13 août 2023
Riposte
Il est grand temps de vous parler de ce merveilleux roman, puissant qui parle souffrance mais aussi rédemption : Magnifique ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Elle c’est Lil, elle est une adolescente trop grosse, mal dans son corps, mal dans son lycée. Elle, c’est aussi une famille avec une maman obèse qui souffre de la situation, du regard de la société, elle aussi. Elle c’est aussi un papa, qui travaille beaucoup, qui se bat pour sa famille, pour celles qu’il aime. Ce roman écrit en vers pour les ados est un petit bijou du genre. Il nous parle de souffrance, de différence, de lutte, d’une mère et d’une fille qui chacune à leur façon luttent contre leurs démons et pour trouver la voie de la délivrance. C’est son père qui va trouver la solution en lui faisant découvrir la boxe, qui va la reconnecter avec son corps, avec celui des autres, Rosie… et lui permettre de sortir du gouffre et de sa situation de soufre douleur. Une société anglaise à bout de souffle où à part quelques adultes (les parents et quelques rares autres) plus personne ne semble capable de tenir la route, (voir cette enseignante calamiteuse qui doit souffrir elle aussi) de lutter contre les dérives, avec des ados infects, violents, insupportables, le harcèlement et la souffrance qui suintent des pages. Un roman où la souffrance souffle sur les pages, la lutte pour s’en sortir, remonter à la surface et retrouver le bonheur, la possibilité de se regarder dans une glace et vivre enfin au grand jour.
Un roman fort, étonnant par son écriture mais qui prend aux tripes une fois commencé et nous entraîne jusqu’au bout de la lecture, le coeur battant. Une héroïne pas comme les autres, un roman puissant qui parle de corps, de harcèlement, de violence, mais aussi de lutte et de reprise en main pour grandir et aller plus avant. Magistral !
Jean-Luc
Riposte
Louisa Reid
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) : Clémentine Beauvais
Illustration : Alice Dussutour
Editions Milan jeunesse, romans 12 ans +, 21 septembre 2022, 14,90 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
10 août 2023
Circus Maximus, tome 1 : la course de ma vie
Plongez dans les courses des jeux du Cirque Maxime dans la Rome antique au Ier siècle de notre ère et vibrez avec Didon une héroïne formidable. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
C’est une excellente surprise que ce roman qui préfigure une série dont deux tomes sont désormais traduits chez Casterman jeunesse. Il va vous plonger dans la Rome antique, au Ier siècle sous les règnes des empereurs Tibère et bien vite Caligula. C’est dans l’arène, le fournaise étouffante du Circus Maximus que l’histoire nous entraine, dans le monde des courses avec les factions de couleurs différentes et leurs héros : les auriges.
Lorsqu’on fait la connaissance de Didon et de son père Antonius (ancien aurige devenu l’entraineur de la faction des Verts) c’est en Hispanie en pleine séance d’achat de chevaux où en jouant à la couse de chair et pariant avec le fils de l’éleveur local, la jeune Didon va gagner un magnifique cheval : Porcellus.
Didon a douze ans et est orpheline de sa maman, elle rêve de devenir conductrice de char dans le cirque mais son père s’y oppose tout comme le reste de la société : trop dangereux, ce n’est pas la place d’une fille. Le destin va cependant en décider autrement (la couverture vous donne quand même un sérieux indice avec la superbe et puissante illustration de Nancy Pena) et les évènements s’enchainer et s’emballer.
C’est un roman étonnant que nous offre ici Annelise Gray. Elle prend son temps pour installer son histoire, son décor, et le complexifie au fur et à mesure, au point que dans le dernier tiers alors qu’on s’attend à la course, d’autres faits et personnages réapparaissent et donc encore plus d’épaisseur aux personnages et au récit. Des personnages bien écrits et au caractère bien affirmé, y compris dans les seconds rôles qui ne manquent ni de charme, ni d’intérêt ; un cadre dépaysant et fabuleux, la Rome antique, le Cirque Maxime, les cheveux, leur entraînement ; les rivalités politique, la course synonyme de puissance et de richesse qui attise toutes les convoitises ; le destin des personnages lié aux caprices de l’Histoire ; et puis les courses, le bruit, l’odeur de la sueur des hommes et des chevaux, l’effort physique, la violence qui transpirent des pages et les rendent totalement immersives… Didon, la jeune héroïne, au prénom de princesse carthaginoise est formidable et attachante.
Une pleine réussite pour un premier tome à dévorer par tous les amoureux de romans d’aventures, de chevaux, d’Histoire aussi (même si comme le rappelle l’autrice à la fin, il n’y a aucune trace de l’existence de femmes dans les courses romaines, mais peu importe les libertés prises, c’est un roman). A lire sans tarder pour un voyage et des aventures formidables.
Jean-Luc
Circus Maximus, tome 1 : la course de ma vie
Annelise Gray
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) : Claire-Marie Clévy
Illustration de couverture : Nancy Pena
Editions Casterman jeunesse, dès 10 ans, 1 juin 2022, 15,90 €
Publié dans #Ados, #romans junior, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
07 août 2023
Sorciers, tome 1 : les Sources de l’Ombre
Un premier tome éblouissant et enthousiasmant ! Coup de coeur total ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Le cirque Palazzi près de Verdun en octobre 1875 s’est installé et s’apprête à donner spectacle. L’immense chapiteau s’apprête à accueillir les spectateurs. Le spectacle se déroule bien Ernest Villempré a même réussi un tout extraordinaire avec ses animaux, lui qui sait si bien leur parler et leur faire réaliser des merveilles. A ses côtés de multiples artistes : la belle Héléna dont il est follement amoureux ; Kétinée Mountabila sorcière vaudou et son oncle Kilma marabout venu du pays des Dogons ; sa fille adoptive Déa aveugle. En fait tous les quatre sont des sorciers et depuis plusieurs jours, Déa sent venir un danger et a des visions inquiétantes. Pourtant ce soir là ils vont être attaqués par des mystérieux clowns habillés de noir qui sont là pour enlever Déa et d’autres enfants. Pour masquer leur forfait dans un premier temps et pouvoir fuir plus rapidement avec leurs victimes ils mettent le feu au chapiteau provoquant une véritable catastrophe. Divisé en trois grands chapitres ce roman foisonnant va à partir de là vous entrainer dans un tourbillon d’émotions et de découvertes. Dans la première partie, nos héros devront lutter contre ceux qui ont envoyé capturer les enfants et les ont entrainés avec eux à leur suite. Un monde étrange dominé par trois déités particulièrement inquiétantes Sacha, Isabelle et Linda. Un monde où la magie crépite et où les pouvoirs des uns et des autres vont se trouver décuplés parfois à leur grande surprise. Au final quand on bascule dans la deuxième partie c’est pour retrouver les 12 enfants enlevés et les adultes qui les accompagnent dans la forêt des Pyrénées pour faire la connaissance de communautés gitanes qui s’opposent par leurs pouvoirs étranges. Mais quand ils vont retrouver la civilisation aidé de leurs nouveaux amis c’est pour se rendre compte que même aussi loin de Verdun, ils font la une des journaux, les enfants étant déclarés enlevés et leurs protecteurs considérés comme des kidnappeurs. L’occasion dans cette partie de faire la connaissance du Prince qui seul pourra peut être trouver une solution, mais à quel prix ?
