07 août 2023
Sorciers, tome 1 : les Sources de l’Ombre
Un premier tome éblouissant et enthousiasmant ! Coup de coeur total ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Le cirque Palazzi près de Verdun en octobre 1875 s’est installé et s’apprête à donner spectacle. L’immense chapiteau s’apprête à accueillir les spectateurs. Le spectacle se déroule bien Ernest Villempré a même réussi un tout extraordinaire avec ses animaux, lui qui sait si bien leur parler et leur faire réaliser des merveilles. A ses côtés de multiples artistes : la belle Héléna dont il est follement amoureux ; Kétinée Mountabila sorcière vaudou et son oncle Kilma marabout venu du pays des Dogons ; sa fille adoptive Déa aveugle. En fait tous les quatre sont des sorciers et depuis plusieurs jours, Déa sent venir un danger et a des visions inquiétantes. Pourtant ce soir là ils vont être attaqués par des mystérieux clowns habillés de noir qui sont là pour enlever Déa et d’autres enfants. Pour masquer leur forfait dans un premier temps et pouvoir fuir plus rapidement avec leurs victimes ils mettent le feu au chapiteau provoquant une véritable catastrophe. Divisé en trois grands chapitres ce roman foisonnant va à partir de là vous entrainer dans un tourbillon d’émotions et de découvertes. Dans la première partie, nos héros devront lutter contre ceux qui ont envoyé capturer les enfants et les ont entrainés avec eux à leur suite. Un monde étrange dominé par trois déités particulièrement inquiétantes Sacha, Isabelle et Linda. Un monde où la magie crépite et où les pouvoirs des uns et des autres vont se trouver décuplés parfois à leur grande surprise. Au final quand on bascule dans la deuxième partie c’est pour retrouver les 12 enfants enlevés et les adultes qui les accompagnent dans la forêt des Pyrénées pour faire la connaissance de communautés gitanes qui s’opposent par leurs pouvoirs étranges. Mais quand ils vont retrouver la civilisation aidé de leurs nouveaux amis c’est pour se rendre compte que même aussi loin de Verdun, ils font la une des journaux, les enfants étant déclarés enlevés et leurs protecteurs considérés comme des kidnappeurs. L’occasion dans cette partie de faire la connaissance du Prince qui seul pourra peut être trouver une solution, mais à quel prix ?
Enfin la dernière partie vous entraine à Paris à quelques centaines de mètres de Notre-Dame chez une taromancienne étonnante : Louise Balsia.
Ernest, Kerinée et son oncle Kilma, Déa vont vivre alors des aventures absolument incroyables à nouveau, entre retrouvailles familiales, voyage au pays des Dogons et des esprits, fête du Boeuf Gras et découverte de nouvelles créatures.
Des puissances qui les dépassent sont à l’oeuvre et les ont en partie piégés. La lutte finale sera épique.
Difficile de vous conter ce premier tome sans déflorer les mystères rencontrés, mais vous dire combien il est formidable. Dès les premières pages de mise en place, on sent qu’une magie étrange est à l’oeuvre et qu’on va se laisser embarquer et on a raison. C’est un véritable festival. Très bien écrit, totalement maîtrisées, les histoires se croisent, s’enflamment, et les héros sont absolument extraordinaires. L’univers créé par les deux auteurs est absolument génial. L’écriture à quatre mains est parfois risquée, mais ici tout est fluide, tout marche à merveille. Des aventures épiques, magiques et totalement géniales vous attendent et vous laisseront exsangues au moment de l’épilogue . Eblouissant
Jean-Luc
Sorciers, tome 1 : les Sources de l’Ombre
Maxime Fontaine & Romain Watson
Couverture et cartes : Anne-Clothilde Jammes
Editions GulfStream, 10 mars 2022, 22 €
Douze heures avant
" Ce livre ne blâme pas et ne juge pas... il est simplement honnête.
Et c'est là que réside sa magie." Amnesty International.
Un excellent titre de l'excellente collection Scripto : magistral !
Il y a Dima jeune lycéenne palestinienne de 18 ans ; Abraham 59 ans, agent de sécurité, Juif israélien ; Faris, 20 ans, fiancé de Dima ; Ghassam, 23 ans, palestinien, expert en explosifs ; Lia,37 ans, femme d’Abraham ; Michael, 18 ans, ami américain de Myriam ; Myriam, 18 ans, lycéenne juive israélienne ; Nathan, 19 ans, frère de Myriam, fait son service militaire… il y a aussi, leurs parents, leurs amis, leurs quartiers, leur télévision, leur radio…
Tout démarre le 29 mars 2002 à Jérusalem. L’auteur nous entraine au détour d’une rue, dans un quartier, dans une maison où l’on vit à dix dans deux pièces, dans d’autres maisons, dans la rue, dans les magasins, dans la tête des héros. Notre fil conducteur au fil des pages sont deux héroïnes particulièrement : Dima et Myriam. Deux jeunes femmes libres, fortes en apparence qui n’en peuvent plus de ce monde qu’on leur impose. On découvre peu à peu leurs failles, leurs envies, leurs angoisses. L’auteur a choisi de découper son livre en décompte des heures qui défilent avant… elle découpe également son roman en paragraphe en fonction des personnages qui s’expriment racontent leur vie, leurs angoisses, les évènements qui se produisent. On se prend peu à peu au jeu. On rentre progressivement dans leur vie, comme suspendus au dessus du livre, spectateurs des fils qui se tissent et se cassent, impuissants au fil des découvertes quand on comprend peu à peu ce qui va se passer. Impuissants quand on comprend peu à peu que c’est un véritable dialogue de sourd, un cauchemar mais bien réel que vivent les deux communautés, obnubilées par leurs peurs, leurs morts, leur avenir qui semble ne plus exister qu’au travers de la mort et de l’angoisse. C’est un roman magnifique et bouleversant que nous livre ici Gabriella Ambrosio. Un livre exigeant et nécessaire qui trouvera sa place dans vos bibliothèques mais aussi on l’espère dans toutes les bibliothèques publiques et dans les CDI. Un excellent moyen pour tenter de comprendre l’incompréhensible pour nous qui ne sommes ni Juifs, ni Palestiniens. Une plongée à l’intérieur des communautés, un livre conseillé par Amnesty International et on comprend bien pourquoi.
