont formidables, particulièrement travaillés, notamment les deux héros dont l’autrice nous amène progressivement à suivre l’évolution, les questions, les tentatives de se conformer à ce qu’on attend d’eux ou pas. Les personnages secondaires eux sont géniaux et donnent au livre une petite vie lumineuse et agréable supplémentaire. Des salons du pouvoir présidentiel américain aux châteaux plus feutrés de la monarchie britannique, on survole l’Atlantique dans les deux sens avec bonheur.
Ce roman est un réel plaisir de lecture qui nous montre comment deux jeunes hommes peuvent et vont s’aimer en passant outre le monde qui les entoure. Un très bon roman à partager et découvrir.

 

Jean-Luc

 

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My Dear F°°°ing Prince

Casey MacQuiston

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Céline Morzelle et sarah Dali

Editions Lumen, 23 septembre 2021, 17 €

La malédiction de Highmoor : douze soeurs s’en allaient au bal …

Très gros coup de coeur pour un roman brillant et puissant ! A lire ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️


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Eulalie est morte ! Encore une fille Thaumas qui est morte. Partout la rumeur commence à circuler que les douze filles seraient maudites. Poisseuse, rampante, elle gagne du terrain. Au manoir la panique gagne les filles aînées qui déjà voient s’envoler leurs rêves de mariage et de futur. Mais Annaleight la soeur qui raconte l’histoire est peu à peu persuadée que quelque chose cloche, que non sa soeur ne s’est pas jeté du haut de la falaise : et si … ?

Progressivement la vie doit reprendre et leur père 13 ème Duc des îles Salann s’est remarié après la mort de sa femme chérie lors de son douzième accouchement. Et puis ses filles ont commencé à mourrir.

Alors comme pour conjurer le sort, il est désormais marié à Morella une jeune femme enceinte qui doit lui apporter qui sait un fils tant attendu. Oh pas que cela pose un problème d’héritage, non car dans ces contrées reculées, les filles lorsqu’elles sont les aînées reprennent le titre et héritent du domaine pas de problème avec cela, non, mais quand même : un fils !

Morella la jeune femme venue de loin, étouffe sous le poids des traditions, comprend brutalement que quelque soit le sexe de son enfant ce ne sera pas lui l’héritier  et obtient la fin du deuil et la reprise des fêtes et des tenues colorées. Officiellement il faut passer à autre chose, laisser la vie reprendre ses droits et faire s’éloigner la tristesse et la mort.

Au fil des pages, l’histoire se densifie, comme si nous étions entre deux mondes, comme si une mince frontière séparait le monde classique des humains bruyant de la civilisation moderne et l’autre plus ancien emprunt du poids des croyances dans les anciens dieux. Les filles qui n’en peuvent plus semblent au fil des pages prises d’une frénésie, d’une boulimie de vie. Elles veulent danser et s’amuser, rencontrer des prétendants sérieux, pas de ces mauviettes qui semblent ne plus pouvoir ou vouloir les approcher relayant cette histoire de malédiction.

Pourtant les rumeurs ont la vie dure et celle-ci semble coller aux pages comme aux esprits des soeurs qui toutes se posent des questions et angoissent à l’idée que l’une d’entre elle puisse à nouveau mourir.

Annaleight semble voler de page en page, de soeur en soeurs, de rencontres en rencontres, tantôt hostile, tantôt amicale avec sa jeune belle mère elle tente par tous les moyens de comprendre ce qui la dérange, quelque chose de confus et d’étrange qui la pousse à croire que sa soeur aurait été assassinée.

L’autrice joue à semer le trouble à jeter le chaud et le froid et nous offre des pages où la magie ancestrale l’emporte et où les soeurs Thaumas s’envolent dans des bals endiablés vêtues de robes sublimes en ruinant leur précieux souliers sur les parquets des salles de bal. Puis d’un coup quelque chose se crispe, s’enraye et finit par troubler le lecteur qui ne sait plus trop où est la frontière entre la réalité, la magie, le rêve, le cauchemar. Parce ce que c’est bel et bien vers une forme de cauchemar que ces robes tourbillonnants nous embarquent, aidées par la rudesse du climat, par le milieu rigide qui dicte ses lois. Et si Annaleight avait raison ? Et si Eulalie n’était pas morte d’un accident ou d’un suicide ? Et si un danger bien plus grand planait sur la famille Thaumas ?

