11 janvier 2010
Elyon Tome I à IV
Patrick Carman
Traduit de l'anglais par Danièlle Laruelle.
Tome IV : Au coeur des Brumes.
Bayard Jeunesse, juillet 2009, 11€90
Voici venu le temps du tome IV d'Elyon. Un tome léger, un tome de transition, un tome qui remonte le temps.
Thomas et Roland Warvold, les deux frères légendaires des tomes précédents vont se dévoiler dans ce nouvel opus.
Alexa est embarqué avec Yipes et Roland sur le Warwick Beacon
Fermez les yeux, laissez vous porter par la voix de Roland. Installez vous confortablement sur le pont du bateau, flottez au milieu de la brume et entendez l'histoire des frères Warvold.
Vous les suivrez avec impatience dans leur horrible orphelinat, dans leur fuite, dans leur quête avec Thorn de Wakefield House,, remontez, arrêtez le temps avec Sir Alistair Wakefield et partez au final vers le royaume des enfants perdus menacé par une force maléfique qui hante désormais l'Océan de Solitude.
Passionnant de bout en bout, impossible à lâcher. Une réussite totale.
Une série passionnante qui saura séduire les jeunes et moins jeunes lecteurs.
Jean-Luc
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Le château du petit prince
Jean-Luc Englebert
Éditions École des Loisirs, Collection Pastel, Mars 2003, 11€
Voilà un petit album que j'offre régulièrement aux jeunes parents de mon entourage.
« Un jour, le roi dit à son fils : « Tu es grand maintenant et plus tard, tu seras roi. Il est temps que tu aies ton propre château. » « Hm hm, répond le prince. Mais je ne veux pas rester ici. Un dragon pourrait facilement entrer. » »
Vous l'aurez compris, ce petit opus a pour but d'aider les enfants à accepter d' « habiter » leur propre chambre, leur propre lit... et à combattre leur crainte de la solitude. Ici la chambre devient château et la peur, le cauchemar nocturne s'incarne en dragon contre lequel le prince va devoir s'armer.
Cet album rappelle aux parents une chose fondamentale : la nécessité d'amener leur enfant à être autonome et à affronter seul (mais encouragé) ses peurs. Et la victoire du prince sera aussi la victoire de nos princes !
En plus, ce petit conte didactique amuse beaucoup petits et grands.
Mathilde Piccoletti
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Tatoo
Jennifer Lynn Barnes
Traduit de l'anglais (américain) Nathalie Peronny
Albin Michel, Collection Wiz, 6 janvier 2006, 13,5€
Quatre amies aux caractères aussi différents que bien trempés, nous entrainent tout d'abord dans un centre commercial banal. Leurs chamailleries et leurs courses vont les amener vers une boutique dont la vendeuse étrange va leur proposer bijoux, barrettes et autres tatouages. Et c'est de là que part l'histoire, parce que ces tatouages, tout comme la vendeuse ne sont pas là par hasard et vont changer le destin des quatre jeunes filles. Ces tatouages ont en effet des effets étranges sur Bailey capable désormais d'entendre des voix et de provoquer des incendies ; Annabelle devient télépathe ; Zoé des prémonitions ; Délia elle modifie la forme et la couleur des objets en fonction de ses envies.
Des tatouages magiques donc, des voix inquiètes et inquiétantes qui vont appeler à l'aide les jeunes filles. Découvrez alors toute une mythologie avec Adea, Valgius et les autres Shide ; qui sont les « Lignes gardiennes » ; un spécialiste des langues anciennes ; la fée Morgane ; les Parques.
Jennifer Lynn Barnes est une jeune auteure américaine découverte en France en 2006 avec son roman Felicity James. Déjà elle nous entrainait à la suite d'une adolescente douée de pouvoirs étranges. On retrouve ici la même écriture fluide et légère, la volonté de donner de la profondeur et des sentiments à ses personnages, et puis les données surnaturelles comme par exemple dans Tatoo, les fils qui enlèvent l'âme des humains comme le monstre de Félicity James à la recherche lui aussi du fluide vital des êtres humains pour augmenter sa puissance.
Un roman léger, mais intéressant, drôle, bien construit avec des personnages aux multiples facettes et aux rapports complexes sur l'amour, l'amitié, qui devrait plaire aux adolescentes qui sauront s'identifier aux héroïnes et aux autres aussi notamment grâce aux légendes et à la magie. Laissez vous tenter.
Jean-Luc
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La clé des Songes
Écrit par Régine Joséphine
Illustré par Selma Mandine
Éditions Gecko Jeunesse, Collection : Les Mots-Sésames, Juillet 2006, 13€
« Qui connaît ces esprits qui hantent nos rêves, qui nous attirent et nous charment à jamais ? » Avec cette question en exergue, ce parfait petit album vous amènera à découvrir un conte doux, tendre, hautement chargé en émotion, au sujet pourtant ardu : l'autisme.