A lire et faire lire absolument.
Jean-Luc
Douze heures avant ; Gabriella Ambrosio ; Traduit de l’italien : Lise Caillat ;
Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto, mai 2011, 8,15 €
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Le coeur en braille : trois ans avant
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins : encore et encore avec le même plaisir.
❤️❤️❤️❤️
Je ne sais pas si le bonheur peut être à l’envers, mais ce que je sais c’est qu’on peut ressentir du bonheur à la lecture d’un roman. Et c’est exactement ce que l’on ressent en lisant le roman de Pascal Ruter. Drôle, inventif, tellement bien écrit, il nous emporte avec lui dans son drôle de monde, à la suite de Victor et de sa famille étrange, tout prêt de Julie et de sa vie qui s’est arrêtée ou presque.
Ce drôle d’oncle dont il ne faut surtout pas suivre l’exemple va tout faire exploser en vol, les certitudes, les habitudes… et puis cette maîtresse de CM2 qui s’appelle Mademoiselle Bonjour et qui fait jouer pour le spectacle de fin d’année Les Oiseaux d’Aristophane il fallait oser franchement. (bon nous on en est encore morts de rire, vous verrez).
Quand on lit les remerciements de l’auteur on se dit que Michèle et Aurélie (deux fées, muses vivant sur la planète Didier) on du utiliser pas mal de poudre magique parce que l’imagination de l’auteur est plus que débridée et qu’on sent bien qu’il en a encore et encore à nous raconter (prochain roman : mars 2014, de quoi laisser le temps aux retardataires de savourer celui-ci) : la vie, la mort, l’amour, le poids du passé et de l’histoire familiale, les coups durs de la vie, les autres, le monde qui bouge parfois plus vite que nous, tout y est dans un joyeux maelstrom qui nous laisse pensifs et souriants sur le rivage, la dernière page refermée.
Roman aux multiples histoires, ce Bonheur à l’envers est une réussite à savourer sans modération aucune et à offrir aux jeunes lecteurs (bons lecteurs) pour leur dire aussi que la vie est belle et que tout est possible. Formidable !
Jean-Luc
Du bonheur à l'envers
Pascal Ruter
Illustrations de couverture : Anne Montel
Editions Didier Jeunesse, 29 mai 2013, 14,2 €
04 août 2023
Seul un monstre, Livre I
Alors que le Livre II est prévu pour dans quelques semaines, il est temps de vous plonger dans cet univers brillant et inquiétant. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Lorsqu’on a six ans qu’on est sino-britannique et qu’on est une petite fille moderne et vivante, on rêve de devenir superman. C’est le rêve de Joan Chang-Hunt qui lorsqu’elle est en vacances chez sa grand-mère à Londres lui confie son rêve auquel la vieille dame répond : que c’est impossible parce qu’elle est un monstre. Pique ? Plaisanterie ? Réalité ? Joan va l’apprendre l’année de ses seize ans lors d’un mystérieux accident, alors qu’elle allait rejoindre son amoureux.
Elle le retrouve le lendemain à Holland House musée anglais dont elle s’occupe avec Nick. Restés un peu après la fermeture, les deux adolescents se retrouvent là où ils n’auraient pas du être car surgit toute une famille, les Oliver, qui vont tenter de les tuer. Surs de leurs faits, cette famille arrogante va avoir une mauvaise surprise parce que Nick n’est pas ce qu’il semblait être et c’est le début d’un massacre, d’un cauchemar pour les deux amoureux et d’une course poursuite dans le temps.
En effet dans ce monde là vivent aux côtés des humains des familles dites de monstre avec des pouvoirs différents qui se transmettent de génération en génération. Ils ont en commun la capacité de voyager dans le temps en touchant la nuque des humains normaux et en leur prenant ainsi quelques heures, journées ou années d’espérance de vie.
Le massacre de Holland House lance Joan, Aaron Oliver et d’autres encore dans une course contre la montre et une recherche à reprendre le contrôle en empêchant l’évènement d’avoir lieu. Mais la chronologie résiste et il semble impossible de revenir sur ce qui est fait. La menace est grave cependant pour le monde des monstres car le héros (celui qui va les éliminer) est en marche et poursuit sa besogne.
Ce roman est une excellente surprise : très bien écrit, complexe avec des intrigues multiples qui se croisent, des personnages et des décors dont la description et l’approfondissement sont totalement maîtrisés, des héros attachants mais loin d’être lisses et vertueux. L’autrice nous plonge dans un univers de magie, de rivalités entre familles, de règles imprescriptibles, de complots et de mystères. Un monde aux sentiments exacerbés où la cruauté a souvent sa place.
Un premier tome fascinant, très agréable à lire et surtout difficile à lâcher. Le Livre II approche, il est temps de vous mettre à jour. Foncez !
Jean-Luc
Seul un monstre, Livre I
Vanessa Len
Traduit de l’anglais (Australie ) : Mathilde Tamae-Bouhon
Editions Lumen, 8 septembre 2022, 16 €
Les Treize Sorcières, tome 2 : la mer de l’Eternité
Le tome II est tout aussi bon et brillant que le premier. On en redemande. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Retrouver Rosie et Gempa pour la suite de leurs aventures est un régal. Le défi est de taille. Alors que leurs mères, les yeux tournés vers l’océan les attendent en vain, elles sont à bord d’une baleine magique qui autrefois transportait la sorcière tuée par Rosie et son arme magique. Pourtant le voyage ne va pas être de tout repos, car les embûches sont nombreuses et les réactions de la baleine parfois difficiles à interpréter. Elles voguent sur la mer de l’Eternité et vont d’abord faire une escale imprévue en 2062 sur une île du Pacifique gelée et sur laquelle, elles vont récupérée une chasseuse de sorcière nommée Aria. Dans son monde, la lune n’est presque plus visible et les sorcières ont gagné. Pourtant les filles vont la convaincre de continuer l’aventure avec elles et de lutter notamment contre la Sorcière du Temps qui détient le jumeau de Rosie : Loup. Sous la mer de l'Eternité, elles vont devoir affronter un pirate qui vous le verrez est une très bonne surprise.
