27 juin 2022
Tenir debout dans la nuit
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Mention spéciale du prix vendredi 2020 ! Coup de ❤️ pour une histoire de vacances rêvées qui tournent très vite au cauchemar. Pour parler de ce qui ne devrait plus jamais arriver ! Superbe !
Ce roman ne se raconte pas. Lalie est une jeune adolescente qui en accumulant les mensonges ou les petits accommodement avec la vérité pour être exact, va finir par convaincre sa mère, qui l’élève seule, que cette invitation à New York est une formidable opportunité.
Elle l’est en vrai, sauf que l’histoire va tourner au cauchemar. Parce que le garçon, à priori si sympa, va changer du tout au tout et provoquer la fuite de Lalie dans la Grosse pomme. Seule, paniquée, affolée par l’agression, elle hère de rues en rues, cherchant du temps pour trouver le moment où la mère de Piotr reviendra et pour lui demander de l’aide. Mais est-il si facile de reconnaître dans son enfant, le genre d’individu que la jeune Lalie s’apprête à lui décrire ?
L’écriture est nerveuse, les chapitres courts, qui nous tirent d’un moment à l’autre dans la tête de l’héroïne où tout tourne très vite. Des rencontres, des photos volées au hasard d’une rencontre et la vie plus tard qui se reconstruit grâce à l’écoute attentive de sa mère, le dépôt de plainte contre son agresseur…
Un roman coup de poing pour les ados, pour dire qu’il faut parler, et qu’il faut aussi être attentif chez les adultes comme chez les adolescents dans l’éducation, la confiance et apprendre aussi surtout pour certains individus que non veut dire non tout simplement. Des mots simples qui disent la réalité et le stress, l’effroi et la douleur, mais aussi la rédemption plus tard. A lire et faire lire par les filles et les garçons.
Jean-Luc
Tenir debout dans la nuit
Eric Pessan
Couverture Flavia Morlachetti / Getty Images
Editions l’école des loisirs, Médium +, 4 mars 2020, 13 €
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Stupeur
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Gros coup de coeur pour Stupeur aux éditions Lucca ! ♥♥♥
Un récit à la fois romancé et à teneur scientifique, inspiré de faits réels.
L'histoire de Prudence 16 ans, qui enquête, avec l'aide d'un ingénieur du département de l'hygiène et de la santé, sur l'origine et la propagation de la fièvre typhoïde qui toucha New York au début des années 1900. Tous deux font des recherches sur le patient qui propagerait la maladie sans la déclarer lui même, soit les premières fois où la notion de "porteur sain" est évoquée.
Une histoire captivante rédigée avec une écriture soutenue mais accessible, qui parle de l'évolution de la médecine, et qui soulève également les questions de la femme dans la société et le monde du travail.
Un ouvrage brillant !
Amandine Gaudry
Stupeur
Julie Chibbaro
Illustrateur de couverture : Noëmie Chevalier
Illustrations intérieures : Jean-Marc Superville Sovak et quatre illustrations de Louis Diallo
Traduction : Hermine Hémon
Editions Lucca, 5 février 2021, 17 €
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L’Homme qui voulut peindre la mer
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Quel plaisir de retrouver Tristan Koëgel qui nous propose ici sept nouvelles étranges, vibrantes, proche du cœur des hommes comme lui seul sait le faire.
Ces nouvelles ont en commun un font de cruauté, celui de l’humanité et toute font appel quelque part à nos souvenirs, à la mémoire collective, aux légendes et toutes nous parlent d’ailleurs, des besoins et des nécessités du temps qui poussent les hommes à changer ou à migrer.
Que ses héros soient des humains tout ce qu’il y a de plus banal ou que comme Victoria ils ensorcellent leurs clients avec des gâteaux, tous disent le besoin de l’autre, la dépendance, la vie qui pulse malgré la misère et les difficultés du temps. Dans chaque nouvelle on se sent au point de rupture parfois à la lisière de la folie. Les renvois aux légendes grecques nous rappellent aussi que l’homme cherche de tout temps à élargir son horizon et que certains faits fantastiques sont racontés et transmis de mémoires en mémoires depuis longtemps.
Sept petits morceaux de vie, parfois fantastiques, parfois émouvants, toujours vivants et beaux. Des nouvelles à découvrir et lire encore et encore en cette fin d’été . A saluer la superbe couverture de Guilia Vetri. Magique !
Jean-Luc
L’Homme qui voulut peindre la mer
Auteur : Tristan Koëgel
Editions Didier Jeunesse, 6 juin 2018, 14,9 €
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Bluebird
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
"Quand tu joues le blues, Minnie, c'est comme si tu riais et pleurais en même temps. Le blues, c'est comme un tout petit nuage dans un beau ciel d'après-midi. Un petit nuage, tout fin, tout blanc, mais qui te serre le ventre, sans que tu saches trop pourquoi... "
Elle s’appelle Minnie fille d’un « songster » dans le Vieux Sud américain. Elle qui un beau jour va suivre son père au fil des routes, celle qui fera sensation avec lui quand ils jouent ensemble le blues, s’embarque dans une vie pauvre et compliquée mais heureuse.
Un jour, le hasard, une cheville foulée, et ils resteront un peu plus longtemps aux abords d’une propriété tenue par un vieux blanc raciste, membre du Ku Klux Klan et véritable brute avide avec ses fermiers et autres serviteurs.
Et c’est comme si le temps s’était arrêté, la rencontre furtive avec le fils d’un des hommes de main de vieux, le temps qui coule lentement presque poisseux et perceptible de cette moiteur et ambiance de cette partie des Etats-Unis raciste et violente et puis comme la foudre annonciatrice de l’orage qui éclate, une nuit terrible où tout va basculer de nouveau pour Minnie, seule cette fois, en route dans un train pour Chicago.
Tristan Koëgel sait raconter des vies, nous fondre avec elle pour nous faire vibrer au plus près. Son nouveau roman fait étrangement penser à ces matriochka russes, vous savez ces drôles de petites poupées qui cachent toujours quelque chose en leur sein et n’en finissent pas de nous surprendre. Ici c’est un peu la même chose : Minnie, Elwyn, Nashoba, la vieille Irina, Lucille, Leroy … noirs, indiens, blanc émigrés, irlandais, russes… témoins de la formidable attractivité des Etats-Unis mais aussi de la formidable machine à broyer qu’ils représentent parfois. Des rencontres, des destins qui se croisent, s’entremêlent et font la vie tout simplement.