Dans une famille parfaite, deux petites filles, Iléna et Maélys, se partagent l'amour de leurs parents. Mais l'une d'entre elles, Iléna, l'aînée, accapare toute leur attention tandis que sa jeune sœur se retrouve souvent isolée, seule. Les cris et les crises d'Iléna font peur à tous et la reine doit concevoir une clé pour protéger les songes de chaque enfant du royaume et elle charge sa fille cadette de garder ces clés. Dans cet univers où les clés sont (très symboliquement) des bulles, Maélys va se retrouver un soir plongée au cœur du rêve de sa sœur...
Difficile de ne pas tomber sous le charme. Le texte est magnifique. Doté d'illustrations douces, rondes - la bulle et le cercle y jouent un rôle important -, à la fois précises et éthérées, l'album semble en mouvement. Qui plus est, l'aspect « enfantin » (Oui-Oui !) du trait résonne parfaitement avec le conte, facilitant l'entrée dans l'histoire des plus jeunes lecteurs. Enfin, les couleurs choisies pour illustrer le texte contribuent elles aussi à la douceur et la beauté de ce livre.
La dernière page de l'album donne la clé de compréhension du récit et explique de façon claire et précise ce qu'est l'autisme.
Certes La Clé des Songes est un album intéressant pour des parents qui, concernés par l'autisme d'un de leurs enfants, désireraient faire comprendre cette maladie aux autres enfants de la famille, mais de par sa facture, il est à recommander à tous. Après tout, est-il besoin d'être directement concerné pour apprendre à nos enfants à comprendre le comportement parfois étrange de certains de leurs camarades, à ne pas les juger ? Belle leçon de tolérance et d'espoir que ce petit ouvrage.
À lire ! Absolument.
Mathilde Piccoletti
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Grands Conquérants
Rupert Matthews
Des légions aux grands empires, 3000 ans de guerres et de domination
Collection : guerriers, l'époque des conquêtes
Traduction et adaptation française : Emmanuelle Pingault
Milan Jeunesse, Septembre 2009, 22€
« Un livre pour partir à la rencontre des conquérants, des guerriers assoiffés de victoires, des rois sans pitié, mais aussi des souverains nobles et justes qui unifièrent des nations déchirées.
- Quel spectacle atroce a fait reculer l'invincible Mehmet II au moment d'envahir le pays du prince Dracula ?
- Où vivent encore à ce jour les descendants directs d'Alexandre Le Grand ?
- Quel triste sort attendait les milliers de prisonniers de l'empire aztèque ?
Découvrez les héros d'Egypte et de Rome, rencontrez les ambitieux monarques de Chine, d'Angleterre et de Russie, suivez les courageux soldats dans leurs conquêtes épiques ! Les personnages historiques qui ont modelé et écrasé les plus grands empires de tous les temps sont réunis ici... »
Chaque double page permet la présentation des souverains, les grandes dates, Les grands noms, les grandes batailles et hauts faits d'armes qui ont marqué leur règne... mais également, les conséquences de leurs décisions, et la portée de leurs actions. Les documents s'appuient sur différentes sources, comme les dernières recherches archéologiques avec par exemple, les milliers de soldats chinois en terre cuite.
Différents aspects sont ainsi mis en évidence, selon les époques et les souverains représentés : avec Charlemagne par exemple, on évoque aussi la minuscule caroline et Roland de Roncevaux.
Un livre qui permet également de voyager dans l'espace : de l'Europe à l'Asie jusqu'en Amérique centrale avec l'empire Aztèque. Une seule femme représentée dans cette liste de grands noms : mais quelle femme, Elisabeth I d'Angleterre !
Un superbe livre cartonné, magnifiquement illustré et organisé qui présente successivement les plus grands conquérants qui ont marqué l'histoire mondiale et l'imaginaire collectif : Ramsès II ; Alexandre le Grand ; Shi Huangdi ; Jules César ; Attila le Hun ; Charlemagne ; Leif Eriksson ; Saladin Ier ; Moctezuma Ier : Mehmet II ; Elisabeth Ière ; Pierre Ier le Grand. Des noms dont l'histoire se confond aujourd'hui avec la légende !
Un très bel ouvrage à découvrir sans tarder.
Joseph C.
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Laurie Faria Stolarz : la série
Laurie Faria Stolarz
Traduit de l'anglais (américain) : Valérie le Plouhinec
Albin Michel, collection Wiz, 13€
Une série écrite par une jeune américaine qui se déroule dans un campus américain. Lucy Brown l'héroïne a hérité des dons des femmes de sa famille à savoir celui de faire des rêves prémonitoires et d'être capable de pratiquer la magie... A découvrir pour les amateurs du genre. Une série qui gagne en intensité avec le deuxième tome.
Jean-Luc
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04 janvier 2010
Le temps des miracles
Anne-Laure Bondoux
Bayard Jeunesse, Millezime
Janvier 2009, 11,90€
Anne-Laure Bondoux est de retour, et la retrouver dans ce temps des miracles est un véritable moment de plaisir littéraire. L'œuvre de Anne-Laure Bondoux est d'une étonnante constance ; depuis Les larmes de l'assassin en passant par Pépites, Le destin de Linus Hope, la Princetta et le capitaine, pour ne citer que ces quelques romans, cet auteur tisse un univers souvent doux-amer où l'humanité des personnages bouleverse, intrigue, séduit... mais laisse espérer... toujours.