Leur quête pour piéger et éliminer les sorcières est emplie de surprises et de rebondissements. Trouver le point faible de toutes, penser que le douzième sorcier est hors de portée, piégé dans un trou noir lors de sa défaite face à la lune et se battre jusqu’au bout. Sorcières, familiers en tout genre, pouvoirs différents, voyages entres les différentes époques, traces d’individus qui luttent contre les effets des pouvoirs maléfiques, rencontres surprenantes vont mener le lecteur qui n’aura pas lâcher le roman vers un final aussi éblouissant qu’étonnant qui ouvre fatalement sur une suite (on l’espère vraiment).
C’est toujours aussi agréable, cela parle d’amitié, d’amour, d’aventures, de magies, de créatures et de mondes extraordinaires et cela se lit d’une traite. Brillant !
Jean-Luc
Les Treize Sorcières, tome 2 : la mer de l’Eternité
Jodi Lynn Anderson
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Anne Guitton
Illustration de couverture : Sophie Leullier et Kirbi Fagan
Editions Nathan Jeunesse, à partir de 9 ans, 6 juillet 2023, 14,95 €
02 août 2023
La librairie à explorer le temps
Coup de coeur total pour un roman éblouissant aux multiples facettes et au coeur vivant. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Ce soir là Violette et son petit frère James rentrent dans la librairie tenue par leurs parents, elle s’appelle : Rime et Raison. Cette librairie n’est cependant pas tout à fait comme les autres. Elle fait partie du réseau des librairies magiques qui permettent à des personnes du passé ou du futur de les rejoindre lorsqu’elles en ont besoin. Elles communiquent entre elles grâce à des coursiers munis d’insignes leur permettant de franchir les portes sans risque et de voyager de l’une à l’autre. Ainsi des clients de toutes les époques se croisent et échangent.
Nous sommes en 1944, la Seconde Guerre mondiale fait rage et le meilleur ami d’Al le grand frère des enfants, Carl, vient de mourrir sur le front occidental en Europe. Fou de douleur, Al va alors sombrer et tenter de sauver son ami, son frère, né le même jour que lui et élevé en même temps que lui par leurs mères amies.
Une librairie magique est cependant fragile, elle apparait à ceux qui en ont besoin et une seule règle absolue ne doit pas être violée : il est interdit d’utiliser ses pouvoirs pour changer le passé ou le future. Dans le cas contraire les conséquences peuvent être catastrophiques d’autant que le Conseil des gardiens et les libraires les plus anciens n’ont pas tout transmis aux plus jeunes sur leur histoire commune.
Le soir où les enfants sont rentrés, Violette a trouvé sa librairie triste et fébrile et peu à peu de multiples indices et alertes se multiplient. Surtout, une voix sourde, inquiétante, tente de parler à Violette, de la convaincre de faire certaines choses. Et puis leur père tombe malade, l’annonce de la mort de Carl et la panique qui gagne Rime et Raison tout cela va créer une ambiance étrange, inquiétante et l’aventure va s’emballer.
Violette et sa famille sont confrontées à la partie Lumière de la Magie et cela elle le sait depuis longtemps. Ce qu’on ne lui a pas dit et qu’elle va découvrir peu à peu c’est qu’autrefois est né aussi l’Obscur et que cette entité sombre et maléfique a décidé de revenir. Au fil des pages, vous allez découvrir de multiples personnages, des caractères bien trempées, des réactions magiques étonnantes et même parfois flippantes. Violette et les siens sont particulièrement attachants et leur histoire, leurs histoires qui remontent dans les racines de leur famille et de celle de la magie va vous rendre totalement accro.
Le rythme de l’histoire augmente crescendo pour ne s’arrêter que dans un final éblouissant et étonnant. Vous passerez par toutes les palettes des émotions, du rire aux larmes d’une page à l’autre. La librairie à explorer le temps, fait partie de ces romans qu’on peine à lâcher pris au piège de l’histoire et de ses intrigues et qui longtemps après avoir fermé le livre résonnent encore dans votre esprit. La couverture sublime vous donne une petite idée de ce qui vous attend à l'intérieur. Magnifique roman, superbement écrit et totalement passionnant : à offrir à tous les lecteurs amoureux des livres et de leur magie.
Jean-Luc
La librairie à explorer le temps
Mindy Thompson
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Leslie Damant-Jeandel
Illustrations : Germain Barthélémy
Editions Milan jeunesse, dès 10 ans, 15 février 2023, 14,90 €
Le crépuscule des Urmes. Livre II : la Prophétie du Livre noir
La fin d'une série étonnante, riche et puissante ❤️❤️❤️❤️❤️
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Fantastique duologie que nous a proposé Arnaud Druelle, formidablement bien écrite et qui nous entraîne vers l’acte final avec comme toujours avec ce genre d’histoires, le basculement un peu étrange et un brin douloureux du passage entre deux mondes, là où la magie s’estompe et disparait.
Jane a été séparée de son petit frère Egon, alors qu’elle venait de le retrouver, lorsqu’il a basculé dans le Monde Oublié. Azko le jeune tzigane lui erre dans l’Entre-Deux-Mondes. Quand aux autres, Jane et les garçons sont réfugiés chez les tziganes et Louise enceinte de Rhyan et prisonnière est recueillie par les soeurs. De chapitre en chapitre, longtemps dans le roman, nous allons passer de l’un à l’autre, découvrant des pans de la culture et des légendes tziganes mêlées parfois à celle du Pays de Galles.