Dès les premières lignes et au fil des pages, l’auteur nous happe pour nous tenir au plus près de son histoire, de ses héros, pour faire en sorte qu’on ne puisse bientôt plus respirer autrement qu’avec eux avec toujours en filigrane cet espoir du mieux et cette petite lumière qui fera naître Bluebird comme le montre de manière magique la sublime et lumineuse couverture de Taï-Marc Le Thanh.
Un roman à la bande son magique et inoubliable qui nous emporte une fois de plus vers des destins et des vies formidablement racontées. Tristan merci et à bientôt pour d’autres aventures on l’espère.
Jean-Luc
Bluebird
Tristan Koëgel
Illustration de couverture : Tai-Marc Le Thanh
Editions Didier Jeunesse, 23 septembre 2015, 14,2 €
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Les sandales de Rama
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Dès les premières lignes vous serez projetés sur les trois cents marches qui mènent au temple de Swayambhu de Katmandou. Tout bouge, tout tangue, les singes grimpent sur les marches, hurlent, chipent, taquinent. Des images, des odeurs… se bousculent dans votre esprit, un vent venu d’ailleurs vous emporte.
En haut des marches deux jeunes garçons se retrouvent, deux jeunes vendeurs de barbe à papa, deux amis d’origines différentes que tout aurait du séparer à jamais : Arjun jeune dalit considéré comme impur et Upendra issu du groupe newar, considéré comme peuple des origines. Très vite à ces deux compères viendra se joindre Hanuman le petit singe solitaire sans queue. Et puis viendront le jeune apprenti prêtre Shanti qui se laissera peu à peu apprivoiser et bien évidemment la belle Satiya ancienne Kumari dont Upendra tombera follement amoureux.
Comment vous raconter ? Que vous dire qui ne vous privera pas du plaisir de la lecture ? Leur destin est en route et en quelque deux cents pages Tristan Koëgel va nous emmener dans cette ville en ébullition aux antipodes de nos villes occidentales, bouleverser nos regards sur l’autre. Avec ses héros on se faufile dans la foule bigarrée, on tremble, on pleure avec eux. Parce qu’il faut bien vous le dire, ne comptez pas sur Tristan Koëgel pour nous raconter des histoires à l’eau de rose. A la fois très différent et semblable à son premier roman, il est moins rugueux, moins coup de poing peut-être, et pourtant ! La révolte qui gronde contre le roi, la vie réelle, le quotidien, les doutes des familles, les dieux, les légendes, les temples, tout un choc des cultures qui nous embarque ailleurs dans une ville grouillante de vie, avec les fakirs, les croyances et là haut proche des sommets du monde.
Quatre destins cruels et beaux qui mèneront les quatre héros à s’affranchir en partie de ce qui semblait être tout tracé avec Upendra en fil conducteur qui ira très loin dans la folie et la recherche d’une voie qui semblait au final si proche.
Tristan sait comme personne, nous attacher au destin de ces jeunes héros, il sait nous retourner d’un souffle, d’un détail, et nous laisser tournés vers l’avenir. L’auteur a nous dit-on la folle ambition de visiter tous les pays du monde et d’en ramener à chaque fois une histoire, pourvu que son rêve se réalise.
Jean-Luc
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Le Grillon, Récit d'un enfant pirate
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Le récit docu-fiction de Tristan Koegel se lit comme on plonge en apnée. De la flambée de violence au moment du carnaval où Mostéfa a implosé parce que son copain Abdel s'était déguisé en pirate, à la fin troublante, vous allez prendre en pleine face la réalité du Grillon.
Enfant de pêcheurs coréens, attaqués par des pirates, miraculeusement épargné alors que le reste de l’équipage (parents compris) sont éliminés, il va devenir un enfant pirate, un de ces enfants entrainés dans la guerre, dans les guerres des adultes qui n’en finissent pas et qui font toujours plus de dégâts.
Au large de la corne de l’Afrique, celui qu’on appelle le Grillon, survit, apprend, tente de trouver un peu d’affection, s’émerveille d’un livre cadeau, se laisse aller à rêver, tremble...
C’est la crise du carnaval qui a provoqué le récit, comme un torrent trop longtemps retenu. Les mots surgissent, se heurtent, repartent et toujours en disent plus sur la détresse de cet enfant né et placé là où il ne fallait pas, sans espoir.
Un récit poignant, sans pathos qui donne à réfléchir et à apprendre sur cette réalité des pirates au large de l’Afrique et sur ces enfants à qui on a pris un jour leur vie d’enfant.
Un premier roman étonnant, à la langue tranchante, proche de l’oral qui vous embarque sans coup férir.
Jean-Luc
Le grillon - Récit d'un enfant pirate ; Tristan Koegel ;
Illustration de couverture : Régis Lejonc ; Editions Didier Jeunesse, 30 janvier 2013, 12 €
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Anne de Green Gables
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été ! On reste avec vous cet été !
Elle s’appelle Anne , c’est une orpheline et elle va suite à un quiproquo voir son destin changer de cap et vivre une vie merveilleuse. On aime le texte et l’histoire qui serpente le long des paysages que la jeune héroïne traverse. Les personnages qui l’entourent version canadienne d’une sorte de petite maison dans la prairie (en beaucoup mieux), la vie, les sentiments, le bonheur d’être aimée et choisie… impossible à raconter, cette histoire on se glisse dedans et on se laisse emporter, tout surpris d’être arrivés à bon port Le coup de coeur de cette fin d’année pour notre libraire Amandine. A découvrir et offrir. A noter également la très belle édition avec couverture cartonnée qui donne le sentiment d’ouvrir un vrai livre précieux et secret.
Jean-Luc
Anne de Green Gables
Lucy Maud Montgomery
Traduit de l’anglais (Canada) : Hélène Charrier
Editions Monsieur Toussaint l’Aventure, 22 octobre 2020, 16,5 €
A savourer sans modération la suite et les romans de la même série
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Les faits & gestes de la famille papillon
Bel été 2022 avec les Sandales Jeunesse et Amandine votre libraire. Pour débuter l'été et avant le rush des vacances, des titres passés qui ouvrent sur des lectures formidables avant les suites les nouveautés tout l'été !
On reste avec vous cet été !
Entrer dans l’univers de la famille Papillon c’est prendre le risque d’en devenir totalement accro. Et c’est bien tout le mal que l’on vous souhaite, enfin le Bien plus exactement, puisque tel est leur pouvoir.
Mais avant tout vous allez faire connaissance d’une famille loufdingue, folle, aimante, une vraie mine de souvenirs, de bonheurs et de joie, de peine, une famille me direz vous, oui mais quelle famille.