Difficile de vous en dire davantage sans trahir l’histoire et ses secrets, nous vous laissons au plaisir de cette lecture envoutante, et presque vénéneuse à la fois. Comme le sous titre l’indique ceux dont l’imagination galope entendront de drôles de musiques et verront s’envoler le bas des robes de douze soeurs qui s’en allaitent au bal !

Magistral ! Un des meilleur titre de cette fin d’année. A lire absolument pour les plus grands qui savent plonger et rêver dans les intrigues bien tissées aux éclats multiples comme les facettes lumières des bals qui brillent de mille feu pour oublier la douleur, la peur, la souffrance et la mort.

 

Jean-Luc

 

 

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La malédiction de Highmoor :  douze soeurs s’en allaient au bal …

Erin A. Craig

Traduit de l’anglais (américain) : Elsa Pellegri

Editions Casterman jeunesse, 22 septembre 2021, 18,95 

Les premiers plans

Un  roman qui parle vrai, d'homosexualité, de la vraie vie avec un héros lumineux et vivant !  très gros coup de coeur ❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Il s’appelle Alexis,  Aliocha pour les intimes ou en fonction de l’humeur. Aleixis est homosexuel et il le sait depuis longtemps. Au fil des pages et des flash-back avec sa meilleure amie Marylou il va  grandir, faire ses premières expériences de sa vie de jeune adulte,  passer des vidéos et des images à la vraie vie.

Rémi Giordano évoque sans faux semblants, dès les premières pages la vie de beaucoup de jeunes homos qui se cherchent, se confrontent au porno, tentent de se reconnaitre dans les cases toutes faites proposées par ces  plateformes , les réseaux de drague gay et de confronter tout cela à la vraie vie.

Passionnés de cinéma ces deux jeunes adultes affrontent à leur façon le monde d’aujourd’hui et progressivement franchissent les étapes essentielles qui vont faire d’eux qui sait …

Leur premier court métrage en court de réalisation est assez catastrophique et d’un coup tout près de chez eux un film est en tournage avec un jeune réalisateur prometteur et un acteur principal un jeune premier, a acteur italien, qui va bouleverser la vie de jeune adulte d’Alexis. Très vite il vont accéder au tournage et partager ces moments hors du temps.

Raconter dans le détail le roman, est inutile. Juste vous dire que tout fonctionne : les descriptions sentimentales et réelles des jeunes gens ; les parents d’Alexis formidable et complice tout en restant protecteurs et attentifs ; les émois, les envolées et les claques monumentales, les montagnes russes des sentiments du jeune héros…On aime aussi les virées dans le monde du cinéma, les relations complexes de tout la troupe qui se protège, cache des blessures …

Ce roman est étonnant, plein de vie et donne envie de foncer et de vivre à cent à l’heure. Un roman qui parle d’homosexualité de façon normale, sans en faire un monde à part plus qu’il ne doit l’être avec de vrais protagonistes qui vivent des situations qui peuvent être totalement réelles, très bien décrites sans  voyeurisme ou volonté d’en faire quelque chose d’extraordinaire : juste la vie , la vrai  ! Une réussite.

 

Jean-Luc

 

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Les premiers plans

Rémi Giordano

Editions Thierry Magnier, collection l’ardeur, +15 ans, 16 juin 2021, 14,9 €

La nuit des reines

Coup de ❤️❤️ pour un  roman envoutant et dépaysant ! 

 

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Baton Noir, ville qu’on verrait bien quelque part en Louisiane dans le bayou, où règne la magie au service d’une élite. Jude Lomax, l’héroïne du roman vit dans les bas-fonds de la ville, trainant sa misère, son désespoir et survivant grâce à ses talents de musicienne. Pourtant la jeune trompettiste a bien du mal à joindre les deux bouts et refuse toute aide magique que ce soit, refusant obstinément les artifices proposés par la magie Cojoue.