Dès le premier chapitre, Anne-Laure Bondoux nous plonge dans la vie de Blaise Fortune.
« Le jour où les douaniers m'ont trouvé au fond du camion, j'avais douze ans. Je sentais aussi mauvais que le local à poubelles d'Abdelmalik, et je ne savais répéter que cette phrase : « jemapèlblèzfortunéjesuicitoyendelarépubliquedefrancecélapurvérité. » »
Le récit mené par Blaise, adulte, à la première personne du singulier nous introduit dans le monde des clandestins, et notamment des enfants qui un jour « débarquent » en France en espérant y trouver un asile, un accueil... un avenir. Venu du Caucase, Blaise-Koumaïl revient sur son arrivée en France, « pays des droits de l'Homme et de Charles Baudelaire », à l'âge de douze ans, muni de faux papiers malhabilement contrefaits et ne connaissant qu'une seule phrase. Seul et apeuré, car Gloria Bohème, sa mère adoptive qui l'avait recueilli suite au déraillement ayant coûté la vie à ses parents français et qui l'accompagnait, a disparu pendant le voyage. Entretemps Blaise aura obtenu la nationalité française, mais ne cessera de ressentir l'impérieux besoin de retrouver Gloria. À l'heure des retrouvailles, il nous présente son récit comme une absolue nécessité : pendant très longtemps, il n'a pas pu raconter, « et, quand vous ne pouvez pas raconter, vous avez l'impression de mourir d'étouffement. », mais maintenant que les années ont passé et qu'il le peut, il faut qu'il raconte. « Tout. Et dans l'ordre. »
S'ensuit un récit à la simplicité bouleversante - mais très travaillée, n'en doutez pas - où le point de vue de l'enfant se mêle à celui de l'adulte. Comment ne pas le suivre, cet adolescent en quête d'identité ? Et l'on ne peut que le suivre, captivé et touché ! Son histoire, Blaise la reconstruit, tentant de démêler les fils de sa courte, mais déjà chaotique existence. Une constante : l'omniprésence de Gloria à ses côtés ; malgré la guerre en Géorgie, la peur, la fuite devant les combats qui se rapprochent sans cesse et la misère, elle lui insuffle le courage de croire, d'espérer et d'avancer. De rencontres en rencontres (Fatima, Nouka, Modeste Koulevitch, Mme Georges, Prudence,...), de lieux en lieux, de rires en douleurs, de départs en arrivées. Jusqu'aux retrouvailles ultimes et à la révélation déchirante. Accompagnés de « l'atlas vert » repère absolu et intangible pour cet enfant balloté entre deux origines - et de trop nombreuses identités : entre mensonges et souvenirs, entre différents pays...
http://letempsdesmiracles.bondoux.net/atlas_vert/index.html
Vous l'aurez compris : voici un bijou à lire, à offrir ; puis à mettre en discussion. Le sujet est d'une brûlante actualité et ce récit peut devenir une belle façon d'introduire de jeunes lecteurs (à partir de 9-10 ans) au sort des réfugiés et de ceux que certains se plaisent à nommer « clandestins » ou « sans-papiers », comme si cela constituait le pire défaut du monde. Et se pose alors de façon entêtante la question de l'identité.
Une mention toute particulière, si vous le permettez, aux descriptions des personnages, toujours soignées et d'une grande finesse (par exemple, celle de Nouka, à la page 155).
Mathilde Piccoletti
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Orphée et la morsure du serpent
Yvan Pommaux
L'école des Loisirs, avril 2009 , 18,5 €
Tout commence comme dans une histoire classique, un mariage heureux, de multiples invités dont un amoureux éconduit que l'alcool va entrainer à être maladroit et emmener tout ce petit monde au bord de la catastrophe. Et puis le voilà, bien malheureux et consolé par une jeune inconnue qui lui dit : « Nous sommes en 2009, tu ne t'appelles pas Aristée, et la mariée ne s'appelle pas Eurydice ! ».
L'album s'ouvre alors sur la légende entrainant le lecteur quelques siècles plut tôt dans une légende grecque et dans un monde cruel, aidé en cela par l'illustration qui en plongée verticale nous donne le sentiment de voir la terre ? le ciel ? s'ouvrir sous nos pas pour mieux être projetés auprès d'Orphée fils du roi de Thrace et de la muse Calliope.
Pour les novices, cette légende raconte l'histoire d'Orphée à la naissance divine, doué pour le chant et la poésie, au point qu'Apollon lui donna sa propre lyre. A partir de là Orphée va rendre folles toutes les jeunes femmes et filles de la Grèce, sans accorder un regard à l'une ou à l'autre, jusqu'au jour où son regard croise celui d'Eurydice. La suite il vous faudra la découvrir par vous même. Sachez cependant qu'elle est l'une des histoires d'amour parmi les plus tragiques de la mythologie grecque. Elle est retranscrite ici dans ses détails les plus sombres avec des illustrations absolument merveilleuses d'Yvan Pommaux. Son talent d'illustrateur joue à plein ici et donne du relief à cette ancienne légende tout en lui apportantt un côté contemporain avec le début et la fin de son album.