Enfin la dernière partie vous entraine à Paris à quelques centaines de mètres de Notre-Dame chez une taromancienne étonnante : Louise Balsia.
Ernest, Kerinée et son oncle Kilma, Déa vont vivre alors des aventures absolument incroyables à nouveau, entre retrouvailles familiales, voyage au pays des Dogons et des esprits, fête du Boeuf Gras et découverte de nouvelles créatures.
Des puissances qui les dépassent sont à l’oeuvre et les ont en partie piégés. La lutte finale sera épique.
Difficile de vous conter ce premier tome sans déflorer les mystères rencontrés, mais vous dire combien il est formidable. Dès les premières pages de mise en place, on sent qu’une magie étrange est à l’oeuvre et qu’on va se laisser embarquer et on a raison. C’est un véritable festival. Très bien écrit, totalement maîtrisées, les histoires se croisent, s’enflamment, et les héros sont absolument extraordinaires. L’univers créé par les deux auteurs est absolument génial. L’écriture à quatre mains est parfois risquée, mais ici tout est fluide, tout marche à merveille. Des aventures épiques, magiques et totalement géniales vous attendent et vous laisseront exsangues au moment de l’épilogue . Eblouissant
Jean-Luc
Sorciers, tome 1 : les Sources de l’Ombre
Maxime Fontaine & Romain Watson
Couverture et cartes : Anne-Clothilde Jammes
Editions GulfStream, 10 mars 2022, 22 €
Douze heures avant
" Ce livre ne blâme pas et ne juge pas... il est simplement honnête.
Et c'est là que réside sa magie." Amnesty International.
Un excellent titre de l'excellente collection Scripto : magistral !
Il y a Dima jeune lycéenne palestinienne de 18 ans ; Abraham 59 ans, agent de sécurité, Juif israélien ; Faris, 20 ans, fiancé de Dima ; Ghassam, 23 ans, palestinien, expert en explosifs ; Lia,37 ans, femme d’Abraham ; Michael, 18 ans, ami américain de Myriam ; Myriam, 18 ans, lycéenne juive israélienne ; Nathan, 19 ans, frère de Myriam, fait son service militaire… il y a aussi, leurs parents, leurs amis, leurs quartiers, leur télévision, leur radio…
Tout démarre le 29 mars 2002 à Jérusalem. L’auteur nous entraine au détour d’une rue, dans un quartier, dans une maison où l’on vit à dix dans deux pièces, dans d’autres maisons, dans la rue, dans les magasins, dans la tête des héros. Notre fil conducteur au fil des pages sont deux héroïnes particulièrement : Dima et Myriam. Deux jeunes femmes libres, fortes en apparence qui n’en peuvent plus de ce monde qu’on leur impose. On découvre peu à peu leurs failles, leurs envies, leurs angoisses. L’auteur a choisi de découper son livre en décompte des heures qui défilent avant… elle découpe également son roman en paragraphe en fonction des personnages qui s’expriment racontent leur vie, leurs angoisses, les évènements qui se produisent. On se prend peu à peu au jeu. On rentre progressivement dans leur vie, comme suspendus au dessus du livre, spectateurs des fils qui se tissent et se cassent, impuissants au fil des découvertes quand on comprend peu à peu ce qui va se passer. Impuissants quand on comprend peu à peu que c’est un véritable dialogue de sourd, un cauchemar mais bien réel que vivent les deux communautés, obnubilées par leurs peurs, leurs morts, leur avenir qui semble ne plus exister qu’au travers de la mort et de l’angoisse. C’est un roman magnifique et bouleversant que nous livre ici Gabriella Ambrosio. Un livre exigeant et nécessaire qui trouvera sa place dans vos bibliothèques mais aussi on l’espère dans toutes les bibliothèques publiques et dans les CDI. Un excellent moyen pour tenter de comprendre l’incompréhensible pour nous qui ne sommes ni Juifs, ni Palestiniens. Une plongée à l’intérieur des communautés, un livre conseillé par Amnesty International et on comprend bien pourquoi.
A lire et faire lire absolument.
Jean-Luc
Douze heures avant ; Gabriella Ambrosio ; Traduit de l’italien : Lise Caillat ;
Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto, mai 2011, 8,15 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
04 août 2023
Seul un monstre, Livre I
Alors que le Livre II est prévu pour dans quelques semaines, il est temps de vous plonger dans cet univers brillant et inquiétant. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Lorsqu’on a six ans qu’on est sino-britannique et qu’on est une petite fille moderne et vivante, on rêve de devenir superman. C’est le rêve de Joan Chang-Hunt qui lorsqu’elle est en vacances chez sa grand-mère à Londres lui confie son rêve auquel la vieille dame répond : que c’est impossible parce qu’elle est un monstre. Pique ? Plaisanterie ? Réalité ? Joan va l’apprendre l’année de ses seize ans lors d’un mystérieux accident, alors qu’elle allait rejoindre son amoureux.
Elle le retrouve le lendemain à Holland House musée anglais dont elle s’occupe avec Nick. Restés un peu après la fermeture, les deux adolescents se retrouvent là où ils n’auraient pas du être car surgit toute une famille, les Oliver, qui vont tenter de les tuer. Surs de leurs faits, cette famille arrogante va avoir une mauvaise surprise parce que Nick n’est pas ce qu’il semblait être et c’est le début d’un massacre, d’un cauchemar pour les deux amoureux et d’une course poursuite dans le temps.
En effet dans ce monde là vivent aux côtés des humains des familles dites de monstre avec des pouvoirs différents qui se transmettent de génération en génération. Ils ont en commun la capacité de voyager dans le temps en touchant la nuque des humains normaux et en leur prenant ainsi quelques heures, journées ou années d’espérance de vie.
Le massacre de Holland House lance Joan, Aaron Oliver et d’autres encore dans une course contre la montre et une recherche à reprendre le contrôle en empêchant l’évènement d’avoir lieu. Mais la chronologie résiste et il semble impossible de revenir sur ce qui est fait. La menace est grave cependant pour le monde des monstres car le héros (celui qui va les éliminer) est en marche et poursuit sa besogne.