De loin en loin les enfants, ceux qui pourraient peut-être sauver le monde grandissent en apprennent plus sur leurs origines et sur les mystères du Monde Oublié, les Urmes, La confrérie du Dragon Rouge. Un monde entre deux époques, lorsque que l’Angleterre du XIXème siècle fonce dans l’industrialisation et oublie peu à peu les vieilles légendes et les puissances d’autre fois. Chant du cygne des Urmes qui va les voir s’affronter une dernière fois, Lucinda, l’Urme de Lumière ayant choisit son camp dans un final éblouissant, emplie de surprises et de pertes aussi. Lorsque le roman se referme, on se sent étrange, entre plaisir d’avoir vu certaines choses se dénouer, et un vague sentiment de tristesse pour toutes ces vies bouleversées et transformées à jamais. Ce tome 2 est une vrai réussite, les chapitres d’abord consacrés aux différents protagonistes se regroupent peu à peu lorsque l’intrigue se resserre et dénoue progressivement les mystères et questions qui avaient été posés. Une plongée dans le monde des légende tziganes formidable et envoutante terminée et à lire désormais avec les deux tomes. Une série étonnante et brillante à partager et faire découvrir absolument.
Jean-Luc
Le crépuscule des Urmes. Livre II : la Prophétie du Livre noir
Arnaud Druelle
Illustration de couverture : Passye
Editions Gulfstream, 10 novembre 2022, 18,50 €
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Ma tribu pieds nus : tome 2, Passion blaireaux !
Le tome 2 de cette formidable série pleine de vie et de bonheur en pages. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
C’est l’anniversaire de Sélé et pour bien faire elle a ses règles pour la première fois et puis ses parents lui ont offert un portable ! Hiiiiiiiiiii ! Enfin sans connexion internet mais déjà téléphone et sms : folle de joie elle est.
Les trois enfants se sont formidablement bien adaptés à leur petit coin de campagne, Hélios frime et drague, Apollon parle patois et a chopé définitivement l’accent et les parents font au mieux pour eux aussi tenir la coup. Notamment maman qui est psychologue.
Un deuxième tome aussi barré et joyeux que le premier avec des séquences instar sur les blaireaux repérées par 30 millions d’amis et leur site ; les expériences culinaires de pépé ; la procrastination constante pour le rangement (panique à bord quand un invité surprise arrive) ; les deux super potes de Sélé au collège et bien évidemment sa Khadi de son ancien collège qui reprend plus facilement le contact avec le téléphone et viendra bientôt les voir.
Une vie qui se reconstruit, des aventures folles, douces, rien d’extraordinaire mais tellement pleins de vie et de lumière qu’on se sent pris par la main et emporté par tous les protagonistes pour vivre avec eux une tranche de vie foutraque et douce.
Un deuxième tome très réussir. Deux titres à dévorer et partager.
Jean-Luc
Ma tribu pieds nus : tome 2, Passion blaireaux !
Stéphane Nicolet
Illustrations : intérieures et couverture : Stéphane Nicolet
Editions Casterman jeunesse, 3 novembre 2021, 9,9 €
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La Mélansire
Un roman puissant, qui pousse loin les sentiments des protagonistes très loin. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Avery, est désespérée, elle a plongé suite à une rupture amoureuse et au décès de son père. Lorsqu’elle va voir sa psy, elle essaye encore de reprendre pied malgré les efforts de celle-ci qui lui conseil de sortir, d’aller se promener notamment vers le Pont-Neuf.
Et puis un jour, elle retrouve une vieille amie qui l’invite au restaurant et là tout bascule. Folle de douleur, elle finit par se retrouver sur le Pont-Neuf où en se penchant elle voit quelque chose qui brille sous l’eau, bleu et chatoyant qui semble murmurer son nom et lui dire que rien n’est grave. Elle résiste, mais finit par plonger. Elle se retrouve dans un endroit étrange sous l’eau où elle peut respirer. Elle va y faire la connaissance d’Owen qui va être son guide dans ce monde sous-marin sanctuaire pour ceux qui ont souffert de l’Amour. Ces personnes, noyées, sont les Mélansires dotées d’étranges pouvoir, notamment celui d’enlever le sentiment d’amour chez les humains. Ils sont dirigés par un certain Sire qui a pour dessin de supprimer de la terre ce sentiment afin de supprimer la souffrance qui en découle parfois.
Avery va semer le trouble dans cette communauté, car elle n’est pas comme les autres, car elle est dotée d’une puissance peu commune et va rebattre les cartes et bouleverser les projets du maître des lieux.
On entre lentement dans l’histoire, comme si l’autrice voulait nous laisser le temps d’apprivoiser les sentiments de l’héroïne, de prendre partie entre les deux camps. Dès le départ la rencontre avec Sire met le lecteur en alerte, tant son attitude fait penser à de la manipulation mentale et à une volonté d’utiliser la douleur et la souffrance de ceux qui arrivent chez lui. La suite nous donne l’occasion de découvrir toute sortes de pouvoirs mentaux, de surprises étonnantes, de cet univers sous-marin dénommé l’Abîme.
Cette histoire est étonnante et puissante. Peut-être parce qu’Estelle Fitz nous entraine au plus près des sentiments de ses héros et nous amène à réfléchir à cette question douloureuse des sentiments, du sentiment amoureux sous toutes ses formes et de ce qui en fait et fait de nous nous humains des êtres à part. Un roman passionnant qui se dévore d’une traite. A découvrir.
Jean-Luc
La Mélansire
Estelle Fitz
Editions Albin Michel, dès 14 ans, 4 septembre 2019, 13,90 €
31 juillet 2023
Le coeur en braille
Le roman était sublime, sa version BD est plus que réussie ! Bravo et merci ! ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Le roman nous avait fait passer du rire aux larmes et nous l’avions adoré. Alors quand la BD est arrivée, j’avoue, j’ai attendu, j’ai tourné autour, parce qu’il fallait que cela soit mieux que bien. Comme souvent avec les BD ce qui m’a séduit ce sont les illustrations : les ados, les personnages correspondaient, vibraient, sautaient des pages et puis peu à peu le texte, l’histoire est revenue, les parents, l’absence d’une mère, une amitié qui éclot, des amis, la naissance de l’Amour et puis le secret, la catastrophe qui finit par éclater au grand jour et qui lit pour toujours d’une façon ou d’une autre Victor et Marie-José. P….. de maladie, saloperie de truc, mais c’est quand même exceptionnel ces sentiments que cette histoire aujourd’hui en image est plus qu’une réussite et tout ressort, le rire, les larmes et comme pour la première fois avec le roman, tout est revenu, et j’ai pleuré… de bonheur surement. Merveilleux.