Une véritable réussite. Un album, une histoire somptueux.
Jean-Luc Clerc
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Ne jamais tomber amoureuse Tome I
Melissa Marr
Traduit de l'anglais (américain) par Blandine Longre
Albin Michel, Collection Wiz, 6 janvier 2010, 14€
Amateurs de fées, du Petit Peuple ouvrez vos yeux ! Ce premier tome de Melissa Marr, commence comme un flash brutal qui nous transporte dès le prologue dans un monde étrange, merveilleux et cruel, celui des fées et de la malheureuse qui doit être l'élue du Roi de l'été au risque de se transformer en fille de l'hiver.
Véritable coup de fouet, ce court chapitre vous prend au piège et vous emmène à la découverte d'Aislinn l'humaine, de sa grand-mère, de ses amies, de Seth : ils vivent dans la ville d'Huntsdale. Une ville américaine dans laquelle se trouvent également des fées et leurs homologues masculins, les fés. Des fées-loups, et tout un bestiaire fantastique et merveilleux qui frôlent, agacent les humains qui ne peuvent les voir sauf celles qui comme l'héroïne ont le don de Vue, celui bien lourd à porter d'être capable de voir les fées et leurs agissements et d'entendre ce qu'elles disent.
Et Aislinn a eu le malheur, elle qui depuis toute petite fait tout pour leur être le moins visible possible, d'être remarquée par le Roi de l'été le sublime Keenan. Malgré tous ses efforts, elle va se retrouver prise au piège dans la guerre qui oppose depuis si longtemps, Fées de l'été, de l'Hiver et des Ténèbres.
S'il vous plait, ne vous laissez pas dérouter par le titre et surtout la couverture, car ce roman est un petit bijou du genre. Pas de fioritures agaçantes comme dans tant de romans actuels, non, dès le départ, Melissa Marr est efficace et nous entraine dans un monde fabuleux, étrange, qui fait froid dans le dos. Terminé les fées clochettes craquantes mais caractérielles, ici celles que vous côtoierez sont dangereuses, presque venimeuses. Chaque chapitre débute par une citation d'un ouvrage spécialisé sur les fées... datant du XIXème ou du début du XXème siècle, renforçant l'ambiance du roman.
Premier tome d'une tétralogie, ce premier opus est superbement construit avec des personnages ambigus, aux facettes multiples ou pour une fois on nous épargne l'horripilant happy end. Et la fin donne la sensation que tout se brouille, vous le verrez comme si après l'éclair du départ, les choses s'étaient compliquées et brouillées au point que nous autres pauvres humains non doués de la Vue nous commencions à ne plus y voir très clair.
Un roman qui vous entraine, que vous aurez beaucoup de mal à lâcher. Reste à savoir où va nous entrainer l'auteur dans les tomes suivants. Mais pour le moment, ne boudez pas votre plaisir : foncez ! A lire !
Jean-Luc Clerc
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Kerity et la maison des contes
Kérity, la maison des contes - Le grand album du film
Anik Le Ray , Rébecca Dautremer
Flammarion, novembre 2009, 13€
« Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas »
Une superbe devise pour un album qui ne l'est pas moins. Nous devrions d'ailleurs l'adopter cette devise, pour clouer le bec aux ronchons de tout poil qui râlent sur la littérature jeunesse ou les littératures de l'imaginaire, sans même avoir jeté un vrai regard sur les illustrations ni bien évidemment lu un texte jusqu'à son terme. Et ils ont tort parce que ce conte là est un petit bijou. Les albums qui illustrent les films ou inspirés des films ne sont pas toujours des réussites, sortes de copié collé du film sans vraiment en capter l'intensité, ni le charme. Ici tout est au point le texte et l'image. Peut-être le talent de l'illustratrice Rébecca Dautremer y est-il pour beaucoup, car on retrouve merveilleusement servi par le texte d'Anik Le Ray, l'ambiance, la chaleur, les couleurs du film, peut-être en à peine moins chatoyant.
Une histoire merveilleuse donc, celle de ce petit garçon Natanaël qui a encore du mal à lire et qui va hériter d'une bibliothèque. Etrange cadeau de cette vieille dame disparue, qui lui lègue la clef et donc la responsabilité de la porte interdite, enfin de tout ce qui se trouve derrière. Et là, fabuleux ! Vous aimez les contes, vous adorez ces personnages qui ont bercé votre enfance ou qui vous charment encore par bien des aspects, vous allez adorer. D'Alice au lapin pressé, en passant par l'Ogre, les fées, et l'abominable Carabosse, tout le monde est là ou presque sortant de leurs pages comme vous allez acheter du pain et donnant leur avis, participant à l'aventure car le temps presse et Natanaël a une mission qu'il va devoir rapidement mener à bien sous peine de voir disparaître tous les livres et tous les personnages de cette bibliothèque fabuleuse. Et vous ne serez pas déçus, car ils vont se donner les moyens de brouiller les pistes et de retarder l'échéance fatale qu'elle soit celle de la vente et de la dispersion de la collection ou de leur disparition en redonnant confiance à ce petit bonhomme.
