Rechercher : l'épouvanteur
Marie-Hélène Delval répond à nos questions...
Marie-Hélène Delval est l'une des figures des éditions Bayard depuis de longues années. Aujourd'hui auteur reconnue de nombreux romans et notamment de la série à succès des Dragons de Nalsara, elle a accepté à quelques jours de son départ en retraite fin décembre de répondre à quelques unes de nos questions (en relisant je me rends compte que j'en ai oublié beaucoup en route). Qu'elle soit sincèrement remerciée pour sa grande disponibilité, sa gentillesse, ses réponses et son talent...
Mais que les fans se rassurent, vous allez le voir, elle n'est pas prête encore
à nous abandonner totalement.
Bonjour Marie-Hélène Delval, vous êtes un auteur connu, reconnu, comment vous présenteriez vous ?
Comme quelqu’un qui a découvert très tôt le pouvoir qu’ont les mots de provoquer l’émotion, et qui a eu envie, un jour, d’ajouter sa petite musique à celle de tant et tant d’auteurs…
Vous êtes un auteur très prolifique… pourquoi écrire ? Depuis quand ?
Pas si prolifique que ça ! Trouver le temps d’écrire quand on a un autre métier, ce n’est pas facile ! Mais, au bout de plus de 30 ans d’écriture, les petits ruisseaux font les grandes rivières… Le désir d’écrire m’est venue de l’émerveillement que me procurait certaines histoires que je lisais à haute voix à mes enfants quand ils étaient petits : comment pouvait-on, avec des mots si simples, créer autant d’émotion, de poésie… ? J’ai eu envie d’essayer à mon tour, et j’ai compris alors que c’était « mon mode d’expression », la part en moi qui pouvait participer même de façon minuscule, à la « création du monde ».
Vous avez beaucoup écrit pour les plus jeunes avec les collections j’aime lire… Vous avez été rédactrice en chef de Pomme d'Api, Les Belles Histoires et Popi de 1986 à 1992, vous êtes actuellement directrice littéraire à Bayard Editions.
Toujours Bayard ? Une histoire d’amour ?
Vous êtes un pilier de la maison, difficile d’imaginer Bayard sans quelque part une petite place pour Marie-Hélène Delval ?
La réponse à la première partie est dans la précédente : d’abord le désir d’écrire pour les très jeunes, pour essayer de « faire du beau » avec du simple !
Bayard, une histoire d’amour et de fidélité, certainement. Ça a commencé dans l’enfance, avec la lecture toujours recommencée d’un recueil de l’année 1911 ( sic ! ) d’un des premiers magazines de Bayard pour la jeunesse, qui s’appelait « l’écho du Noël ». Plus catho, tu meurs ! Mais il y avait des romans tellement bien écrits, tellement haletants ! Plus tard, j’ai acheté pour mon plus jeune frère le premier n° de Pomme d’Api (mars 1966). Puis mes enfants ont été abonnés. Puis j’ai trouvé un jour dans le cahier pour les parents une annonce : Bayard cherchait des « mères de famille » pour faire la promo des revues jeunesse dans les écoles. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas « dans la maison » ! L’écriture est venue alors, puis l’entrée à la rédaction de Pomme d’Api… et le reste !
À la fin du mois, je pars à la retraite, mais j’ai déjà un gros programme de traduction qui m’attend. Et j’espère avoir un peu plus de temps pour « faire avancer » les Dragons de Nalsara !
Avant les dragons de Nalsara vous aviez déjà fait une incursion dans le monde du fantastique avec les Chats : d’où vous vient cette envie ?
Les différentes facettes du fantastique m’ont toujours intéressée, sans doute parce que c’est le genre métaphysique par excellence. On s’offre un voyage hors du quotidien tout en traitant de « choses graves » : la dualité du bien et du mal (on voit dans le n° 10 Cham tenté par « le côté obscur de la force », si j’ose ainsi m’exprimer !), la relation entre la mort et la vie, le difficile travail de devenir soi… Mais, avant tout, on est dans le plaisir du conte. D’ailleurs, les lecteurs attentifs peuvent repérer dans certaines pages des références à peine déguisées à La Belle et la Bête de Cocteau, mon film fétiche !