Refuser c’est facile à dire parce que le jour où elle joue avec sa fanfare pour l’enterrement de l’une des femmes les plus puissantes de la ville, sa vie va basculer définitivement. Ivory Monette, la reine Cojou a été assassinée. Mais elle avait prévu son assassinat visiblement et une poupée ensorcelée va permettre à son esprit d’échapper à la mort et de prendre possession du corps et de l’esprit de la pauvre Jude.

Cadeau empoisonné ? Oui et non parce que non seulement, la vieille reine va lui révéler bien des secrets, l’emmener là où elle n’aurait jamais pu ou imaginé mettre les pieds, et rencontrer ou approfondir ses relations avec des individus qu’elle n’aurait jamais voulu voir d’aussi près. André Majstro son patron du Moonfleet pour qui elle joue de la trompette ; Etienne Malloy le vampire ancien amant de la jadis belle Ivory, legbas dangereux et pervers… et quelques amis surs et fiables sans qui elle ne serait rien comme Sharkey.  Elle va en servant les intérêts de son hôte qu’elle supporte bien involontairement en apprendre aussi bien plus sur sa famille et la mort de son frère. Le temps presse la nuit des Reines approche et Ivory sait que son sort tient à peu de chose désormais et qu’elle a peu de chance d’échapper au legba de la mort a qui elle a échappé provisoirement.
Jude plonge ainsi dans tout ce qu’elle a essayé de fuir et d’éviter depuis des années et va côtoyer, créatures étranges, sortilèges dangereux, menaces maléfiques, complots, manipulation … on plonge dans la Nuit des reines comme on entre en transe dans un monde étrange où résonne dès les premières lignes des notes de jazz, l’ambiance du bayou, la magie qui transpire des pages et tout un univers changeant et mouvant qui s’offre à nous au travers de ceux de Jude.

La fin étonnante et particulièrement réussie va vous scotcher et surtout pour les fans vous laisser espérer une suite prochaine, les jeux sont ouverts.

Un roman envoutant qui nous embarque dans un univers très bien maîtrisé et nous donne le sentiment le temps de le refermer qu’on est parti loin au bord du bayou alors que le gombo mijote et que les crocodiles glissent doucement sous l’eau. A découvrir sans tarder.

 

Jean-Luc

 

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La nuit des reines

Alex Bell

Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) : François Nagel

Illustration de couverture : shutterstock

Editions Bayard Jeunesse, 25 aout 2021, 14,9 €

Les véritables aventures d'Homère, premier des poètes

Le souffle de la légende, de la mythologie et des caprices divins glisse sur ce roman merveilleux ! Très gros coup de coeur ❤️❤️❤️❤️ Très bel été avec les Sandales jeunesse

 

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Ce roman est fabuleux. Il nous entraîne dès les premières pages dans le sillage d’Homère. De la découverte de ses origines, à son apprentissage, il ne cesse de nous surprendre et de nous entraîner à sa suite. Fantasque, étonnant, il va apprendre à chanter sans provoquer totalement les dieux, mais sans les ménager pour autant. Le problème de ce roman, c’est qu’une fois ouvert, on peine à le refermer et on se laisse envouter et entrainer de pages en pages. Que ce soit les humains, les divinités, la nature, tout nous amène à aller de découvertes en découvertes, d’hymnes en hymnes.
Le rythme est soutenu, les mots filent légers et étonnants pour nous décrire celui que nous connaissons, premier des poètes, personnage légendaire ou pas, peu importe. Sous la plume de Louise Guillemot il prend chair et vie et nous offre un moment étonnant et stimulant de lecture. Les illustrations de Clara Dupré émaillent le roman de formes souples et belles et emplissent parfois les pages de couleurs.

Un roman passionnant, rythmé, inventif, empli de poésie et de joie de vivre, on ne peut qu’aimer ce titre formidable ! A découvrir

 

Jean-Luc

 

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Les véritables aventures d’Homère  premier des poètes
Louise Guillemot
Illustrations de Clara Dupré

Editions les petits Platons, romans, 19 novembre 2021, 19 €

Un été avec Albert

Un roman, étrange, à la lisière du fantastiques et à l’héroïne solaire. ❤️❤️❤️❤️❤️❤️

 

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Soledad avait tout prévu. Avec le bac en poche, les vacances avec les copains… mais c’était sans compter avec le divorce de ses parents, sa mère partie filer le parfait amour en Sicile avec son nouveau Jules et son père en pleine dépression qui décide qu’il a besoin de solitude pour faire le point. C’est décidé : direction les Pyrénées chez sa grand-mère qui vit seule désormais depuis le décès de son mari.