Une belle histoire sur la mort, la disparition, l'amour, l'amitié et l'esprit d'équipe. Et puis les dessins de Rébécca Dautremer sont une fois de plus fantastiques. En voici quelques extraits : allez visiter son site : http://www.rebeccadautremer.com/
Jean-Luc
Et puis rien ne vous empêche d'aller voir le film. Voici quelques images de l'album et du film. Belle lecture. Pour les amoureux du travail de Rébecca Dautremer, cliquez sur lire la suite.
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Petit manuel de Mythologie
Introduction aux Mythes grecs
Lady Hestia Evans
Traduction et adaptation MIM
Milan Jeunesse, 2009, 16€
Ce petit manuel de mythologie est une version poche de son grand frère paru il y a quelques temps chez le même éditeur (voir chronique sur le site). Mais même si vous trouverez une partie des illustrations communes bien évidemment, ce n'est pas totalement et uniquement un copié - collé du précédent.
Ce petit livre est divisé en sections(les immortels ; des dieux et des hommes ; une époque de héros)et en chapitres appelés leçons qui permettent de connaître de façon cohérente et ludique les notions essentielles à la connaissance de la mythologie grecque.
Ainsi, vous saurez tout sur les dieux, la vie sur l'Olympe, les mythes grecs de la création, l'architecture grecque, les origines de l'homme, les peuples mythiques... les cieux, la correspondance avec les dieux romains.
Difficile de tout énumérer, mais est-ce bien utile : c'est clairement une réussite. Avec en prime, des petits jeux pour voir si on a bien acquis les caractéristiques des dieux et pour les plus jeunes des autocollants reproduisant, dieux, monstres, monuments, pièces de monnaie. Et à la fin comme dans tout livre de cette collection qui se respecte : une surprise.
A découvrir sans attendre et à offrir à tous les fans de mythologies et de légendes anciennes : une véritable mine.
Louise
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Les chroniques de la Tour Tomes I à IV
Laura Gallego Garcia.
Traduit de l'espagnol Faustina Fiore
Tome I : la vallée des loups
Editions BAAM, février 2008, 13€
« Il existe de par le monde quelques Hautes Ecoles de Magie, secrètes et élitistes. Dana a l'incroyable chance d'être choisie comme élève par le Maître de la Tour de la Vallée des Loups. Mais pourquoi elle ? Y aurait-il un rapport avec l'existence de Kaï, ce jeune garçon qu'elle seule peut voir et entendre ? Ou avec cette mystérieuse prisonnière qui l'appelle à son secours ? Dana devra désobéir à son Maître pour venir en aide à cette étrange femme qui lui ordonne de partir à la recherche d'une licorne. Mais les loups de la Vallée semblent décidés à ne pas la laisser faire... »
Le Tome I des Chroniques de la Tour s'ouvre par une nuit de tempête et la naissance d'un bébé, une étrange petite fille aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu profond : Dana.
Cette petite fille de parents pauvres va grandir normalement jusqu'à l'âge de six ans moment de sa vie où elle va découvrir un nouveau compagnon de jeu, de vie : Kaï. Un détail cependant elle est la seule à le voir .
Elle sera ensuite confiée par ses parents, poussés au désespoir par la pauvreté et la misère, à un vieil homme, le Maître, qui va l'emmener au cœur d'une forêt profonde, dans la Tour de la Vallée des Loups.
Dana va grandir dans cet univers magique en devenant apprentie mage et y vivre des aventures fantastiques...
Méfiez-vous, Laura Gallego Garcia est une magicienne et dès les premières lignes elle saura vous prendre au charme de ses Chroniques. Tout y est réuni pour vous séduire : la richesse de l'écriture (bravo également à la traductrice), douce fluide mais prenante ; l'histoire qui monte peu à peu en puissance, laissant des zones d'ombres en suspens ; les personnages : Dana , Kaï, le Maître, la naine Maritta, l'elfe Fenris... dont on découvre peu à peu la personnalité, la vie, le destin.
Commencer les Chroniques de la Tour c'est entrer dans un univers de magie, de fantastique mais aussi de sentiments profonds (amour, cupidité, trahison...)
Un excellent roman, un début de série palpitant dont le tome I se termine avec une partie de la résolution du mystère. A lire absolument.
La suite dans les Chroniques de la Tour II : la malédiction du Maître.