Jean-Luc
Le coeur en braille
Scénario : Joris Chamblain
Dessin et couleur : Anne-Lise Nalin
D’après le roman de Pascal Ruter
Editions Dargaud, 17 mars 2023, 16,50 €
Porcelâme, tome 2 : le chant du Phénix
Le tome 1 nous avait enthousiasmé à sa sortie et le tome 2 est plus qu’à la hauteur de nos attentes ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Aïko est désespérée de son mariage. Elle se laisse dépérir et choisit un jour d’en finir, mais son mari chute avec elle et s’écrase au bas de la falaise alors qu’elle s’envole se mettre en sécurité. C’est ainsi que commence ce deuxième tome, avec la renaissance du Phénix. Cela faisait cinquante ans que cela n’était pas arrivé et la Régence poursuivait son cours. Chihiro et son fidèle Yasuo savent désormais qu’un espoir existe et que peut-être la quête est terminée, celle qu’on leur a confié il y a sept années de cela. Mais cela va être beaucoup plus compliqué que cela ne semble l’être. Aîko est certes l’élue mais ne supporte pas ce qu’elle est devenue et tente de rejeter le Phénix.
Pourtant le temps presse, les choses ont bien changé à Kaen et les complots, la volonté de contrôle de l’Empereur maître du dragon, les rivalités politiques et de pouvoirs au sein des différents clans mettent en péril l’équilibre politique précaire des cinq clans. Ce tome est éblouissant : il commence très fort et nous entraîne dans un tourbillon de surprises, de découvertes, de complots, de trahisons. De surprises en surprises avant le feu d’artifice final nous voici pris au piège de cette excellente lecture. Plus que bien écrit, empli de détails, de personnages bien campées, d’intrigues complexes, cette trilogie dont s’achève ici le tome 2 est une réussite totale qu’il faut partager absolument. Un incontournable en attendant le dernier tome !
Jean-Luc
Porcelâme, tome 2 : le chant du Phénix
Célia Flaux
Illustrations : Florent Grattery
Editions Bayard jeunesse, dès 12 ans, 26 octobre 2022, 14,90 €
Blaireau et Putois
Coup de coeur de la libraire et de ses lutins ❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Lorsque Blaireau est entré dans la maison de Tante Lula, il l’a un peu réaménagée pour parfaire son grand oeuvre, son Important Travail de Recherche sur les Roches et les Minéraux. Ce blaireau casanier se plait bien tout seul et fait bien attention qu’aucun importun ne vienne le déranger. Il correspond de temps en temps avec sa Tante Lula, mais il faut bien dire que cela fait un moment qu’il n’a pas ouvert son courrier. Il aurait du, cela lui aurait évité de se comporter en grossier personnage et de ne pas être au courant d’un nouveau colocataire. En effet un beau matin, on cogne à la porte, c’est Putois qui arrive. Quel accueil, mes amis ! Franchement nous on serait reparti illico. Mais les deux compères vont s’installer bon gré mal gré, Blaireau lire le courrier de Tante Lula, profiter de délicieux petits déjeuner préparés par Putois, sans se décider pour autant à l’idée de s’en débarrasser. Les deux bestioles vont vivre ensemble donc rencontrer des poulets, affronter une hermine livreuse de colis mais aussi amatrice de volatiles et finir par se brouiller.
Ce n’est que lorsque son colocataire partira, qu’il verra les dégâts provoqués, se rendra compte que la maison est vide et que finalement les amis et une présence à ses côté ce n’est pas si mal que Blaireau va se rendre compte de sa bêtise.
Il va alors partir à la recherche de Putois, parvenir à le convaincre qu’il est le pire des idiots et le faire revenir à la maison.
C’est une histoire poétique et étrange que nous conte Amy Timberlake, une atmosphère étrange avec cette histoire de poulets, une histoire d’amitié, de la difficulté parfois de s’ouvrir aux autres mais aussi se sa nécessité, le tout renforcé par les illustrations de Jon Klassen qui apportent une ambiance chaude et étrange à la fois. Un superbe livre cartonné à découvrir et savourer.
Jean-Luc
Blaireau et Putois
Amy Timberlake
Traduit de l’anglais (Etats)Unis) : Anne Léonard
Illustré par Jon Klassen
Editions Albin Michel jeunesse, 5 janvier 2022, 14,9 €
Felicidad
Felicidad capitale de la Grande Europe, ville de tous les pouvoirs, de toutes les compromissions. Et si quelque part un grain de sable se glissait dans cette terrifiante machine si bien huilée... ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Lorsque Claude Buisson Ministre du Bonheur Obligatoire du gouvernement de la Grande Europe est appelé en plein réveillon de Noël, il ne pense pas que les ennuis vont commencer et imagine plutôt un grand moment de sa carrière. La vidéo que leur montre alors ( à lui et ses collègues), le Président à vie de la zone, les plonge dans la stupeur la plus grande, notamment lui… Les évènements qui vont se succéder alors, vont faire basculer les certitudes d’un certain nombre d’habitants de cette Grande Europe et de l’un de ses plus fin limier : Alexis Dekcked.
La Grande Europe l’un des trois Etats continents qui gouverne et contrôle le monde avec la ChineAsie et les Etat-Unis d’Australamérique.
Monde hiérarchisé dans lequel les plus défavorisés sont rejetés par la société et vivent dans la misère la plus grande au seuil des cités dans ces zones que l’on appelle les enclaves. D’autres particularité sont la marque de fabrique de ce monde comme les parumains sortes de clones des humains programmés pour leur ressembler, les servir… Pourtant un grain de sable s’est inséré dans la machine et pourrait bien mettre à mal cette société si policée et surveillée.