Ce roman est une excellente surprise : très bien écrit, complexe avec des intrigues multiples qui se croisent, des personnages et des décors dont la description et l’approfondissement sont totalement maîtrisés, des héros attachants mais loin d’être lisses et vertueux. L’autrice nous plonge dans un univers de magie, de rivalités entre familles, de règles imprescriptibles, de complots et de mystères. Un monde aux sentiments exacerbés où la cruauté a souvent sa place.
Un premier tome fascinant, très agréable à lire et surtout difficile à lâcher. Le Livre II approche, il est temps de vous mettre à jour. Foncez !
Jean-Luc
Seul un monstre, Livre I
Vanessa Len
Traduit de l’anglais (Australie ) : Mathilde Tamae-Bouhon
Editions Lumen, 8 septembre 2022, 16 €
02 août 2023
La librairie à explorer le temps
Coup de coeur total pour un roman éblouissant aux multiples facettes et au coeur vivant. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Ce soir là Violette et son petit frère James rentrent dans la librairie tenue par leurs parents, elle s’appelle : Rime et Raison. Cette librairie n’est cependant pas tout à fait comme les autres. Elle fait partie du réseau des librairies magiques qui permettent à des personnes du passé ou du futur de les rejoindre lorsqu’elles en ont besoin. Elles communiquent entre elles grâce à des coursiers munis d’insignes leur permettant de franchir les portes sans risque et de voyager de l’une à l’autre. Ainsi des clients de toutes les époques se croisent et échangent.
Nous sommes en 1944, la Seconde Guerre mondiale fait rage et le meilleur ami d’Al le grand frère des enfants, Carl, vient de mourrir sur le front occidental en Europe. Fou de douleur, Al va alors sombrer et tenter de sauver son ami, son frère, né le même jour que lui et élevé en même temps que lui par leurs mères amies.
Une librairie magique est cependant fragile, elle apparait à ceux qui en ont besoin et une seule règle absolue ne doit pas être violée : il est interdit d’utiliser ses pouvoirs pour changer le passé ou le future. Dans le cas contraire les conséquences peuvent être catastrophiques d’autant que le Conseil des gardiens et les libraires les plus anciens n’ont pas tout transmis aux plus jeunes sur leur histoire commune.
Le soir où les enfants sont rentrés, Violette a trouvé sa librairie triste et fébrile et peu à peu de multiples indices et alertes se multiplient. Surtout, une voix sourde, inquiétante, tente de parler à Violette, de la convaincre de faire certaines choses. Et puis leur père tombe malade, l’annonce de la mort de Carl et la panique qui gagne Rime et Raison tout cela va créer une ambiance étrange, inquiétante et l’aventure va s’emballer.
Violette et sa famille sont confrontées à la partie Lumière de la Magie et cela elle le sait depuis longtemps. Ce qu’on ne lui a pas dit et qu’elle va découvrir peu à peu c’est qu’autrefois est né aussi l’Obscur et que cette entité sombre et maléfique a décidé de revenir. Au fil des pages, vous allez découvrir de multiples personnages, des caractères bien trempées, des réactions magiques étonnantes et même parfois flippantes. Violette et les siens sont particulièrement attachants et leur histoire, leurs histoires qui remontent dans les racines de leur famille et de celle de la magie va vous rendre totalement accro.
Le rythme de l’histoire augmente crescendo pour ne s’arrêter que dans un final éblouissant et étonnant. Vous passerez par toutes les palettes des émotions, du rire aux larmes d’une page à l’autre. La librairie à explorer le temps, fait partie de ces romans qu’on peine à lâcher pris au piège de l’histoire et de ses intrigues et qui longtemps après avoir fermé le livre résonnent encore dans votre esprit. La couverture sublime vous donne une petite idée de ce qui vous attend à l'intérieur. Magnifique roman, superbement écrit et totalement passionnant : à offrir à tous les lecteurs amoureux des livres et de leur magie.
Jean-Luc
La librairie à explorer le temps
Mindy Thompson
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Leslie Damant-Jeandel
Illustrations : Germain Barthélémy
Editions Milan jeunesse, dès 10 ans, 15 février 2023, 14,90 €
Le crépuscule des Urmes. Livre II : la Prophétie du Livre noir
La fin d'une série étonnante, riche et puissante ❤️❤️❤️❤️❤️
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Fantastique duologie que nous a proposé Arnaud Druelle, formidablement bien écrite et qui nous entraîne vers l’acte final avec comme toujours avec ce genre d’histoires, le basculement un peu étrange et un brin douloureux du passage entre deux mondes, là où la magie s’estompe et disparait.
Jane a été séparée de son petit frère Egon, alors qu’elle venait de le retrouver, lorsqu’il a basculé dans le Monde Oublié. Azko le jeune tzigane lui erre dans l’Entre-Deux-Mondes. Quand aux autres, Jane et les garçons sont réfugiés chez les tziganes et Louise enceinte de Rhyan et prisonnière est recueillie par les soeurs. De chapitre en chapitre, longtemps dans le roman, nous allons passer de l’un à l’autre, découvrant des pans de la culture et des légendes tziganes mêlées parfois à celle du Pays de Galles.
De loin en loin les enfants, ceux qui pourraient peut-être sauver le monde grandissent en apprennent plus sur leurs origines et sur les mystères du Monde Oublié, les Urmes, La confrérie du Dragon Rouge. Un monde entre deux époques, lorsque que l’Angleterre du XIXème siècle fonce dans l’industrialisation et oublie peu à peu les vieilles légendes et les puissances d’autre fois. Chant du cygne des Urmes qui va les voir s’affronter une dernière fois, Lucinda, l’Urme de Lumière ayant choisit son camp dans un final éblouissant, emplie de surprises et de pertes aussi. Lorsque le roman se referme, on se sent étrange, entre plaisir d’avoir vu certaines choses se dénouer, et un vague sentiment de tristesse pour toutes ces vies bouleversées et transformées à jamais. Ce tome 2 est une vrai réussite, les chapitres d’abord consacrés aux différents protagonistes se regroupent peu à peu lorsque l’intrigue se resserre et dénoue progressivement les mystères et questions qui avaient été posés. Une plongée dans le monde des légende tziganes formidable et envoutante terminée et à lire désormais avec les deux tomes. Une série étonnante et brillante à partager et faire découvrir absolument.
Jean-Luc
Le crépuscule des Urmes. Livre II : la Prophétie du Livre noir
Arnaud Druelle
Illustration de couverture : Passye
Editions Gulfstream, 10 novembre 2022, 18,50 €
clic sur le visuel ...
La Mélansire
Un roman puissant, qui pousse loin les sentiments des protagonistes très loin. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Avery, est désespérée, elle a plongé suite à une rupture amoureuse et au décès de son père. Lorsqu’elle va voir sa psy, elle essaye encore de reprendre pied malgré les efforts de celle-ci qui lui conseil de sortir, d’aller se promener notamment vers le Pont-Neuf.