Eva va bientôt avoir 13 ans et comme tous les aînés d’une fratrie de la famille Papillon, treize an est l’année où se déclenche un mystérieux pouvoir qui ne disparaît qu’avec la naissance de son premier enfant.
Mais Eva, elle ne voit pas bien pourquoi du jour au lendemain elle doit rester cloitrée dans sa chambre, pourquoi on fait tant de mystères autour d’elle et pourquoi d’un coup grand-papy Robert est chargé de lui raconter sa vie.
Alors Eva en bonne ado qui se respecte va réussir à sortir de sa chambre et va déhancher toute une série d’évènements plus ou moins heureux.
L’histoire de la famille Papillon ne se raconte pas, elle se savoure, prend des directions insoupçonnées plus ou moins heureuse, croise les aventures, les personnages. Au fil des pages, des enfants, maris, femmes de victimes de la Shoah qui retrouve foi en l’avenir, la fille d’Irène Nimérovsky, et bien d’autres personnages connus ou moins connus, bien évidemment puisque tous racontent l’enfance, enfin l’adolescence à partir de ses 13 ans de grand-papy Robert.
Les pages volent, illustrées par les photographies (un petit clin d’oeil peut être à Misse Péregrine et les enfants particuliers) dont les légendes parlent, racontent, complètent l’histoire.
De loin c’est un joyeux bazar, vibrant, chaleureux , de près aussi même si le propos n’est pas aussi léger qu’il y parait.
Deux familles qui luttent au sommet de la hiérarchie de ces familles au donc particulier : les Papillon et les Avalanche et une histoire qui nous parle de mémoire, de livres précieux, d’histoires, de rencontres, de vie, de drames, et qui tisse un patchwork surprenant et heureux.
Ce premier tome est une pépite. Merveilleuse histoire qui nous est racontée là ! Florence ferait-belle partie de la famille Papillon ?
Jean-Luc
Les faits & gestes de la famille papillon, tome 1 : les exploits de grand-papy Robert
Florence Hinckel
Conception graphique de la couverture et de l’intérieur : Agence AllRight
Editions Casterman jeunesse, 1 mai 2019, 15,9 €
Ce tome deux est un régal, il vous faudra bien vous accrocher pour supporter les enlèvements en série. L’arrivée d’oncle Boris, et toujours cette volonté farouche des deux côtés chez les Avalanche comme chez les Papillon d’en fermer la petite dernière, l’héritière, celle qui a le pouvoir. Peu à peu au fil des pages, de nouveaux liens apparaissent, des parts de mystères se dénouent et enfin vous allez découvrir la vérité sur Eva.
C’est absolument formidable. Les histoires et aventures des deux familles se croisent, s’emmêlent et offrent un spectacle pétillant et palpitant. L’autrice tient bien en main son histoire et son monde, après un premier tome surprenant et génial elle déroule désormais son histoire et nous entraîne avec elle totalement conquis. Une série absolument formidable à découvrir.
Jean-Luc
Les faits & gestes de la famille papillon, tome 2 : les prouesses de mamie Rose
Florence Hinckel
Conception graphique de la couverture et de l’intérieur : Agence AllRight
Editions Casterman jeunesse, 6 novembre 2019, 15,9 €
Et c’est parti pour le dernier tome de cette famille absolument fantastique. Vous savez maintenant un certain nombre de choses sur les deux familles et les origines d’Eva. Mais en connaissez vous les détails ? Pas vraiment en fait. Florence Hinckel nous offre un final éblouissant et rocambolesque. Des amours contrariés, des secrets lourds à porter, des héros étonnants, des catastrophes et des contres catastrophes qui s’enchaînent et se défont parfois. Les deux familles dont les pouvoir assurent un équilibre fragile (il doit y avoir un petit souci avec les Papillon en ce moment d’ailleurs, si quelqu’un les croise, il sera le bienvenu) , la jalousie et la folie qui guette oncle Boris qui s’est mis en tête de menacer les descendants de toutes les familles à pouvoir. Alors dans un dernier effort commun Avalanche et Papillon tout en nous racontant les succès de Domi vont assurer jusqu’au bout.
On adore cette série, elle parle au coeur autant qu’à l’esprit, elle fascine, fait sourire, ravive toute une série de souvenirs historiques et personnels et on imagine bien volontiers plusieurs générations de lecteurs confrontant leur ressenti face à ces histoires. Des histoires portées et renforcées par l’utilisation des photographies de la collection de Jean-Marie Donat plus quelques autres pour arriver jusqu’à nos jours qui donnent un étrange sentiment de voyage au bout du monde et dans le temps.
Une série absolument indispensable ! Merci !
Jean-Luc
Les faits & gestes de la famille papillon, tome 3 : les succès de Domi
Florence Hinckel
Conception graphique de la couverture et de l’intérieur : Agence AllRight
Editions Casterman jeunesse, 19 août 2020, 15,9 €
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16 mai 2022
L’épopée de la forêt en cent épisodes
Un album qui sort de la norme, cent épisodes pour plonger au coeur de la forêt ! Absolument indispensable !
❤️❤️❤️❤️❤️
Le premier épisode s’intitule : Perdu dans la forêt. Et bien c’est à cela que nous invite Bertrand Fichou et son compère Nikol qui vont nous prendre par la main et nous plonger au tréfonds de ce monde magie, étonnant et essentiel. Au fil des chapitres, on parle racines, arbres forts qui aident les plus faibles. Ensuite un peu d’histoire des forêts, parler de l’arbre de la vie. Alors là tout le monde pense à Yggdrasill mais en fait beaucoup de peuples sur terres avaient leur arbre de vie comme les Chinois, les Maori ou les Mayas. Un monde vivant, au sort étonnant, qu’on retrouve parfois sous différentes formes et dont les contes peuplent de créatures étranges, parfois bénéfiques ou terrifiantes. La forêt c’est aussi la vie : grouillantes du sol au sommet des arbres, sous l’écorce, dans le bois tombé avec une faune étonnante et magnifique sur laquelle les auteurs s’attardent sur de nombreux chapitres. On y retrouve les tardigrades et les salamandres de l’infiniment petit aux plus grands mammifères.
La forêt c’est aussi le monde des sorcières et des druides, avec le gui … au final on retrouve le 100ème épisode qui nous rappelle combien les arbres sont indispensables et ont un destin lié à celui des hommes qui sans eux, sans les forêts ne seraient peut-être rien.