Jean-Luc
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Le temps des Marguerite
Vincent Cuvellier, Robin
Gallimard Jeunesse, Collection Giboulées, octobre 2009, 20€
Non, il n'y a pas de fautes d'orthographe dans le titre, parce qu'il ne s'agit pas des petites fleurs, mais bien du prénom, de deux prénoms celles de deux jeunes filles vivant dans la même ville, mais à deux époques bien éloignées : 1910 et 2010. Leur histoire commence en mai, et les premières planches, au dessus 1910 tout en ocre et doré, en dessous 2010 en bleu gris, montrent leur vie en parallèle, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles s'ennuient mortellement. Alors, au même moment, elles vont grimper dans le grenier interdit, par l'escalier ou l'échelle selon les époques, et découvrir un coffre derrière lequel se trouve un mystérieux portrait d'une femme aux yeux de biche. Le coffre s'ouvre, et clac ! Les ennuis commencent et nos deux Marguerite vont se retrouver propulsées chacune dans l'époque de l'autre. Et là débute une aventure fantastique servie par des dessins légers et insolents de Robin qui servent à merveille l'histoire de Vincent Cuvellier. Les deux demoiselles vont devoir s'adapter à la vie de celle qu'elles ont remplacées, mais est-ce toujours possible quand un siècle de changements, d'éducation différente vous sépare ? Et là est le charme de ce roman graphique pour lequel il faut un peu de temps pour s'habituer à la gymnastique entre les deux époques. Mais prenez le, car, cet album en vaut vraiment le détour. Des personnages bien construits, décrivant et/ou moquant les travers des différentes époques, soulignant les traits, les exagérations... permettant également de s'approprier les deux mondes notamment celui de 1910 dont nous sommes tellement éloignés. Deux jeunes filles attachantes, comme leurs familles, leurs mondes. Un réel plaisir de la découverte de page en page, à savourer jusqu'au final ébouriffant et tendre comme il se doit.
A découvrir sans tarder, vous ne serez pas déçus.
Jean-Luc Clerc
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Inventaire illustré des animaux
Inventaire Illustré des animaux
Virginie Aladjidi, Emmanuelle Tchoukriel
Albin Michel Jeunesse, Septembre 2009, 14,9€
Un inventaire des animaux illustré, une sorte de bestiaire, à la Buffon, à la manière des naturalistes du XIXème siècle, un petit catalogue rangé de façon pensée, ordonnée comme on vous l'expliquera dans l'introduction. Dès la couverture en fait, vous serez sous le charme, attirés par cette couverture cartonnée couverte de reproductions d'animaux ou dont l'ombre est passée en couleurs vives.
Quand à l'intérieur : les dessins d'animaux sont précis, Emmanuelle Tchoukriel est véritablement une magicienne et ses reproductions sont plus vraies que nature mises en valeur par les textes de Virginie Aladjidi qui donnent des précisions sur les différents groupes et des détails intéressants permettant de repérer leurs caractéristiques, leur mode de vie. Ils sont classés par milieux afin de permettre de donner une idée de leur environnement. Chaque planche est un véritable bonheur pour les yeux. A signaler la qualité de l'édition sur papier épais, des images lumineuses. Un inventaire à offrir ou à se faire offrir et savourer sans modération.
Un véritable coup de cœur.
Jean-Luc Clerc
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Cathy's Book et Key Tomes I et II
Cathy's Book et Cathy's Key
Sean Stewart et Jordan Weisman
Traduit de l'anglais par Pascale Jusforgues
Bayard Jeunesse
Une série piquante, sous forme de journal intime, au rythme effréné : découvrez Cathy et ses amis. Leurs envies, leurs vies et les surprises auxquelles ils vont être confrontés.
Vous êtes curieux ? Cliquez sur la suite
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Non-Non n'a plus rien à se mettre
Magali Le Huche.
Editions Tourbillon, août 2009, 8€90
Quand Non-Non sort du lit (sa baignoire !) il ne sait pas quoi choisir dans sa commode pour s’habiller… plus rien à se mettre (plus rien dans les tiroirs). Mais Non-Non a des amis : des vrais ! Bon il faut bien l’avouer que ce soit Bio et son gout immodéré pour la couleur orange tricotée maison ; Gribouillette de retour de voyage avec ses vêtements pour le moins originaux ? ; Zoubi et ses maillots de bain de fille !..., rien ne va à Non-Non.
De pages en pages : des rabats, solides, pour petites mains impatientes, et des fou rires garantis. Parce que la recherche de Non-Non va donner lieu à des scènes coquasses avant qu’il ne trouve enfin ce qui lui convient : enfin lui il trouve cela bien !
Un petit livre cartonné mais couvert de plastique souple, doux et mignon pour les fans du plus célèbre ornithorynque des cours de récré.
Joseph C.
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28 décembre 2009
Les géants
Ari Berk
Adaptation française de Jacqueline Odin
Enlumineurs : Wayne Anderson ; Douglas Carrel ; Gary Chalk ;
Kevin Levell ; Larry MacDougall.
Milan, Septembre 2009 , 16 €
« Nouvel ami des peuples secrets,
Depuis des milliers d'années, nous, membres de l'Ordre des Plumes dorées, recueillons et préservons le savoir et la sagesse des Huldufolk ou peuples secrets, ces créatures dont parlent les légendes et qui sont aujourd'hui mal connues.