Et puis un jour, elle retrouve une vieille amie qui l’invite au restaurant et là tout bascule. Folle de douleur, elle finit par se retrouver sur le Pont-Neuf où en se penchant elle voit quelque chose qui brille sous l’eau, bleu et chatoyant qui semble murmurer son nom et lui dire que rien n’est grave. Elle résiste, mais finit par plonger. Elle se retrouve dans un endroit étrange sous l’eau où elle peut respirer. Elle va y faire la connaissance d’Owen qui va être son guide dans ce monde sous-marin sanctuaire pour ceux qui ont souffert de l’Amour. Ces personnes, noyées, sont les Mélansires dotées d’étranges pouvoir, notamment celui d’enlever le sentiment d’amour chez les humains. Ils sont dirigés par un certain Sire qui a pour dessin de supprimer de la terre ce sentiment afin de supprimer la souffrance qui en découle parfois.
Avery va semer le trouble dans cette communauté, car elle n’est pas comme les autres, car elle est dotée d’une puissance peu commune et va rebattre les cartes et bouleverser les projets du maître des lieux.
On entre lentement dans l’histoire, comme si l’autrice voulait nous laisser le temps d’apprivoiser les sentiments de l’héroïne, de prendre partie entre les deux camps. Dès le départ la rencontre avec Sire met le lecteur en alerte, tant son attitude fait penser à de la manipulation mentale et à une volonté d’utiliser la douleur et la souffrance de ceux qui arrivent chez lui. La suite nous donne l’occasion de découvrir toute sortes de pouvoirs mentaux, de surprises étonnantes, de cet univers sous-marin dénommé l’Abîme.
Cette histoire est étonnante et puissante. Peut-être parce qu’Estelle Fitz nous entraine au plus près des sentiments de ses héros et nous amène à réfléchir à cette question douloureuse des sentiments, du sentiment amoureux sous toutes ses formes et de ce qui en fait et fait de nous nous humains des êtres à part. Un roman passionnant qui se dévore d’une traite. A découvrir.
Jean-Luc
La Mélansire
Estelle Fitz
Editions Albin Michel, dès 14 ans, 4 septembre 2019, 13,90 €
31 juillet 2023
Porcelâme, tome 2 : le chant du Phénix
Le tome 1 nous avait enthousiasmé à sa sortie et le tome 2 est plus qu’à la hauteur de nos attentes ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Aïko est désespérée de son mariage. Elle se laisse dépérir et choisit un jour d’en finir, mais son mari chute avec elle et s’écrase au bas de la falaise alors qu’elle s’envole se mettre en sécurité. C’est ainsi que commence ce deuxième tome, avec la renaissance du Phénix. Cela faisait cinquante ans que cela n’était pas arrivé et la Régence poursuivait son cours. Chihiro et son fidèle Yasuo savent désormais qu’un espoir existe et que peut-être la quête est terminée, celle qu’on leur a confié il y a sept années de cela. Mais cela va être beaucoup plus compliqué que cela ne semble l’être. Aîko est certes l’élue mais ne supporte pas ce qu’elle est devenue et tente de rejeter le Phénix.
Pourtant le temps presse, les choses ont bien changé à Kaen et les complots, la volonté de contrôle de l’Empereur maître du dragon, les rivalités politiques et de pouvoirs au sein des différents clans mettent en péril l’équilibre politique précaire des cinq clans. Ce tome est éblouissant : il commence très fort et nous entraîne dans un tourbillon de surprises, de découvertes, de complots, de trahisons. De surprises en surprises avant le feu d’artifice final nous voici pris au piège de cette excellente lecture. Plus que bien écrit, empli de détails, de personnages bien campées, d’intrigues complexes, cette trilogie dont s’achève ici le tome 2 est une réussite totale qu’il faut partager absolument. Un incontournable en attendant le dernier tome !
Jean-Luc
Porcelâme, tome 2 : le chant du Phénix
Célia Flaux
Illustrations : Florent Grattery
Editions Bayard jeunesse, dès 12 ans, 26 octobre 2022, 14,90 €
Felicidad
Felicidad capitale de la Grande Europe, ville de tous les pouvoirs, de toutes les compromissions. Et si quelque part un grain de sable se glissait dans cette terrifiante machine si bien huilée... ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Lorsque Claude Buisson Ministre du Bonheur Obligatoire du gouvernement de la Grande Europe est appelé en plein réveillon de Noël, il ne pense pas que les ennuis vont commencer et imagine plutôt un grand moment de sa carrière. La vidéo que leur montre alors ( à lui et ses collègues), le Président à vie de la zone, les plonge dans la stupeur la plus grande, notamment lui… Les évènements qui vont se succéder alors, vont faire basculer les certitudes d’un certain nombre d’habitants de cette Grande Europe et de l’un de ses plus fin limier : Alexis Dekcked.
La Grande Europe l’un des trois Etats continents qui gouverne et contrôle le monde avec la ChineAsie et les Etat-Unis d’Australamérique.
Monde hiérarchisé dans lequel les plus défavorisés sont rejetés par la société et vivent dans la misère la plus grande au seuil des cités dans ces zones que l’on appelle les enclaves. D’autres particularité sont la marque de fabrique de ce monde comme les parumains sortes de clones des humains programmés pour leur ressembler, les servir… Pourtant un grain de sable s’est inséré dans la machine et pourrait bien mettre à mal cette société si policée et surveillée.
C’est un monde du futur glacé et effrayant que nous livre Jean Molla. Cette société violente, contrôlée à l’extrême avec ses parumains finalement pas si rassurants que cela. C’est en cherchant à retrouver ceux que son supérieur lui a demandé de retrouver et d’éliminer de toute urgence, qu’Alexis Dekcked va peu à peu lever le voile d’un mystérieux complot et la réalité d’une société tyrannique. Pris au piège de sa propore enquête il nous entraine vers un dénouement pour le moins surprenant qui n’augure pas forcément d’un avenir meilleur !
Un excellent roman qui est de nouveau publié dans la nouvelle collection de Gallimard, Pôle Fiction. A découvrir ou redécouvrir d’urgence pour tous les amateurs de sociétés du futur inquiétantes et déroutantes dans lesquelles, ils pourront chercher un miroir à la notre : qui sait !
Jean-Luc
Felicidad ; Jean Molla ; Editions Gallimard Jeunesse, Pôle Fiction, juin 2010, 5,99 €
Lunerr
Coup de coeur pour un titre particulier, très bien écrit, à découvrir ou redécouvrir ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Keraël est une île en plein cœur d’un désert de sable, de pierre et de sel. Sur cette île règne une loi stricte contrôlée par le clergé du culte des Aëls. L’Ailleurs n’existe plus ou pas pour être plus exact. Le bois est quelque chose très rare qui n’existe plus que pour le temple ou d’antiques demeures de riches citoyens. L’eau est le bien le plus rare de ce monde, surveillé par les veilleurs de brume les lusenngarz qui alertent la population au moment où les brouillards venus d’on ne sait où permettent grâce à des pièges à eau de récolter le nécessaire pour la population.