C’est un monde du futur glacé et effrayant que nous livre Jean Molla. Cette société violente, contrôlée à l’extrême avec ses parumains finalement pas si rassurants que cela. C’est en cherchant à retrouver ceux que son supérieur lui a demandé de retrouver et d’éliminer de toute urgence, qu’Alexis Dekcked va peu à peu lever le voile d’un mystérieux complot et la réalité d’une société tyrannique. Pris au piège de sa propore enquête il nous entraine vers un dénouement pour le moins surprenant qui n’augure pas forcément d’un avenir meilleur !
Un excellent roman qui est de nouveau publié dans la nouvelle collection de Gallimard, Pôle Fiction. A découvrir ou redécouvrir d’urgence pour tous les amateurs de sociétés du futur inquiétantes et déroutantes dans lesquelles, ils pourront chercher un miroir à la notre : qui sait !
Jean-Luc
Felicidad ; Jean Molla ; Editions Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, juin 2010, 5,99 €
Les papillons de la Lena
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins. Souvenez vous et redécouvrez Christian Garcin qui revisite les Fables de la Fontaine et les contes animaliers que nous aimons tant pour nous entraîner là-bas au loin dans les plaines de Russie le long du fleuve Lena. ❤️❤️❤️❤️❤️
Un voyage fantastique dans tous les sens du terme à ne manquer sous aucun prétexte.
Excellent ! Coup de coeur
Ce roman de la collection Médium de l’école des loisirs est tout simplement un petit moment de bonheur. On glisse à la suite du narrateur le long de la Lena à la découverte de ses habitants, tous joyeusement étranges et sympathiques. Mais saviez vous que pour les animaux de la Lena à la différence des animaux humains, « le rêve et la réalité n’étaient pas vraiment distincts » ?
En dix tableaux et un épilogue savoureux Christian Garcin nous embarque (par la voix de son narrateur Cheng Wanglin) dans la Russie éternelle. Oubliée les voitures, les ordinateurs… juste cette Lena puissante et languissante aux bords et dans laquelle vivent se croisent et s’interpénètrent les destins de Lioubomira Arkhanglesk la louve et de ses petits, du lièvre Anatoli Patamouchto, de l’éphémère Mimolette Perséphone….
Des tableaux savoureux, où le caractère, la naïveté, les noms et la loufoquerie des animaux décrits font mouche. Des fragiles Anastasia Fanfreluche et Mimolette Perséphone à la vie si courte en passant par la famille d’esturgeon râleurs d’Ossoufri Laboda, vous allez passer un très bon moment. Superbement écrit, dans une langue belle, relevée, ces récits peuvent se lire isolément ou bien mieux encore à la suite des uns des autres pour ne rien en perdre du sel de ces histoires qui s’entrecroisent au point qu’on pourrait finir par se persuader que le battement d’aile d’un papillon à la source de la Lena peut provoquer un combat de bœufs musqués à son embouchure.
Dix récits animaliers dans lesquels intervient de loin en loin Goritsa l’esprit de la Lena, pas très doué pour les transformations vous en conviendrez.
Drôle, touchant, ces contes animaliers sont encore plus réussis que dans le tome précédent. L’auteur a trouvé ses marques, le récit (très bien mené dans Aux bords du lac Baïkal et dont on retrouve l’aigle Lelio Lodoli) est plus fluide. Une réussite totale, à découvrir sans faute !
Jean-Luc
Les papillons de la Lena et autres récits animaliers de Chen Wanglin ;
Christian Garcin ; Editions l’école des loisirs,
collection Médium, 9,5 €
Récits extraordinaires
Des lucioles magiques, des corbeaux pas forcément très sympathiques
et de la neige à ne plus quoi savoir en faire ! ❤️❤️❤️❤️❤️
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Jean-François Chabas nous propose trois récits extraordinaires. Avez vous peur de la neige ? Entendez vous et comprenez vous le langage des oiseaux ? Savez vous que les ours blanc sont les fils de la lune ?
Trois histoires extraordinaires pour apprivoiser sa peur et ne plus jamais appréhender le monde comme avant ; pour apprendre à se méfier de ceux qu’on pourrait prendre pour des amis surtout quand on se sent seul et effrayé ; et pour rêver enfin que les lucioles peuvent être au service d’une lune capricieuse et changeante !
Trois récits, forts, étonnants et changeants pour passer de très bons moments de lecture. A découvrir.
Jean-Luc
Récits extraordinaires ; Jean-François Chabas ;
Editions l’école des loisirs, Neuf, 29 août 2013, 8 €
Lunerr
Coup de coeur pour un titre particulier, très bien écrit, à découvrir ou redécouvrir ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Keraël est une île en plein cœur d’un désert de sable, de pierre et de sel. Sur cette île règne une loi stricte contrôlée par le clergé du culte des Aëls. L’Ailleurs n’existe plus ou pas pour être plus exact. Le bois est quelque chose très rare qui n’existe plus que pour le temple ou d’antiques demeures de riches citoyens. L’eau est le bien le plus rare de ce monde, surveillé par les veilleurs de brume les lusenngarz qui alertent la population au moment où les brouillards venus d’on ne sait où permettent grâce à des pièges à eau de récolter le nécessaire pour la population.
C’est dans ce monde que vit et grandit Lunerr . Jusqu’au jour où ce doux rêveur va laisser échapper en cours un mot interdit qui va les réduire au rang des exclus lui et sa mère. Un jour à la question de son professeur au lieu de répéter la phrase toute faite que celui-ci venait de prononcer, il répond : Ailleurs !
Et là tout bascule. Faites la découverte de ce monde étrange et cruel, de Lunerr et de sa famille, de son histoire, de Ken Werzh ce vieillard étrange et inquiétant. Au fil des pages, la tension monte, les mystères s’épaississent pour arriver à des découvertes stupéfiantes et à un final pour le moins étonnant. Un roman où se pose la question du savoir, de la transmission de la mémoire, du contrôle des sociétés par des hommes et/ou des idéologies aux motivations plus ou moins respectables.