Les dragons de Nalsara ? Pourquoi ? D’où est venue l’idée ? Depuis quand ? Savez vous où vous allez ?
L’idée d’écrire ce qui était d’abord dans ma tête un roman unique pour des lecteurs d’âge J’Aime Lire m’est venue en rencontrant des classes de CE1-CE2 qui avaient adoré le film ERAGON. Les enfants avaient envie de lire le livre, mais il n’était pas à leur portée. Après avoir traduit L’Aîné, j’étais à fond dans cet univers de Fantasy ; j’ai voulu tenter de rendre ce genre accessible aux plus jeunes. C’est ainsi que j’ai créé l’île aux Dragons et ses habitants, Cham, Nyne et leur père, le grand éleveur de dragons du royaume. Et c’est sur l’instigation d’Elisabeth Sébaoun, notre directrice éditoriale, que j’ai envisagé ensuite d’en faire une série.
Comme pour tous mes romans, je suis partie complètement à l’aventure ! Je n’ai jamais de plan, juste des grandes lignes. Une fois que les personnages se mettent à exister, j’ai toujours l’impression que ce sont eux qui décident des événements. Il y a une sorte de logique interne à l’histoire qui se met d’elle-même en place, c’est fascinant ! J’ai bien fait rire mon éditrice, Charlotte Mériaux, quand j’ai surgi un matin dans son bureau en clamant : « ça y est ! Je sais ce qui est arrivé à la mère des enfants ! »
Bien sûr, je reviens parfois en arrière pour affiner ou corriger des détails, ajouter des informations devenues nécessaires pour la continuité du scénario. Heureusement que j’ai de l’avance ! J’achève actuellement le 14ème, alors que le 10ème est sorti récemment. Ça me donne une marge de sécurité.
Vous nous avez dit que les prochains tomes seraient plus longs. C’était l’une des questions de départ : pourquoi pas plus long ? Et à quand un roman pour les plus grands ?
Au départ, des épisodes de 50000 signes, pour des lecteurs à partir de 8 ans, c’était une longueur équilibrée : ni trop long, ni trop court. Et les enfants plus grands, ceux que l’on dit « en difficulté avec la lecture » ne sont pas effrayés par l’épaisseur des livres. Du coup, ils ne se rendent pas compte qu’en ayant lu déjà 10 volumes, ils en sont à 500000 signes, la longueur d’un gros roman !!! Mais mes premiers lecteurs ont grandi depuis le début de la série. Ils auront peut-être envie de « plus ». Et ça me donne un espace plus large où faire évoluer mes personnages.
Vous êtes également traductrice de très nombreux titres pour Bayard : Mary Pope Osborne (cabanes magiques) ; l’Épouvanteur ; et Eragon… Est-ce que cela a une influence sur vos écrits sur votre imaginaire ? Comment ?
Comment fonctionne un traducteur ?
L’imaginaire des autres ne peut que vous enrichir. Ça se mêle à tout ce qu’on « engrange » par ailleurs, dans ses lectures, au cinéma, en voyage, dans toutes les rencontres et expériences de la vie. C’est là-dedans qu’on puise – plus ou moins consciemment, d’ailleurs – pour écrire. En réalité, on n’invente rien. On ne fait que transposer dans ses histoires les éléments, les émotions de la « vraie vie ».
Quant à mon idée du « traducteur », c’est quelqu’un qui interprète – au sens quasi musical du terme - en français un texte écrit dans une autre langue, de sorte que les lecteurs aient accès non seulement au sens, mais aussi, autant que possible, à la « vibration » particulière de l’original.
Vous partez en retraite fin décembre 2010. Vous allez nous manquer. Vous n’allez pas arrêter d’écrire au moins ?
Ben non… ! Je compte même avoir plus de temps pour écrire. Si Cabane magique, l’Épouvanteur et Eragon 4 (on attend le texte…) réunis ne me prennent pas toute mon énergie !!!
Propos recueillis par Jean-Luc Clerc
03 janvier 2011 | Lien permanent
Quel roman pour Noël ?