Notre étude sur l'un de ces peuples est achevée : elle concerne les extraordinaires géants. Nous te la présentons ici, à toi tout nouveau membre de l'Ordre, afin que tu partages la vie de ces titans et que tu voies le travail qu'ils ont accompli pour donner forme à notre monde. Apprends leurs secrets, étudie leurs traditions, sois témoin de leurs bonheurs, de leurs fureurs, et découvre les endroits où chercher ces grands êtres nobles... car ils pourraient se trouver plus près que tu ne le penses.
En te dévoilant ces histoires secrètes, l'Ordre des Plumes dorées diffuse le savoir et favorise la compréhension, encourage la paix dans tous les royaumes et entre toutes les bonnes âmes.
Bienvenue parmi nous ! »
Un nouveau livre de la collection des histoires secrètes : vous aimez les peuples secrets, les fées, les géants, et tout particulièrement ces derniers ? Ce livre est pour vous. Petit format pour maxi personnages. Un petit rectangle aux couleurs mordorées dont émerge une étrange trogne qui vous fixe de ses drôles de petits yeux.
Laissez vous entrainer par la confrérie de l'Ordre des Plumes dorées et ses notes sur ses géants, leurs mœurs, jeux, costumes, leur mystérieux sac à dos. Et vous serez surpris et peut-être ne regarderez plus jamais de la même manière votre coin de forêt ou de montagne préféré ! Ouvrez les pages cachées du « Zoologica Giganticum », avant de vous lancer dans le tour du monde des géants afin de découvrir toute la diversité de ce grand peuple.
Un très joli livre dans lequel il fait bon se plonger pour découvrir au fil des pages et des envies, des légendes, des anecdotes et tout une série d'informations oubliées. L'Ordre des Plumes dorées est là pour nous permettre de ne pas oublier ou de retrouver nos yeux d'enfants : ouvrez les grands !
Jean-Luc Clerc
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Le palais des mirages
Hervé Jubert
Editions Albin Michel, Collection WIZ, février 2009, 13€50
Bienvenu à Paris 1900, à l'Exposition universelle. Toute la ville vibre, respire au rythme de l'événement et notamment la famille Charpentier : Hippolyte, sa femme Marguerite, leurs enfants Wolfgang, Clara et leur grand-père Mérowak. Et puis il y a aussi les amis, la famille Robida et le beau suédois héros de l'histoire Lukas Sandström...
Difficile de résumer le Palais des mirages tant les histoires s'imbriquent, se multiplient. Le livre est divisé en trois tableaux : Clara, Lukas et Jean-Sébastien.
Comme dans une attraction foraine réalisée pour les sensations fortes, vous allez entrer doucement dans le monde d'Hervé Jubert, d'abord au spectacle d'Hippolyte Charpentier et du Palais des mirages. Puis l'histoire accélère, les évènements s'entremèlent. Ils sont soit propres à l'exposition : tapis roulants, inventions, multiples palais et attractions, et vous y croiserez Loïe Fuller, la danseuse américaine qui initiera Clara ; soit directement liés à son existence et plus inquiétants : les anarchistes à la recherche d'une scène d'expression comme les frères Paulo et Luigi Dursap au destin tragique ; ce groupe d'hommes d'affaires mystérieux réunis par Narcisse Goldfax ou encore, les « pénitents », cette secte de fanatiques russes appelés Skoptsys née au XVIIIème siècle qui appelle de ses vœux la fin du monde, deux groupes alliés par des intérêts divergents mais qui mènent au même but. Mais le Palais des mirages est aussi celui des rêves prémonitoires de Clara, des dieux Scandinaves, d'un groupe de nains de la même mythologie, de l'histoire de Tycho Brahe astronome qui à la Renaissance aurait enfermé les dieux scandinaves dans des fioles cachées en Suède à Upsal, fioles dont l'une d'elles perdue va provoquer la catastrophe. Car des forces obscures sont à l'œuvre et veulent libérer Loki le dieu de la guerre...
Le Palais des mirages est un excellent roman d'Hervé Jubert. Comme à son habitude (voir la trilogie Morgenstern ou celle de Blanche) Jubert fait d'une femme son héroÏne ici Clara Charpentier, la fée du Palais des Mirages. Il met ici sa plume efficace et précise au service d'une histoire aux multiples clefs : l'exposition ; Lukas Sandström confrontés à ceux qui veulent libérer Loki ; Clara et sa famille déchirée par un drame. Tous ces évènements se mêlent entre précision historique, pointes d'humour (comme les références à Blanche Neige et aux sept nains, l'un des nains se nomme Gandalfr, la tête de l'exposition asiatique qui s'anime et parle) et donnent un récit, une forme de quête haletante, fantastique dans tous les sens du terme. Hervé Jubert il faut le dire écrit formidablement bien, pas de temps morts dans son livre, il sait nous faire rêver, réfléchir, confronter la réalité et le monde fantastique et ouvrir sur d'autres perspectives plus sombres. Le Palais des Mirages est un roman à plusieurs niveaux de lecture donc destinés à un public large, mais bon lecteur.