C’est dans ce monde que vit et grandit Lunerr . Jusqu’au jour où ce doux rêveur va laisser échapper en cours un mot interdit qui va les réduire au rang des exclus lui et sa mère. Un jour à la question de son professeur au lieu de répéter la phrase toute faite que celui-ci venait de prononcer, il répond : Ailleurs !
Et là tout bascule. Faites la découverte de ce monde étrange et cruel, de Lunerr et de sa famille, de son histoire, de Ken Werzh ce vieillard étrange et inquiétant. Au fil des pages, la tension monte, les mystères s’épaississent pour arriver à des découvertes stupéfiantes et à un final pour le moins étonnant. Un roman où se pose la question du savoir, de la transmission de la mémoire, du contrôle des sociétés par des hommes et/ou des idéologies aux motivations plus ou moins respectables.
Un roman très bien écrit, avec une énergie propre dans lequel Frédéric Faragorn nous embarque dans un univers formidable, un monde construit passionnant et surprenant, pour lequel on espère bien qu’il y aura une suite. Bon pour le moment l’éditeur a décidé de nous faire mijoter car on ne sait pas quand, mais nous vous tiendrons au courant. En attendant, nous ne pouvons que vous engager à dévorer ce Lunerr qui se suffit (pour le moment) à lui même et devrait vous passionner, pris au piège de sa lecture dès les premières pages.
Jean-Luc
Lunerr ; Frédéric Faragorn ; Illustrations de couverture : Gabriel Gay ;
Editions l’école des loisirs, collection Médium, 2 novembre 2012, 14,2 €
La première fois
C'est l'été, le temps des possibles et des rencontres et des premières fois. ❤️❤️❤️❤️❤️Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Huit histoires, drôles, dures, tristes, tendres, crues, sans concessions, sur la première fois, réelle, supposée ou non… Sur les réactions différentes des filles, des garçons, des générations, des situations selon les pays, les cultures, le rôle des parents, la découverte du corps, de l’autre, de la différence… Des textes précis, qui sous la plume de ces auteurs anglo-saxons tous bien connus des ados laissent à découvrir des sentiments différents et permettront à leur public de se rassurer, de rire parfois, de se dire si oui ou non finalement ils sont prêts et que peut-être c’est le bon moment, la bonne personne, que peut-être il faut attendre, écouter son corps, celui de l’autre, son cœur aussi, pour que cela reste un bon moment, voulu ! Huit textes formidablement écrits, jamais moralisateurs, jamais gratuits : un recueil de nouvelles formidables. Une idée d’édition osée, aboutie et particulièrement réussie, à offrir à tous les ados et à certains de leurs parents.
C’est Keith Gray qui ouvre le bal avec Jason, joueur de foot distrait par sa belle, ce qui lui vaut, un nez éclaté, un speach du coach M.r Walsh et la vision de la première fois, de la découverte du corps, de la nécessité absolue de passer à l’action ou … presque !
Seize ans : La majorité sexuelle ? Jenny Valentine nous offre un texte drôle, savoureux, avec Dora la vieille tante excentrique, celle dont on ne se souvient même plus qu’elle a pu être jeune, belle, désirable et avoir une première fois. Et ce jour là en plein repas d’anniversaire de Birdie, elle se lâche et va semer la panique dans le repas, entre les petits pois et le dessert en évoquant quelques souvenirs bien précis. Drôle, irrévérencieux, marquant la complicité entre les générations, la différence entre les époques et l’évolution de la société. Sauf pour une chose, la plus importante peut-être : Eddie ou Danny ?
Dans Entrée en matière Melvin Burgess nous conte la première fois d’un jeune couple. Mais peut-on impunément avoir sa première fois avec une fille de terminale et tout raconter bêtement sur facebook. De l’art et de la manière de vivre la première expérience.
Patrick Ness lui nous rappelle que ça se passe autrement pour les garçons. Un texte nerveux à trous (les mots interdits qu’on ne doit pas lire, pas dire, pas penser… sont barrés de noir, comme si la censure était passée par là). Le dialogue qui s’instaure alors entre les garçons vieux amis d’enfance à la découverte de leurs différences, de leur sexualité est raconté par Ant Stevenson. C’est quand ne plus être puceau pour un garçon ? C’est quoi la première fois ? Est-on tous fait pour fonctionner pareil ? Sous la plume nerveuse, une vraie interrogation, un texte intelligent et sensible.
Charlotte de Mary Hooper a 15 ans et elle vit au XIXème siècle : quel avenir pour une jeune fille seule avec deux petits frères à part celui tout tracé offert par un proxénète ? Tristesse et impuissance face à un destin qu’on aimerait être celui d’un autre temps.
C’est comme ça, Sophie McKenzie met en scène Katya et Sam, ils sont prêts ils vont le faire. Les préservatifs dans la poche (mais est-ce que je vais savoir les utiliser ?) ; Il est doux, il embrasse bien… (mais le reste m’intéresse-t-il vraiment pour aller plus loin avec lui, maintenant ?). Ils sont prêts, ils le croient en fait, mais vont-ils passer à l’action ?
Dans La serviette blanche Bali Rai pose la question des origines, du poids de la culture, des habitudes et des drames que peuvent poser certaines superstitions et méconnaissances du corps de la femme. Une jeune fille d’origine hindoue qui a ses règles et qui provoque par là l’afflux de souvenir de sa tante et la libération de la parole.
Pour la dernière histoire c’est Anne Fine qui nous pose la question qu’est-ce qui est le plus important :Faire l’amour ou le trouver ?
Un prof en cours d’éducation sexuelle : c’est un mélange des réactions de ses élèves de la description de ce qu’ils savent et de ses souvenirs. Pourquoi ne pas le faire : être lapidé, avoir mal, ne pas avoir envie, ne pas être prêt…De la capote au fou rire… et les troisièmes B sortent du cours, qu’en restera-t-il ?
Jean-Luc
La première fois ; Keith Gray, Jenny Valentine, Melvin Burgess, Patrick Ness, Mary Hooper, Sophie McKenzie, Bali Rai, Anne Fine. ; Traduit de l’anglais : Laetitia Devaux , Emmanuelle Casse-Castric ; Editions Gallimard Jeunesse, collection Scripto, 6 juin 2011, 9,6 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Les Profanateurs
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins ❤️❤️❤️❤️❤️Un massacre indigne de la démocratie athénienne, des profanations qui sèment le trouble et l'inquiétude dans la cité de l'Attique et un Antisthène toujours aussi en forme
La guerre du Péloponnèse a repris et Athènes s’apprête à jeter ses dernières forces dans la bataille de Sicile. C’est alors que deux scandales viennent déstabiliser et secouer l’orgueilleuse cité impérialiste : la mutilation des statues d’Hermès (véritable sacrilège qui dans cette société polythéiste est le pire des crimes) et la parodie de la cérémonie sacrée des Mystères.