Un roman très bien écrit, avec une énergie propre dans lequel Frédéric Faragorn nous embarque dans un univers formidable, un monde construit passionnant et surprenant, pour lequel on espère bien qu’il y aura une suite. Bon pour le moment l’éditeur a décidé de nous faire mijoter car on ne sait pas quand, mais nous vous tiendrons au courant. En attendant, nous ne pouvons que vous engager à dévorer ce Lunerr qui se suffit (pour le moment) à lui même et devrait vous passionner, pris au piège de sa lecture dès les premières pages.
Jean-Luc
Lunerr ; Frédéric Faragorn ; Illustrations de couverture : Gabriel Gay ;
Editions l’école des loisirs, collection Médium, 2 novembre 2012, 14,2 €
La première fois
C'est l'été, le temps des possibles et des rencontres et des premières fois. ❤️❤️❤️❤️❤️Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Huit histoires, drôles, dures, tristes, tendres, crues, sans concessions, sur la première fois, réelle, supposée ou non… Sur les réactions différentes des filles, des garçons, des générations, des situations selon les pays, les cultures, le rôle des parents, la découverte du corps, de l’autre, de la différence… Des textes précis, qui sous la plume de ces auteurs anglo-saxons tous bien connus des ados laissent à découvrir des sentiments différents et permettront à leur public de se rassurer, de rire parfois, de se dire si oui ou non finalement ils sont prêts et que peut-être c’est le bon moment, la bonne personne, que peut-être il faut attendre, écouter son corps, celui de l’autre, son cœur aussi, pour que cela reste un bon moment, voulu ! Huit textes formidablement écrits, jamais moralisateurs, jamais gratuits : un recueil de nouvelles formidables. Une idée d’édition osée, aboutie et particulièrement réussie, à offrir à tous les ados et à certains de leurs parents.
C’est Keith Gray qui ouvre le bal avec Jason, joueur de foot distrait par sa belle, ce qui lui vaut, un nez éclaté, un speach du coach M.r Walsh et la vision de la première fois, de la découverte du corps, de la nécessité absolue de passer à l’action ou … presque !
Seize ans : La majorité sexuelle ? Jenny Valentine nous offre un texte drôle, savoureux, avec Dora la vieille tante excentrique, celle dont on ne se souvient même plus qu’elle a pu être jeune, belle, désirable et avoir une première fois. Et ce jour là en plein repas d’anniversaire de Birdie, elle se lâche et va semer la panique dans le repas, entre les petits pois et le dessert en évoquant quelques souvenirs bien précis. Drôle, irrévérencieux, marquant la complicité entre les générations, la différence entre les époques et l’évolution de la société. Sauf pour une chose, la plus importante peut-être : Eddie ou Danny ?
Dans Entrée en matière Melvin Burgess nous conte la première fois d’un jeune couple. Mais peut-on impunément avoir sa première fois avec une fille de terminale et tout raconter bêtement sur facebook. De l’art et de la manière de vivre la première expérience.
Patrick Ness lui nous rappelle que ça se passe autrement pour les garçons. Un texte nerveux à trous (les mots interdits qu’on ne doit pas lire, pas dire, pas penser… sont barrés de noir, comme si la censure était passée par là). Le dialogue qui s’instaure alors entre les garçons vieux amis d’enfance à la découverte de leurs différences, de leur sexualité est raconté par Ant Stevenson. C’est quand ne plus être puceau pour un garçon ? C’est quoi la première fois ? Est-on tous fait pour fonctionner pareil ? Sous la plume nerveuse, une vraie interrogation, un texte intelligent et sensible.
Charlotte de Mary Hooper a 15 ans et elle vit au XIXème siècle : quel avenir pour une jeune fille seule avec deux petits frères à part celui tout tracé offert par un proxénète ? Tristesse et impuissance face à un destin qu’on aimerait être celui d’un autre temps.
C’est comme ça, Sophie McKenzie met en scène Katya et Sam, ils sont prêts ils vont le faire. Les préservatifs dans la poche (mais est-ce que je vais savoir les utiliser ?) ; Il est doux, il embrasse bien… (mais le reste m’intéresse-t-il vraiment pour aller plus loin avec lui, maintenant ?). Ils sont prêts, ils le croient en fait, mais vont-ils passer à l’action ?
Dans La serviette blanche Bali Rai pose la question des origines, du poids de la culture, des habitudes et des drames que peuvent poser certaines superstitions et méconnaissances du corps de la femme. Une jeune fille d’origine hindoue qui a ses règles et qui provoque par là l’afflux de souvenir de sa tante et la libération de la parole.
Pour la dernière histoire c’est Anne Fine qui nous pose la question qu’est-ce qui est le plus important :Faire l’amour ou le trouver ?
Un prof en cours d’éducation sexuelle : c’est un mélange des réactions de ses élèves de la description de ce qu’ils savent et de ses souvenirs. Pourquoi ne pas le faire : être lapidé, avoir mal, ne pas avoir envie, ne pas être prêt…De la capote au fou rire… et les troisièmes B sortent du cours, qu’en restera-t-il ?
Jean-Luc
La première fois ; Keith Gray, Jenny Valentine, Melvin Burgess, Patrick Ness, Mary Hooper, Sophie McKenzie, Bali Rai, Anne Fine. ; Traduit de l’anglais : Laetitia Devaux , Emmanuelle Casse-Castric ; Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto, 6 juin 2011, 9,6 €
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Les Profanateurs
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins ❤️❤️❤️❤️❤️Un massacre indigne de la démocratie athénienne, des profanations qui sèment le trouble et l'inquiétude dans la cité de l'Attique et un Antisthène toujours aussi en forme
La guerre du Péloponnèse a repris et Athènes s’apprête à jeter ses dernières forces dans la bataille de Sicile. C’est alors que deux scandales viennent déstabiliser et secouer l’orgueilleuse cité impérialiste : la mutilation des statues d’Hermès (véritable sacrilège qui dans cette société polythéiste est le pire des crimes) et la parodie de la cérémonie sacrée des Mystères.