A la fin du livre l'exposition ferme ses portes et le XXème siècle s'ouvre porteur d'espoirs fous liés à l'électricité, comme d'inquiétudes et de dangers non encore précisés. Vous n'oublierez pas de sitôt la fée du Palais des Mirages. Très bonne lecture à vous.
Jean-Luc Clerc
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Les clefs de Babel
Carina Rozenfeld
Editions Syros, Collection Soon, mai 2009, 14,5
Liram vit chez les Aériens, dans les plus hauts étages de la tour de Babel où sont réfugiés les hommes depuis que le Grand Nuage a empoisonné la Terre, il y a mille ans. Suite à l'assassinat de ses parents, Liram doit abandonner son univers douillet pour fuir dans les étages inférieurs, peuplés de ceux que les Aériens ont repoussés vers le bas dix siécles plus tôt, avant de condamner toutes les issues...Lors de sa descente dans ce monde sordide, hanté par des mutants et ravagé par la misère, il rencontrera quatre adolescents marqués d'un mystérieux tatouage et dotés d'étranges pouvoirs. Liram comprendra alors qu'il est lui-même porteur d'un destin exceptionnel, très lourd pour ses jeunes épaules. Heureusement, il n'est pas seul....
Nous voilà plongés dans un univers de béton, de lumière artificielle, de couloirs humides et sombres...Dans cette atmosphère angoissante, ces cinq adolescents vont devoir découvrir qui ils sont réellement et quels pouvoirs ils possèdent afin de parvenir à leur objectif : ouvrir la porte de Babel, le jour de la Grande Délivrance. Ce jour, tant attendu, par les différents peuples de Babel marquera la fin de leurs vies misérables et l'espoir d'un avenir meilleur. Une véritable course-poursuite s'engage entre nos héros qui doivent retrouver des disques ancestraux pour ouvrir la porte et des êtres malfaisants avides de pouvoir.
On suit avec avidité le parcours de chaque personnage, avec toujours cette angoissante ambiance de fin du monde qui les entoure. La tolérance, la solidarité et l'espoir, thèmes forts et bien traités sont amenés par une écriture alerte qui vous happe dés le début et ne vous lâche plus.
Ceux qui ont aimés, dans la même collection "Eden en sursis" de J-A Desbats devrait adorer celui-ci, avec un univers plus sombre.
Delphine V.
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le prince amoureux
Michael Morpurgo
Traduit de l'anglais par Diane Ménard
Illustré par Emma Chichester Clark
Gallimard Jeunesse, septembre 2009, 7€
Encore un conte de Noël... un énième ?
Le prince Federico, valeureux et aimé de tous, rencontre la princesse de ses rêves, Serafina, douce et charmante. Voici un conte rondement mené ; en une page, la première, tout est dit : le prince a trouvé et conquis - sans difficulté - sa princesse.
Oui, mais voilà, rien n'est simple et c'est ici que Morpurgo décide de commencer son récit. Le fameux « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » n'est pas pour ses deux héros. La princesse, en effet, peu à peu se renferme, s'étiole, et rien n'y peut, pas même les plus extravagantes idées et les plus beaux cadeaux de son prince. C'est la mort qui guette. Quel mal ronge Serafina ? D'où lui vient cette tristesse qui se mue en désespoir et lui ôte toute envie de vivre ? Tout l'amour du monde semble se heurter à un mur de solitude. À l'approche de Noël, Federico, désespéré, fuit le château où se meurt son épouse, rencontre une troupe de gens du voyage-marionnettistes, leur confie sa douleur et promet son royaume à qui sauvera Serafina. Les comédiens lui promettent de venir l'aider.
Le miracle de Noël aura-t-il lieu ? Federico verra-t-il mourir celle qu'il aime ?
Le prince amoureux est un conte sur l'extraordinaire force de l'amour certes, mais aussi la puissance du rire et de l'imagination. Le théâtre, par le biais des marionnettistes et de leurs animaux, se révèle pantomime et souffle de vie. Enfin, tout se recentre autour de Noël et de son sens premier : la nativité et l'enfant.
Morpurgo, une fois de plus, frappe très fort avec ce récit court, mais qui ne déroge pas à l'extraordinaire poésie et à la profonde humanité qui sont deux des caractéristiques premières de son auteur. Auxquelles s'ajoute un véritable talent littéraire, n'en doutez pas ! La douceur de Serafina, l'amour absolu de Federico, la quête du bonheur perdu font de ce conte très émouvant un modèle du genre.
Le trait de E.C. Clark, parfois naïf et toujours d'une extrême douceur, convient à la perfection à ce texte tendre, souvent poignant mais aussi plein d'espoir. La palette de couleurs, riche, est employée au mieux et confère à ce petit ouvrage un véritable charme.
On peut regretter peut-être que les éditeurs français aient choisi de modifier le titre du livre et de traduire The best of times (le meilleur des temps) par le prince amoureux.
Le titre anglais, plus énigmatique en apparence, prend sens à la fin du conte... et quel sens ! Dommage. Il est parfois bon de laisser le voile se lever doucement...
Mathilde Piccoletti
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