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01 septembre 2009

Deux Pouces et Demi

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Thomas Lavachery
Editions Bayard Jeunesse, Collection Millezime, Juin 2009, 9€90

 

Un homme dont on ne sait rien ou presque, rentre chez lui après un lointain voyage avec, dans ses bagages, deux visiteurs indésirables et mystérieux : des frelons asiatiques. Il revient dans sa maison de Bruxelles, qui date des années 1570. Bien évidemment, il ne reste rien ou presque de cette époque, enfin c'est ce que l'on pourrait croire.

En effet, trois petites créatures étranges, hautes de deux pouces (un peu plus de cinq centimètres)  grises de la tête aux pieds... habitent elles aussi cette maison. Et l'arrivée des frelons va troubler leur quotidien bicentenaire au point de les forcer à aller trouver une ancienne connaissance isolée dans les sous-sols de la maison depuis bien longtemps : Gilles.

 

A partir de là, vous allez plonger avec délice au XVIIIème siècle avec le peintre Emmanuel Denef, peintre talentueux mais particulièrement laid et malheureux qui se désespère de trouver une épouse aimante et ne veut pas lui imposer sa laideur. Le brave homme cultivé, féru d'alchimie va alors se lancer dans une quête des plus troublantes, réaliser un rêve impossible : comme il ne peut se marier, il aura un enfant mais pas n'importe lequel : un homoncule.

Ses connaissances en alchimie sont cependant bien maigres et il ne pourra créer que des ombres, les petites créatures rencontrées au début du roman.

Il part alors en Italie à Urbino pour rencontrer l'homme de la dernière chance, un vieil alchimiste irascible : Guido Spaziano.

 

De leur rencontre va naître un être merveilleux et brillant qui survivra à ses créateurs et terminera l'histoire au XXème siècle pour notre plus grand plaisir. Les derniers chapitres ouvrent sur une fin originale et difficilement imaginable : un réel plaisir.

 

Je l'avoue, depuis Bjorn le Morphir, je suis un fan absolu de Thomas Lavachery et c'est avec une attente immense et un grand plaisir que je me suis jeté sur son nouveau roman. Alors ? Allait-il être à la hauteur de nos attentes ? Et bien oui, très vite dès les premières lignes, vous vous laisserez emporter par l'histoire et n'aurez qu'une envie : dévorer le roman d'une seule traite. Rompant avec la saga du Morphir, Thomas Lavachery nous entraîne cette fois-ci dans le monde de l'alchimie, avec un roman qui donne de nouveau la part belle aux sentiments et à la description de ses personnages.

Un court roman de quelques 172 pages, un réel plaisir de lecture.

Jean-Luc Clerc

 

 

Les héros de la Vallée

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Jonathan Stroud
Traduit de l'anglais par Hélène Collon
Editions Albin Michel, Collection Wiz, 2 septembre 2009, 17€


« Prêtez-moi l'oreille et je vous conterai à nouveau la bataille du Roc. Mais cessez de vous tortiller ainsi ou je m'arrête avant même d'avoir commencé. »


Comme beaucoup de garçons turbulents de la vallée, Halli le héros de ce roman aime à entendre les exploits de son héros d'ancêtre Svein. Pourtant, du haut de ses quatorze ans, la vie réelle lui semble bien fade. En effet, il est loin le temps des faits héroïques et des prises de risques contre les redoutables Trâles, ces monstres sanguinaires, assoiffés de sang humain.

Désormais, la vallée est bien organisée entre les différentes maisonnées, issues des héros d'origine. Chaque groupe est dirigé par un conciliateur, ici Arnkel le père d'Halli et d'un ou d'une légifère comme sa mère Astrid.
La vie est rude dans cette vallée où vivent ces communautés, protégées par le mur aux Trâles et les cairns protecteurs des ancêtres.

Ainsi, Halli a bien du mal à rentrer dans le moule qu'on lui destine, tout comme son amie Aud Arnesson : comment échapper à un destin de dernier de la famille et à celui de seule fille destinée à un mariage arrangé ?

Suivez Halli de voyages en voyages, de découvertes en découvertes. Cette saga scandinave nous entraine dans un monde où le code de l'honneur est omniprésent, les traditions lourdes à porter. Mais les héros sont-ils vraiment ce qu'en racontent les légendes ?