De nouveau Antisthène et ses amis vont nous conduire dans les rues d’Athènes avec de nouveaux personnages comme le jeune Arisoclès…
Partez à la rencontre du vieux Sophocle, découvrez d’autres secrets de la société athénienne et laissez vous emporter par le souffle de l’histoire. Plus facile d’accès que le premier volume, ce deuxième opus des enquêtes d’Antisthène n’en est pas moins particulièrement savoureux et prenant. Du massacre de Mélos aux premiers moments de la bataille de Sicile c’est de nouveau un roman passionnant que nous offre Martial Caroff.
Jean-Luc
Les Profanateurs ; Martial Caroff ; Editions Gulf Stream, 12 janvier 2012, 13,5 €
Sanglante Comédie
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins ❤️❤️❤️❤️❤️❤️ Le soleil brûle sur l'Acropole, la Guerre du Péloponnèse épuise les cités grecques et Aristophane concourt pour gagner le prix de la meilleure comédie aux Grandes Dionysies
Le soleil brûle sur Athènes, ses complots pour mettre fin à la guerre du Péloponnèse, ceux pour savoir qui va emporter les concours prestigieux des Grandes Dionysies. Et la mort rôde. Qui veut tuer Aristophane ? Dans quel but ?
Antisthène jeune philosophe des rues, disciple de Socrate va nous guider de maison en maison, de lieux de lumière et de pouvoir prestigieux, en endroit sombres et sordides, à la découverte de l’Athènes du Vème siècle avant notre ère.
Les redoutables chefs des partis aristocratiques complotent : qui veut empêcher la trêve avec Sparte et ses Alliés, qui a intérêt à ce que la guerre se poursuive et à quel prix ?
On plonge avec délice dans ce roman qui nous entraine bien loin dans une ville mythique dont on découvre les us et coutumes, et avec laquelle on va vivre les grandes fêtes en l’honneur de Dionysos, l’occasion pour Athènes de montrer sa puissance, son prestige, sa richesse et le talent de ses citoyens.
Un polar historique qui est passionnant et très bien écrit, construit. Il est cependant peut-être un peu difficile d’accès de prime abord et est davantage destiné aux grands ados et aux jeunes adultes et aux autres.
A ne pas manquer cependant car une fois pris dans les mailles de l’histoire, on passe un très bon moment. Ce titre a une suite qu’on peut lire séparément, une autre enquête d’Antisthène : Les Profanateurs.
A découvrir pour le plaisir d’un excellent moment de lecture et de dépaysement
Jean-Luc
Sanglante comédie ; Martial Caroff ; Editions Gulf Stream, 12 mai 2011, 13,5 €
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Terrienne
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins. ❤️❤️❤️❤️❤️ Gabrielle est folle de bonheur, Jens est merveilleux, elle l’aime et il va l’épouser. La seule ombre à son bonheur, c’est sa sœur qui de manière incompréhensible est hostile et s’inquiète de ce mariage.
Un jour, plus tard, Anne Collodi fait du stop et rencontre Etienne Virgil, écrivain et grand-père qui l’emmène jusqu’à son point de chute, Campagne. Etienne est écrivain est un brave homme, sa rencontre avec Anne va changer sa vie. Lui qui s’ennuie, lui dont la vie perd peu à peu sens, lui dont le prochain roman annoncé est mauvais, c’est lui qui le dit.
Cette jeune femme éveille en lui sympathie et curiosité. Quel nom bizarre que ce lieu Campagne. Lui qui connaît bien la région, cela ne lui dit rien, c’est comme si ce panneau indicateur, il ne l’avait jamais vu. Elle lui a dit aussi qu’elle cherche sa sœur et qu’elle aura peut-être besoin de lui un jour.
Deux vies, deux destins, tout aurait pu s’arrêter là. Pourtant, le destin d’Etienne vient de basculer tout comme celui d’Anne un peu plus tôt quand sa sœur est tombée amoureuse de ce garçon bizarre et s’est mariée.
Anne n’est pas allée n’importe où. En partant vers Campagne, elle gagne un autre monde qu’elle aborde d’abord par l’hôtel Légende. Elle y fait la connaissance de Madame Stormiwell, une des réceptionnistes qui lui demande effarée de se taire et de se rendre au plus vite dans sa chambre. Plus tard, quand elle la rejoint, Anne découvre que ce monde étrange n’est pas le sien, que les habitants de celui-ci ne respirent pas comme nous, qu’ils ne rient pas (ils cliquètent), qu’ils n’éprouvent pas de sentiments et qu’ils racontent des histoires fantastiques dans lesquelles, des êtres étranges, sales, répugnants se querellent, vivent, mangent, ont des enfants… : les Terriens.
Peu de gens de ce monde savent que la terre et ses habitants ne sont pas uniquement des êtres fantastiques et imaginaires.
Je pourrais vous raconter bien d’autres aspects et détails de cette histoire. Mais pourquoi gâcher votre plaisir. Sachez simplement que le monde que vous allez découvrir fait froid dans le dos et que dès les premières pages du roman vous aurez bien du mal à faire autre chose. L’histoire est fort bien écrite (mais est-ce étonnant de la part d’un auteur comme Jean-Claude Mourlevat) et surtout construite de telle manière qu’on se sent pris à partie dès les premières lignes, concernés par l’histoire d’Anne et des autres personnages, attachants, bien construits. Les habitants de l’autre monde valent la découverte, ainsi que leur univers. On regrettera peut-être de ne pas en avoir appris plus sur eux. Mais très franchement, ce roman est un pur régal, d’écriture, d’histoire, de suspens, et de science-fiction. N’en déplaise à son auteur qui dit ne pas être un spécialiste de la chose. Si Monsieur Mourlevat vous savez écrire des romans de science-fiction et nous on aime mais alors vraiment beaucoup !
Un indispensable à acquérir de toute urgence et à dévorer sans retenue, Terrienne est un roman puissant qui vous suit longtemps après la dernière page refermée
Jean-Luc
Terrienne ; Jean-Claude Mourlevat ; Editions Gallimard, à partir de 13 ans, 12 septembre 2013, 6,70 €