Un album magnifique comme tout ceux de la collection, illustré avec grand talent par Nikol qui sait donner vie aux habitants de la forêt mais aussi sublimer les aspects les plus mystérieux et fantastiques. Avec lui on grimpe aux arbres, on plonge sous les racines et on imagine en lisant les différents chapitres ces univers changeants et vivant comme ces pages où le lierre semble prêt à sortir des pages. Un livre album magnifique qui donne à lire, penser, rêver et s’attacher à ces arbres et ces forêt qu’il faut sauver et vite.
Jean-Luc
L’épopée de la forêt en cent épisodes
Bertrand Fichou
Illustrations : Nikol
Editions Bayard jeunesse, 10 mai 2022, 19,9 €
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L’écologie tout terrain (15 cartes, 174 initiatives et 1001 parcours pour devenir éco citoyen)
Passionnant ! Etonnant ! Un documentaire sur l'écologie pour prendre conscience, agir et s'investir !
Une réussite ❤️❤️❤️
Une couverture cartonnée pour bien débuter. Six chapitres pour s’organiser d’abord : comment prendre Sion de la nature qui nous entoure ? Comment réussir à changer ses habitudes de transport ? Comment inventer une maison plus verte ? Comment réduire le poids de dsl poubelle ? Comment aider son assiette à respecter la planète ? Comment donner une autre échelle à ses actions écologiques ? Une quinzaine de cartes pour compléter le tout et c’est parti.
Les cartes permettent de visualiser et d’imaginer l’organisation de nos actions pour protéger la nature comme la première sur une zone d’exploration de la nature ordinaire au coeur ou proche des habitations. On retrouvera d’autres thèmes comme la quartier zéro watt, la rue du zéro déchet ou la place de la recyclerie.
Chaque chapitre est divisé en différentes paragraphes comme la famille zéro déchet , le défi « rien de neuf », magasin bio, grelinette, lanceur d’alerte écologique… autant de terme et de référence qu’on retrouve dans l’indexe de la fin.
Un travail pertinent, malin qui se feuillette au gré des envies ou des motivations dans les différents domaines proposés. Il propose des explications, des solutions, pour le quotidien mais aussi à différentes échelles du local à l’international. Les illustrations sont très réussies allant des tons jaune, orange, verts et brun, donnant une belle unité au documentaire. Un livre passionnant à offrir aux jeunes générations mais pas que. A partager également en famille pour évoluer tous ensembles. A retrouver dans tous les rayons de bibliothèques d’établissements et médiathèques…
Jean-Luc
L’écologie tout terrain (15 cartes, 174 initiatives et 1001 parcours pour devenir éco citoyen)
Hélène Rajcak / Damien Laverdunt
Editions Milan jeunesse, 16 février 2022, 19,9 €
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20 avril 2022
On n'a rien vu venir - Roman à 7 voix
Et vous ? Quel citoyen êtes vous ? Quel citoyen allez vous devenir ?
Un roman étonnant, plus que réussi à découvrir et faire découvrir sans tarder !
Un court roman, sur la politique, l’importance du vote, de l’engagement et de la compréhension des programmes et de leur implication sur la vie quotidienne, le futur. Un roman dans l’air du temps, certes, préfacé par un homme droit qui lui aussi fait l’actualité. Un roman que j’ai bien failli ne jamais lire. J’avoue, quand j’ai vu sur la couverture roman à sept voix, je me suis dit aïe ! Pas facile les écritures multiples, soit on n’y comprend rien, soit d’un chapitre à l’autre on sent la différence et on ne peut s’empêcher de préférer le précédent, et au final cela donne souvent un truc illisible.
Rien de tout cela ici : de la préface par Stéphane Hessel, au roman qui se lit d’une traite, aux illustrations, tout est bien en place, efficace, très agréable à lire.
On passe en effet un excellent roman à la lecture de cette tranche de vie d’une société qui aurait pu déjà exister, qui pourrait être une société du futur, qui pourrait aujourd’hui être la notre.
Les élections, une société qui se crispe, retient sa respiration et déjà ceux qui partent sans attendre les résultats. Et puis les autres, tous les autres, vous, moi, les nôtres qui se retrouvent pris dans un engrenage qui peu à peu tourne au cauchemar.
Les chapitres rapides qui mettent en scène différents héros, différentes familles du quartier résonnent comme autant de vécu, de connaissances que nous pouvons avoir et on se dit que cela pourrait arriver à tel ou tel ou tout simplement on se sent concerné.
Ce roman qui ne se raconte pas est passionnant et à faire lire à tous des plus jeunes aux adultes pour comprendre et se remémorer qu’une élection est importante, que l’engagement l’est tout autant et que la démocratie est notre bien le plus précieux, mais que ce n’est pas parce que nous sommes tombés dedans quand nous étions petits qu’elle ne pourrait pas disparaître insidieusement au détour d’une loi, d’un vote. Aux urnes citoyens.
Jean-Luc
On n'a rien vu venir - Roman à 7 voix ; Anne-Gaëlle Balpe , Sandrine Beau , Clémentine Beauvais , Annelise Heurtier, Agnès Laroche, Fanny Robin, Séverine Vidal. ; Préface de Stéphane Hessel ; Editions Alice, collection Deuzio, 23 février 2012, 12 €
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Guerre- et si ça nous arrivait ?
Janne Teller nous prend à contre pied et en nous mettant dans la situation des réfugiés et des victimes de guerre, nous amène à réfléchir à ce que peut bien être ce drame. Un parti pris d'écriture et un format particuliers pour un roman fort, coup de poing, et très réussi
Coup de coeur ! Un roman au format particulier : un passeport ! Un laissez passer nécessaire pour le héros du livre et sa famille victimes de la guerre qui désormais fait rage en Europe. La seule solution viable dans un monde où la violence et la dictature s’installent est la fuite. Mais comment trouver un pays qui accepte une famille entière alors que les camps de réfugiés débordent et que tout le monde se méfie de tout le monde.
Ils finiront pas partir laissant sur place l’un des leurs et connaîtront la vie des réfugiés, des étrangers dans un pays dont la langue, les coutumes et la vie leur sont étrangères.
Un court roman coup de poing qui nous met dans la peau de ceux que l’on voit si souvent à la télévision et qu’on ne comprend pas ou si peu. Un texte qui donne à réfléchir sur l’importance de la démocratie, de la liberté et de la vie dans un monde en paix, la guerre faisant tellement de dégâts qu’il semble impossible ensuite de reconstruire le passé à l’identique.