De nouveau Antisthène et ses amis vont nous conduire dans les rues d’Athènes avec de nouveaux personnages comme le jeune Arisoclès…
Partez à la rencontre du vieux Sophocle, découvrez d’autres secrets de la société athénienne et laissez vous emporter par le souffle de l’histoire. Plus facile d’accès que le premier volume, ce deuxième opus des enquêtes d’Antisthène n’en est pas moins particulièrement savoureux et prenant. Du massacre de Mélos aux premiers moments de la bataille de Sicile c’est de nouveau un roman passionnant que nous offre Martial Caroff.
Jean-Luc
Les Profanateurs ; Martial Caroff ; Editions Gulf Stream, 12 janvier 2012, 13,5 €
Sanglante Comédie
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins ❤️❤️❤️❤️❤️❤️ Le soleil brûle sur l'Acropole, la Guerre du Péloponnèse épuise les cités grecques et Aristophane concourt pour gagner le prix de la meilleure comédie aux Grandes Dionysies
Le soleil brûle sur Athènes, ses complots pour mettre fin à la guerre du Péloponnèse, ceux pour savoir qui va emporter les concours prestigieux des Grandes Dionysies. Et la mort rôde. Qui veut tuer Aristophane ? Dans quel but ?
Antisthène jeune philosophe des rues, disciple de Socrate va nous guider de maison en maison, de lieux de lumière et de pouvoir prestigieux, en endroit sombres et sordides, à la découverte de l’Athènes du Vème siècle avant notre ère.
Les redoutables chefs des partis aristocratiques complotent : qui veut empêcher la trêve avec Sparte et ses Alliés, qui a intérêt à ce que la guerre se poursuive et à quel prix ?
On plonge avec délice dans ce roman qui nous entraine bien loin dans une ville mythique dont on découvre les us et coutumes, et avec laquelle on va vivre les grandes fêtes en l’honneur de Dionysos, l’occasion pour Athènes de montrer sa puissance, son prestige, sa richesse et le talent de ses citoyens.
Un polar historique qui est passionnant et très bien écrit, construit. Il est cependant peut-être un peu difficile d’accès de prime abord et est davantage destiné aux grands ados et aux jeunes adultes et aux autres.
A ne pas manquer cependant car une fois pris dans les mailles de l’histoire, on passe un très bon moment. Ce titre a une suite qu’on peut lire séparément, une autre enquête d’Antisthène : Les Profanateurs.
A découvrir pour le plaisir d’un excellent moment de lecture et de dépaysement
Jean-Luc
Sanglante comédie ; Martial Caroff ; Editions Gulf Stream, 12 mai 2011, 13,5 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Terrienne
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins. ❤️❤️❤️❤️❤️ Gabrielle est folle de bonheur, Jens est merveilleux, elle l’aime et il va l’épouser. La seule ombre à son bonheur, c’est sa sœur qui de manière incompréhensible est hostile et s’inquiète de ce mariage.
Un jour, plus tard, Anne Collodi fait du stop et rencontre Etienne Virgil, écrivain et grand-père qui l’emmène jusqu’à son point de chute, Campagne. Etienne est écrivain est un brave homme, sa rencontre avec Anne va changer sa vie. Lui qui s’ennuie, lui dont la vie perd peu à peu sens, lui dont le prochain roman annoncé est mauvais, c’est lui qui le dit.
Cette jeune femme éveille en lui sympathie et curiosité. Quel nom bizarre que ce lieu Campagne. Lui qui connaît bien la région, cela ne lui dit rien, c’est comme si ce panneau indicateur, il ne l’avait jamais vu. Elle lui a dit aussi qu’elle cherche sa sœur et qu’elle aura peut-être besoin de lui un jour.
Deux vies, deux destins, tout aurait pu s’arrêter là. Pourtant, le destin d’Etienne vient de basculer tout comme celui d’Anne un peu plus tôt quand sa sœur est tombée amoureuse de ce garçon bizarre et s’est mariée.
Anne n’est pas allée n’importe où. En partant vers Campagne, elle gagne un autre monde qu’elle aborde d’abord par l’hôtel Légende. Elle y fait la connaissance de Madame Stormiwell, une des réceptionnistes qui lui demande effarée de se taire et de se rendre au plus vite dans sa chambre. Plus tard, quand elle la rejoint, Anne découvre que ce monde étrange n’est pas le sien, que les habitants de celui-ci ne respirent pas comme nous, qu’ils ne rient pas (ils cliquètent), qu’ils n’éprouvent pas de sentiments et qu’ils racontent des histoires fantastiques dans lesquelles, des êtres étranges, sales, répugnants se querellent, vivent, mangent, ont des enfants… : les Terriens.
Peu de gens de ce monde savent que la terre et ses habitants ne sont pas uniquement des êtres fantastiques et imaginaires.
Je pourrais vous raconter bien d’autres aspects et détails de cette histoire. Mais pourquoi gâcher votre plaisir. Sachez simplement que le monde que vous allez découvrir fait froid dans le dos et que dès les premières pages du roman vous aurez bien du mal à faire autre chose. L’histoire est fort bien écrite (mais est-ce étonnant de la part d’un auteur comme Jean-Claude Mourlevat) et surtout construite de telle manière qu’on se sent pris à partie dès les premières lignes, concernés par l’histoire d’Anne et des autres personnages, attachants, bien construits. Les habitants de l’autre monde valent la découverte, ainsi que leur univers. On regrettera peut-être de ne pas en avoir appris plus sur eux. Mais très franchement, ce roman est un pur régal, d’écriture, d’histoire, de suspens, et de science-fiction. N’en déplaise à son auteur qui dit ne pas être un spécialiste de la chose. Si Monsieur Mourlevat vous savez écrire des romans de science-fiction et nous on aime mais alors vraiment beaucoup !
Un indispensable à acquérir de toute urgence et à dévorer sans retenue, Terrienne est un roman puissant qui vous suit longtemps après la dernière page refermée
Jean-Luc
Terrienne ; Jean-Claude Mourlevat ; Editions Gallimard, à partir de 13 ans, 12 septembre 2013, 6,70 €
28 juillet 2023
La Joconde et les autres (la Vénus de Milo, le Grand Sphinx, Rembrandt … rencontrez 30 icônes du Louvre.