Bon, Sol, ne transpire pas franchement la joie de vivre quand elle débarque là bas, surtout que niveau calme et solitude c’est le top et que niveau réseau et bien comment vous dire : le meilleur endroit pour capter le réseau c’est sous le chêne immense dans le jardin.

Alors qu’elle rumine sa rancoeur contre ses parents, en veut à son père d’avoir laissé partir sa mère, jalouse un brin ses amis restés loin dans la civilisation, Soledad s’installe peu à peu dans ce nouvel environnement. Il faut dire quand même qu’elle adore sa grand-mère et que ce petit bout de femme attachant s’arrange comme elle peut avec sa vie de solitude.

Son quotidien s’organise peu à peu et elle profite aussi de la présence chaleureuse et protectrice de Doméné qui veille sur sa grand-mère la ravitaille et la protège du mieux qu’il peut.

Virées dans les montagnes à la recherche de plantes, évènements étranges et inquiétants, brebis égorgées, petit à petit le stresse monte et Soledad commence à trouver cela moyennement drôle, d’autant que mamie sous prétexte de ne pas l’inquiéter semble ne pas trop croire être en danger, persuadée qu’elle est d’être protégée par son chêne, prénommé Albert.

Marie Pavlenko tisse patiemment sa toile, crée une héroïne lumineuse, douce, têtue, attachante qui se cogne à la vie au moment où elle accède à l’âge adulte et nous entraîne dans une aventure où le thriller se mêle au fantastique. A lire en se laissant porter. Un roman hypnotique à la douce musique entêtante qui vous ramène sans cesse à lui et à ses héros.

 

Jean-Luc

 

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Un été avec Albert

Marie Pavlenko

Editions Flammarion jeunesse, 5 mai 2021, 14 €

Blaireau et Putois

Cet été on se fait plaisir avec des romans coups de coeurs pour les grands et pour les plus jeunes ! Découvrez Blaireau et Putois vous allez les adorer ❤️❤️❤️

 

 

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Lorsque Blaireau est entré dans la maison de Tante Lula, il l’a un peu réaménagée pour parfaire son grand oeuvre, son Important Travail de Recherche sur les Roches et les Minéraux. Ce blaireau casanier se plait bien tout seul et fait bien attention qu’aucun importun ne vienne le déranger. Il correspond de temps en temps avec sa Tante Lula, mais il faut bien dire que cela fait un moment qu’il n’a pas ouvert son courrier. Il aurait du, cela lui aurait évité de se comporter en grossier personnage et de ne pas être au courant d’un nouveau colocataire. En effet un beau matin, on cogne à la porte, c’est Putois qui arrive. Quel accueil, mes amis ! Franchement nous on serait reparti illico. Mais les deux compères vont s’installer bon gré mal gré, Blaireau lire le courrier de Tante Lula, profiter de délicieux petits déjeuner préparés par Putois, sans se décider pour autant à l’idée de s’en débarrasser. Les deux bestioles vont vivre ensemble donc rencontrer des poulets, affronter une hermine livreuse de colis mais aussi amatrice de volatiles et finir par se brouiller.
Ce n’est que lorsque son colocataire partira, qu’il verra les dégâts provoqués, se rendra compte que la maison est vide et que finalement les amis et une présence à ses côté ce n’est pas si mal que Blaireau va se rendre compte de sa bêtise. 

Il va alors partir à la recherche de Putois, parvenir à le convaincre qu’il est le pire des idiots et le faire revenir à la maison.
C’est une histoire poétique et étrange que nous conte Amy Timberlake,  une atmosphère étrange avec cette histoire de poulets, une histoire d’amitié, de la difficulté parfois de s’ouvrir aux autres mais aussi se sa nécessité, le tout renforcé par les illustrations de Jon Klassen  qui apportent une ambiance chaude et étrange à la fois. Un superbe livre cartonné à découvrir et savourer. 