Un texte fort, qui fait réfléchir et rend plus intelligent ! A découvrir très vite !
Jean-Luc
Guerre- et si ça nous arrivait ? ; Janne Teller ; Traduit du danois : Laurence W.O.Larsen ; Illustrations : Jean-François Martin ; Editions les Grandes Personnes, 8 mars 2012, 7,9 €
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30 mars 2022
Portrait au couteau
Un roman palpitant qui jongle entre les époques et nous fait vibrer de la première à la dernière page ! ❤️❤️❤️
Il faut toujours se méfier des romans de Malika Ferdjoukh, au bon sens du terme s’entend bien évidemment. Jamais d’histoire simple et linéaire avec elle et c’est aussi pour cela qu’on aime ses romans. Ce petit bijou n’échappe pas à la règle. Tout commence en 1910 comme un roman historique classique avec la jeune danseuse Marie Legay qui se paie ses leçons de danse en posant pour un peinte installé : Odilon Voret. Le Paris de la Belle Epoque, ses danseuses, les vendeurs de marrons chauds dans les rue parisiennes, les rumeurs … Avec son amie Apolline ce jour là elle fait la route vers l’atelier du peintre sans se douter que ce sera la dernière fois qu’elle va rejoindre celui qui lui permet d’arrondir les fins de mois et qu’elle appelle « l’ogre ». Tout concours à poser un décor et des suspects, un suspect parfait pour le drame qui va suivre. Les heures passent, les pages filent, on attend et d’un coup le drame et le basculement dans le Paris du XXIème siècle avec de jeunes artistes, une jeune fille qui pose devant eux en modèle avec de drôles de cicatrices sur le torse.
On fait alors connaissances avec Antonin , Elisabeth, Mizi la meilleure amie de cette dernière et Flavie la jeune modèle descendante du peintre. Odilon Voret célèbre pour un unique tableau : Le coeur déchiré qui représente une jeune femme assassinée avec un poignard dans le coeur. Marie figée dans ses derniers instants juste après le drame ?
Troublés par ce tableau dans lequel les deux amis reconnaissent le modèle de leur cours de dessin les deux amis vont mener l’enquête pour en savoir plus. La suite est difficile à vous raconter sans déflorer l’intrigue et ses secrets. Le livre bascule par touches successives entre monde réel, spiritisme, phénomènes étranges de possession et de visions comme si quelqu’un venu de la Belle Epoque essayait d’en finir avec cette histoire pour rétablir la vérité. Un roman foisonnant, passionnant, avec de jeunes héros finement dessinés et croqués par une autrice qui comme personne sait décrire et faire ressentir la personnalité et le trouble de ses personnages. Une histoire folle d’aventure et d’enquête matinée de fantastique qui offre au lecteur un voyage dans le temps et dans notre époque truffé de références et de clins d’oeil. Un très grand et très bon roman d’une autrice en pleine forme qu’on ne se lasse pas de lire encore et encore.
Jean-Luc
Portrait au couteau
Malika Ferdjoukh
Illustrations : Clément Oubrerie
Editions Bayard jeunesse, à partir de 12 ans, 12 janvier 2022, 13,9 €
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21 février 2022
Stay Gold
Les élèves du Master 2 littérature jeunesse de l’UFR lettres de Besançon et du DNMADE graphisme du lycée Pasteur vous proposent une sélection coup de ❤️❤️❤️
Voici un livre éblouissant d’optimisme malgré les discriminations auxquelles est confronté Pony, lycéen transgenre dans une petite ville du Texas.
Pony vit avec la peur que sa transidentité soit découverte dans son nouveau lycée. Chez lui, son père s’obstine à considérer qu’il a une fille. Mais le mal-être et les choix difficiles ne le feront pas renoncer : il compte bien réaliser son rêve de travailler dans le cinéma et de sortir avec Georgia, la cheerleader dont il est tombé amoureux. Georgia, quant à elle, s’applique à maintenir l’image parfaite qui lui vaut d’être populaire, quitte à ignorer ses rêves. Mais combien de temps pourra-telle supporter de mettre de côté tout ce qui lui tient à cœur ?
Ces deux personnages incroyablement attachants ont chacun leurs difficultés, dont ils se sortent grâce à un humour à toute épreuve. Pour être heureux, il leur manque seulement la force et le courage d’être eux-mêmes, sans se préoccuper du regard des autres. Leur histoire est adorable, à faire fondre les cœurs les plus cyniques, mais elle est loin d’être la seule réussite. Tous les autres aspects du roman sont à la hauteur : des amis et une famille pas toujours faciles à vivre mais dont la présence est essentielle, et un avenir à construire pour soi, pas pour ceux qui ne le vivront pas. L’auteur maîtrise parfaitement le rythme de son récit et nous fait passer par toutes les émotions, de la tristesse à la colère en passant par l’hilarité, sans nous laisser le temps de nous ennuyer.
Cette comédie romantique vous fera pleurer… de rire.
Marine Bornand
Stay Gold, Tobly McSmith, traduit de l’anglais par Corinne Daniellot, Pocket Jeunesse, à partir de 14 ans, 1 juillet 2021, 18,5 €
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My dear f***ing prince
Les élèves du Master 2 littérature jeunesse de l’UFR lettres de Besançon et du DNMADE graphisme du lycée Pasteur vous proposent une sélection coup de ❤️❤️❤️
Alex, le fils de la première présidente américaine et Henry, le petit-fils cadet de la reine d’Angleterre, tous deux âgés d’une vingtaine années, se détestent depuis leur adolescence. Lorsqu’un de leurs éclats crée un incident diplomatique – et gâche le mariage princier de l’aîné – ils sont obligés de feindre une amitié devant les journalistes, afin de faire illusion et ne pas réduire à néant les efforts tactiques de leurs familles respectives. Et si, finalement, ce n’était pas la haine qui les animait ?
Ce roman, sur fond de politique, aborde avec humour le quotidien d’Alex qui se débat avec sa mère présidente et ses propres ambitions. La narration au présent, centrée sur le jeune Américain en proie à ses doutes apporte une dynamique intéressante au roman et une fluidité de lecture. Une question se pose au fil des pages qui se tournent rapidement : jusqu’où les deux jeunes hommes pourront-ils aller pour se sortir de cette situation inextricable ?
La famille est un aspect important du livre, qu’elle comprenne et respecte ou non les inclinations de sa lignée. L’ouvrage est une invitation à réfléchir à la conception du bonheur, tout en exposant les difficultés d’être soi-même, lorsqu’il faut sauvegarder les apparences sous le feu des projecteurs.