La merveille de la sélection, rien de moins ! Exceptionnel, drôle et enivrant ! Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins ❤️❤️❤️❤️❤️
La star c’est elle, Mona Lisa, mais elle s’en serait bien passé finalement. Les premières pages lui sont consacrées, son histoire, son enlèvement qui l’a remise sur le devant de la scène et c’est parti. Comme le premier portrait les suivants sont truculents et malins. Certains autres stars du Louvre ne se sentent absolument pas en concurrence avec La Joconde mais d’autres la trouvent insupportables, prétentieuse et à la réputation totalement usurpée, après tout comme le dirait la Belle Ferronnière : « moi aussi c’est Léonard qui m’a peinte… »
Au fil des pages on fonce d’une période à l’autre, d’un peintre, d’un sculpteur de périodes différentes et ce qui fait également le charme immense de cet album documentaire. Quelle riche idée d’avoir donné la parole à toutes ces merveilles et surtout de cette façon, la Vénus de Milo sortie de son trou ; les taureaux androcéphales ailés de Khorsabad et leurs cinq pattes ; la double page sur le scribe accroupi (bon il est assis en tailleur, mais il est blasé) est une des merveilles du genre…
Vous ne verrez plus jamais ces oeuvres de la même façon après avoir traversé ce livre. Mieux même vous serez pressé de les voir en vrai et garderez quelque part une petite voix qui vous racontera l’histoire et les rend si vivant, si chaleureux. Ce ne sont plus des œuvres figées, mais on a le sentiment qu’elles vont bouger et qu’elles peuvent bel et bien parler. Certaines ont le privilège d’avoir quatre pages, d’autres deux. On a toujours la reproduction, superbe, puis la mise en place de textes courts, présentés avec esprit et émaillés des dessins de Quentin Blake qui ajoutent malice et côté décalé à l’ensemble. A la fin, on trouve, une chronologie et un glossaire très bien faits.
Cet album est d’une richesse incroyable et surtout une immense réussite. Une petite merveille pour se promener comme jamais vous ne l’auriez fait dans ce Louvre si grand et pour voir d’un regard neuf et vivant ces oeuvres fabuleuses. A dévorer, découvrir soir après soir, ou à prendre comme guide lors d’une virée en réel à Paris. Exceptionnel !
Jean-Luc
La Joconde et les autres (la Vénus de Milo, le Grand Sphinx, Rembrandt … rencontrez 30 icônes du Louvre.
Alice Harman
Illustrations : Quentin Blake
Editions Le Louvre éditions, Flammarion jeunesse, 26 avril 2023, 18,90 €
Publié dans #Ados, #Albums, #Documentaires, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
27 juillet 2023
La saison des disparus
Un homme dangereux au loin ; des disparitions mystérieuses ; deux jeunes filles qui font leur entrée dans le monde. Un monde étonnant, vivant ❤️❤️❤️❤️❤️ Coup de coeur
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Constantinople, Turquie, 1848, un gamin, petit voleur de rues, sur les quais au pied du Bosphore est abordé par un homme étrange à qui il tend la main et … disparait.
Le livre fait ensuite un bond dans le temps pour rejoindre le froid de la campagne anglaise des années 1878 et faire la connaissance de la famille Morwood, les parents et les deux filles Eléanor et Eliza. Deux jeunes filles éduquées notamment Eliza que son père a encouragé à lire et à découvrir les sciences, lui fervent admirateur d’Isaac Newton. Lorsque nous les rencontrons c’est l’effervescence, en effet, la famille s’apprête à rejoindre Londres où va débuter la « Saison » et où leur mère compte bien présenter notamment sa fille aînée. Mais la neige, la compagnie de train contrainte de couper les liaisons les contraignent à prendre la voiture et c’est là que se déclenche le drame : Madame glisse, chute et se casse la jambe gauche. Un vrai drame et quelques mois d’attente avant … et le départ des deux jeunes filles avec leur tante maternelle, Miss Daisy Backburn, chargée de jouer les chaperons. Les voici installés en plein coeur de Londres dans un joli appartement loué pour l’occasion avec des propriétaires chaleureux et bons vivants. Les jeunes filles vont ainsi commence leur découverte de la haute société et de ses codes, elles rencontreront, Victor Marlin un jeune journaliste, le jeune S-O Newton-Russel et son ami Benjamin Dropling qui vont leur servir de porte d’entrée dans ce monde, et un certain comte Munte homme fantastique et mystérieux venu de Valachie.
Les deux soeurs bien que s’entendant bien sont très différentes et Eliza ne tient pas en place, rejetant les codes, et s’intéressant à tout notamment aux journaux et aux informations inquiétantes qui parlent d’une véritable épidémie de disparitions dans toute l’Europe de jeunes garçons des rues et dont la vague de disparition semble se rapprocher de Londres.
Difficile de vous en dire davantage sans déflorer l’intrigue et les rebondissements nombreux de ce roman dense et passionnant. Présenté comme étant « à la croisée des chemins entre Orgueil et Préjugés » et « Sherlock Holmes » c’est exactement cale. On plonge avec délice dans l’atmosphère de l’Angleterre victorienne avec ses codes sociaux figés, l’hypocrisie de la haute société, les femmes et leur puissance insoupçonnée, des aspects sombres et dangereux, un petit passage par la France et le rappel de la Commune vous le verrez. C’est aussi une enquête folle dans laquelle le petit groupe des deux jeunes filles, du jeune journaliste, et du jeune prétendant d’Eléanor et son ami vont se plonger corps et âmes, affrontant les dangers, parcourant une partie de l’Europe vers une destination improbable avant de se refermer doucement sur la quiétude d’un manoir anglais ou sur les quais de Constantinople un beau jour…
C’est extrêmement bien écrit, particulièrement bien mené, haletant et passionnant avec beaucoup d’humour et de dérision souvent. On entre avec grand plaisir dans cette aventure fantastique et il vous sera difficile de vous en détacher. Passionnant : à partager et dévorer sans attendre.
Jean-Luc
La saison des disparus
Matthieu Sylvander
Illustration de couverture : Boris Zaïon
Editions l’école des loisirs, collection M+, 24 mai 2023, 17,50 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Les cités rebelles, tome 1 : les monstres de papier
Une histoire formidable, des trésors d'imaginations et tout un univers qui explose des pages ! Brillant
❤️❤️❤️❤️❤️
Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Himura est un pliomage, sorte de magicien capable de contrôler le papier sur commander version origami de luxe, absolument fascinant. C’est l’année de ses neuf ans qui l’ont marqué à jamais lorsqu’un shikigami (un monstre de papier) sous la forme d’une tortue géante a attaqué et détruit son village. On le retrouve ensuite bien plus tard sur l’Orihime navire spécialisé dans la chasse aux monstres de papier au moment où il a repéré l’une de ses semblables et doit la ramener avec lui au bord du navire.