 

Jean-Luc 

 

 

 

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Blaireau et Putois 

Amy Timberlake 

Traduit de l’anglais (Etats)Unis) : Anne Léonard
Illustré par Jon Klassen

Editions Albin Michel jeunesse, 5 janvier 2022, 14,9 €

Les indésirables

En ce début d'été retrouvez un album étonnant et essentiel sur la transmission de la mémoire entre génération et sur un épisode peu connu de l'internement des Japonais aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale
❤️❤️❤️❤️

 

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La jeune Kiku se traine dans les pas de sa mère dans les rues de San Fransisco. Celle ci espère retrouver l’immeuble de son enfance. Mais à la place un centre commercial géant se dresse. Kiku et sa maman sont étatsuniennes, mais d’un genre particulier, elles sont les descendantes des migrants japonais du début du siècle qui ont été plus que maltraités par les autorités locales à partir de l’attaque japonaise de Pearl Harbor en décembre 1941.
Kiku qui traine son ennui va être entrainée dans une drôle d’expérience alors que sa mère s’éloigne pour visiter le centre commercial. Une brume étrange l’entoure soudain et la voici propulsée dans le quartier à la fin des années trente. C’est le début de sa prise de conscience d’adolescente de son passé, de celui de sa famille et des nipo-américain d’avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Les épisodes de réalité et de retour dans le passé s’enchaînent jusqu’à ce que la jeune fille accompagne ses grands parents dans un camp d’internement pour japonais et leurs descendants. Dans les flash de retour au présent, la télévision diffuse les messages  racistes de Donald Trump, sa volonté d’écarter les musulmans, de construire un mur à la frontière mexicaine et ses discours xénophobes et violents. Kiku finira par avouer à sa maman ses étranges voyages et toutes deux partageront un souvenir et une expérience commune.

Des illustrations fortes avec une utilisation des couleurs efficaces pour créer une ambiance entre deux mondes efficace. Une histoire forte sur la Mémoire, sa transmission qui nous dit aussi que cacher les racines et tenter d’oublier certaines choses est compliqué et surtout dangereux parfois. Un album superbe qui nous parle d’Histoire, de mémoire, de transmission et de la nécessité de connaître le passé, ses abus et ses erreurs. A découvrir 

 

Jean-Luc 

 

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© Rue de Sèvres. tous droits réservés Merci ! 

 

 

 

 

 

 

 

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Les indésirables  

Scénario et dessins  : Kiku Huges 

Editions Rue de Sèvres, 6 janvier 2021, 18 €

27 juin 2022

Olympe de Roquedor

Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites  les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !

 

 

Coup de ❤️❤️❤️ pour un roman épique,  vibrant de l'énergie de sa jeune héroïne et de sa lutte pour la vérité
et la liberté ! Magnifique ! 


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Une jeune fille fraichement tirée du couvent où elle avait été déposée à l’âge de 12 ans ; un prétendant arrogant et sur de lui ; une bonne soeur qui sert de chaperon et un carrosse qui fonce à tombeaux ouverts sur les routes cabossées du royaume de France de l’Ancien régime, vers une embuscade tendue par deux brigands jumeaux de la pire espèce.

Ainsi commence la nouvelle vie de la jeune Olympe de Roquedor. Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place ont visiblement pris grand plaisir à nos entrainer dans cette aventure à la suite de la jeune Olympe. On connaît le talent de ces deux grands auteurs pour nous amener au plus près de leurs héros et  une fois de plus c’est une réussite. Dès les premières lignes on est dans le carrosse et autant vous dire que cela tangue, dès le début de la fuite d’Olympe ensuite, on fonce dans les sous bois, on sent le bois qui craque, on entend les bruits de la forêt, on sent les odeurs comme si on avait été projeté dans l’ombre des héros.
On reprend : un carrosse bien rempli ; deux brigands assassins qui tendent une embuscade ; Olympe ; le jeune homme rencontré dans la forêt qui a eu la peur de sa vie, persuadé qu’il a vu une sorcière ; un vieux soldat à la mémoire percée et au fil des pages tout un monde celui d’Olympe qui retrouve les bois, les prés et les personnages de son enfance. Des histoires de pouvoir, d’héritage, de jeune femme libre éduquée grâce à un père moderne et intelligent ; d’un monde d’autrefois rempli de superstitions, de personnages aussi généreux et bons que le sont leurs équivalents malveillants et dangereux.