Océane Verger
My dear f***ing prince, Casey McQuiston, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Céline Morzelle et Sarah Dali, Lumen, à partir de 16 ans, 23 septembre 2021, 17 €
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My Dear F°°°ing Prince
Un roman étonnant, qui file à cent à l'heure et nous entraine sur les traces de deux jeunes hommes faits pour se rencontrer et s'aimer ! ❤️❤️❤️
Alex et sa soeur June sont les enfants de la présidente des Etats-Unis et leur règle de base est : ne jamais se faire prendre. Et c’est plus que nécessaire quand on est les enfants d’Ellen Claremont présidente démocrate, divorcée qui est en pleine campagne électorale pour sa réélection. D’ailleurs, ses deux enfants (enfin 21 ans quand même pour Alex) étudiants, sexe symbole pour le premier qui fait rêver toutes les riches héritières ou non du pays. Leur beau père Léo qui gère le quotidien, les deux enfants, même leur père vont se lancer dans la campagne pour soutenir Ellen qui doit faire face à un candidat redoutable et toxique (une petite inspiration version Trump ?). Au cour d’une rencontre officielle Alex va faire la connaissance d’Henry prince héritier de la couronne d’Angleterre. La fougue du jeune américain et le flegme apparent du jeune prince britannique vont provoquer une rencontre explosive. De prime abord les deux garçons n’ont rien en commun ou presque et vont se détester mutuellement. Pourtant par la force des choses, du temps … ils vont commencer à se suivre sur les réseaux sociaux et même se mettre à échanger de manière de plus en plus intime, se confiant sur leurs doutes, leurs envies … C’est lors de la nuit du nouvel an à la Maison Blanche, alors qu’Henry fait partie des invités prestigieux, qu’un premier baiser va être échangé entre les deux garçons. Panique à bord, plus personne ne sait où il en est, surtout pas Alex qui ne comprend pas qu’il ait pu embrasser un garçon aussi beau soit-il, et qui ne comprend plus rien à ce qu’il ressent, d’autant plus que le prince rentre en urgence juste après et ne donne plus signe de vie nulle part.
Commence alors un chassé croisé amoureux entre Londres, Washington où les deux garçons vont tout tenter pour cacher leur secret et finir par s’aimer avec fougue et passion. Les détails de la romance, les rebondissements, nous vous laissons le plaisir de les découvrir. Le livre se lit d’une traite, il est rythmé et une vraie bonne surprise. Loin d’une histoire de plus à l’eau de rose, l’autrice nous embraque dans un maelström de sentiments mêlés au rythme effréné de la campagne électorale, des surprises, des fuites. Elle évoque aussi la difficulté de s’assumer homosexuel aujourd’hui encore même ou peut être encore plus pour deux têtes d’affiches, gendres idéaux qui vont défrayer la chronique, devoir lutter contre les attaques et les préjugés de la société étasunienne, de la famille pour Henry notamment. Les personnages sont formidables, particulièrement travaillés, notamment les deux héros dont l’autrice nous amène progressivement à suivre l’évolution, les questions, les tentatives de se conformer à ce qu’on attend d’eux ou pas. Les personnages secondaires eux sont géniaux et donnent au livre une petite vie lumineuse et agréable supplémentaire. Des salons du pouvoir présidentiel américain aux châteaux plus feutrés de la monarchie britannique, on survole l’Atlantique dans les deux sens avec bonheur.
Ce roman est un réel plaisir de lecture qui nous montre comment deux jeunes hommes peuvent et vont s’aimer en passant outre le monde qui les entoure. Un très bon roman à partager et découvrir.
Jean-Luc
My Dear F°°°ing Prince
Casey MacQuiston
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Céline Morzelle et sarah Dali
Editions Lumen, 23 septembre 2021, 17 €
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Les véritables aventures d'Homère, premier des poètes
Le souffle de la légende, de la mythologie et des caprices divins glisse sur ce roman merveilleux ! Très gros coup de coeur ❤️❤️❤️❤️
Ce roman est fabuleux. Il nous entraîne dès les premières pages dans le sillage d’Homère. De la découverte de ses origines, à son apprentissage, il ne cesse de nous surprendre et de nous entraîner à sa suite. Fantasque, étonnant, il va apprendre à chanter sans provoquer totalement les dieux, mais sans les ménager pour autant. Le problème de ce roman, c’est qu’une fois ouvert, on peine à le refermer et on se laisse envouter et entrainer de pages en pages. Que ce soit les humains, les divinités, la nature, tout nous amène à aller de découvertes en découvertes, d’hymnes en hymnes.
Le rythme est soutenu, les mots filent légers et étonnants pour nous décrire celui que nous connaissons, premier des poètes, personnage légendaire ou pas, peu importe. Sous la plume de Louise Guillemot il prend chair et vie et nous offre un moment étonnant et stimulant de lecture. Les illustrations de Clara Dupré émaillent le roman de formes souples et belles et emplissent parfois les pages de couleurs.
Un roman passionnant, rythmé, inventif, empli de poésie et de joie de vivre, on ne peut qu’aimer ce titre formidable ! A découvrir
Jean-Luc
Les véritables aventures d’Homère premier des poètes
Louise Guillemot
Illustrations de Clara Dupré
Editions les petits Platons, romans, 19 novembre 2021, 19 €
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20 février 2022
Leur sang coule dans tes veines
Nous l'avions adoré à sa sortie. Vous en reparler et vous donner envie pour les vacances; Très gros coup de ❤️❤️❤️❤️❤️❤️ d'Amandine notre libraire : "depuis son accident, Martha a le don de ressentir les émotions des gens en touchant leurs vêtements. Elle décide de partir en Norvège, où habite sa grand-mère, pour découvrir l'origine de ce don et l'histoire de ses ancêtres. Un roman entre mythologie, Fantasy et romance." AG
Coup de ❤️❤️❤️❤️❤️ de la rentrée ! Un roman puissant et addictif ! Génial !
L’un des premiers romans de la rentrée et déjà le coeur qui tape et le plaisir de lire un très bon roman.
Matha est tombée d’un arbre dans son jardin. Cet accident lui a couté un oeil et depuis elle se replie sur elle même parce qu’elle a le sentiment d’être devenue un monstre aux yeux des autres et puis surtout parce qu’elle peut lire leurs émotions et leurs souvenirs au simple contact de leur vêtement de manière plus ou moins intense en fonction de la matière du vêtement porté.