Sa destination : le Midori un immense hôtel flottant ou Kuara (la pilotage) et son âme soeur Haru travaillent comme domestiques. Mais rien ne va se passer comme prévu ce jour là lorsque le Midori est attaqué par un dragon de papier, un de ces shikigami dont l’équipage de l’Orihime s’est fait une spécialité : des monstres dont on a perdu le contrôle et qui sont devenue trop dangereux pour les humains.
Ce qu’on aime dans ce merveilleux premier tome c’est d’abord sa fraicheur. Très bien écrit, dans un style enlevé, il nous emporte dans un univers incroyable de fantasy pétillant d’inventivité et de trouvailles toutes plus surprenantes et réussies les unes des autres.
Les Sorabitos anciens maîtres des cités célestes qui s’opposent à l’empereur et à ses deux descendants la princesse Tsukimi folle de shikigami, possédant une bibliothèque absolument fabuleuse sur ces créatures et son frère le prince Ugestu ne sont que l’une des multiples facettes des histoires qui surgissent comme des poupées russes un peu folles emplies d’effets visuels et sonores étonnants.
Kuara, sa recherche d’elle même, de son identité, Himura et sa conception des shikigami et de leur relation avec les humains et bien d’autres personnages hauts en couleurs vous attendent.
Complots, course en plein ciel pour échapper à des créatures ou en courser d’autres, luttes pour le pouvoir, pour la vie aussi c’est un véritable feu d’artifice, cohérent et tellement bien mené qu’on peine à lâcher le roman. Partout, à chaque page des images surgissent de la lecture et nous rendent enthousiastes comme face à un film des Studio Ghibli.
Une vrai réussite, un régal de lecture pour découvrir le premier tome d’une univers bluffant et fascinant. A lire de toute urgence.
Jean-Luc
Les cités rebelles, tome 1 : les monstres de papier
Ann Sei Lin
Traduit de l’anglais (Angleterre) : Céline Morzelle
Illustrations : Amir Zand
Editions Lumen, à partir de 12 ans, 1 juin 2023, 16 €
Oscar Goupil, a London Mystery
Un adolescent en vacances, un musée prestigieux, des phénomènes étranges, une exposition fabuleuse et c'est parti ❤️❤️❤️❤️❤️. Et si vous passiez un bon été avec Amandine G et ses lutins
Lorsque vous ferez la connaissance d’Oscar Goupil, vous serez au début de vacances de Noël dans un appartement vide avec une lettre griffonnée à la hâte sur la table de la cuise annonçant au jeune adolescent que papa et maman sont partis pour Noël, qu’il a a sa disposition un billet de train pour rejoindre Londres et une mystérieuse Gran-tante Léonie dont il ne savait même pas qu’elle existait.
Commence alors une aventure extraordinaire comme on aimerait en vivre à chaque vacances. Oscar va arriver à Londres, rejoindre la vieille dame qui lui réserve un accueil peu chaleureux (brouillée avec sa mère depuis plus de quinze ans) et va lui trouver une occupation de vacances : aider à la National Gallery dont elle est l’une des généreuses bienfaitrice et à qui on ne peut pas refuser grand chose.
Très vite c’est l’effervescence car le directeur de la Gallery a décidé de relancer la fréquentation de son musée en attirant notamment des visiteurs plus jeunes et pour cela il faut un coup d’éclat : Damien First, Jeff booms, Takashi Murakazi, Yue Munjin, Jenny Maville, Anselm Fieker et Zazou Kusawa. Des noms à peine transformés qui permettent à l’autrice de nous embarquer dans une aventure extraordinaire.
Alors on résume, des parents aimant mais totalement loufdingues, une grand-tante sortie de nulle part, des vacances dans l’un des plus prestigieux musée au monde, une exposition fabuleuse entre ces vieux murs et … des tableaux aux particularités étranges, une vieille histoire d’amour ensevelie, des trahisons, des pièges, des courses poursuites…
Pas question de vous raconter quoique ce soit de plus, se serait gâcher. Reste que Oscar et sa famille sont particulièrement attachants et sympathiques à suivre, que le petit voyage auquel nous invite l’autrice vaut très largement le détour et qu’avec Oscar vous allez vivre une aventure à cent à l’heure pleine de rebondissements, de surprises et de plaisir. Un roman passionnant, particulièrement bien écrit avec des personnages hauts en couleur et particulièrement bien croqués, les héros, les invités notamment les artistes dont on retrouve certains traits de caractères et caractéristiques, le monde de l’art et une illustration de couverture juste parfaite. A dévorer, savourer et partager.
Jean-Luc
Oscar Goupil, a London Mystery
Camille Guénot
Illustration : Christel Espié
Editions l’école des loisirs, collection Médium, 26 octobre 2022, 14 €
Publié dans #Ados, +critique de l'équipe, +critique des lecteurs, +critiques des libraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Totem, tome 1 : premier niveau
Un mystérieux jeu vidéo, trois ados dans des parties du monde qui vont jouer ensemble. ❤️❤️❤️❤️❤️ Et si vous passiez un bel été avec Amandine G et ses lutins
Trois ados qui vivent aujourd’hui dans notre monde avec leurs familles. Il y a Abel en France, Elif en Turquie, Yorick au Canada. Tous les trois sont des joueurs invétérés de jeux en ligne et sont même des cracks dans leur domaine. Un jour ils vont se voir proposer de tester un nouveau jeu Totem dans lequel ils s’engagent avec enthousiasme. Chacun se voit associé un avatar animalier qu’ils n’ont pas pu choisir : un raton-laveur, un hérisson et un castor. Leur mission numéro 1 : d’abord se faire des amis avant de pouvoir progresser dans le jeu. Ensuite première mission et premiers pièges. Le problème pour eux c’est que d’abord ils ont des familles et une vie de collégien, puis surtout qu’ils ne vivent pas au même endroit avec les mêmes fuseaux horaires : il va falloir se synchroniser. Et rapidement c’est étrange, parce que des événements se passent au niveau mondial, avec des phénomènes touchant les adolescents et les jeunes adultes accros aux jeux vidéos et le lien avec le Totem qui entraine les trois ados dans un monde qui semble faire échos à leur réalité.
Un tome 1 intéressant à bien des égards qui parle de jeux vidéos, d’adolescence, de vie familiale dans des lieux et régions du monde différents, les difficultés et les problématiques dénoncées par les scientifiques et l’OMS autour des quelles la polémique fait rage et le graphisme et les totems des jeunes humains dans le jeu. Tout fonctionne, tout est cohérent. A suivre donc
Jean-Luc
Totem, tome 1 : premier niveau
Kid Toussaint
Dessinateur : James Christ
Editions Bande d’Ados, à partir de 10 ans, 1 mars 2023, 11,5 €