Une jeune femme qui à l’aube de sa vie d’adulte, orpheline depuis bien longtemps tient tête à un individu sans foi ni loi, si ce n’est son profit et son intérêt. A peine sorti du couvent, elle devrait se marier et filer doux. Mais Olympe est vive, intelligente, fragile encore à peine sortie de l’enfance, mais déjà armée pour faire face et aller de l’avant. Les personnages qui l’entourent sont étonnants, eux aussi cabossés par la vie, étonnants de justesse et de surprises, ouvrant vers d’autres horizons, ceux du monde dans lequel ils vivent tous et qu’on ne fera qu’entrapercevoir ici. On retrouve la malice de l’un avec des situations cocasses et le souci du détail de l’autre dans cette écriture à quatre mains nerveuse et envoutante. Le tout est parsemé par les illustrations toujours aussi belles et prenantes de François Place qui laisse à rêver et imaginer les lieux. Dire aussi que ce roman par sa couverture est très beau et donne envie quand on croise la pile en librairie de l’emporter avec soit.

Vous l’aurez compris ce roman est magnifique, très bien écrit au point de nous piéger dès les premières lignes pour nous entrainer dans une lecture haletante et heureuse. A lire et faire lire.

 

Jean-Luc

 

 

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Olympe de Roquedor

Jean-Philippe Arrou-Vignod / François Place

Illustrations François Place

Editions Gallimard jeunesse, 13 mai  2021, 16,5 €

 

 

Les saisons de la tempête

Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites  les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !

 

Coup de coeur pour un roman dense entre magie et mythologie ancestrale et technologie de pointe actuelle. Surtout un roman sur de jeunes gens qui se cherchent entre la vie et la mort ! Bluffant ! ❤️❤️❤️

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Jacob Mathew Sullivan glisse un soir de neige, froid et glacial… vers la mort. Pourtant à l’arrivée, un phénomène étrange se produit : il rencontre une certaine Gaïa qui va lui donner le choix : mourrir vraiment ou devenir quasi immortel en devenant une saison. En choisissant ce destin, il sauve quelqu’un avec lui qui va devenir son superviseur.

Jack a choisi et est devenu l’un deux, une saison, un hiver. Ainsi vous venez de pénétrer dans le secret des saisons, réparties sur la surface de la terre avec chacun une zone de contrôle et comme les vraies saisons un rite de passage qui fait mourrir l’un au moment où l’autre en puissance ascendante s’impose au monde.

Ce petit jeu étrange dur depuis si longtemps, Gaïa et Chronos maitres du temps et des saisons contrôlent ainsi le temps et mettent en concurrence des jeunes gens bloqués désormais entre la nécessité d‘être les meilleurs pour éviter d’être reconditionnés ou pire encore.

Tout un monde géré par l’Observatoire centre aménagé sous terre, insoupçonnable, indétectable et véritable merveille de technologie de pointe. Tout aurait pu rouler et fonctionner ainsi encore et encore pendant des siècles et des millénaires qui sait.

 

Pourtant Jack, Julio (l’été), Ambre l’automne, et surtout Fleur le printemps qui le tue tous les ans pour relancer le monde et la vie sur terre vont peu à peu dérégler la machine. Jack se rend compte peu à peu que certaines choses, certaines ordres ne fonctionnent pas, comme celui de ne pas se toucher entre saisons. Pourquoi ont-il besoin d’hibernation entre la fin de leur saison sur terre et leur reprise ? A quel dessin de Chronos cela correspond-t-il ? Jack très vite est persuadé qu’il y a une voie de sortie et que Chronos cache le passé et les manipule;

La fuite qu’ils vont organiser avec la complicité de certains hauts responsables qui eux aussi tentent de tirer leur épingle du jeu pourrait bien tout changer.