Paniquée, n’obtenant pas de réponse ou ne pouvant en avoir de ses parents divorcés qui la prennent en tenaille, elle décide de rejoindre l’île de Skjebne, l’ile de son enfance où pense-t-elle sa grand-mère sera la seul à pouvoir lui répondre.
Dès les premières pages Martha est littéralement en fuite vers ce qu’elle pense être son refuge, dès les premières lignes l’autrice comme par magie happe le lecteur et le tient désormais pris au piège des lignes qui dansent sous ses yeux.
Là-bas, le suspens tombe vite, elle arrive trop tard, sa grand-mère est morte et c’est seule pense-t-elle qu’elle devra affronter le mystère de ses nouveaux pouvoirs. C’est sans compter le hasard. Stig jeune homme perdu comme elle, a rejoint l’île et s’est réfugié dans la maison qu’il pensait abandonnée. Les deux vont devoir cohabiter et plus encore. Mais surtout il faut faire vite, car en mourant sa grand-mère a du abandonner son rôle de veilleuse, celui échu depuis tant de générations aux femmes de la famille qui consiste à arroser avec l’eau du puit l’arbre étrange qui se trouve derrière la maison, Ygdrasil selon la mythologie nordique. Et sans ces attentions journalière, l’arbre se meurt et ouvre peu à peu la porte au royaume des morts dont les âmes affolées s’échappent en même temps qu’une créature redoutable assoiffée de sang et de mort. Il faut faire vite, la bête rôde, elle a déjà tué et sa prochaine cible semble évidente. Au fil des pages, en même temps que l’évolution menée au pas de charge de l’histoire, se greffe celle de la famille de Martha. On découvre ainsi ses liens avec la mythologie nordique, les explications liées à ces pouvoirs étranges, ce lien avec le royaume des morts, et l’urgence qu’il y a à ce que les choses retrouvent leur situation ancestrale pour que le monde puisse de nouveau fonctionner ou couler dans le chaos.
C’est absolument bluffant, c’est très bien écrit, c’est totalement addictif et on sort quasi épuisé et à bout de souffle de cette lecture (plaisir bien évidemment) qui nous entraîne entre mythologie et horreur et surtout qui est écrit de telle manière que nous aussi lecteurs avons le sentiment d’avoir reçu les mêmes pouvoirs que l’héroïne et d’être devenus des éponges à émotions et à sentiments étranges et passionnés.
Un très bon premier tome qu’il faut dévorer sans attendre. Un seul défaut la suite n’arrive qu’à l’automne, mais vraiment c’est formidable.
Jean-Luc
Leur sang coule dans tes veines
Rachel Burge
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) : Corinne Daniellot
Editions Casterman Jeunesse, 5 janvier 2022, 16 €
18 février 2022
Adam & Thomas
Le premier roman pour la jeunesse d'un très grand Monsieur : Aharon Appelfeld. Un récit magnifique qui sait dire l'indicible en nous racontant l'histoire de ces deux jeunes garçons dans une histoire presque hors temps, comme pris au piège nous aussi par leur vie !
Magnifique : à lire et faire lire ! A remettre sans cesse en avant !
Coup de coeur pour un roman inclassable et irremplaçable
Un jeune garçon conduit par sa mère dans la forêt qu’ils connaissent bien. Pourtant, tout a changé, plus de jeux, de temps insouciant. Tout semble sombre, différent, pourtant maman l’a dit il va falloir rester et se débrouiller en attendant qu’elle revienne. Sa mère repart vers la ville, vers le ghetto pour sauver ses grands-parents, pour les cacher.
Car Adam est juif comme des millions d’autres, comme cet autre garçon Thomas dont la maman l’a accompagné aussi dans la forêt avec les mêmes consignes. Alors les garçons réfugiés dans un arbre, s’y construisent un refuge là haut pour se cacher et se protéger. Ils vont apprendre à survivre en attendant que leurs mères reviennent, en se demandant pourquoi on les a laissés, pourquoi elles ne reviennent pas plus vite, si elles seront de retour un jour … Les deux garçons partagent, parlent, échangent sur leur vie d’avant, les expressions, les histoires transmises par les grands-parents, de Dieu. Et puis les jours s’étirent, parfois quelqu’un passe en courant poursuivi par des cris, des chiens, des bruits de balles, comme un écho inquiétant, angoissant de la vie d’avant, de la vie au-delà de la forêt. Les deux garçons vont devoir survivre à l’hiver, se rapprochent d’une ferme, trouve une main secourable qui dépose de quoi les faire tenir, toujours dans l’attente.
Aharon Appelfeld tire ce récit bien évidemment de sa propre expérience. En le lisant, on a le sentiment d’être hors du temps, comme dans un conte terrible nous montrant deux enfants seuls, abandonnés qui apprennent à survivre et qui sont aidés par des forces bénéfiques. Contrairement à ce que certains pourraient croire, ce roman reste étonnamment, formidablement optimiste, comme si l’horreur vécue par Aharon Appelfeld , les épreuves, la survie lui avaient données une force infinie pour croire qu’il y a quelque part toujours une part d’humanité et de rédemption possible. Le plus apporté au roman sont également les illustrations de Philippe Dumas qui accompagnent , font corps au récit et nous emmènent dans cette forêt qui saura cacher ces deux enfants et leur permettre d’aller plus loin.
Un très beau roman à faire lire aux adolescents pour qu’ils sachent que quelque part une autre vie, un autre regard sur les autres est possible.
Jean-Luc
L’illustrateur Philippe Dumas : Issu d’une famille parisienne, Philippe Dumas est né à Cannes en 1940. Diplômé de l’École des métiers d’art et de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, il écrit et illustre lui-même ses textes. En 1976, il publie Laura, le terre-neuve d’Alice, son premier livre pour enfants. Depuis, il a écrit et illustré de nombreux livres traduits en plusieurs langues et dont le succès a fait de lui un grand auteur contemporain pour la jeunesse. L’Angleterre et la Normandie ont été longtemps ses lieux de vie et d’inspiration. Aujourd’hui, il se consacre aussi à la peinture. Il a reçu le Grand Prix de Littérature Enfantine décerné par la Ville de Paris pour l’ensemble de son oeuvre en 1987. C’est un auteur dont la puissance d’évocation tient souvent à sa retenue et à sa finesse d’analyse ; et qui a toujours allié à une très grande délicatesse une véritable liberté d’écriture et de dessin, un réel anticonformisme. Infos : l'école des loisirs.