Un roman haletant, dont le rythme s'accélère peu à peu pour arriver vous le découvrirez à un final ébouriffant. Jonathan Stroud a su se renouveler et nous faire oublier Barthiméus son héros précédent. Il nous livre ici l'un des meilleurs romans jeunesse de l'année et certainement le meilleur de la rentrée.  Dense, formidablement bien écrit, vous devriez tout arrêter pour vous consacrer à la lecture des Héros de la vallée.

 

Jean-Luc Clerc

 

 

 

28 août 2009

Les vampires de Manhattan (Tome 3) Sang-d'Argent

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Melissa de la Cruz
Traduit de l'anglais (américain) par Valérie Le Plouhinec
Editions Albin Michel, Collection WIZ, juin 2009, 13€50

 

Ce troisième tome de la série permet de retrouver tous les protagonistes : Mimi et Jack Force les jumeaux ; Théodora, Oliver, Bliss, Jordan...

Les héros poursuivent leur évolution mais également certains vampires disparus font leur retour.

Cette troisième partie permet à Melissa de la Cruz d'approfondir encore ses personnages, la trame de son histoire s'est encore densifiée et le mystère de savoir qui est dans quel camp, celui des Sang bleus ou celui des traîtres des Sang-d'Argent, est particulièrement difficile à démêler.

Toujours aussi brillant, ce troisième opus ne vous décevra pas : il mêle avec brio les histoires passées et présentes. Amour, intrigues, pouvoirs qui se révèlent peu à peu.

Très bien construit, très bien écrit, mêlant légèreté apparente comme au début de la série et profondeur des sentiments de l'histoire, ce récit est une fois de plus une réussite.

L'accélération du récit dans les derniers chapitres est foudroyante, vous y perdrez tous vos repères, tout va basculer.

Inutile de vous le conter en détail, sachez simplement que vous y retrouverez tout le plaisir des tomes précédents.

Et puis l'histoire est-elle réellement terminée ?

 

Les lycéens et lycéennes se l'arrachent : ils ont bien raison.

 

 

Jean-Luc Clerc

L'étrange vie de Nobody Owens

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Neil Gaiman
Traduit de l'anglais (américain)par Valérie Le Plouhinec
Editions Albin Michel, Collection WIZ, mars 2009, 13€50


Nobody Owens est un garçon. Un enfant particulier qui grandit dans un cimetière entouré d’une famille, d’amis de protecteurs d’un monde normal ou presque puisqu’ils sont tous morts. Mais le cimetière est un endroit presque sûr pour Bod, car le danger est ailleurs, dehors au-delà des grilles, là où le Jack , le meurtrier de sa famille, l’attend.

 

L’étrange vie de Nobody Owens commence comme un fait divers sinistre. Mais comme le petit garçon qui franchit les grilles du cimetière, Neil Gaiman nous prend par la main et nous entraîne dans un monde de douceur et d’étrange.

A partir de là tout s’enchaîne naturellement dans ce monde merveilleux. Le monde des morts est comme le nôtre avec ses propres règles ses codes (chaque personnage est identifié par sa pierre tombale et peut s’identifier par ses nom, prénom, date de naissance et mort, et son épitaphe…) Chaque habitant du cimetière a son histoire, sa pierre à apporter au récit. On pourrait parler aussi des créatures fabuleuses néfastes ou bienveillantes ; de la vie qui n’est jamais bien loin comme lorsque Scarlett déboule dans l’histoire telle une tache de couleur dans la brume grise de Bod.

Neil Gaiman tisse sa toile patiemment, pas de soubresauts dans cette histoire, mais vous êtes pris, portés dès les premières lignes jamais vous ne lâcherez cette histoire.

Moins incisif, moins inquiétant que Coraline, l’étrange vie de Nobody Owens inspiré par le petit garçon de l’auteur est un livre formidable qui oscille entre le monde des morts et la vie toujours présente, toujours plus forte. De plus l’ouvrage est joliment illustré par Dave McKean,(illustrations qui rappellent le dessinateur américain Ted Naifeth en plus doux , plus rond là encore)

Magique !

 

Jean-Luc Clerc