Elle Cosimano nous entraîne dans un univers mêlant magie ancestrale et mythes fondateurs avec haute technologie actuelle. Le monde qu’elle créée est à la fois fascinant et glaçant, le destin de ces jeunes gens quelque part déjà mort va peu à peu nous être dévoilé comme leur passé et une bonne partie de leurs secret. Des personnages attachants, un récit divisé en trois parties qui embarque loin avec le sentiment de rien pouvoir lâcher et on passe vraiment un très bon moment de lecture intelligente, étonnante, rempli de découvertes et d’inventions qui font pulser notre imagination pour le meilleur. A découvrir

 

Jean-Luc

 

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Les saisons de la tempête

Elle Cosimano

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Adrienne Derrier

Editions de Saxus, 25 mars 2021, 18,9 €

 

La Cité des livres qui rêvent

Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites  les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !

 

 

Et oui il y a des moments où on vibre davantage que d'autres, la semaine prochaine vous le savez maintenant, Oscar revient mais cette semaine c'est d'une toute autre histoire que nous aimerions vous parler : La cité des livres qui rêvent  de Walter Moers publié à l'origine chez les Grandes Personnes à été repris par les éditions Gallimard Jeunesse. Et c'est tout simplement une merveille !

 

 

 

Il s'appelle Hildegunst Taillemythes c'est un dragon et ... et qui mieux qu'Arthur pouvait parler de cette merveille ? 

 

 

Peut-être connaissez-vous déjà Walter Moers, grâce au livre Les treize vies et demies du capitaine Ours Bleu, son premier ouvrage traduit en français ? Vous savez sans doute alors que cet écrivain allemand n'est pas seulement un auteur de bandes dessinées, ni un simple homme de lettres, mais qu'il est aussi et surtout le traducteur d'histoires zamonniennes, en particulier celles du célèbre Hildegunst de Taillemythes !

 Si vous vous sentez le cran de découvrir la Zamonie, ce monde démoniaque et merveilleux, onirique et cauchemardesque, cet univers bouillant d'une imagination fantastique, fantasque et fantasmagorique, n'hésitez pas à vous laissez happer et cliquez sur Lire la suite. Dans le cas où le courage et la détermination risqueraient de vous faire défaut, n'hésitez pas non plus à passer votre chemin, voire à fuir en prenant vos jambes à votre cou, de peur que ce livre ne se révèle être un livre dangereux...

 

La cité des Livres qui rêvent rapporte l'histoire d'Hildegunst Taillemythes, ou du moins son premier épisode, racontée par lui-même. Ce jeune dragon écrivain (de seulement 77 ans, comme le prouve son portrait sur la couverture) se rend à Bouquinbourg à la mort de son parrain en écriture, lancé par son mentor en quête de l'auteur du manuscrit parfait. Mais, si cette extraordinaire cité recèle quantité de prodiges, tels que des milliers de profondes librairies, des tartines aux abeilles démoniques, des concerts de trombonnette ou les traces du canidon Colophonius Clairdepluie, explorateur émérite de ce qui se tapit sous la surface de la ville, elle dissimule également d'effroyables dangers, notamment celui d’un mystérieux libraire, qui, peu enthousiasmé par les recherches d'Hildegunst, empoisonne notre héros et l'abandonne au fin fond des catacombes de Bouquinbourg (une mise en scène livresque d'anthologie).
Là, vous y apprendrez que les livres peuvent être mortels, bien plus dangereux que les Tiqxxxxes, les Harpyres, Détritrou ou les chasseurs de livres qui rôdent dans ce labyrinthe ; vous y découvrirez la voie ferrée des Gnomes Rubiginieux, la vérité sur le dernier Géant des souterrains, les résultats de certaines manipulations biblalchimiques, le secret des (effroyables ?) Rongelivres, les mystères de l'inspiration, ainsi que des lieux comme la Forêt de Cristal ou le Château du Roi des Ombres.

 

Servi par un rythme haletant et des illustrations exécutées de main de maître – hommage à la clé rossignolette de l'impossibilité –, porté par un humour désopilant combiné à un jaillissement effréné d'idées toutes plus délirantes les unes que les autres et pleines d'une profonde sagesse, cet ouvrage exceptionnel vous plonge dans un monde d'une force et d'une densité incroyable, dont vous ressortirez (ou pas) pantelant et émerveillé. Et, qui sait ? Peut-être le souffle de l'Orm s'emparera-t-il de vous ?