Noël arrive, vous n'avez pas eu le temps, vous ne savez pas quoi choisir ? Alors voici en image et parfois en chronique (soyez aventureux, cliquez sur les visuels) un répertoir vaste et passionnant pour des idées variées pour tous les âges et se faire plaisir.
Parce qu'un Noël sans livre n'est pas envisageable !
Joyeux Noël !... Clic !
Les indispensables, les séries, les coups de coeurs, les livres qu'on aime, qu'on a lu et qu'on a chroniqué (clic sur les couvertures), ceux qu'on a lu et qu'on a pas encore eu le temps de chroniquer, des valeurs sûres pour tous les âges et toutes les envies. Attention certains titres existent aussi en poche, soyez curieux !
Chez Albin Michel : Oscar Pill la série d'Eli Anderson (toujours aussi entêtante et passionnante, déjà quatre tomes parus, on attend le dernier tome avec impatience) ; Le jeu du chevalier de Kit Pearson (une douleur à partager, évacuer, un jeu pour s'en sortir, les dangers et la force de l'imagination et la vie par dessus tout : un roman fort à lire) ; La pyramide rouge de Rick Riordan (l'auteur de la série Pearcy Jackson qui nous entraîne sur le même modèle dans une course poursuite passionnante et virevoltante) ; L'étang aux libellules d'Eva Ibbotson (le dernier roman de cet auteur anglais est fantastique, à offrir et dévorer sans hésiter) ; Jonathan Stroud de retour avec un inédit de Bartiméus (le djinn le plus irrévérencieux de la littérature jeunesse et du monde magique : indispensable !), Le bal de givre à New-York de Fabrice Colin qui avait ouvert l'année 2011 ; et puis le merveilleux Peuple des minuscules qui vaut vraiment le détour d'autant plus que le tome II arrive dès les premiers jours de janvier...
Chez Bayard Jeunesse : le choix est vaste, de la réédition d'Hugo Cabret de Brian Selznick à découvrir absolument ; les histoires bizarres de Balthazar de Chris Mould découvrez un nouveau héros à l'univers particulièrement étrange et réussi pour les jeunes lecteurs ; l'année où tout a changé de Jill Hucklesby vous fera découvrir une jeune fille au destin brisé par un accident qui va reprendre sa vie en main, une histoire bouleversante et optimiste ; Le rêve de Théodore de Susan Schade et Jon Buller revient pour la dernière fois, une trilogie particulièrement réussie, un régal d'histoire et d'illustrations ; le tome I de Prophétie de Mel Odom vous entraînera dans une course contre la montre étonnante ; Avec La septième fille d'Adèle Kemp de Julie Johnston découvrez le destin de Juliette ; Le cas Rubis C de Gaël Bordet un premier tome génial à découvrir sans tarder (on attend la suite) ; et puis les séries de P.D. Baccalario Century dont le tome III vient de sortir et bien évidemment la formidable série Ulysse Moore dont le succès et le brio ne se dément pas tout comme pour les juniors la série de Marie-Hélène Delval : les dragons de Nalsara... l'épouvanteur dont le dernier tome sort en janvier et à ne manquer sous aucun prétexte les 13 Trésor de Michelle Harrison l'excellente surprise de la rentrée de septembre indispensable pour Noël...
Chez Nathan :alors chez Nathan le choix est tellement vaste, que nous avons du couper, mais sachez que cette sélection est très incomplète notamment dans les romans premières lectures ou en poches, que vous pourrez retrouver à la librairie, n'hésitez pas à venir réclamer auprès d'Amandine. Pour le reste, il y a bien évidemment les incontournables. Si vous cherchez des valeurs sûres commencez par Fablehaven la série de Brandon Mull terminée que vous pourrez offrir en superbes coffret ou en tomes simples, géniale ! Pour les plus grands bien évidemment Vincent Villeminot vous permettra de découvrir les deux premiers tomes de sa trilogie Instinct ! Et puis il ya les séries qu'on aime Strom, Enola Holmes, The Agency, la collection Backstage pour rêver en musique, celle sur les petites histoires de la mythologie (inégalée ailleurs) ou de la Bible... bref de quoi charger la hotte du Père Noël à ras bord !