Retrouvez l'interview de l'auteur recueillie par sa traductrice Valérie Zenatti que nous avions mis en ligne au moment de la sortie du roman. D'un clic sur le visuel ci-dessous.
Adam & Thomas
Aharon Appelfeld
Philippe Dumas (Illustrateur)
Traduit de l’hébreu : Valérie Zenatti
Editions l’école des loisirs, Médium, 5 mars 2014, 15 €
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24 janvier 2022
Vampyria
A lire ou relire ! Excellent ! Essentiel ❤️❤️❤️❤️ Vénéneux à souhait, inquiétant et trépidant !
Le nouveau Victor Dixen nous entraîne dans un univers sombre et inquiétant. Louis XIV n’est plus, mais n’est pas mort non plus. Diverses expériences l’ont amené à transmuter et à devenir un vampire tout puissant. A sa suite dans la plupart des royaumes européens, les souverains se sont transformés aussi et sont devenus des vassaux du Roi Soleil transmuté en Roy des ténèbres. C’est dans cette société transformée par les nouveaux maîtres tout puissants que des règles strictes se sont mises en place. Prélèvement régulier de sang frais pour les maîtres, interdiction formelle de sortir après la tombée de la nuit (malheur à celui ou celle qui ne peut se réfugier à l’abri), et division même au plus haut sommet de l’Etat entre la noblesse vampirique et celle qui les côtoie. Le peuple sert désormais de réserve alimentaire à une partie de la noblesse vampirique soumise à des quotas de transmutation drastiques.
Dans ce monde cruel, dominé par la peur, certains ont décidé de résister cependant. Et un rien peut dans cet univers, faire basculer une vie. C’est ce qui va arriver à la famille de Jeanne Froidelac, jeune fille choyée par son père et sa famille qui vont être assassinés par les envoyés de l’Inquisition. C’est en essayant de se réfugier chez ceux qui l’ont trahie, quelle va trouver le salut et faire la connaissance d’Alexandre de Mortange, vampire qui, lui, voit dans l’arrestation et le meurtre de la famille de Jeanne une occasion de revenir en grâce à Versailles.
Quand à elle, désormais appelée Diane de Gastefriche, elle monte à Versailles avec le bourreau de sa famille, vers l’école de la Grande Ecurie qui accueille des enfants de la noblesse mortelle et notamment ceux qui comme Jeanne/Diane se retrouvent seuls pour cause de service rendu au Roy.
Diane, va entrer dans un univers de soupçon de trahison, de luttes intestines, dans l’antichambre de la cours de Versailles par l’épreuve de la Gorgée du Roy.
Victor Dixen tisse sa toile patiemment, une fois son cadre en place, il en creuse les détails, fait apparaître peu à peu les pièces de son échiquier cruel et géant. S’appuyant sur l’Histoire et le Versailles du Roi Soleil, il en crée une version sombre et ténébreuse, venimeuse aussi car tant de ses protagonistes sont dangereux qu’ils soient humains ou vampires. Des humains aux côtés des vampires, ceux qui subissent de leur plein gré ; les traîtres portés par l’envie de reconnaissance ultime : la transmutation ; ceux qui ploient sous le joug ; des nobles devenus ivres de pouvoir et d’ambition…
Amis, ennemis, alliés, difficile de ne pas se faire piéger par les faux semblants créés par l’auteur qui sait se jouer des apparences et nous entraîner vers un final étonnant qui ouvre sur une suite attendue désormais avec impatience.
Ce tome 1 de Vampyria est une sorte de fleur vénéneuse et fascinante à la fois. Dès les premières lignes vous serez happés par l’intrigue et les personnages. Tout au long de l’histoire, vous serez surpris par les méandres de l’intrigue et ses retournements. Désormais, Jeanne devenue Diane par la force des choses tente de reprendre son destin en main et vise la vengeance.
Un premier tome passionnant et excitant. A découvrir de toute urgence
Jean-Luc
Vampyria , Livre 1 : la cour des ténèbres
Victor Dixen
Illustration de couverture © Nekro / Médaillons © Loles Romero / Lettrage : © Tarwane
Editions R’, 15 octobre 2020, 16 €
Diane de Gasterfriche ou Jeanna Froidelac peu importe ou presque le nom que vous allez lui donner. Peu importe ? Pas si certain, car peut-on vivre à la cour de l’Immuable sans en subir les conséquences, loin des siens, loin de ses alliés. Dans ce deuxième tome qui nous prend tout autant aux tripes que le précédents, on retrouve notre jeune héroïne en proie avec les complots, les cabales et un danger mortel qui semble même faire trembler le pouvoir du vampire suprême : les goules qui infestent les bas fonds et la nuit qui semblent s’être organisées et être guidées par une ennemie du souverain celle qui se fait appeler Hécate ou la Dame des Miracles.
C’est ainsi, alors qu’elle a faille se faire surprendre en plein complot par un des gardes du palais, qu’elle va se voir confier une mission de la plus haute importante : relever le défi de la Dame des Miracles, la localiser et la ramener à son maître qui espère ainsi mettre la main sur son pouvoir qui gouverne aux goules et ainsi rendre le sien quasi invincible.
On va ainsi se retrouver lancé dans les rues d’un Paris revisité par l’Immuable et les siens (sublime carte de Paris), courir les rues devenues mortelles à la tomber de la nuit, éviter les complots, rencontrer d’autres vampire comme Sterling Raindust, diplomate au service de la cour d’Angleterre , faire la connaissance d’une groupe de bandes nommés les Lacrymal et leur Dame qui rêvent de vengeance (parfois les vengeances portent toutes vers les mêmes personnes et créent ainsi des liens étonnants) ; l’hospice des Incurable et autant de lieux étonnants et revisites par un auteur très au fait de l’histoire réelle de la ville et par sa création. (Le gibet de Monfaucon, la cour des Miracles…)
Retrouvailles, anciens amis qui se rejoignent, secrets jalousement gardés, nouveau personnages et une héroïne qui malgré la noirceur de ce monde, ses dangers et ses désillusions reste un petit point d’espoir et de lumière avec une pointe de mystère savamment distillée par un auteur décidément très en verve. Vivement la suite, mais en attendant ne boudez pas votre plaisir et offrez déjà les deux fantastiques premiers tomes.
Jean-Luc
Vampyria, Livre 2 : la cour des miracles
Victor Dixen
Illustration de couverture © Nekro / Médaillons © Loles Romero / Lettrage : © Tarwane © Pen de Paris Misty Beee
Editions R’, 17 juin 2021, 17 €
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