 

 

Arthur Jeannot

 

 

La Cité des livres qui rêvent

Un roman de Zamonie par Hildegunst Taillemythes

Traduit du zamonien et illustré par : Walter Moers

Traduit de l’allemand par François Mathieu , Dominique Taffin-Jouhaud

Editions Gallimard jeunesse, folio junior, 13 mai 2021, 9,3 €

 

et pour les nostalgiques l'édition la plus ancienne 

 

 

Starfell, Violette Dupin et le jour perdu

Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites  les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !

 

Gros coup de ❤️❤️❤️❤️ pour une nouvelle série et une nouvelle héroïne formidables ! A dévorer ! 

Mardi a disparu / Très loin dans une forteresse où aucune magie n’a pénétré depuis un millénaire, attend un jeune homme et quelque part une jeune sorcière timide au pouvoir qui semble anodin attend son heure.

 

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Une introduction qui donne la pêche et le sourire, un nouveau monde qui s’ouvre à nous petits curieux et amateurs de magie : Starfell.

Quand vous aurez fait la connaissance de Violette Dupin la plus jeune des filles de la famille Dupin, de sa grand-mère réputée comme étant un peu foldingue et de quelques autres personnages membres de la famille, vous saurez que vous ne pourrez plus lâcher l’affaire.

Alors qu’elle subit les avanies habituelles de la part de ses soeurs qui méprisent son pouvoir de Trouveuse (elle seule pour rappeler les objets perdus) elle va se retrouver face à celle qui est réputée comme étant la plus grande sorcière de ce monde : Moreg Vaine.

Quand en plus, cette dernière lui demande de l’aide c’est absolument génial et très inquiétant à la fois pour la jeune Violette.

Moreg a besoin d’elle parce qu’elle croit en ses pouvoirs de jeune sorcière, et parce que surtout un drame s’est produit : la journée du mardi précédent a disparu, pfouit évanouie. Alors j’entends déjà les cartésiens qui vont râler en disant que bien évidemment la journée a disparu, mais là c’est vraiment le cas, pas juste un jour qui passe non : tout s’est volatilisé avec elle, les évènements du jour, les souvenirs, les morts, les mariages, les serments, les promesses, les premiers émois, les chants… tout ! Et c’est une catastrophe, d’autant qu’on se rend compte très vite que la personne derrière cette disparition n’est pas dénuée de tout reproche.

Que faire ? Comment s’y prendre pour ramener cette journée, sans bouleverser l’ordre établi ? C’est ce à quoi vont s’atteler Moreg et Violette.

Au fil des pages on découvre les origines de la magie de Starfell ou plus exactement son histoire et sa presque disparition il y a déjà longtemps ; l’existance de l’ordre religieux des Frères de Wolll ; les Momentons faiseurs de balais et leur merveilleuse forêt  ; le grincheux de service : le Kobold Oswin (ne lui dite jamais qu’il est un chat, il pourrait en exploser de rage)  ; Plumage le Dragon bleu désespéré par ce qu’a provoqué la disparition du mardi ; une forêt multicolore ; un Mémorien en la personne délicieuse, mais très fragile de Nolin Tantôt  ; des plantes étranges et toute une série de personnages et de choses magiques qui se dévoilent peu à peu.

Ce premier tome et cette première aventure sont absolument formidables. Rythmée, rempli de découvertes, d’inventions, stimulante au niveau de l’imagination, on part avec Violette et on tremble avec elle vers des aventures qu’elle n’aurait jamais imaginé pouvoir ou devoir assumer seule. C’est très bien écrit, bien mené et surtout chaque page ou presque recèle une surprise bonne ou mauvaise.

On passe un excellent moment à la lecture de ce titre et on vous reparle très vite avec la suite qui vient de paraître . A lire pour passer un excellent moment.

 

Jean-Luc

 

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Starfell, Violette Dupin et le  jour perdu

Dominique Valente

Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) par Anne Guitton

Illustration de couverture : Julie Rouvière

Editions Casterman jeunesse, 27 mai 2020, 14,95 €